Au premier semestre, les opérateurs de poker en ligne enregistrent un Produit Brut des Jeux (PBJ) en très légère progression. Le nombre de joueurs uniques bondit en revanche de plus de 10 % pour la deuxième année consécutive. L'ANJ y voit la conséquence des stratégies de ventes croisées des opérateurs avec les paris sportifs, en particulier à l'occasion de grands événements comme l'Euro.
L'industrie française des jeux d'argent se porte particulièrement bien puisque son PBJ progresse de 3,8 % sur un an au premier semestre, à hauteur de 5,5 milliards d'euros sur la période. Cette dynamique est selon les termes choisis par le régulateur "portée par les bonnes performances de La Française des Jeux (FDJ) et des opérateurs de jeux en ligne".
S'agissant justement des opérateurs en ligne, l'ANJ souligne en premier lieu la "performance record" des paris sportifs. Le poker en ligne tire malgré tout son épingle du jeu dans une moindre mesure. Alors que le premier semestre 2023 avait surfé sur la vague du Mondial qatari avec un PBJ en hausse de 16 %, celui-ci se maintient cette année à un niveau élevé mais avec une croissance sans surprise plus modeste de 2 %. Les 257 millions d'euros générés durant les six premiers mois de l'année marquent tout simplement un nouveau record.
Un vrai motif de réjouissance : les comptes joueurs actifs n'ont jamais été aussi nombreux sur le segment. Au nombre de 1,5 millions, ils progressent de 11 % sur un an. Lors du seul mois de juin, le bond atteint même 31 % et il se concentre principalement sur les Sit&Go. De là à imaginer que les Expresso et Spins ont tourné à plein régime en raison de la concomitance de l'Euro de football, et de l'afflux de joueurs occasionnels qu'il a généré, il n'y a qu'un pas que le régulateur franchit sans sourciller.
Extrait du rapport de l'ANJ
Cette forte augmentation des CJA, avec un PBJ qui progresse de façon modérée, laisse supposer le recrutement de joueurs occasionnels (ou qui découvrent l'offre de poker). Il conviendra de vérifier sur la deuxième partie de l'année si les opérateurs de poker parviennent à convertir une partie de ces joueurs sur le long terme.
Au passage, on relèvera que la place occupée par les Sit&Go et tournois ne cesse de croître par rapport aux tables de cash game. Seule catégorie à progresser de manière significative lors du mois de juin (+10 %), les Sit&Go représentent aujourd'hui à eux seuls 66 % du PBJ des opérateurs.