Le 29 septembre 2022, Garrett Adelstein défrayait la chronique en quittant en plein direct la table du Hustler Casino. Choqué par le déroulement d'un coup, l'Américain accusait Robbi Jade Lew de triche et obtenait de sa part le remboursement des 135 000 $ perdus. Dans une interview accordée à Doug Polk, il campe aujourd'hui sur ses positions même si elles ne font pas l'unanimité : "Je pense que j'ai très probablement été victime de triche".
Si la main de la discorde n'a généré que 17 pages de débats sur Club Poker, la controverse a fait couler bien plus d'encre outre-Atlantique, à l'image des 692 pages d'échanges toujours animés sur 2+2. Il faut dire que ces six derniers mois, l'affaire a pris des allures de feuilleton avec des rebondissements réguliers, des prises de position nombreuses et des polémiques aussi futiles que secondaires.
Et tout ça pour un résultat tout aussi quelconque : depuis six mois, rien ou presque n'a bougé et les opinions ont drastiquement pris le dessus sur les faits. Les producteurs de Hustler Casino Live ont bien diligenté une enquête, mais celle-ci n'a pas permis de conclure à la moindre infraction. Deux camps s'opposent donc irrémédiablement : les fidèles soutiens de Garrett Adelstein, fermement convaincus que leur champion était dans leur droit en récupérant son argent ; et les fervents défenseurs de Robbi Jade Lew qui semblent désormais plus nombreux à crier au scandale en pointant du doigt une extorsion de fonds pure et simple faute de preuves.
Les intéressés, eux, ont connu des trajectoires sensiblement différentes depuis leur passe d'armes. Inconnue au bataillon avant son call audacieux avec ce fameux J4, Robbi Jade Lew jouit désormais d'une notoriété certaine et continue de faire des étincelles en streaming tout en se lançant dans des réflexions existentielles sur Twitter. Et quand certains de ses followers se risquent encore à l'interroger au sujet de sa probité, elle offre invariablement la même réponse : "Je n'ai pas triché".
Garrett Adelstein, lui, était jusqu'en septembre le participant le plus populaire de l'émission Hustler Casino Live. Depuis les faits, il n'a plus mis les pieds à cette table ni dans aucune autre partie streamée. L'ancien candidat de Survivor a même de son propre aveu fait le choix d'une certaine discrétion jusqu'à cette semaine. Ce sont plusieurs déclarations émanant de joueurs et de producteurs de HCL qui l'ont finalement convaincu de sortir de son silence dans un long billet sur Twitter. Une sortie sur laquelle a immédiatement bondi Doug Polk pour obtenir la première interview digne de ce nom du joueur depuis six mois.
Que retenir de cet entretien ? Essentiellement que Garrett n'a pas connu d'épiphanie ces six derniers mois. "Pour l'essentiel, je maintiens totalement mes déclarations de l'époque. À mes yeux, il ne fait guère de doute que j'ai été victime de triche". Une conviction qui en entraîne inévitablement une autre : "Je ne rembourserai jamais Robbi. Point barre. Je suis tout à fait convaincu qu'il y a eu triche sur cette main".
Faute d'élément nouveau, c'est donc avec une autre partie de l'interview qu'on se consolera : celle qui fait suite aux accusations formulées à son endroit d'avoir soigneusement sélectionné ses adversaires durant ses six années d'activité devant les caméras de Hustler Casino Live. "Je n'ai jamais blacklisté personne. Ce sont tout bonnement des conneries. Personne n'impose quoi que ce soit à Ryan Feldman".
Sur ce sujet, la lecture du dernier article de Craig Tapscott pour Poker.org constitue un point de passage obligé. Le journaliste a en effet interrogé tous les principaux protagonistes du dossier. Dont Garrett bien sûr, qui tient peu ou prou le même discours qu'auprès de Doug Polk : "J'ai travaillé avec les producteurs pour bâtir des parties profitables et durables. Je n'ai aucun problème à le reconnaître. Le niveau des parties bénéficiait à tout le monde, en dehors bien sûr des pros qui n'y avaient pas accès. En revanche je confirme que je ne contrôlais pas le line up. Si ça avait été le cas, je vous assure que la composition des tables aurait eu une toute autre allure".
Dans ce même article, le copropriétaire de High Stakes Poker Productions Nick Vertucci laisse entendre que la collaboration entre son émission et Garrett appartient pour de bon au passé : "Nos joueurs ne veulent pas qu'il revienne. Et vous pouvez constater que nos parties marchent encore mieux depuis son départ. Les joueurs sont plus enclins à mettre de l'argent sur la table en son absence. Il y a plus d'action et les pots sont plus gros".
Ryan Feldman, le cofondateur de Hustler Casino Liven, tient un discours plus nuancé : "Garrett n'est pas persona non grata, je tiens à clarifier ce point. C'est vrai qu'il a toujours été très pointilleux sur la composition du lineup de l'émission. Il ne voulait pas se retrouver à une table de gros pros. Je devais donc toujours trouver un équilibre entre les souhaits de Garrett et ceux des autres. Il fallait jongler pour lui donner satisfaction tout en obtenant un casting intéressant. La vérité c'est que c'était lui la star qui attirait le public". Une situation qui a fatalement changé après la polémique : "Garrett est un très bon joueur et il a gagné beaucoup d'argent. Mais la façon dont il a géré cet incident a laissé un goût amer dans la bouche de nombreux joueurs. Beaucoup nous ont dit qu'ils ne viendraient plus en sa présence".
Le principal intéressé pourrait donc se tourner à l'avenir vers le principal concurrent de HCL : l'émission Live At The Bike. "Ces dernières semaines, j'ai commencé à considérer un peu cette idée. J'y suis plus ouvert qu'avant. Ceci dit, je ne crois pas que vous m'y verrez tous les semaines. Je peux juste dire que si je rejoue, ce sera forcément en streaming live".
Au casino de Montréal c'est R Q V, très rigolo j'ai beaucoup aimé
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