Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Jack Black, Ellen DeGeneres... Tous sont des habitués d'une partie privée de Los Angeles réunissant des artistes et des marchands d'art. Ce rendez-vous qui existe depuis des années a accouché en 2021 des World Series Of Art Poker, un tournoi VIP à 500 $ de buy-in. Fin février, la troisième édition a été remportée par Jason Koon. Nate Freeman, un journaliste de Vanity Fair, s'est penché sur l'histoire de cette "partie des artistes" qui s'est progressivement ouverte à d'autres univers. Nous vous proposons la traduction de cette passionnante immersion dans un monde où les coups de poker s'entremêlent avec les négociations et les naissances de nouvelles collaborations.

Un samedi de février. Une petite centaine de joueurs de cartes se retrouvent dans un espace événementiel à Hollywood pour un tournoi de poker à 500 dollars. À première vue, il pourrait s'agir d'un tournoi ordinaire, avec des croupiers installés autour d'une douzaine de tables, un bar, des burgers de chez Trophies et des pizzas de chez Pizzana. Mais quiconque a passé du temps dans les galeries de Chelsea ou d'Art Basel à Miami reconnaîtrait la plupart des joueurs. Le fait que l'événement ait lieu le même samedi que Frieze Los Angeles n'est pas une coïncidence. Il ne s'agit pas des World Series of Poker, mais bien de la troisième édition des World Series of Art Poker. Un événement organisé par l'artiste en vogue de Los Angeles Jonas Wood. Depuis sa création en 2021, ce tournoi de poker est le seul où les artistes et marchands d'art sont plus nombreux que les joueurs professionnels.
Alors que le tournoi se dirigeait vers sa table finale, Jack Black était encore dans le coup. Tobey Maguire venait lui tout juste d'être éliminé à la 17e place. Il encourageait désormais à distance le marchand d'art Jeff Poe et le cadre supérieur de Christie's Alex Marshall. Il y avait aussi des artistes établis comme Matt Johnson, Grant Levy-Lucero et JPW3, et bien sûr Jonas Wood, lui-même éliminé après plusieurs heures de jeu. Parker Ito fait aussi partie des participants qui ont du répondant cartes en main, tout comme le jeune artiste Adam Alessi qui fut de toutes les éditions. Parmi les marchands d'art, les cofondateurs d'Amanita sont tous restés dans la partie jusqu'à une heure tardive. Un jeune marchand a en revanche dépensé sans succès les 1 500 dollars de commissions qu'il avait récoltées lors de la semaine.
En dépit de tout le star power présent, il n'y a toutefois qu'une seule personne dont l'entrée peut faire s'arrêter la salle : l'artiste mondialement connu Richard Prince, précédé d'une réputation de reclus à la Salinger. "Richard est arrivé, il a fait le tour, il a vérifié. Il m'a dit qu'il venait et je me suis dit : "C'est incroyable"", confiait Jonas Wood quelques jours après la fin du tournoi. "Je me suis dit : "Oh, il ne va pas jouer". Puis il a traîné pendant 15 minutes et il s'est dit : 'Yo, je vais jouer". Et puis il a participé au tournoi".
Prince s'est assis à côté de Christian Luiten, le cofondateur d'Avant Arte, qui lui a murmuré qu'il revenait d'un pèlerinage au Danemark au Louisiana Museum of Modern Art. Son voyage n'avait été motivé que par la rétrospective consacrée à Prince. À la fin de la partie, Prince et Luiten étaient d'ailleurs toujours en train d'échanger autour d'une possible collaboration.
Auparavant, le reste de la salle avait pris plaisir à découvrir les talents de joueur de Prince. La plupart des personnalités présentes ignoraient qu'il participait depuis longtemps à des parties de poker plus confidentielles organisées par Wood. Avant les World Series of Art Poker, le monde de l'art de Los Angeles se réunissait déjà clandestinement depuis plusieurs décennies. Au milieu des années 80, Wood organisait déjà des parties privées dans son studio, avec de la tequila coulant à flots et une odeur de peinture fraîche flottant dans la pièce. Ses amis artistes, ses galeristes et les galeristes de ses amis s'y retrouvaient pour jouer tout en échangeant des secrets commerciaux et en concluant des partenariats.
Ce n'est que bien plus tard que la nouvelle s'est répandue, et que les célébrités ont voulu prendre part à la fête. "Leo a appris que nous jouions et il a voulu venir se mesurer à Richard Prince", raconte Jonas Wood. Outre DiCaprio, Jack Black, Tobey Maguire ou encore Ellen DeGeneres sont devenus des participants réguliers de ces parties. Ils y cotoyaient des collectionneurs milliardaires comme Peter Brant, Stavros ou Theo Niarchos. Bruno Mars a lui aussi participé un jour à une partie avec Wood et sa femme, l'artiste Shio Kusaka. Au fil des années, ce microcosme a suivi la même évolution que celle du monde de l'art dans son ensemble : il est passé d'une petite bulle réservée aux initiés à une partie d'envergure réunissant les géants d'autres industries.

"Quand on a commencé à jouer avec des célébrités, c'était vraiment amusant grâce à toutes les rencontres que ça provoquait", se remémore Mark Grotjahn, l'un des artistes présents depuis les premiers jours. "C'est ce que New York avait de plus que Los Angeles : les écrivains, les acteurs, les gens de la mode, les penseurs et les danseurs, réunis tous ensemble. C'est quelque chose qui n'avait jamais vraiment existé dans le monde de l'art de Los Angeles, où personne ne se promène ou s'égare. À New York, un ami rencontre un autre ami et vous rentrez tous dans un appartement. Avec ces parties, nous avons désormais un peu de ça ici aussi".
Au début des années 2000, après Rounders et la victoire de Chris Moneymaker, le poker a gagné en popularité dans ces milieux exclusifs autant que partout ailleurs dans le monde. "Jonas Wood et moi avons commencé à jouer seuls avec de l'argent de poche, juste pour apprendre à jouer", explique Matt Johnson qui est depuis devenu le bras droit de son ami. Quand ils sont arrivés à Los Angeles, une partie existait déjà de longue date sous l'impulsion de Jeff Poe, le cofondateur de Blum & Poe. Lui-même avait commencé à jouer au poker quand il avait 20 ans, alors qu'il faisait encore partie de groupes de punk rock et travaillait pour l'artiste Chris Burden. À la fin des années 90, Blum & Poe était en pleine expansion et la partie rassemblait des galeristes de Santa Monica comme Robert Berman et Marc Richards et des artistes comme Angus Chamberlain, le fils de John Chamberlain. Il y avait aussi un nouvel artiste fraîchement diplômé du programme Blum & Poe, Mark Grotjahn, qui avait payé ses études à l'UC Berkeley en jouant au blackjack à Reno.
"Lors de ma deuxième exposition chez Blum & Poe, je n'ai vendu qu'une seule œuvre pour 3 500 dollars, et j'ai reçu 1 750 dollars pour deux ans de travail", raconte Grotjahn qui a depuis vu l'une de ses peintures vendue aux enchères pour plus de 16 millions de dollars. "Pendant les dix mois qui ont suivi, j'ai laissé l'art de côté et j'ai passé beaucoup de temps au Commerce Casino à East LA, le plus grand club de cartes du pays". À cette époque, il gagnait davantage d'argent en jouant qu'en vendant ses œuvres. "Je peux dire qu'au tout début, c'était toujours Grotjahn qui gagnait lors de nos parties privées", assure Poe. "Il était de loin le meilleur, pour la bonne et simple raison qu'il jouait beaucoup dans les casinos en parallèle".
Au début des années 2000, Blum & Poe a commencé à exposer Johnson, qui faisait partie des habitués des parties de Santa Monica. Puis la galerie a déménagé à La Cienega, à Culver City, et les parties l'ont suivie. Quand Johnson a invité pour la première fois son camarade de lycée Jonas Wood à venir jouer, les autres n'avaient encore aucune idée qu'il était lui-même artiste. Et puis un jour, Grotjahn et Johnson sont entrés ensemble dans la galerie Black Dragon Society du quartier chinois. C'est là que Grotjahn s'est rendu compte qu'il aimait vraiment tout un tas de peintures de paysages et de champions. "J'ai trouvé ça top", raconte Grotjahn. "Quand Matt m'a dit que c'était Jonas qui les avaient réalisées, je lui ai demandé "Notre Jonas ?"".
L'exposition qui a suivi a fait le plein, et Jonas Wood a réinvesti tous ses bénéfices dans la location d'un studio sur Blackwelder Street. Un studio suffisamment grand pour accueillir ses propres parties de poker. C'est comme ça qu'est né la partie des artistes. Au début, il n'y avait d'ailleurs que des artistes : Wood, Johnson, Grotjahn, Kusaka et d'autres comme Joel Mesler, Nathan Mabry, Friedrich Kunath, Dirk Skreber, Gerard O'Brien, Raffi Kalendarian ou Rob Thom. Et puis évidemment des marchands d'art comme Poe, Parker Jones de la Black Dragon Society, Mills Morán, Frank Elbaz, Cooke Maroney et Nino Mier.
Jack Black connaissait Poe et son frère, le créateur Gregory Poe, grâce à leur implication commune dans les univers de la musique et du théâtre à Los Angeles dans les années 80. Ce sont eux qui l'ont mis au parfum à propos de la partie. "Jeff Poe faisait partie d'un groupe de punk rock appelé les Blue Daisies", se souvient Jack Black. "Il montrait souvent son ding-dong et il était complètement fou. Le fait qu'il soit passé de cette situation à celle d'un des hommes les plus prospères du monde de l'art reste pour moi une source de fascination inépuisable".
Un jour, Jack Black est ressorti de la galerie de Poe avec quelques dessins du maître japonais Yoshitomo Nara. Un épisode qui lui laisse encore aujourd'hui un souvenir amer : "Je n'ai pas appuyé sur la gâchette pour acheter la putain de grande peinture de Nara, et c'est l'un de mes grands regrets dans la vie". Le cours de ces peintures a explosé ces dernières années. L'une d'elles a même été vendue aux enchères en 2019 pour 25 millions de dollars.
C'est à cette même époque que Poe a fait part à Jack Black de l'existence de la partie des artistes. Il savait que Kyle Gass, le partenaire de l'acteur au sein du groupe Tenacious D, était lui-même un passionné de poker. La confidence n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd : "Je me suis dit : "Putain ouais, j'adorerais venir et prendre l'argent de tous ces artistes. Ce serait amusant et pas bien difficile"".
Mais les artistes n'étaient pas aussi mauvais que ce qu'il imaginait. Black a ainsi découvert que les mondes du poker et de l'art partageaient plusieurs points communs : des risques calculés, de la créativité, des poussées d'adrénaline... Marc Richards, le marchand d'art californien, a récupéré tous les jetons de Jack Black. "Il a pris mon argent à la fin. Il a tout pris, et en partant il m'a dit quelque chose comme 'Reviens quand tu veux, petit'. Ça m'a mis en colère. J'avais vraiment envie de le tuer".
Mais Jack s'est rendu compte plus tard qu'il ne s'agissait pas d'une menace, mais bien une invitation sincère. Ils ont tout de suite aimé jouer avec lui. Lui-même s'est très vite senti intégré et il s'est donc mis à revenir. Il était à l'époque l'un des très rares participants extérieurs au monde de l'art. Le collectionneur et marchand Tico Mugrabi s'y est mis aussi, tout comme le collectionneur d'art et marchand de meubles Patrick Seguin. C'est lui qui a plus tard convié l'une des grandes clientes : l'animatrice de télévision Ellen DeGeneres.
"Elle est vraiment géniale. Je ne sais pas si vous l'avez déjà rencontrée en personne, mais c'est différent de la voir à la télévision", reconnait Jack Black. "Elle a des yeux bleus perçants et c'est une très bonne joueuse de poker. Elle fait partie de ceux qui ont un don. Elle peut voir facilement si vous racontez des conneries ou non".
Tobey Maguire était déjà connu comme un très bon joueur de poker. Il était à l'origine d'une autre partie privée avec de nombreuses célébrités, laquelle a plus tard inspiré le film Molly's Game. Il était également collectionneur d'art et s'était lié d'amitié avec Grotjahn et Wood après avoir acheté leurs œuvres. Il a donc lui aussi commencé à jouer au studio de Jonas Wood.

Il va sans dire qu'en quelques décennies de parties privées avec le gratin du monde de l'art, il se passe parfois des choses qui sortent de l'ordinaire. Un jour, un croupier — dont il se trouve qu'il distribuait aussi bien la cocaïne que les cartes — a amené son pitbull lors d'une partie. Il a aussi montré fièrement son arme à tout le monde. Autant dire qu'il n'a jamais été réinvité.
Un soir, Jonas Wood a aussi dû mettre à la porte un Poe totalement ivre. Ce dernier s'est plus tard excusé platement et a obtenu sa réintégration à la partie. Quant à Shelli Azoff, l'épouse du collectionneur d'art Irving Azoff, elle s'est un jour présentée dans une Lamborghini remplie de plateaux de nourriture provenant de Nate 'n Al's et de The Apple Pan, deux restaurants légendaires de Los Angeles. "Shelli est un putain de personnage et c'est une dure à cuire", renchérit Jack Black.
En revanche, ne demandez pas à ce petit monde de donner les noms de tous les habitués de la partie. Ils se réfugieront alors tous derrière le cinquième amendement. Il faut dire qu'après le déménagement de Wood dans son studio de Beverly Boulevard vers 2015, le rendez-vous poker des artistes a pris une toute autre ampleur. "Ce serait une golden shower de name dropping", plaisante à ce sujet l'intéressé. "Il y a toutes sortes de personnes différentes, des artistes plus jeunes qui sont au début de leur carrière, et d'autres qui valent un milliard de dollars", confirme son ami Matt Johnson.
Une chose est sûre : les nouveaux arrivants doivent toujours être validés. Et qu'importe s'il s'agit de personnalités capables de jouer des sommes folles sans sourciller : la même règle vaut pour tout le monde. "Il doit s'agir d'une personne que nous jugeons intéressante et qui est susceptible d'ajouter une dose de fun à la partie. Les milliardaires, bien sûr, peuvent aller jouer n'importe où. Mais chez nous ils peuvent passer quatre heures à échanger avec des artistes et des marchands d'art, et à découvrir les coulisses de cet univers. C'est probablement amusant pour eux".
Jonas Wood a toujours eu dans un coin de la tête l'idée d'organiser un tournoi annuel, un rendez-vous complémentaire des parties habituelles et que tous les membres de la bande attendraient avec impatience. Eric Kim, le propriétaire de la galerie Bel Ami à Chinatown, avait aussi sa propre partie. Une fois que celle-ci a fusionné avec le rendez-vous des artistes de Jonas Wood, les deux hommes ont travaillé ensemble autour de l'idée des World Series of Art Poker. Eddie Cruz, le cofondateur de la boutique de baskets Undefeated — et propriétaire du service de jeux d'argent Casinola — a aussi apporté sa pierre à l'édifice. Les trois hommes se sont mis à lancer des idées en l'air jusqu'à ce qu'ils parviennent à dessiner les contours de la première édition. Celle-ci s'est finalement tenue lors de l'été 2021 au Hollywood Roosevelt, pendant la Felix Art Fair. Le fondateur de Felix, Mills Morán, et le propriétaire de l'hôtel, Jason Chang, étaient des participants réguliers de la partie depuis des années.
"J'ai des amis qui sont des joueurs de poker très célèbres, et puis je connais des gens qui connaissent des gens qui peuvent faire venir des gens", explique Jonas Wood. "L'idée était donc d'inviter un groupe de personnalités du monde de l'art qui jouent au poker, puis d'inviter quelques superstars du poker. C'est un peu comme si on opposait les professionnels aux amateurs". Phil Ivey et Tom Dwan sont donc venus, ce qui n'a pas empêché la victoire de Dean Geistlinger, promoteur de boîte de nuit et joueur semi-professionnel. En plus de sa part du prize pool, il s'est vu décerner un bracelet digne des véritables World Series of Poker. Ce trophée avait été conçu par Wood et le créateur londonien Andrew Bunney. Geistlinger l'a par la suite vendu à Rick Salomon.
L'édition 2022 a également été à l'origine de quelques moments mémorables, en particulier l'élimination de Grotjahn. Adam Alessi, un artiste en pleine ascension, l'a éliminé devant une foule de spectateurs qui s'attendaient tous à un autre dénouement. "Il m'a éjecté et m'a dit : "Désolé, mec"", se souvient Grotjahn. "Je lui répondu "Pas de souci, voyons comme se déroule la suite de ta carrière"".
Grotjahn n'a pas pu participer à la dernière édition, fin février. Beaucoup d'autres visages familiers étaient néanmoins présents. Jack Black a même tenu jusqu'à la bulle avant d'être éliminé par Jason Koon. C'est d'ailleurs ce dernier qui a remporté le tournoi, avant de tenir sa promesse formulée avant le début du tournoi : faire don de tous ses gains à la librairie Stories d'Echo Park, dont le fondateur Alex Maslansky est décédé en janvier.
"Il gagne et donne un gros pourboire à tous les croupiers", raconte admiratif Jonas Wood. "Puis il donne tout l'argent - 31 000 dollars, ou 29 000 dollars après le pourboire - à cette librairie". Car contrairement à d'autres événements du même type, le tournoi n'est en aucune façon organisé à des fins caritatives : en principe, les gagnants conservent l'argent qu'ils ont gagné. L'aspect financier passe néanmoins au second plan pour tous les participants : les joueurs de poker aiment affronter des artistes, et les artistes prennent eux-mêmes beaucoup de plaisir en se mesurant à des pros.
Bien entendu, cela n'empêche pas chacun de vouloir gagner. Même si comme Jack Black vous empochez des millions de dollars après chaque nouveau film Jumanji, la pilule d'une élimination peut ainsi être difficile à avaler : "Je suis arrivé jusqu'à la putain de bulle ! J'étais à un joueur près. Si j'avais pu tenir quelques minutes de plus, je serais entré dans l'argent ! Mais ça n'a pas été le cas. Ceci dit c'est le futur champion qui m'a éliminé. On va dire que c'est déjà ça".
Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Jack Black, Ellen DeGeneres... Tous sont des habitués d'une partie privée de Los Angeles réunissant des artistes et des marchands d'art. Ce rendez-vous qui existe depuis des années a accouché en 2021 des World Series Of Art Poker, un tournoi VIP à 500 $ de buy-in. Fin février, la troisième édition a été remportée par Jason Koon. Nate Freeman, un journaliste de Vanity Fair, s'est penché sur l'histoire de cette "partie des artistes" qui s'est progressivement ouverte à d'autres univers. Nous vous proposons la traduction de cette passionnante immersion dans un monde où les coups de poker s'entremêlent avec les négociations et les naissances de nouvelles collaborations.
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