Il y a tout juste une semaine, des milliers de joueurs de poker sabraient le champagne en apprenant le rachat de Full Tilt Poker par PokerStars. Depuis, les détails de l'accord et ses implications ont été précisés, de nombreuses personnalités ont réagi sur la Toile et de nouvelles questions se sont posées. Tour d'horizon.
Mardi dernier, la nouvelle tombait officiellement sur les sites de PokerStars et de Full Tilt Poker : le leader mondial du poker en ligne venait de finaliser auprès du Department of Justice (DoJ) l'acquisition de tous les actifs de son ancien concurrent déchu.
Dans l'esprit de milliers de joueurs, cet accord s'avérait d'abord synonyme de jolis billets verts. Depuis la fermeture brutale de Full Tilt Poker l'an dernier, beaucoup avaient en effet perdu espoir de revoir leurs fonds.
À tel point que le pessimisme ambiant avait incité certaines figures du circuit à négocier, auprès de leurs pairs, des deals réduisant à quelques centimes bien réels la valeur de leurs hypothétiques dollars.
Aujourd'hui, ces quelques cas isolés feraient presque figure de dindons de la farce. PokerStars a, pour rappel, confirmé d'emblée que le remboursement des joueurs serait à la fois intégral et rapide, garantissant au passage un délai maximal de trois mois pour y parvenir.
Pour les joueurs français, les modalités exactes de ce processus de remboursement ne sont pas encore connues. Tout juste sait-on que PokerStars a entamé des discussions avec l'ARJEL afin de clarifier au plus vite cette question.
Sur un plan plus général, l'accord signé entre PokerStars et le DoJ se soldera donc par une réinjection — salutaire — de liquidités dans l'écosystème du poker en ligne. Ce constat concerne aussi bien les micro-limites que les high stakes, un joueur comme Gus Hansen étant par exemple appelé à mettre la main sur un sympathique pactole de 2,4 millions de dollars.
Les bonnes affaires des uns faisant les mauvaises affaires des autres, l'accord exclut explicitement de l'échiquier les anciens responsables de Full Tilt. Ray Bitar, Nelson Burtnick, Rafe Furst, Howard Lederer, Chris Ferguson... aucun de ces hommes ne pourra à l'avenir être employé par PokerStars.
Isaï Scheinberg, le fondateur historique de la room, n'est guère mieux loti puisqu'il dispose désormais de 45 jours pour passer la main et se retirer de toute fonction décisionnelle au sein de sa société. Cette condition pourrait cependant se voir assouplie selon l'issue des procédures juridiques dirigées à son encontre.
Son sort passionne cependant moins les joueurs que les considérations d'ordre strictement financier. Sur ce plan, l'accord liant PokerStars au DoJ porte sur un montant global de 731 millions de dollars. Un chiffre qui se situe à peine en-deça des 750 millions évoqués par Alexandre Dreyfus en avril dernier, lors des premières rumeurs de rachat.
547 de ces 731 millions seront versés par l'opérateur au DoJ sur une période de trois ans. Grâce à une partie de ces fonds, l'organisme se chargera lui-même du remboursement des anciens joueurs américains de Full Tilt.
Quant aux joueurs non-américains, ils seront remboursés directement par PokerStars selon des modalités qui restent, pour rappel, à préciser. Le montant de l'ardoise atteint en tout cas 184 millions de dollars, ce qui constituera à n'en pas douter un joli coup de pouce à une économie du poker à la vitalité incertaine.
Toutes ces nouvelles ont naturellement été accueillies avec un bonheur non dissimulé par les stars du circuit comme les membres du forum. Néanmoins, quelques voix dissonantes ont aussi eu l'occasion de se faire entendre. En ligne de mire notamment, l'absence de projet de réouverture de Full Tilt en France.
La marque renaîtra bien de ses cendres, mais uniquement sur le .com dans un premier temps. Lee Jones a d'ailleurs confirmé sur 2+2 qu'une nouvelle direction serait attribuée à la room "dans un avenir proche" et que les bureaux seraient maintenus à Dublin, en dépit d'une surveillance réglementaire exercée depuis l'Île de Man (où PokerStars a ses quartiers).
En revanche, l'Hexagone demeurera orphelin de ce que certains joueurs n'hésitent pas à qualifier de "meilleur soft du marché". Circus Stars se fait le porte-parole de ces inconsolables : "Émotions partagées... Heureux que vous retrouviez votre argent, je suis soulagé pour vous. Mais je crois comprendre que je ne rejouerai plus jamais sur Full Tilt... Je n'ai pas la larme à l'œil, mais pas loin. C'est la fin d'une époque et du meilleur soft. Du moins celui qui me donnait envie de jouer au poker online".
Même le retour annoncé de la room sur le .com ne trouve pas grâce aux yeux de Balla_Voine : "Ce ne sera plus jamais le Full Tilt qu'on a connu, dont la richesse et la créativité venaient principalement de la féroce concurrence avec PokerStars".
Une remarque qui intervient en écho aux craintes que partagent beaucoup de joueurs et qui portent sur l'hégémonie de la room au pique rouge. "Assez mauvaise nouvelle sur le long terme", tranchait la semaine dernière maxtamines, avec l'assentiment de Skip. "Bonne nouvelle pour les bankrolls, mauvaise nouvelle pour le marché", poursuivait DonTuchMyBB avant que dezed ne conclue sur le même ton : "Enfin le bout du tunnel pour des milliers de joueurs. Mais la fin sera-t-elle heureuse ? À voir..."
Débarrassé de son plus grand rival, PokerStars ne devrait certes plus souffrir aucune concurrence — ou presque — sur le plan mondial. Un tableau quasi monopolistique qui, comme les joueurs avertis le savent, ne se dessine que très rarement au profit des intérêts du client.
La future régulation du marché américain sera-t-elle de nature à redistribuer les cartes ? Tel aurait sans doute été le cas si PokerStars et le DoJ n'étaient pas parvenus à accorder leurs violons.
Car en réalité, la principale motivation des dirigeants de la room à conclure cet accord — pour le moins onéreux — se cache probablement derrière la question de l'avenir de PokerStars aux États-Unis.
Sur le forum, Fronk13 ne s'y trompe pas en affirmant tout simplement que PokerStars "achète le droit de postuler au retour sur le marché US". Dès l'annonce du rachat, l'opérateur précisait d'ailleurs que cet accord l'autorisait expressément à postuler en vue d'une licence dès la régulation du marché américain, à la fois pour le compte des marques PokerStars et Full Tilt.
Une nouvelle qu'ont sans doute peu goûté les dirigeants de Caesars Entertainment et des autres sociétés qui, depuis plusieurs mois, lorgnent avec appétit sur le futur gâteau. La part qui leur sera dévolue pourrait être plus modeste qu'attendu.
Reste toutefois à PokerStars à transformer l'essai. Quels que puissent être les termes du document signé par le DoJ, ce ne sera pas une mince affaire. Il y a quelques jours, Card Player relayait par exemple les propos mi-figue mi-raisin de William Horne, l'un des membres du Comité de la police des jeux du Nevada, qui soulignait "un problème de crédibilité à surmonter" pour l'opérateur.
Alors que plusieurs acteurs bien implantés travaillent au corps les élus américains depuis des mois, les marques PokerStars et Full Tilt souffrent en effet auprès de ces mêmes élus d'une image considérablement écornée. En temps voulu, les mastodontes qui règnent en maître sur l'industrie casinotière du pays de l'Oncle Sam ne manqueront pas de pointer du doigt les erreurs passées.
Imo pour tout ce qui est attente de réponse du support FT, il va falloir prendre patience vu le nombre de tickets qui doivent être ouverts.
Perso j'ai envoyé un mail pour avoir une "compensation" d'un article que j'avais commandé dans leur boutique pour +50kFTP et que je n'ai obv jamais reçu.
J'ai toutes les références, mais le temps que quelqu'un prenne en charge les vérifications et sache quoi faire, je serai content si j'ai une réponse positive avant Noël.
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