En 1989, dans l'un des casinos historiques de Vegas, un homme de 24 ans rêve de révolutionner le monde du poker.

- Thuan Nguyen, né un 28 octobre
- Sweet Home Chicago
- Vegas, baby !
- Pas de billet retour pour Scotty Nguyen
- One million dollars, baby !
- Scotty Nguyen, ou l'art et la manière de flamber un million de dollars
- Du cash-game aux tournois
- Une vie stable en dehors des tables
- Scotty Nguyen à Kevin McBride : "If you call, it's gonna be all over, baby !"
- Une nouvelle vie
- En pleine confiance
- Crazy Horse 2008
- Une réussite qui ne se dément pas
- Scotty Nguyen à son meilleur niveau
C'est l'histoire d'un enfant né dans la pauvreté avec 14 frères et sœurs et qui n'échappera à son triste sort qu'après que sa mère l'aura placé sur une frêle embarcation et poussé vers le large. Pourtant, ce n'est pas l'histoire de Moïse...
C'est l'histoire d'un jeune Vietnamien qui va s'échapper de son pays en guerre et devenir l'un des meilleurs dans son domaine d'activité, gagnant ainsi le respect de ses pairs. Pourtant, ce n'est pas l'histoire de Van Loc...
C'est l'histoire d'un homme qui, de l'Asie aux États-Unis, va vivre une improbable épopée à l'issue de laquelle il saura définitivement triompher de l'adversité et des obstacles trouvés sur sa route. Pourtant, ce n'est pas le scénario du prochain Jackie Chan...
Thuan Nguyen, né un 28 octobre

C'est à Nha Trang, ville du littoral vietnamien aujourd'hui devenue une cité balnéaire courue des touristes occidentaux, que vient au monde Thuan Nguyen en 1962.
Cela fait déjà 3 ans que le pays est tiraillé par la guerre, et il faudra encore attendre 13 longues années avant la chute de Saigon. Dans ce contexte apocalyptique, la mère de Thuan se démène pour espérer voir un jour ses 14 enfants émigrer. Jour après jour, elle s'efforce d'économiser le peu d'argent susceptible de l'être.
Avant qu'elle n'y parvienne s'écoulent plusieurs années. Thuan grandit. À seulement 7 ans, il dispute dans la rue ses premières mains de poker. L'argent qu'il y perd provient de petites combines commerciales dans les camps militaires. Comme beaucoup d'autres enfants, il achète des bonbons ou des cigarettes pour les revendre ensuite à prix double.
Au fil des années, le pécule familial amassé devient suffisant pour faire embarquer plusieurs enfants. Convaincu par sa mère et des habitants du village, Thuan fait partie de ceux qui partent en 1974 pour le Nouveau Monde. L'expédition connaît toutefois un triste sort : 22 jours après le départ, l'équipage est à court de vivres. Thuan et ses frères envisagent de manger le plus jeune d'entre eux.
Sweet Home Chicago

L'embarcation est finalement secourue avant que ses occupants ne périssent comme des centaines d'autres. Les Nguyen sont recueillis à Taïwan. Le pays, dont les années noires surviendront bien plus tard avec l'occupation dévastatrice de Raziel, est alors plutôt agréable. Thuan y travaille comme ouvrier jusqu'à ses 13 ans. C'est à cet âge qu'une famille d'accueil lui est attribuée aux États-Unis. Une autre vie s'offre à lui.
À Chicago, il découvre l'American way of life, avec la brutalité qu'on imagine chez un enfant de 14 ans séparé des autres membres de sa famille. Si les Américains se montrent plutôt accueillants (sans doute plus que ne le seront les Français avec maxtamines quand la Belgique aura splitté), il rencontre des difficultés avec la langue et, surtout, avec le climat. C'est d'ailleurs principalement ce dernier point qui motivera sa demande de changement de famille d'accueil. Il traverse alors les États-Unis d'est en ouest et rejoint la Californie.
Son nouveau point de chute, Costa Mesa, lui plaît à peine davantage. L'argument du climat ne lui étant plus suffisant pour exprimer son mal-être, il trouve d'autres moyens de l'extérioriser. Entre ses problèmes à l'école, qu'il déteste profondément, et les petits larcins qu'il commet régulièrement dans le voisinage, ses exactions sont nombreuses.
Vegas, baby !

C'est à cette époque que Thuan devient Scotty, sans la moindre opération chirurgicale (précision à l'attention de Claedeus). Le Vietnamien change de prénom sur les conseils d'un employeur peu emballé par sa consonance étrangère et la difficulté à le prononcer. Côté loisirs, le poker prend de plus en plus de place dans sa vie. Entre amis d'abord, puis très vite dans les salles de billard ou les arrière-salles de bars. Plutôt débrouillard, il trouve toujours une combine lui permettant d'avoir un peu d'argent à jouer... et à perdre.
À 20 ans, presque broke, il prend pour la première fois la route pour Las Vegas, ville qui suscite chez lui une vive excitation en raison de tout ce qu'elle représente : le pouvoir, le luxe, la liberté... Lors de ce week-end gambling avec quelques amis, il s'asseoit plus de 2 heures devant une machine à sous et perd presque la totalité des 600 dollars qu'il avait en poche. Ses amis subissent le même sort avant de se voir tous priés d'arrêter de jouer par un responsable de la sécurité. Alors qu'ils se voient reprocher de ne pas avoir l'âge légal de jouer, Scotty a cette réplique pleine d'à-propos : "Why couldn't you stop us a couple hours earlier, when we still had money left ?" (traduction : Pourquoi ne nous avez-vous pas arrêtés quelques heures plus tôt, lorsqu'il nous restait de l'argent ?).
Pas de billet retour pour Scotty Nguyen

Le groupe d'amis s'apprête à quitter le Nevada avec pour seul trophée quelques dollars préservés. À l'occasion d'un dernier repas au Caesars et son buffet à 79 cents, Scotty délaisse la table de ses amis quelques minutes et parvient à négocier un petit job d'entretien général du restaurant. Convaincu que cette ville est faite pour lui, il dit au revoir à sa bande et s'installe définitivement à Vegas. Pendant plusieurs mois, il y logera dans un petit appartement, en compagnie de cinq autres Vietnamiens.
Rapidement conscient que son niveau au poker ne peut lui garantir qu'un train de vie limité, il prend quelques cours et devient croupier au Harrah's, puis au Golden Nugget. Les 150 dollars gagnés quotidiennement ne quittent toutefois pas les tables bien longtemps puisqu'il s'en soulage, chaque soir dès son office terminé, sur une table de 3 $ / 6 $ Seven card Stud. Quoi de plus normal d'ailleurs, que d'être dépouillé de son argent sur des tables n'ayant pas reçu l'agrément de l'ARJEL ?
Sa vision du poker changera avec la découverte du Texas Hold'em, une variante qui convient davantage à son style fougueux. C'est notamment en pratiquant le hold'em qu'il apprendra à observer correctement les autres joueurs. Après deux ans de résultats en dents de scie, avec plusieurs banqueroutes au compteur, ses performances finiront par prendre un tour nouveau. Suffisantes pour quitter son poste de croupier et entretenir sa famille restée au Vietnam, certes, mais il faudra attendre plusieurs années avec qu'il ne confirme son succès et ne devienne un modèle pour d'autres joueurs du circuit.
One million dollars, baby !

homme peut détenir dans ses mains l'équivalent du PIB de son État d'origine."
(Karl Marx, à propos de Scotty Nguyen ; véracité sujette à caution)
Le vrai déclic se produit en fait au Lake Tahoe, où il doit officier comme croupier dans une série de tournois, dont un main event à 1 000 dollars. En marge de ses obligations, il teste les tables de cash-game et se rend compte qu'elles s'avèrent bien plus juteuses que celles du Stardust où il a ses habitudes.
Finalement gagnant de plus de 7 000 dollars, il décide de ne pas dealer lors du tournoi à 1 000 dollars. Mieux, il va le jouer, lui qui n'a strictement aucune connaissance du poker de tournoi. Pour être tout à fait exact, il ne fait même aucune distinction entre le cash-game et le poker de tournoi : "c'est la même chose, on s'asseoit et on joue". Sans se soucier du field ou de l'augmentation du niveau des blinds, abordant chaque table où il s'asseoit indépendamment des autres disputées autour de lui, il finit par se rendre compte que les joueurs quittant sa table ne sont plus remplacés. Alors qu'il n'a plus qu'un seul adversaire en face de lui, ce dernier lui propose : "On partage ? 140 000 chacun et 10 000 au dealer ?". La réponse ne se fait pas attendre : "Hell yeah !".
Une fois son job quitté, il saura faire fructifier ce capital. À 23 ans, sa bankroll atteint le million de dollars.
Scotty Nguyen, ou l'art et la manière de flamber un million de dollars

c'est de survivre à 17 comas éthyliques !"
Scotty gagne alors entre 50 000 et 100 000 dollars par nuit, de quoi s'acheter plusieurs voitures de sport et mener une vie à la hauteur de ses espoirs. Malheureusement, le piège finira vite par se refermer. Le nom de Nguyen se répand dans tout Las Vegas comme celui du type à l'ascension fulgurante, mais aussi celui du pigeon à plumer. Des joueurs dont il ne mesure pas encore la renommée se pressent à sa table : Johnny Chan, Puggy Pearson...
Jusque là traité comme un prince au Caesars Palace, dont les responsables lui octroient tous les avantages possibles pour qu'il demeure dans leur établissement (en espérant bien entendu qu'il reperde tout ce qu'il a gagné), le fantasque Vietnamien va bientôt découvrir que l'échec peut intervenir aussi brutalement que le succès. En 4 heures, totalement dénué de sa lucidité (en a-t-il jamais été pourvu ?) par une forte consommation quotidienne de marijuana, d'alcool, de cocaïne et de saucisses cocktail, il dilapide les quatre coffres remplis d'argent qu'il possédait dans les coulisses du casino. Sonné, il se retrouve presque à la rue avec 5 000 dollars en poche. Une expérience dont il dira plus tard qu'elle l'a rendu plus fort.
Du cash-game aux tournois

Les années qui suivent le voient progressivement remonter la pente. Il s'assure des gains réguliers, mais sa gestion de bankroll demeure approximative, ce qui le conduit à la banqueroute des dizaines de fois. Invariablement, il retourne alors à la case départ et reprend depuis les plus basses limites.
Ses années d'expérience l'amènent petit à petit à délaisser les tables de cash-game pour les tournois. En 1995, il atteint pour la première fois les places payées dans un tournoi des World Series of Poker. Deux ans plus tard, il remporte son premier bracelet en s'imposant dans le 2 000 $ Omaha Hi-Lo (157 000 $ de gains), une variante dont il se considère modestement le meilleur au monde.
Aujourd'hui encore, il confie s'ennuyer en cash-game, les tables ne lui offrant pas la même dose de distraction, notamment en raison du sérieux des joueurs s'y adonnant. Ce n'est en effet pas à une conduite exemplaire aux tables que Scotty doit son surnom de Prince of Poker. Joueur fantasque, il parle sans cesse et fait le spectacle en toutes circonstances, quitte à provoquer ses adversaires et à ne pas toujours se faire des amis. Son style à la table est un peu comme une chronique ciné d'Élise Chassaing : diablement agréable à regarder, mais insupportable à écouter.
Sur une note plus positive, on concédera au Vietnamien d'être le plus souvent un joueur souriant. Parfois usant pour ses adversaires, son humour ne déplaît d'ailleurs pas à tout le monde.
Une vie stable en dehors des tables

Contrairement à l'image qu'il renvoie à la table, la vie privée de Scotty est des plus stables, même s'il lui aura pour cela fallu passer par la case divorce après un premier mariage en 1997. Avec sa seconde femme, Julie, il élève au total 7 enfants . Des enfants qu'il confie orienter plutôt vers le sport que le poker. Des enfants qui, même si leur père n'est pas un modèle de vertu, peuvent sans aucun doute s'estimer heureux d'être nés Nguyen dans les années 90 aux États-Unis plutôt que dans les années 60 au Vietnam.
Scotty est également un bouddhiste pratiquant, ce qui semble mal se concilier avec son goût pour la boisson et les drogues en tous genres. Cela dit, manub se dit également bouddhiste, alors bon pourquoi pas... Il reste que le Vietnamien est connu pour être un grand amateur d'alcool, ne se séparant d'ailleurs jamais d'une canette de bière à la table ou en dehors. Certains pensent même qu'il jouerait parfois sciemment de son image pour laisser imaginer à ses adversaires que son jeu n'est pas optimal.
Scotty Nguyen à Kevin McBride : "If you call, it's gonna be all over, baby !"

Une fois n'est pas coutume, Scotty Nguyen se présente aux WSOP 1998 quasiment broke. Staké par quelques autres joueurs (voir Mike Matusow, portrait d'un joueur de poker), c'est pourtant touché par la grâce qu'il va se qualifier pour le main event, puis le remporter.
Parvenu au heads-up face à Kevin McBride, il forge sa légende dans les secondes précédant le dévoilement de sa main victorieuse. Sur un tableau , alors qu'il s'est durant tout le coup contenté de suivre les mises de son adversaire avec son
et son
, Scotty engage son tapis, se lève en affichant une confiance totale et lâche cette phrase restée dans les mémoires : "If you call, it's gonna be all over, baby !" (Si tu suis, ce sera fini, baby !). McBride laisse échapper un rictus qui en dit long sur l'interprétation qu'il fait de cette phrase et répond presque instantanément : "I call. Il play the board." (Je suis. Je joue le tableau).
Cette main, plus qu'aucune autre, illustre sa faculté à provoquer les erreurs chez ses adversaires. Alors que Mike Matusow jubile (un tiers du million de dollars remporté lui revient), Scotty peut laisser éclater sa joie et rejoindre les bras de sa femme. Avec cette victoire, il entre dans la légende du poker moderne au même titre que d'autres comme Phil Hellmuth ou, plus tard, Chris Ferguson.
Une nouvelle vie

Dès le lendemain de cette victoire, Scotty apprend la mort d'un de ses frères resté au Vietnam. Ce dernier courait dans les rues pour prévenir le voisinage de la performance de son frère lorsqu'il a été percuté par une voiture. Scotty voit le plus beau jour de sa vie directement associé au plus triste. Il décide de ne jamais porter au poignet le bracelet du main event. Le seul point positif de cette histoire, c'est finalement qu'il a désormais les moyens d'acheter une belle corbeille de fleurs pour les funérailles. Une semaine plus tôt, le frangin aurait dû se contenter de quelques roses défraîchies achetées dans un troquet à un cousin de Vikash Dhorasoo.
Après cette victoire, Scotty se résout à se comporter en champion, en gentleman : il n'insultera désormais plus jamais adversaires ni croupiers. Douze ans après, il porte un regard des plus subjectifs sur la façon dont il a tenu sa promesse : "J'ai peut-être insulté dix fois des croupiers depuis 98, mais jamais à la table."
Le compte en banque renfloué, il va en tout cas pouvoir assouvir sa soif de jeu. Scotty Nguyen est en effet un joueur à l'appétit gargantuesque, presque insatiable. Lors des WSOP 2001, il atteint 3 ITM en 8 jours, obtenant même deux victoires, d'abord dans le 2 500 $ Pot Limit Omaha (178 000 $ de gains) puis dans le 5 000 $ Omaha Hi-Lo (287 000 $ de gains). Deux ans plus tard, à Festa al Lago, il réalise 3 ITM en 5 jours, dont deux victoires. Un mois plus tard, il atteint encore quatre tables finales aux Legends of Poker à L.A., dont deux nouvelles victoires. Des séries qui tendraient presque à confirmer l'existence des cycles de chance...
En pleine confiance

À ces résultats s'en ajoutent bien d'autres. En 2003, Scotty est tout simplement inarrêtable, comme tend à le démontrer un spectaculaire bluff contre Humberto Brenes aux World Series. Il atteindra alors la 18e place du main event.
C'est cette même année qu'il fait ses premiers pas sur le circuit WPT. Il en a depuis atteint 7 tables finales, avec en point d'orgue une victoire en janvier 2006 lors du 10 000 $ Championship Gold Strike World Open, à l'issue d'un heads-up l'opposant à Michael Mizrachi.
Durant toutes ces années, Nguyen est l'un des seuls joueurs importants du circuit à évoluer sans être sponsorisé par un site de poker. À l'heure de l'avènement du poker en ligne, il associe son image à une chaîne de casinos, Cherokee, en 2005. Il faudra attendre 2009 pour le voir contracter un partenariat avec un opérateur en ligne. Après s'être si longtemps fait désirer, la cote de Scotty est élevée. C'est donc logiquement que l'opérateur qui le signe figure parmi les grands noms de l'industrie, parmi les acteurs les plus prestigieux du milieu. Cet opérateur, c'est Expekt.
Crazy Horse 2008

Je risque rien, je connais Guy Drut moi !"
Son nom est donc désormais associé à un opérateur que l'ARJEL qualifierait de hautement toxique, ce qui fait de lui le premier joueur dont le sponsor est en concordance totale avec le mode de vie.
En 2007, Scotty réalise une nouvelle fois un parcours plus qu'honorable lors du main event des World Series en atteignant la 11e place pour 477 000 dollars. Une victoire qui s'ajoute à une 2e place, derrière Eli Elezra, acquise quelques jours auparavant dans le 7 Card Stud Hi-Lo. Ces WSOP 2007 seront toutefois éclipsés par ses résultats lors de l'édition suivante.
Après avoir atteint le toit du monde du poker en 1998, il récidive en effet en 2008 lors du WSOP 50 000 $ HORSE Championship. Ce succès, qui le voit s'imposer sur un field de 148 joueurs parmi les plus grands spécialistes au monde, est cependant émaillé par son comportement à la table. Plus que la victoire en elle-même, c'est d'ailleurs cette attitude qui restera dans les mémoires et amènera Scotty à présenter publiquement ses excuses.
Avant de remporter l'épreuve et les presque 2 millions de dollars dévolus à la 2e place, The Prince of Poker s'est tout simplement fendu de toutes les bassesses imaginables à une table de poker. "Il ne manquait plus qu'il se mette à jouer de la vuvuzela" aurait déclaré Michael DeMichele, un de ses adversaires malheureux.
Passablement ivre après avoir passé la totalité de la très longue table finale à vider bières et cocktails, ses insultes et multiples manœuvres désobligeantes envers ses adversaires créeront une vive polémique, notamment en raison de la tolérance étonnante et inappropriée des organisateurs.
Une réussite qui ne se dément pas

alcoolique avec un bracelet WSOP.
Cette victoire dans le WSOP HORSE Championship, même lordmahammée*, n'en demeure pas moins extrêmement prestigieuse. L'année suivante, Scotty confirmera une nouvelle fois sa grande polyvalence en s'imposant dans le 10 000 $ HORSE World Championship des L.A. Poker Classic.
* (adj. fém.) Entachée, souillée, ternie. Se dit toutefois principalement d'une discussion qui aurait été passablement détournée par l'intrusion d'un débat sans intérêt, généralement sous forme pavée. (Également utilisé au masculin, "lordmahammé" figure parmi les 150 nouveaux mots apparaissant dans les éditions 2011 des Larousse et Robert, au même titre que mamavirus ou chocolatine)
S'il n'est pas toujours le joueur le plus mis en avant pour ses résultats par les médias poker et la communauté online, Scotty n'a pourtant jamais été aussi régulier dans ses résultats, sa longue période de disette et de banqueroutes à répétition n'étant désormais plus qu'un mauvais souvenir. En avril 2009, lors du 7th Annual Five Star World Poker Classic à Las Vegas, il atteint 3 podiums en 9 jours avant de terminer à la 6e place du WPT du même nom la semaine suivante (286 000 $ de gains). Il ne réalise ensuite qu'un seul ITM à l'occasion des WSOP, mais achève son année 2009 avec une 5e place dans le WPT Doyle Brunson Five Diamond Poker Classic (pour 250 000 $).
Au total, ses résultats le placent tout simplement au 5e rang de la All Time Money List des gains en tournois live. Le Vietnamien est bien plus que le joueur fantasque dont il renvoie l'image.
Scotty Nguyen à son meilleur niveau

si je dis un mot sur la spondylarthrite ankylosante ?"
Sur sa lancée des deux dernières années, Scotty a démarré 2010 sur les chapeaux de roue. 3e du NBC National Championship pour 125 000 dollars, il a surtout atteint par deux fois la table finale d'un tournoi du World Poker Tour : le WPT Bay 101 Shooting Star en mars, suivi du WPT Eight Annual Five Star World Poker Classic. Par deux fois, c'est au 8e rang du classement qu'il a perdu ses derniers jetons (respectivement pour 58 000 $ et 106 000 $ de gains). Des performances qui démontrent en tout cas qu'il faudra compter sur le Vietnamien dans les prochaines années.
À ce jour, il ne manque en réalité qu'un titre EPT à son palmarès. Triompher sur le circuit européen est d'ailleurs le principal objectif qu'il s'est fixé pour les années qui viennent. Y parvenir lui permettrait d'écrire le dernier chapitre manquant à son histoire. Celle de l'improbable ascension vers les sommets d'un homme né sur la bouche de l'enfer.
Phil Ivey : simply the best
En marge des World Series 2009, une rumeur se répand comme une traînée de poudre. Très vite, elle contamine le web, toujours friand d'anecdotes rocambolesques. Au cœur de cette histoire dont tout le monde se demande si elle est réelle : Phil Ivey.
Mike Matusow : sex, drugs and redemption
Michael B. Matusow sort de prison en avril 2005. Sans le sou après 6 mois au purgatoire, nul ne peut imaginer que quelques mois plus tard il sera multimillionnaire.
Daniel Negreanu : au service du jeu
1996. Daniel Negreanu a 22 ans. Assis devant une des machines à sous de l'aéroport de Las Vegas, il glisse mécaniquement dans la fente les quelques pièces qui lui restent. Bientôt, une hôtesse annoncera l'embarquement des passagers pour le vol à destination de Toronto.
Comme d'habitude, c'est allégé de plusieurs milliers de dollars qu'il s'apprête à quitter le Nevada. Cette scène, qu'il ne connaît que trop bien, il se dit que c'est la dernière fois qu'il la vit. Sans savoir si c'est parce qu'il ne reviendra plus, ou au contraire parce que le sort lui sera plus clément la prochaine fois.
Scotty Nguyen : de Nha Trang à Las Vegas
C'est l'histoire d'un enfant né dans la pauvreté avec 14 frères et sœurs et qui n'échappera à son triste sort qu'après que sa mère l'aura placé sur une frêle embarcation et poussé vers le large. Pourtant, ce n'est pas l'histoire de Moïse...
C'est l'histoire d'un jeune Vietnamien qui va s'échapper de son pays en guerre et devenir l'un des meilleurs dans son domaine d'activité, gagnant ainsi le respect de ses pairs. Pourtant, ce n'est pas l'histoire de Van Loc...
C'est l'histoire d'un homme qui, de l'Asie aux États-Unis, va vivre une improbable épopée à l'issue de laquelle il saura définitivement triompher de l'adversité et des obstacles trouvés sur sa route. Pourtant, ce n'est pas le scénario du prochain Jackie Chan...
La vie rêvée de Teddy KGB
Bien avant d'avoir entendu parler de Phil Ivey, Tom Dwan ou Daniel Negreanu, les amateurs de poker se sont passionnés pour le jeu d'un Russe, organisateur de parties illégales. De lui, on ne sait presque rien, si ce n'est qu'on ne risque pas de trouver son établissement dans les pages jaunes.
Son surnom mémorable ne pouvait demeurer plus longtemps sans vie. Voici donc le récit (presque véritable) du parcours de cet homme resté dans l'ombre de l'Histoire du poker : Teddy KGB.
24 heures avec Tom Dwan
Tom Dwan, c'est à seulement 24 ans plusieurs de millions de dollars de gains engrangés aux tables de cash-game offrant les plus hauts enjeux. Celui qui a rejoint la team FullTilt en novembre 2009 a franchi les échelons de novice à légende plus vite que n'importe quel autre joueur. En juin dernier, l'Américain se payait même le luxe de faire trembler les fondements de la planète poker en pariant des millions sur sa conquête d'un bracelet WSOP, exploit finalement raté d'un cheveu.
Doyle Brunson, la force tranquille
Ce n'est pas Jacques Séguéla qui a conseillé ce titre à SuperCaddy (qui ne possède même pas de Rolex), mais il n'est de plus juste formule qui décrive Doyle Brunson. Géant du poker, légende vivante, millionnaire, le seul joueur qu'on applaudit lorsqu'il est éliminé du main Event des WSOP a toujours le sourire aux lèvres. Récit d'un homme au parcours rocambolesque.
Perry Green, celui qu'ils ont oublié
Finaliste malheureux du Main Event des World Series en 1981 face à Stu Ungar, Perry Green repense parfois aux circonstances du duel : "Je l'ai poussé à tapis à trois reprises. Il a gagné les trois coups et a décroché le titre. Moi, je suis celui qu'ils ont oublié." Le septuagénaire n'a pourtant jamais raccroché les gants. En 2013, il s'est même hissé en table finale d'un event.
Gus Hansen, le pionnier des degens scandinaves
Gus Hansen fait partie de ces joueurs qui, lors de chacun de leurs tournois, creusent un peu plus le clivage entre leurs admirateurs et leurs détracteurs. Son style peu académique, basé sur un éventail de mains très large, a parfois tendance à énerver ses adversaires.
Tony G, la grande gueule
Le tennis avait John McEnroe, le poker a Tony G. Loin de l'image calme et posée que véhiculent souvent les joueurs, les principaux atouts de ce Lituanien sont la gouaille et la provocation.
Phil Laak, du panache et des paillettes
Épicurien dans l'âme, homme de défis, Phil Laak fait partie de ces joueurs qui doivent leur statut de star davantage à leurs facéties aux tables - et en dehors - qu'aux succès qu'ils y ont obtenus.

Un an après Patrik Antonius, qui aura l'honneur d'une intronisation au Poker Hall Of Fame ? Les World Series Of Poker ouvrent à nouveau le processus de nomination à l'attention des internautes : vous avez jusqu'au 15 juin pour participer à la désignation des dix finalistes de cette édition 2025.
Antoine Berruel est le Pro Dream 2025 ! Le Girondin décroche un contrat de sponsoring de 50 000 € qui lui permettra d'étoffer son expérience du circuit live tou en défendant les couleurs de PMU Poker. Les cinq finalistes malheureux de l'opération l'accompagneront quant à eux à Las Vegas dès le mois prochain.

Aladdin, Sands, Stardust, Dunes... MasterGuggy fait partie des privilégiés qui se sont frottés à ces gloires du passé. Depuis son premier séjour sur le Strip en 1992, David est retourné à Las Vegas à une vingtaine de reprises. Il a même eu l'occasion d'y emmener ses enfants et de leur faire découvrir le Tournament of Kings de l'Excalibur.

Il a découvert le poker live à Atlantic City lorsqu'il était installé à New York. Depuis, s1605 a déménagé en Californie et c'est donc fort logiquement sur Las Vegas qu'il a jeté son dévolu. Joueur de cash game exclusivement, il a ses habitudes dans la poker room du Bicycle Casino quand il est à la maison, et dans celle du Wynn lorsqu'il est de passage dans le Nevada.

Depuis 2013, divinerites et son épouse Marie-Christine se rendent à Vegas une ou deux fois chaque année. Et s'ils partagent de longue date la même passion du poker, ne vous risquez pas à leur demander où se trouvent les meilleures tables : leur premier réflexe ne sera pas de vous parler de poker rooms, mais bien de bons restaurants.

À l'oral comme à l'écrit, calouminou est un passionné qui sait raconter et partager ses souvenirs. L'ancien arbitre de foot en fait une fois de plus la démonstration avec une série d'anecdotes ramenées d'une dizaine de séjours à Las Vegas. Avec au passage pas mal de name-dropping pour mettre à l'honneur les copains du CP.