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CuoreIncazzato

Réforme des retraites

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je ne suis pas Macroniste, loin de là…

Ce que j’aimerai savoir c’est quel est son intérêt dans cette affaire, selon ses opposants,  à faire une réforme qu’il sait très impopulaire si ce n’est qu’il pense qu’elle est nécessaire ? 

je ne défends pas Macron et toute sa clique de nullos. Vraiment pas…

Pour dire d’où je parle; je me sens étranger à ce débat, sans être un spécialiste,  je pense que la retraite par répartition est disfonctionelle par nature  et fondamentalement injuste . C’est un système qui ressemble à un gigantesque ponzi et qui est donc voué à terme à s’écrouler. 

Mon avis sur la question et je sais bien qu’il est à contre courant du désir des Français : minimum vieillesse universelle ( montant/âge à définir) + système privé que chacun choisirait selon ses envies /capacités 

 

Edited by Fheija

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Typiquement le sujet qui mérite un, des forums publics sur plusieurs mois, voire années. C'est en lien direct avec la démographie, le marché du travail et l'éducation indirectement. 

C'est frustrant qu'on se retrouve comme avec le référendum de 2005 (mon premier vote), avec peu de moyens de différencier le bon grain de l'ivraie, des conneries qui participe un peu plus à l'apathie politique.

La patate chaude va être remise aux prochains gouvernements, le système va pas s'effondrer en 2030 mais la dose de capitalisation va augmenter ou une grosse réforme à un moment futur, des réformes comme petites touches successives seront nécessaires.

C'est clairement transpartisan normalement, mais on ne peut pas y échapper j'imagine. 

Edited by Ryf86

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il y a 55 minutes, Ryf86 a écrit :

Typiquement le sujet qui mérite un, des forums publics sur plusieurs mois, voire années. C'est en lien direct avec la démographie, le marché du travail et l'éducation indirectement. 

C'est frustrant qu'on se retrouve comme avec le référendum de 2005 (mon premier vote), avec peu de moyens de différencier le bon grain de l'ivraie, des conneries qui participe un peu plus à l'apathie politique.

la politique française semble de plus en plus incapable au compromis, au débat argumenté et à la coopération pour le bien commun 

tu as par exemple un parti, pour ne pas le nommer la LFI ( je les adore) qui  n’hésite pas à traiter une large partie des Français de criminels, de les comparer à une idéologie qui a créer des usines ou des gens ont  tué des enfants de manière industrielle…

Je ne sais pas si il faut rire de leur inculture crasse ou pleurer de leur vilénie. 
 

A partir de la, aucun débat n’est plus possible et on assiste à un spectacle lamentable d’insultes, de mise en scènes ridicules, ect qui évidemment ne font pas avancer le schmilblik. 

 

 

Citation

La patate chaude va être remise aux prochains gouvernements, le système va pas s'effondrer en 2030 mais la dose de capitalisation va augmenter ou une grosse réforme à un moment futur, des réformes comme petites touches successives seront nécessaires.

La dose de capitalisation se fait déjà  de manière informelle. 
je rencontre de plus en plus de gens de 30-40 ans qui commencent à épargner pour la retraite. C’est ce que je fais personnellement aussi ( et je conseille d’ailleurs à chaque membre de cp de le faire ) 

j’ai l’impression que de moins en moins de monde crois en ce système 

 

Citation

C'est clairement transpartisan normalement, mais on ne peut pas y échapper j'imagine. 

Il me semble que certains pays arrivent à trouver des compromis entre différents partis si cela touche des interêt important de la nation 

Nous n’y arriverons visiblement pas. Pourquoi ? Raison institutionnelle ? Culturelle ? 
je sais pas 

Edited by Fheija

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Pour rebondir sur le post précédent et puisque L'institut la Boétie semble vous passionner; un petit retour sur l'étude d'impact du gouvernement :

https://institutlaboetie.fr/retraites-les-mensonges-du-gouvernement/

 

Y'a quand même un instant priceless dans la vidéo avec Michael Zemmour, c'est Léa Salamé qui a l'air de tomber des nues alors que c'est décrypté depuis des jours. Quelqu'un pour lui rappeler que journaliste, ce n'est pas juste tendre un micro ? Fatigue !

Edited by Lazydad

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Il y a 5 heures, Fheija a écrit :

 

je ne suis pas Macroniste, loin de là…Ce que j’aimerai savoir c’est quel est son intérêt dans cette affaire, selon ses opposants,  à faire une réforme qu’il sait très impopulaire si ce n’est qu’il pense qu’elle est nécessaire ? 

 

Sans être taquin, je dirais défendre les intérêts de ceux qui l'ont mis en place ?

Je ne parle pas de ses électeurs...

Edited by Vive Arjel bien sur...

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Il y a 4 heures, Fheija a écrit :

[...]

1.j’ai l’impression que de moins en moins de monde crois en ce système 

 

[...]

2.Nous n’y arriverons visiblement pas. Pourquoi ? Raison institutionnelle ? Culturelle ? 
je sais pas 

1. Le fait qu'on puisse penser qu'en gros on met la charrue avant les bœufs, c'est que ça va être compliqué d'anticiper le futur marché du travail, qui va influencer le système éducatif et au delà le mode de vie de chacun (expatriation, nomadisme,...même si minoritaire). L'initiative personnelle d'épargne qui pourrait servir à la retraite devient un reflexe je suis d'accord, même si il y a aurait une confiance au système actuel disons post-2030. 

2. Aucune idée non plus. Et pourtant les différences culturelles sont fascinantes à aller fouiller. Institutionnellement, la rançon du succès et la stabilité de la 5e république n'encourage pas la culture du consensus, là où post-1945 c'était indispensable et une question de survie. (La 4e qui reprenait la substance de la république parlementaire de la 3e)

 

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Il y a 6 heures, Lazydad a écrit :

Y'a quand même un instant priceless dans la vidéo avec Michael Zemmour, c'est Léa Salamé qui a l'air de tomber des nues alors que c'est décrypté depuis des jours. Quelqu'un pour lui rappeler que journaliste, ce n'est pas juste tendre un micro ? Fatigue !

En parlant de Zemmour (mais bien Michael) cet article aussi qui va à l’encontre de la musique pourrie qui explique que « c’est la seule solution » 

https://www.alternatives-economiques.fr/cinq-pistes-combler-deficit-retraites-se-fatiguer/00105338?utm_campaign=sharing&utm_content=copy_link

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Il y a 12 heures, Fheija a écrit :

Ce que j’aimerai savoir c’est quel est son intérêt dans cette affaire, selon ses opposants,  à faire une réforme qu’il sait très impopulaire si ce n’est qu’il pense qu’elle est nécessaire ? 

Le même type qui pensait que l es plages dynamiques étaient nécessaires... 

Cette réform a la même logique que les 10 précédentes. Il n'y a aucune créativité, aucun effort pour apporter de nouvelles propositions. C'est une rustine de plus sur une problématique qui mérite beaucoup mieux. 

Edited by Uluru

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Il y a 9 heures, Lazydad a écrit :

...

Y'a quand même un instant priceless dans la vidéo avec Michael Zemmour, c'est Léa Salamé qui a l'air de tomber des nues alors que c'est décrypté depuis des jours. Quelqu'un pour lui rappeler que journaliste, ce n'est pas juste tendre un micro ? Fatigue !

J'ai hésité avec le thread Lol journalisme. Elle y avait bien sa place.

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Il y a 7 heures, Elmo a écrit :

Faut sacrément avoir confiance en l'avenir pour épargner pour la retraite. Pas sûr que vous retrouviez vos petits au bout du bout...

Clair que épargner pour avoir du cash à l'âge de la retraite n'est pas suffisamment éclairé. Mais on peut épargner et transformer cette épargne en des biens matériels qui ont une valeur résiliente.

Sinon vu d'ici, je trouve l'indignation un peu insultante vu que c'est la norme dans les pays voisins. Je peux comprendre que ça fasse chi** mais il faut pouvoir entendre aussi que la réforme n'est pas complètement hors sol dans un contexte global qui dépasse les frontières d'un pays et ça vaut aussi pour la France.

J'ai du mal à imaginer qu'un gouvernement puisse se mettre à ce point son peuple et ses électeurs à dos pour satisfaire quelques puissants, il suffit de taxer plus ailleurs, là où ça se voit moins, comme ça s'est toujours fait dans nos démocraties de répartition. Donc j'en conclu, peut-être naïvement que c'est un mal estimé comme nécessaire pour la bonne gestion du système et si c'est bien le cas, c'est très courageux.

Enfin, pourquoi s'arrêter à une date précise en ce qui concerne la pension ? Si cette limite claire crispe tout le monde, pourquoi pas une cotisation liée à la durée du temps de travail, un peu comme un revenu universel mais pour les gens ayant travaillé un minimum de X année. Le travailleur fait alors le choix de s'arrêter de travailler quand il veut en fonction de ses besoins et de son rapport au travail. En plus, ça permettrait d'enfumer le peuple avec des calcul compliqués et de le diviser en rendant chaque cas différent.

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il y a une heure, doublejef a écrit :

Clair que épargner pour avoir du cash à l'âge de la retraite n'est pas suffisamment éclairé. Mais on peut épargner et transformer cette épargne en des biens matériels qui ont une valeur résiliente.

C'est aussi mon point de vue, accumuler de l'argent pour sa retraite me paraît très risqué.

 

il y a une heure, doublejef a écrit :

Sinon vu d'ici, je trouve l'indignation un peu insultante vu que c'est la norme dans les pays voisins. Je peux comprendre que ça fasse chi** mais il faut pouvoir entendre aussi que la réforme n'est pas complètement hors sol dans un contexte global qui dépasse les frontières d'un pays et ça vaut aussi pour la France.

Bah si toutes les lois de tous les pays étaient alignées je pourrais entendre ça, mais ça n'est pas le cas.

Après on en revient à l'argument "c'est pire ailleurs alors ne te plains pas". Et de mon point de vue ça n'est pas un argument valable.

Désolé que tu te sentes insulté, mais si il y a une chance de faire reculer/annuler cette réforme, le sentiment de nos voisins a peu d'importance en soi. On essaie pour nous, pas pour cracher au visage d'autrui.

il y a une heure, doublejef a écrit :

J'ai du mal à imaginer qu'un gouvernement puisse se mettre à ce point son peuple et ses électeurs à dos pour satisfaire quelques puissants, il suffit de taxer plus ailleurs, là où ça se voit moins, comme ça s'est toujours fait dans nos démocraties de répartition. Donc j'en conclu, peut-être naïvement que c'est un mal estimé comme nécessaire pour la bonne gestion du système et si c'est bien le cas, c'est très courageux.

Ce qui serait courageux, toujours de mon point de vue, serait d'aller chercher l'argent ailleurs.

Quand tu décryptes le discours du gouvernement sur cette réforme il est évident qu'on est pris pour des cons, et méprisés. 

C'est un mal, mais non nécessaire.

 

il y a une heure, doublejef a écrit :

Enfin, pourquoi s'arrêter à une date précise en ce qui concerne la pension ? Si cette limite claire crispe tout le monde, pourquoi pas une cotisation liée à la durée du temps de travail, un peu comme un revenu universel mais pour les gens ayant travaillé un minimum de X année. Le travailleur fait alors le choix de s'arrêter de travailler quand il veut en fonction de ses besoins et de son rapport au travail. En plus, ça permettrait d'enfumer le peuple avec des calcul compliqués et de le diviser en rendant chaque cas différent.

Je t'invite à faire ta proposition enfumage et de division à Manu, et au passage n'hésite pas à lui facturer quelques milliers d'euros pour le conseil :)

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Il y a 9 heures, General_doc2 a écrit :

En parlant de Zemmour (mais bien Michael) cet article aussi qui va à l’encontre de la musique pourrie qui explique que « c’est la seule solution » 

https://www.alternatives-economiques.fr/cinq-pistes-combler-deficit-retraites-se-fatiguer/00105338?utm_campaign=sharing&utm_content=copy_link

Tu peux citer l'article complet en spoiler stp?

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Il y a 1 heure, doublejef a écrit :

[...]

Sinon vu d'ici, je trouve l'indignation un peu insultante vu que c'est la norme dans les pays voisins. Je peux comprendre que ça fasse chi** mais il faut pouvoir entendre aussi que la réforme n'est pas complètement hors sol dans un contexte global qui dépasse les frontières d'un pays et ça vaut aussi pour la France.

[...]

Oui je serais tenté d'être en accord avec toi mais, le contexte particulier de la France c'est Alain Juppé et les grèves de 1995 et les gouvernements et présidents successifs depuis l'ont forcément pris en compte.

Le dialogue social n'est pas le même qu'ailleurs, etc...on peut vite marcher sur des mines pour certains dossiers. 

Ca peut être irritant, frustrant pour certains français aussi mais il y a une forme d'habitude pour ne pas dire de résignation.

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il y a 54 minutes, Elmo a écrit :

Bah si toutes les lois de tous les pays étaient alignées je pourrais entendre ça, mais ça n'est pas le cas.

Après on en revient à l'argument "c'est pire ailleurs alors ne te plains pas". Et de mon point de vue ça n'est pas un argument valable.

Désolé que tu te sentes insulté, mais si il y a une chance de faire reculer/annuler cette réforme, le sentiment de nos voisins a peu d'importance en soi. On essaie pour nous, pas pour cracher au visage d'autrui.

Il y a quand même le contexte européen à garder en tête, c'est pareil pour le déficit annuel, les états ne font pas ce qu'ils veulent et le but c'est que les pays s'accordent sur ce genre de sujet. On ne parle pas ici de se comparer à la Colombie ou à l'Australie.

Je ne me sens pas insulté, ne t'inquiète pas, le terme est sans doute mal choisi, disons plutôt indécent mais ça reste un peu trop fort je l'avoue. Je trouve juste que la réaction est disproportionnée quand on sait que la majorité des voisins avec le même niveau de vie, le même type de taux d'imposition, les mêmes conditions de travail et la même espérance de vie ont déjà un temps de travail plus long que ce qui va être appliqué chez vous.

 

il y a 54 minutes, Elmo a écrit :

Ce qui serait courageux, toujours de mon point de vue, serait d'aller chercher l'argent ailleurs.

Quand tu décryptes le discours du gouvernement sur cette réforme il est évident qu'on est pris pour des cons, et méprisés. 

C'est un mal, mais non nécessaire.

Il est évidemment possible d'aller chercher de l'argent ailleurs mais à mon avis ça doit être fait en plus, l'un n'empêche pas l'autre et avec les défis qui s'annoncent, ça ne suffira de toute façon pas pour maintenir le système de solidarité, autant au niveau des plus âgés via les pensions qu'au niveau des plus jeunes (chômeurs, travailleurs pauvres,...).

Les pays de notre bonne vieille Europe sont en train de s'écrouler, on n'a pas de ressources, on n'a plus d'industrie, on n'exporte plus, on est dépendant pour tout, même la France n'est plus autonome au niveau alimentaire, c'est complètement insensé et criminel d'un point de vue politique quand on connait l'emplacement géographique et le savoir faire. Rien n'est prévu pour que ça change à court, moyen et long terme, on ne pourra pas éternellement survivre sur le dos de la dette et de l'argent magique, les états émergents prendront leur place et nous la notre et on n'est pas prêt pour ça mais il faudra travailler plus, plus longtemps et pour vivre moins bien, c'est comme ça et aucune manif ne changera ça parce qu'aucun gouvernant politique vivant et en place n'a le pouvoir de changer ça.

Mais bon, on est plus vite résigné chez nous, je sais que ça n'est pas votre façon de faire et de penser.

Edited by doublejef

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il y a 59 minutes, CuoreIncazzato a écrit :

Tu peux citer l'article complet en spoiler stp?

Spoiler
SOCIAL  

Cinq pistes pour combler le déficit des retraites sans se fatiguer 

LE 05 DÉCEMBRE 20228 min

D’autres solutions que l’âge de départ peuvent permettre d’équilibrer le système de retraite. L’économiste Michaël Zemmour propose cinq pistes qui permettraient de dégager 35 milliards d’euros de recettes.

Le gouvernement cherche, semble-t-il, à combler rapidement le déficit prévisionnel des retraites d’ici à 2027. Comme il l’indique lui-même (PLF 2023 page 9, programme de stabilité page 3), il ne le fait pas d’abord pour des raisons inhérentes au système des retraites, mais plus pour pouvoir afficher une réduction globale du déficit structurel qu’il a lui-même aggravé, notamment par la baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ou de la taxe d’habitation.

Du point de vue du système de retraite, la logique du modèle par répartition veut que l’on recherche l’équilibre à moyen terme. Cela étant, chercher à résorber le déficit d’ici à 2027 n’est ni nécessaire, ni forcément la meilleure chose à faire. En effet, un régime de retraite peut tout à fait tolérer un déficit à condition que celui-ci soit transitoire – ce qui est le cas au moins pour une partie du déficit prévu –, ou parce que la conjoncture est défavorable ; or, nous sommes encore dans la crise post-Covid et la guerre en Ukraine menace fortement la conjoncture de 2023.

On pourrait tout à fait viser l’équilibre à l’horizon 2035 ou 2040, en refermant progressivement le déficit pour un pilotage moins heurté. Il n’y a d’ailleurs pas de grande différence entre tolérer un déficit temporaire et mettre en place un fonds de réserve des retraites, ce qui avait été fait par le passé avant que celui-ci ne soit utilisé à d’autres fins.

Mais admettons, pour l’exercice, et parce que c’est l’objectif que se fixe le gouvernement, qu’il faille trouver des milliards d’ici cinq ans – « Les chiffres sont là, ils sont implacables. On a un déficit qui dépassera les 12 milliards d’euros en 2027 et continuera à se creuser si l’on ne fait rien », a déclaré Elisabeth Borne dans un entretien au Parisien, le 2 décembre . Voici donc quelques pistes.

Faciles à mettre en œuvre, elles représenteraient, ensemble, 35 milliards d’euros. Ce ne sont peut-être pas les meilleures, et je ne doute pas que les services de Bercy en aient d’autres sous le coude. Le point ici est de montrer que, sans forcer le raisonnement, il n’y a rien d’insurmontable, ni rien qui justifie de présenter la réforme d’âge portée par le gouvernement comme la seule piste.

Je ne fais pas de distinction franche entre financement par l’Etat et financement par cotisation car le gouvernement raisonne sur le financement de l’ensemble du système qui mêle ces deux modalités.

Pour combler le déficit, il suffirait d’en mettre en œuvre un tiers. Afin d’enrayer complètement la baisse des pensions, il faudrait aller un peu plus loin, mais à un horizon plus éloigné, 2040 par exemple.

1/ Revenir sur les exonérations de cotisations les plus inutiles : 2 milliards d’euros par an

Il y a aujourd’hui consensus parmi les économistes pour dire qu’au moins une partie des exonérations de cotisations employeurs, la partie ciblée sur les salaires supérieurs à 2,5 Smic, est à la fois inutile et coûteuse. Sa suppression rapporterait à l’Etat 2 milliards d’euros qu’il pourrait consacrer au système de retraite. 

En réalité, on pourrait aller beaucoup plus loin : la note du Conseil d’analyse économique (CAE) sur le sujet invite elle-même à considérer la suppression des exonérations au-delà de 1,6 Smic, ce qui est déjà beaucoup plus large. Au-delà, l’ensemble des exonérations de cotisations employeur représente de l’ordre de 80 milliards d’euros et il y en a très certainement une part bien plus large qui peut être progressivement réduite sans effet notable sur l’emploi.

2/ Soumettre l’épargne salariale à cotisations retraite : 3 milliards en 2027

L’épargne salariale est essentiellement constituée de « l’intéressement » ou « participation aux bénéfices ». Elle est soumise à de faibles prélèvements sociaux (CSG et forfait social), équivalant aux cotisations « non contributives » (ni chômage ni retraite). Ces éléments de rémunérations, qui représentent environ 20 milliards d’euros par an, pourraient être soumis à des cotisations retraite.

L’inclusion de l’épargne salariale rapporterait aux régimes de retraite un flux de cotisations de l’ordre de 3,5 milliards d’euros supplémentaires par an. En contrepartie, les salariés obtiendraient des droits à la retraite sur les sommes versées par l’employeur au titre de l’épargne salariale.

A long terme, l’opération serait donc relativement neutre – plus de cotisations, mais plus de droits acquis par les salariés –, mais à court terme, cette opération serait très favorable aux régimes des retraites puisque tout le monde cotiserait, mais les nouveaux droits acquis à l’horizon 2027 seraient relativement faibles. En 2027, le gain net pour les régimes des retraites serait de l’ordre de 3 milliards et deviendrait un gain nul à l’horizon 2070.

3/ Ralentir le remboursement de la dette sociale : 10 milliards en 2027

Pour amortir la dette sociale issue de la gestion, discutable financièrement, par l’Etat de la crise du Covid, des ressources importantes sont absorbées chaque année par la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades). On pourrait ralentir le rythme d’amortissement de la dette sociale en décidant de n’y consacrer que les recettes de la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS).

La part de la CSG et du Fonds de réserve des retraites aujourd’hui dirigée vers la Cades pourrait être affectée au financement des retraites. Ces ressources représentent de l’ordre de 10 milliards annuels. Du point de vue de la gestion des finances sociales, cette piste très cohérente avait été évoquée, notamment pour financer la dépendance dans le rapport Libault. Cette solution présente l’inconvénient d’augmenter le déficit au sens de Maastricht (quand on se désendette, c’est compté comme une réduction de déficit). Elle pourrait très bien se combiner par exemple avec la piste n° 4 qui, elle, réduit le déficit.

4/ Revenir sur la baisse de la CVAE : 8 milliards par an dès 2024

La décision de réduction des impôts de production, qui poursuit une baisse entamée depuis plusieurs années, est extrêmement onéreuse. Elle coûte déjà depuis 2020 une quinzaine de milliards d’euros par an et va encore coûter 8 milliards d’euros de plus par an à partir de 2024.

Or, cette mesure n’a même pas fait l’objet d’une évaluation précise. La note du CAE qui la recommande le fait sur la base d’un argument théorique et au nom de la « simplification », et ne fournit pas d’ordre de grandeur indicatif de l’effet bénéfique attendu. L’étude particulière réalisée sur le sujet souligne la difficulté de trouver des effets détectables de la CVAE.

5/ Augmenter les cotisations de 0,8 point d’ici à 2027 : 12 milliards de recettes

Sous les hypothèses du gouvernement, sans doute trop optimistes, cela donne 11 euros net par mois en 2027 pour une personne au Smic et 22 euros net pour une personne au salaire moyen (2 574 euros en 2022), en faisant l’hypothèse (extrême) que l’intégralité de la hausse de cotisation est supportée par les salariés et non par les employeurs.  

Bien sûr, si ces montants sont jugés trop élevés, il est possible d’être deux fois moins ambitieux : augmenter les cotisations de 0,4 point rapporterait 6 milliards, etc. Les détails du raisonnement et du calcul se trouvent dans cet autre billet.

Une alternative également praticable serait d’augmenter les cotisations au-dessus du plafond de la Sécurité sociale seulement. Les effets seraient ainsi concentrés sur les salariés dont le salaire brut est supérieur à 3 666 euros mensuel, ce qui exclurait une baisse de pouvoir d’achat pour les ménages modestes et n’aurait sans doute aucun effet négatif sur l’emploi. Il suffirait pour cela d’augmenter la cotisation retraite déplafonnée, par exemple en diminuant la cotisation retraite plafonnée.

Trouver 12 milliards d’euros, d’ici à 2027, dans un système de retraite qui collecte plus de 300 milliards d’euros par an, et dans un contexte où le gouvernement est capable d’augmenter les dépenses ou de baisser les prélèvements à coups de dizaines de milliards n’est vraiment pas une montagne.

Encore une fois, les pistes évoquées ici se font à cadre constant, sans changement du rapport de force sur les salaires, sans changement de cadre économique, et ne sont pas « gratuites ». Mais il est assez certain que toutes seront jugées par la plupart des assurés nettement préférables à une augmentation très rapide de l’âge minimal de la retraite.

Michael Zemmour est enseignant-chercheur à l’université Paris 1 (Centre d’économie de la Sorbonne) et chercheur associé à Sciences Po (Liepp). Vous pouvez retrouver ses billets de blog ici.

 

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il y a 47 minutes, doublejef a écrit :

Rien n'est prévu pour que ça change à court, moyen et long terme, on ne pourra pas éternellement survivre sur le dos de la dette et de l'argent magique

Je suis 100% d'accord avec ça, et c'est la raison pour laquelle je trouve indécente la réforme qui est proposée.

Pour tout te dire, j'espère pouvoir "travailler" jusqu'à mon dernier souffle, mais pas salarié et cassé. Et encore moins pour engraisser ceux qui nous enterrent petit à petit.

Travailler à produire de la nourriture, à prendre soin des miens, de mes voisins etc... la bonne grosse utopie quoi, mais c'est ça qui me fait avancer. Et clairement on n'est pas aidés pour un idéal de vie comme celui-ci.

 

il y a 17 minutes, wanass a écrit :

tu peux développer stp?

Bah je veux dire exactement ce que j'ai écrit : faut être confiant pour imaginer retrouver ton épargne dans 30 ans, que celle-ci suffise à finir tes jours etc...

Et j'imagine que pour un jeune de 20 ans ça sera pire.

Il n'y a pas d'analyse économique derrière mon message, juste un sentiment, je l'accorde.

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Il y a 2 heures, General_doc2 a écrit :
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Cinq pistes pour combler le déficit des retraites sans se fatiguer 

LE 05 DÉCEMBRE 20228 min

D’autres solutions que l’âge de départ peuvent permettre d’équilibrer le système de retraite. L’économiste Michaël Zemmour propose cinq pistes qui permettraient de dégager 35 milliards d’euros de recettes.

Le gouvernement cherche, semble-t-il, à combler rapidement le déficit prévisionnel des retraites d’ici à 2027. Comme il l’indique lui-même (PLF 2023 page 9, programme de stabilité page 3), il ne le fait pas d’abord pour des raisons inhérentes au système des retraites, mais plus pour pouvoir afficher une réduction globale du déficit structurel qu’il a lui-même aggravé, notamment par la baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ou de la taxe d’habitation.

Du point de vue du système de retraite, la logique du modèle par répartition veut que l’on recherche l’équilibre à moyen terme. Cela étant, chercher à résorber le déficit d’ici à 2027 n’est ni nécessaire, ni forcément la meilleure chose à faire. En effet, un régime de retraite peut tout à fait tolérer un déficit à condition que celui-ci soit transitoire – ce qui est le cas au moins pour une partie du déficit prévu –, ou parce que la conjoncture est défavorable ; or, nous sommes encore dans la crise post-Covid et la guerre en Ukraine menace fortement la conjoncture de 2023.

On pourrait tout à fait viser l’équilibre à l’horizon 2035 ou 2040, en refermant progressivement le déficit pour un pilotage moins heurté. Il n’y a d’ailleurs pas de grande différence entre tolérer un déficit temporaire et mettre en place un fonds de réserve des retraites, ce qui avait été fait par le passé avant que celui-ci ne soit utilisé à d’autres fins.

Mais admettons, pour l’exercice, et parce que c’est l’objectif que se fixe le gouvernement, qu’il faille trouver des milliards d’ici cinq ans – « Les chiffres sont là, ils sont implacables. On a un déficit qui dépassera les 12 milliards d’euros en 2027 et continuera à se creuser si l’on ne fait rien », a déclaré Elisabeth Borne dans un entretien au Parisien, le 2 décembre . Voici donc quelques pistes.

Faciles à mettre en œuvre, elles représenteraient, ensemble, 35 milliards d’euros. Ce ne sont peut-être pas les meilleures, et je ne doute pas que les services de Bercy en aient d’autres sous le coude. Le point ici est de montrer que, sans forcer le raisonnement, il n’y a rien d’insurmontable, ni rien qui justifie de présenter la réforme d’âge portée par le gouvernement comme la seule piste.

Je ne fais pas de distinction franche entre financement par l’Etat et financement par cotisation car le gouvernement raisonne sur le financement de l’ensemble du système qui mêle ces deux modalités.

Pour combler le déficit, il suffirait d’en mettre en œuvre un tiers. Afin d’enrayer complètement la baisse des pensions, il faudrait aller un peu plus loin, mais à un horizon plus éloigné, 2040 par exemple.

1/ Revenir sur les exonérations de cotisations les plus inutiles : 2 milliards d’euros par an

Il y a aujourd’hui consensus parmi les économistes pour dire qu’au moins une partie des exonérations de cotisations employeurs, la partie ciblée sur les salaires supérieurs à 2,5 Smic, est à la fois inutile et coûteuse. Sa suppression rapporterait à l’Etat 2 milliards d’euros qu’il pourrait consacrer au système de retraite. 

En réalité, on pourrait aller beaucoup plus loin : la note du Conseil d’analyse économique (CAE) sur le sujet invite elle-même à considérer la suppression des exonérations au-delà de 1,6 Smic, ce qui est déjà beaucoup plus large. Au-delà, l’ensemble des exonérations de cotisations employeur représente de l’ordre de 80 milliards d’euros et il y en a très certainement une part bien plus large qui peut être progressivement réduite sans effet notable sur l’emploi.

2/ Soumettre l’épargne salariale à cotisations retraite : 3 milliards en 2027

L’épargne salariale est essentiellement constituée de « l’intéressement » ou « participation aux bénéfices ». Elle est soumise à de faibles prélèvements sociaux (CSG et forfait social), équivalant aux cotisations « non contributives » (ni chômage ni retraite). Ces éléments de rémunérations, qui représentent environ 20 milliards d’euros par an, pourraient être soumis à des cotisations retraite.

L’inclusion de l’épargne salariale rapporterait aux régimes de retraite un flux de cotisations de l’ordre de 3,5 milliards d’euros supplémentaires par an. En contrepartie, les salariés obtiendraient des droits à la retraite sur les sommes versées par l’employeur au titre de l’épargne salariale.

A long terme, l’opération serait donc relativement neutre – plus de cotisations, mais plus de droits acquis par les salariés –, mais à court terme, cette opération serait très favorable aux régimes des retraites puisque tout le monde cotiserait, mais les nouveaux droits acquis à l’horizon 2027 seraient relativement faibles. En 2027, le gain net pour les régimes des retraites serait de l’ordre de 3 milliards et deviendrait un gain nul à l’horizon 2070.

3/ Ralentir le remboursement de la dette sociale : 10 milliards en 2027

Pour amortir la dette sociale issue de la gestion, discutable financièrement, par l’Etat de la crise du Covid, des ressources importantes sont absorbées chaque année par la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades). On pourrait ralentir le rythme d’amortissement de la dette sociale en décidant de n’y consacrer que les recettes de la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS).

La part de la CSG et du Fonds de réserve des retraites aujourd’hui dirigée vers la Cades pourrait être affectée au financement des retraites. Ces ressources représentent de l’ordre de 10 milliards annuels. Du point de vue de la gestion des finances sociales, cette piste très cohérente avait été évoquée, notamment pour financer la dépendance dans le rapport Libault. Cette solution présente l’inconvénient d’augmenter le déficit au sens de Maastricht (quand on se désendette, c’est compté comme une réduction de déficit). Elle pourrait très bien se combiner par exemple avec la piste n° 4 qui, elle, réduit le déficit.

4/ Revenir sur la baisse de la CVAE : 8 milliards par an dès 2024

La décision de réduction des impôts de production, qui poursuit une baisse entamée depuis plusieurs années, est extrêmement onéreuse. Elle coûte déjà depuis 2020 une quinzaine de milliards d’euros par an et va encore coûter 8 milliards d’euros de plus par an à partir de 2024.

Or, cette mesure n’a même pas fait l’objet d’une évaluation précise. La note du CAE qui la recommande le fait sur la base d’un argument théorique et au nom de la « simplification », et ne fournit pas d’ordre de grandeur indicatif de l’effet bénéfique attendu. L’étude particulière réalisée sur le sujet souligne la difficulté de trouver des effets détectables de la CVAE.

5/ Augmenter les cotisations de 0,8 point d’ici à 2027 : 12 milliards de recettes

Sous les hypothèses du gouvernement, sans doute trop optimistes, cela donne 11 euros net par mois en 2027 pour une personne au Smic et 22 euros net pour une personne au salaire moyen (2 574 euros en 2022), en faisant l’hypothèse (extrême) que l’intégralité de la hausse de cotisation est supportée par les salariés et non par les employeurs.  

Bien sûr, si ces montants sont jugés trop élevés, il est possible d’être deux fois moins ambitieux : augmenter les cotisations de 0,4 point rapporterait 6 milliards, etc. Les détails du raisonnement et du calcul se trouvent dans cet autre billet.

Une alternative également praticable serait d’augmenter les cotisations au-dessus du plafond de la Sécurité sociale seulement. Les effets seraient ainsi concentrés sur les salariés dont le salaire brut est supérieur à 3 666 euros mensuel, ce qui exclurait une baisse de pouvoir d’achat pour les ménages modestes et n’aurait sans doute aucun effet négatif sur l’emploi. Il suffirait pour cela d’augmenter la cotisation retraite déplafonnée, par exemple en diminuant la cotisation retraite plafonnée.

Trouver 12 milliards d’euros, d’ici à 2027, dans un système de retraite qui collecte plus de 300 milliards d’euros par an, et dans un contexte où le gouvernement est capable d’augmenter les dépenses ou de baisser les prélèvements à coups de dizaines de milliards n’est vraiment pas une montagne.

Encore une fois, les pistes évoquées ici se font à cadre constant, sans changement du rapport de force sur les salaires, sans changement de cadre économique, et ne sont pas « gratuites ». Mais il est assez certain que toutes seront jugées par la plupart des assurés nettement préférables à une augmentation très rapide de l’âge minimal de la retraite.

Michael Zemmour est enseignant-chercheur à l’université Paris 1 (Centre d’économie de la Sorbonne) et chercheur associé à Sciences Po (Liepp). Vous pouvez retrouver ses billets de blog ici.

 

La nouvelle mascotte des médias fait preuve d’une créativité surprenante. Pour résoudre des problèmes financiers, jamais se poser la question de réduire les dépenses, d’améliorer leur utilisation,… mais augmenter encore et encore les diverses taxes, impôts et cotisations obligatoires. 

Rappelons que Le pays que ces gens qualifient d’ultra-libérale est l’un des pays où les citoyens sont parmi les plus taxés de l’histoire humaine . 
Visiblement cela ne marche pas…nos déficits explosent. la raison est donc évidemment que nous avons pas encore assez taxé ou imposé et qu’il faut en faire encore plus 

 

la fiscalité française devrait être inscrite au patrimoine mondial de l’humanité comme un œuvre d’un complexité jamais atteinte dans l’histoire humaine. Ça ferai même  bugger chat gpt imo 

nous allons arriver progressivement à une économie totalement administrée. C’est vachement inquiétant,en fait ça fini toujours mal ces trucs là 

Edited by Fheija

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Il y a 12 heures, Uluru a écrit :

Le même type qui pensait que l es plages dynamiques étaient nécessaires... 

Cette réform a la même logique que les 10 précédentes. Il n'y a aucune créativité, aucun effort pour apporter de nouvelles propositions. C'est une rustine de plus sur une problématique qui mérite beaucoup mieux. 

Oui mais il y avait à l’époque un désir d’une part non négligeable de la population pour des mesures coercitives face à la menace covid. C’est triste mais c’est ce que j’ai ressenti 

D’ailleur a part le mouvement anti pass qui était assez  marginale  je n’ai vu aucune manif de masse  contre les mesures( souvent debiles) prises par le gouvernement 

Là , il prend une décision qu’il sait forcément très impopulaire 

la question que je me pose c’est ; pressions de Bruxelles ou pression des marchés qui financent notre dette ( qui est énorme) ou autre chose… je sais pas 

 

Edited by Fheija

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