Troisième du Winamax Sismix pour un peu plus de 31 000 €, Matthieu Laurent s'est rappelé au bon souvenir de ses amis du Club Poker. En 1998, le coup de cœur du Savoyard pour le film Les Joueurs avait posé les bases de la création du site. Retour sur quinze années de passion qui l'ont emmené de Grenoble à Marrakech en passant par Paris, Barcelone, Prague ou encore Las Vegas.

ClubPoker.PokerSavoie.com. Voilà un site que la plupart des membres de Club Poker ne connaissent sans doute pas. Et pourtant, cette plateforme est en quelque sorte l'ancêtre de leur site favori. Pour mieux comprendre, il suffit de se référer à la chronologie très complète toujours présente sur le site savoyard :
- le 9 janvier 1999, Matthieu Laurent découvre au cinéma le film Les Joueurs. "À peine sortis de la séance", explique-t-il, "nous n'avions plus qu'une idée fixe en tête : nous réunir autour d'une table, distribuer des cartes, et entamer une longue, longue, très longue soirée de poker." Plus tard, il procédera d'ailleurs à la retranscription intégrale du script du film.
- plus de six mois plus tard, le 18 juillet 1999, Matthieu et son ami Laurent ouvrent pour la première fois les portes des cercles de jeux parisiens : l'Aviation Club de France d'abord, l'ACIC ensuite. Dans la foulée, ils décident de créer leur propre site internet : ClubPoker.PokerSavoie.
- trois ans plus tard, le 31 décembre 2002, Matthieu annonce sur le site la création d'un autre site par son ami Laurent : "Un site en français tenu par un ami qui m'a aidé à mes débuts pour concevoir ce site. Je te renvoie l'ascenseur, Lolo. Allez vous régaler sur ClubPoker.net".
Douze ans plus tard, le petit site communautaire a bien grandi. Il est entré dans la vie de milliers d'entre vous qui, chaque semaine, le consultent, le survolent ou le dévorent. Quant aux chemins de Matthieu et Laurent, ils se sont un peu éloignés au gré des embauches et des déménagements, mais leur amitié est restée intacte. C'est d'ailleurs avec un plaisir non dissimulé qu'ils se sont retrouvés par hasard à Marrakech la semaine dernière.
Laurent était au Maroc pour accompagner l'équipe de reporters du Sismix. Matthieu, lui, avait fait le voyage en famille pour participer au Main Event du festival. Une excursion qu'il a pris un malin plaisir à prolonger jusqu'au bout de la semaine. C'est d'ailleurs lors de l'ultime "dinner break" du tournoi qu'il a accepté de répondre à quelques questions et de revenir sur sa performance, son parcours de joueur et surtout ses bons souvenirs de l'avant Club Poker. À cet instant, il était en embuscade au septième rang parmi les neuf survivants du tournoi, mais n'envisageait pas une seule seconde d'échouer dans sa quête de table finale.
Club Poker : Matthieu, bravo d'abord pour ce superbe parcours. Ce Sismix confirme que tu apprécies particulièrement les événements live de Winamax.
Matthieu Laurent : C'est vrai. J'ai participé deux fois au Winamax Poker Open de Dublin, et deux fois également à la finale du Winamax Poker Tour à Paris. Je me suis aussi rendu à trois reprises à Las Vegas, à chaque fois après m'être qualifié sur Winamax. La plupart de ces apparitions en live découlent de mes participations à trois championnats en ligne : celui de Poker Savoie dont je suis le webmaster ; celui du club de Grenoble où je travaille ; et enfin celui de Club Poker Manager, le site de mon ami Bruno Lopez. C'est d'ailleurs au terme du championnat grenoblois que j'ai eu la chance de remporter des packages pour Las Vegas.
Je te vois ici très soutenu par tes amis et ta famille. C'est toujours le cas quand tu te déplaces sur le circuit ?
C'est effectivement arrivé plusieurs fois. Ma femme m'a accompagné à Vegas et à Dublin. Mon pote Olivier est souvent avec moi aussi. Il participe lui-même à pas mal de tournois et de championnats.
Là nous sommes arrivés tous ensemble jeudi. On a pris un peu de temps pour visiter la ville et faire quelques achats...
(Sa compagne Lydie le coupe) Visiter, c'est un bien grand mot. Disons qu'on s'est un peu promené. D'habitude on attend le premier jour, il perd et ensuite on a du temps pour les visites. Mais cette fois on a quasiment passé tout notre temps à l'encourager.
L'année prochaine on prévoira un séjour plus long !
Tu es peut-être à quelques minutes d'une belle table finale et tu as pourtant l'air très détendu.
Oui, c'est vrai. J'étais chipleader à 12 left, avec trois millions environ. Maintenant que nous ne sommes plus que neuf, mon tapis est retombé à 850 000. Mais je n'ai aucun regret sur le déroulement de la partie. Depuis le départ, j'ai adopté un style agressif sans penser à l'argent. J'aurais joué exactement de la même manière lors d'une soirée entre potes.
C'est toujours le cas maintenant, dans la dernière ligne droite ?
Oui, je ne pense toujours pas à l'argent. Les blindes augmentent et si je veux garder de la fold equity, je vais devoir pousser assez vite.
Si tout à l'heure tu vas un peu plus loin dans le tournoi – disons par exemple jusqu'au podium – qu'est-ce que ça va représenter pour toi ?
Je suis déjà très content car ce deep run marque ma toute première place payée sur une épreuve comparable au Winamax Poker Open. J'ai déjà eu l'occasion de franchir la bulle lors de petits tournois à Vegas, comme par exemple au Caesars ou à l'Aria, mais jamais dans un tournoi plus important comme celui-ci.
Il y a quelques années, j'avais aussi eu l'occasion de participer à un side event de l'EPT Barcelone en 2006 et à un EPT Prague, à chaque fois grâce à des qualifications lors de championnats, mais je n'étais jamais parvenu à obtenir un vrai résultat.
Tu as grandement contribué aux premiers pas de Club Poker. À quand remontent tes dernières apparitions sur le forum ?
Ca fait un petit bout de temps. C'est notamment lié au fait que je joue beaucoup moins sur internet aujourd'hui. Peut-être un soir par semaine en moyenne. J'ai ralenti la cadence quand je me suis marié et que j'ai eu des enfants, car avant je jouais jusqu'à quatre soirs par semaine et souvent jusqu'au bout de la nuit.
Raconte nous un peu ta contribution à la création de Club Poker.
Quand le film Les Joueurs est sorti en 1999, avec Lolo (Webmaster), nous avons tout de suite accroché. Dans la foulée de nos études d'ingénieur, nous nous sommes mis à organiser pas mal de parties entre amis.
Lolo avait un peu plus la fibre informatique que moi . Personnellement j'étais plus intéressé par la rédaction des compte-rendus de nos parties. On a donc décidé de publier nos compte-rendus en local sur des pages html.
À cette époque, on se retrouvait deux fois par an avec Lolo : une fois en Savoie et une fois dans le sud de la France chez mon pote Bruno Lopez. Je me souviens que je prenais vraiment beaucoup de plaisir à rédiger les compte-rendus de ces week-ends entre amis. Ca restait de simples tournois à 2 euros de buy-in, mais on avait tendance à se caver et à recaver comme des malades. Ca n'avait aucun sens...
Benjo m'a parlé de ces parties tout à l'heure. Il en garde semble-t-il des souvenirs très précis puisqu'il m'a précisé qu'il avait un jour gagné l'un de ces fameux tournois 2 euros rebuy. Il m'a aussi dit que tu faisais partie des gens qui lui avaient donné envie de jouer au poker.
C'est vrai que Benjo a gagné le tournoi une fois. Je pense que c'est quelque chose dont il est très fier. À l'époque, il venait tout seul depuis Lille pour voir des barjots en Savoie qui passaient des soirées à boire, à sortir et à jouer au poker. Il avait vraiment accroché à nos compte-rendus.
(Son ami Olivier intervient) Il faut le féliciter Benjo, parce que c'était vraiment plus difficile de gagner un de ces tournois à 2 euros que de se glisser en table finale du Sismix.
Il m'a d'ailleurs parlé d'autre chose : la retranscription intégrale par tes soins du script du film Les Joueurs...
C'est vrai. On a tout visionné et revisionné, puis on a consacré une vingtaine d'heures à la retranscription des dialogues par écrit sur mon site. Ce film, je l'ai vu un nombre de fois incalculable. J'en avais une cassette quand j'étais à Montréal pour ma dernière année d'études. J'ai peut-être bien procédé à 45 ou 50 visionnages. Avec mon pote Mike, dès qu'on s'ennuyait un peu on le regardait.
(Olivier intervient à nouveau) Il a même écrit une chanson ! Une chanson sur le poker !
Eh oui j'en ait fait des conneries. À l'époque je ne m'intéressais pas qu'au jeu lui-même. J'achetais tout un tas de bouquins en rapport de près ou de loin au poker : des romans, des biographies de joueurs... C'est tout un environnement qui me passionnait. Je fouinais sur internet pour trouver des peintures ou des œuvres d'art en rapport avec le poker.
Et depuis, tu as gardé la même passion ? J'imagine qu'il y a eu des hauts et des bas.
(Olivier) Dis le que tu as voulu arrêter !
Comme tout joueur. À un moment donné, j'avais perdu gros trois soirs de suite en ligne et j'avais tout désinstallé sur un coup de tête.
C'était quand ?
(Olivier) Avant-hier !
(Lydie) Quelque part en 2007 ou 2008 je crois.
C'était une époque où je jouais en Omaha Hi-Lo avec des caves de 400. J'adorais ça.
Les variantes te manquent aujourd'hui ?
Oui, bien sûr. Après il y a un autre point important par rapport au jeu à l'époque du .com, c'est qu'on ne jouait pas des euros mais des dollars. Et mine de rien, ça faisait une sacrée différence en termes de détachement par rapport aux enjeux.
Vu que je n'avais quasiment jamais déposé, mais que ma bankroll s'était contruite au fil du temps, ce que je jouais n'avait pas vraiment de valeur à mes yeux. L'arrivée du .fr a tout changé. Psychologiquement, ça a été plus difficile et j'ai décidé de redescendre de limite. Et puis après il y a eu l'arrivée des enfants. Mentalement ça joue aussi un rôle. Je n'avais plus autant envie de "gambler".
Aujourd'hui, je sais aussi que ce n'est pas en jouant plus cher que je vais forcément prendre plus de plaisir. J'en prends autant en passant des soirées poker entre amis, sans enjeux importants. Et vu que je participe à un ou deux événements intéressants chaque année, ça suffit à me procurer ma dose d'adrénaline. Avec de temps en temps des petits tournois dans des casinos locaux qui m'invitent en contrepartie d'un peu de publicité.
On est au dernier dinner break du dernier jour du Sismix et tu papotes tranquillement comme si de rien n'était, sans même penser à la suite du tournoi qui se profile. Je suis impressionné par ton détachement.
(Lydie) Matthieu, c'est sa nature. Il a un timbre de voix très calme, il ne s'emballe pas... Il est vraiment comme ça. Ce n'est pas quelqu'un d'euphorique.
C'est vrai. Je suis quelqu'un de très stable.
(Olivier) Fais le boire deux ou trois verres et ce ne sera plus le même homme.
Mais rassure moi, pendant le tournoi tu restes bien focus...
Oui, complètement. C'est d'ailleurs une de mes forces en live : rester très concentré, tout observer... Je pense que j'arrive à déceler des reads sur pas mal de mes adversaires.
Tu te sens plus à l'aise en live qu'en ligne ?
Je me débrouille bien aussi en ligne, j'ai gagné pas mal de championnats sur Winamax. Mais c'est quelque chose de complètement différent et c'est en live que j'arrive le mieux à tirer avantage des conditions de jeu.
Tu as commencé à jouer à une époque où il n'existait quasiment aucun ouvrage. La théorie n'était pas non plus développée et diffusée comme elle l'est aujourd'hui. Quelles ont été tes sources de progression ?
Il y avait un seul petit bouquin à la FNAC, qui se focalisait sur les règles et ne développait pas vraiment les aspects stratégiques. Il n'y avait strictement rien d'autre. C'est ce qui nous a poussé à faire des recherches sur internet. Il y avait le site de Loïc Sabatte et c'est à peu près tout.
Par la suite, il y a eu les premières traductions d'ouvrages de François Montmirel. Mais c'est vrai qu'à nos débuts il a fallu apprendre sur le tas. C'était d'ailleurs le cas pour toutes les variantes. Quand nous sommes montés pour la première fois à l'Aviation Club de France avec Lolo, on ne pouvait jouer qu'en Dealer's Choice. Autant dire qu'il valait mieux connaître toutes les variantes sur le bout des doigts : Stud Hi, Stud Hi-Lo, Omaha High, Omaha Hi-Lo, Courchevel... On en rajoutait même en inventant nos propres variantes.
Parfois, notre compréhension de la variante était un peu approximative. Il nous arrivait ainsi de faire des erreurs de traduction en consultant les règles. Pour le Hi-Lo par exemple, on était convaincus qu'il fallait déclarer ce que tu jouais : le high, le low ou les deux. Si tu jouais les deux, il fallait prendre deux jetons dans la main et tu les perdais si tu ne gagnais pas à la fois le high et le low. Avec un jeton dans la main, tu ne jouais que le high. Avec la main vide, tu ne jouais que le low.
Tu viens d'évoquer brièvement ta première fois à l'ACF. Tu peux nous donner un peu plus de détails ?
On était partis en TGV depuis Marseille avec Lolo, sans rien dire à personne. On n'avait pas un rond, juste 500 francs chacun.
Sur place, on s'est rendu compte qu'une seule table était ouverte et qu'elle était à 1 000 francs. On a donc attendu une heure pour qu'une autre table ouvre, ce qui n'est finalement jamais arrivé. Comme notre train devait partir dès le lendemain à 8h, et que nous étions simplement venus pour la journée, il fallait vraiment qu'on puisse jouer le soir même. On s'est dit qu'on pourrait regrouper nos 500 francs respectifs pour s'asseoir à table à tour de rôle, mais on a vite abandonné l'idée...
Au bout de deux heures, la bonne femme qui était là a eu un peu pitié de nous. Elle nous a indiqué qu'il y avait un autre cercle à proximité : l'ACIC. Ils avaient une table à 500 qui était ouverte, mais avec des variantes comme le Courchevel que nous ne connaissions pas encore. Ca ne nous a pas freiné pour autant.
Comment ça s'est terminé ?
Au final, j'ai pas mal gagné puisque j'ai quitté la table avec 2 500 francs après trois heures de jeu. Autant dire que ça a suffi à ce qu'on tire des plans sur la comète : "Tiens, et si on jouait deux heures par jour pendant un mois, on gagnerait autant..." La réalité nous a évidemment rattrapé.
(Olivier) Quand on commence, on croit tous que le poker c'est facile et qu'on va s'en mettre plein les poches.
Ce soir là en tout cas, nous étions repartis avec un joli bénéfice. On s'était dit qu'on partagerait nos gains, ce qu'on a fait. Mais ce que je retiens surtout, c'est que le fait de gagner pour ma toute première fois à l'ACF a contribué à booster ma passion et ma motivation. Même chose pour Lolo, dont je suis certain qu'il se souvient encore très bien de cette histoire.
Puisque tu parles de Laurent, je reviens un peu sur les débuts de l'histoire de Club Poker. Après la création du site, comment vos chemins se sont séparés avec Webmaster ?
Lolo est parti travailler à Paris, et moi en Savoie. C'est aussi simple que ça.
Et il a donc poursuivi seul l'aventure du Club Poker, qui à l'époque était bien sûr très loin de ce qu'il est devenu aujourd'hui...
Tout à fait. Par la suite, avec Webdesigner, ils ont vraiment bien fait les choses et développé tout un tas de fonctionnalités. Ne serait-ce que la possibilité de s'enregistrer sur le forum, qui à l'époque n'existait pas encore, ou encore la gestion de newsletter. À mon époque, on ne faisait encore que publier des compte-rendus de tournois. Mais il n'y avait que deux sites de ce type : le mien et celui de Loïc Sabatte. C'est ce qui a fait que mon site est devenu très connu et que des gens comme Benjo s'y sont attachés.
Benjo, justement, m'a parlé tout à l'heure de la version d'origine du site qui, d'ailleurs, est toujours en ligne.
Oui, c'est vrai. Il suffit d'aller jeter un œil sur ClubPoker.PokerSavoie.. Il y a toujours tous les compte-rendus de nos parties de l'époque.
(Olivier) Oh, bordel ! Il y a de sacrés dossiers !
C'est vrai que certaines parties se sont terminées à poil avec le slip sur la tête. Les photos compromettantes sont toujours là.
Fais attention : ta perf a suscité pas mal d'intérêt et il y a quelques membres du forum qui se feront un plaisir de déterrer les dossiers.
Il faut bien comprendre qu'à l'époque, nous n'étions qu'une toute petite communauté. Il n'y avait pas de news, pas de coverages et pas tout ce qu'on connait aujourd'hui. Le forum existait mais uniquement sous la forme d'un défouloir. J'ai relu des messages il y a quelque temps et je ne me suis même pas reconnu. Nous écrivions comme si nous n'étions qu'un petit groupe fermé. On n'avait pas vraiment conscience que le site pourrait être vu et lu par plein de gens. Nous n'étions qu'une petite bande de potes qui rigolaient et se lançaient deux ou trois private jokes. On bricolait, on se créait de faux avatars...
Tu as gardé d'autres amis de cette époque là, à part Webmaster ?
Mon frère Thomas était toujours présent lors de nos tournois annuels. Olivier qui est là également. Quant à Arnaud, mon beau-frère, il est arrivé un peu plus tard. Benjo les connait aussi d'ailleurs.
(Olivier) Quand j'ai croisé Benjo tout à l'heure, il m'a cité ma main préférée : "Tiens, voilà l'inspecteur 7-8."
Pourtant ça doit faire un bail que tu ne l'avais pas vu.
(Olivier) Ca faisait une éternité !
Et pour ce qui est de Webmaster, on passait toutes nos soirées à jouer quand nous étions en école d'ingé (NDLR : Matthieu est aujourd'hui ingénieur logiciel. Il travaille dans le processus de fabrication des boîtes de décodeurs TV). On utilisait des coques de pistache au début. Ensuite on a trouvé des jetons tout pourris, des trucs de gamins... La cave était de dix ou cinquante francs. On y passait des heures.
Et durant tout ce temps, tu as gardé la fibre du poker amateur et associatif.
Oui, je suis toujours à la tête du site Poker Savoie que j'ai créé en 2006. À l'époque, c'est Winamax qui m'avait un peu poussé à créer une plateforme en php avec forum et tutti quanti. Personnellement, je me contentais jusque là de rédiger mes compte-rendus en html pour ma bande d'amis. Je ne voyais pas vraiment l'intérêt de lancer une communauté. Et puis finalement j'y suis venu et je ne le regrette pas. Ca m'a donné davantage de visibilité et ça m'a permis de nouer des partenariats avec des casinos.
J'imagine que tu es aussi partenaire du Winamax Club Trophy...
Oui, j'y ai moi-même participé une fois. Et lors de la dernière édition, il y a deux semaines, un membre de Poker Savoie s'est illustré en allant loin dans le tournoi. Il a remporté un package pour Dublin et nous a gagné des mallettes de jetons.
Notre communauté est avant tout liée par les championnats en ligne de Winamax, mais une fois par an nous organisons un événement live grâce aux lots offerts par la room. Le dernier date du mois de mars et c'est moi qui l'avait remporté. J'en suis assez fier.
Si tu transformes l'essai tout à l'heure en table finale du Sismix, tu t'imagines un peu plus présent sur le circuit dans les mois à venir ?
Non, pas du tout. Mon rythme actuel me convient. Je participe à un ou deux événements live par an et c'est parfait ainsi. Ce n'est pas l'argent qui me motive plus que çà. Je tiens surtout à garder un équilibre entre mes passions et ma famille.
À la base, je dois dire que je suis quelqu'un d'assez monomaniaque. Je me suis investi à fond dans le poker : l'apprentissage, la progression... Quand j'étais petit, c'était pareil : je n'avais qu'une seule console de jeu mais j'en avais acheté tous les jeux et j'allais au bout de chacun. Mais au fil du temps, tu changes tes habitudes. Personnellement, l'arrivée de mes enfants y a beaucoup contribué. Il est hors de question que ma passion ait un impact néfaste sur mon entourage.
J'ai aussi tendance à penser qu'en faire trop peut avoir de mauvais côtés : ça use sur le plan psychologique, on perd la gnaque... Quand tu ne disputes que deux ou trois tournois par an, tu es boosté à mort en te présentant sur la ligne de départ. Tu peux certes sortir au bout de dix minutes, mais tu es généralement prêt à te battre jusqu'à la dernière blinde.
Pas de Vegas cette année alors ?
Non, pas de Vegas cette année. En revanche la perf de cette semaine me permettra de payer les prochaines vacances avec les petits !
Je pense que beaucoup de cpistes se reconnaîtront dans ton témoignage et ta vision des choses.
En tout cas ça me fait très plaisir de partager ce moment avec eux. Je ne passe plus trop sur le forum, car ce n'est plus notre moyen d'échange entre potes comme ça pouvait l'être au tout début, mais je garde un excellent souvenir de toutes ces années. On a vraiment passé de super moments sur le forum. Et même aujourd'hui, quand je veux consulter des news ou des coverages sur le poker, c'est évidemment sur Club Poker que je me rends. Le site a tellement grandi.
Tu as la nostalgie de la moquette verte ?
Ah, la moquette... Je m'en souviens très bien en tout cas, tout comme le précédent logo.
Merci beaucoup d'avoir pris un peu de ton temps pour se remémorer tous ces vieux souvenirs. Je vais te laisser retourner prendre ta place à la table. J'imagine que tu as aussi prévu de faire la fête après le tournoi ?
Je n'aurai pas le choix. Comme j'ai éliminé Kool Shen, l'organisation m'offre une bouteille de champagne !
Mais on ne pourra pas prolonger ça trop longtemps car notre avion du retour est programmé à 8h du matin.
Il ne faudra pas trop laisser durer la table finale alors...
Ne t'inquiète pas, je vais la débarouler (sic) cette table !
Septième sur neuf au moment de cet entretien, puis short-stack lors de la bulle de la table finale, Matthieu a finalement converti son maigre tapis en une superbe troisième place. Le récit de son élimination aux alentours de 3h du matin est disponible sur le coverage de veunstyle. Quant à Lydie, Olivier et Arnaud, leur nuit a été courte mais ils n'ont pas raté leur avion.
Troisième du Winamax Sismix pour un peu plus de 31 000 €, Matthieu Laurent s'est rappelé au bon souvenir de ses amis du Club Poker. En 1998, le coup de cœur du Savoyard pour le film Les Joueurs avait posé les bases de la création du site. Retour sur quinze années de passion qui l'ont emmené de Grenoble à Marrakech en passant par Paris, Barcelone, Prague ou encore Las Vegas.
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Rencontre avec l'un des hommes à l'origine de Club Poker
Edited by SuperCaddyShare this post
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