Ces derniers jours, GGPoker et PokerStars ont tous deux fait part de leur intention d'étendre au circuit live l'exclusion des joueurs qui se seraient rendus coupables de triche sur leurs plateformes. Si elles vont dans le même sens, les deux initiatives demeurent distinctes et ne s'appuient pas sur la même méthodologie.

Une liste noire des tricheurs, commune aux plateformes de poker en ligne et aux organisateurs d'événements live, est-elle possible ? À cette question, Club Poker répondait en avril avec pessimisme au regard d'un certain nombre d'obstacles de nature réglementaire ou commerciale. Et pourtant, force est de reconnaître que les intiatives dévoilées par PokerStars et GGPoker ce week-end se rapprochent de cet idéal.
La question s'était soulevée avec encore plus de vigueur, ces dernières semaines, à la faveur de l'apparition d'un certain nombre de visages au sein des fields des World Series Of Poker. On pense évidemment à Bryn Kenney, Ali Imsirovic et Jake Schindler — qui a poussé le vice jusqu'à remporter le 50 000 $ High Roller — qui ont tous fait l'objet de sanctions de la part de GGPoker pour des comportements frauduleux. On pense également à Ivan Deyra, exclu l'an dernier du Team Winamax dans le cadre d'une affaire largement commentée.
C'est ainsi : d'un point de vue légal, rien n'interdit à un joueur coupable de triche sur une room de trouver refuge sur une autre. Et au grand dam de bon nombre d'observateurs, rien ne l'empêche non plus de multiplier les apparitions sur le circuit live. Dans l'Hexagone, le cas de figure s'est aussi présenté à de nombreuses reprises avec le retour au premier plan de joueurs que l'on pensait — à tort — éloignés pour de bon des casinos français.
C'est dans ce contexte qu'est intervenue une première annonce bienvenue vendredi : la volonté de PokerStars d'exclure de tous ses événements live les joueurs qui auraient été convaincus de triche sur la plateforme. Autrement dit, plus d'EPT ou de PokerStars Players Championship pour les contrevenants ! Alors bien sûr, cette mesure souffre une limite de taille : elle ne concerne que les comportements frauduleux constatés sur PokerStars et ne s'applique qu'aux étapes live organisées par la room au pique rouge. Les équipes du site se disent toutefois "prêtes à collaborer avec d'autres acteurs du circuit", ce qui constituerait à n'en pas douter un autre pas en avant d'envergure.
Ce bond significatif, la direction de GGPoker semble prête à l'effectuer dès les prochains jours. Dans un autre communiqué, le leader mondial du secteur annonce la création d'un Poker Integrity Council (PIC) composé pour l'heure de Jason Koon, Andrew Lichtenberger, Fedor Holz, Seth Davies et Nick Petrangelo (avec une porte ouverte à d'autres intégrations à l'avenir). La mission de cette autorité ? Passer en revue les comportements suspicieux sur GGPoker (collusion, bots, ghosting, assistance en temps réel...), puis décider ou non de sanctions disciplinaires.
Le véritable pas en avant concerne la nature des sanctions en question puisque, pour la première fois, plusieurs circuits majeurs ont accepté d'exclure de leurs tables les joueurs sanctionnés par le PIC : les World Series Of Poker, le World Poker Tour et bien d'autres comme les Triton Poker Series ou les événements organisés par PokerGO (Poker Masters, Poker After Dark, High Stakes Poker, Super High Roller Bowl etc).
Quels sont les fondements juridiques de cette initiative ? Est-elle susceptible de s'appliquer aux événéments organisés dans l'Union Européenne (où les obstacles juridiques semblent plus nombreux) ? Et surtout, GGPoker et PokerStars sont-ils prêts à opérer main dans la main sur ce terrain à l'avenir ? Quelques-unes de ces questions pourraient trouver une réponse à Las Vegas ce mardi 5 juillet, date de la première conférence de presse du fameux Poker Integrity Council.
Quelle différence entre un HUD standard et un HUD positionnel dynamique ?
Share this post
Link to post
Share on other sites