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M.nicolas

[Las Vegas] Once upon a time

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La véritable histoire du Flamingo : Partie 1 : Les années Wilkerson - Siegel!
 
 
Wilkerson Project!
 
1945. Une Cadillac Touring Sedan traverse le désert du Nevada avec deux types et une nana à bord.
Destination : Downtown Las Vegas.
Quelques heures suffisent amplement à dresser une conclusion implacable : ce patelin est un véritable nid à poussière et semble être le rendez-vous de tous les rebuts de l’Ouest Américain. 
Au retour vers Los Angeles, la Cadillac s’arrête subitement sur le bas-côté alors que le soleil éclaire de ses derniers rayons l’infinité minérale du désert du Mohave. Le type au volant sort du véhicule enragé. Avance droit devant, s’arrête, contemple le lieu. Puis revient à la voiture. C’est décidé : il confie aux occupants du véhicule qu'il va construire le plus grand hôtel au monde. 
Ainsi est né le plus grand mythe de Las Vegas. Cette scène est extraite de Bugsy interprété par Waren Beaty pour Bugsy Siegel et Annette Bening dans le rôle de Virginia Hill, starlette et petite amie de ce dernier.
 
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"Bugsy", le film sur Benjamin Siegel
 
La réalité est tout autre, cette traduction a pour but de la retracer.
 
Janvier 1945, nous sommes à la fin de la seconde guerre mondiale, les troupes alliées se dirigent vers Berlin. Pendant ce temps, WR "Billy" Wilkerson s'apprête à signer l'acte de rachat de 33 hectares de terrains en pleins désert du Nevada, à environ 1 Miles de Downtown à Las Vegas. Ce terrain n'est pas isolé : le « El Rancho » et le « Last Frontier » attirent déjà quelques clients, bien que très isolés du centre de la ville. Billy voit tout de suite le potentiel de l'endroit et se déleste de 84.000$ pour ce bout de terre à l'est de la route 91, qui n’en valait pas 300 quelques années plus tôt. Hélas, Billy n’a pas inventé la machine à remonter le temps.
Wilkerson est le fondateur du "Hollywood reporter" un quotidien, ainsi que d'une chaîne de cafés et boites de nuit à Los Angeles, dont le fameux Ciro's où le gratin de l'époque se donnaient rendez-vous.
 
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Billy Wilkerson (à droite) en compagnie de Cary Grant au Café Trocadero, Hollywood 1934
 
Pour réussir, son hôtel casino doit être beaucoup plus grand que ses deux voisins et proposer des divertissements hors du commun afin d’attirer les Stars d'Hollywood et les riches touristes en quête d'excitation.
Il a donc imaginé un établissement possédant un hôtel, un casino, mais aussi une salle de concert sur le thème parisien, une discothèque, un club de sport, un spa, un restaurant qui embaucherait des chefs européens étoilés, des magasins de luxe (bijouterie et vêtements haute couture), ainsi qu'un golf. Le tout, totalement climatisé. La cible est claire : attirer toutes les Baleines et autre High-Rollers du pays.
 
Wilkerson fourmille d’idées : son casino n’aura pas de fenêtres donnant sur l’extérieur et l’heure ne sera affichée nulle part, ni horloge sur les murs, ni montres au poignet des croupiers… ses clients oublieront ainsi les limites du temps. Les plans de son établissement sont élaborés comme un labyrinthe obligeant le client à traverser la totalité du casino avant d'atteindre le lobby pour accéder à sa chambre.
Si on suit la légende de Vegas du côté de "Bugsy", le nom du casino "Flamingo" est inspiré des jambes de la petite amie de Siegel, Virginia. La réalité est tout autre, Wilkerson est passionné d'oiseaux exotiques et possède lui-même un de ces volatiles. Le Flamingo (flamand rose) est naturellement devenu le nom de ce fastueux casino.
 
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Le Flamingo en construction en 1945
 
L'ère Siegel!
 
Le projet de Wilkerson coûte la bagatelle de 1.2 million de $. Ami avec des stars d'Hollywood, il se tourne naturellement vers Howard Hughes le fameux homme d'affaire qui lui prête volontiers 200.000 $. Il emprunte également auprès de la Bank of America. Cependant, il n'arrive pas à réunir tous les fonds nécessaires pour commencer son projet.
Ah, un léger souci… Billy est quelque peu addict au jeu…
Il ne trouva pas meilleure idée pour obtenir ses fonds restant à s'asseoir à une table de craps. Malheureusement ce soir-là, Madame Chance s'est éclipsée et il perd la bagatelle de 200.000 $. De là découle une autre grande idée, miné par cette perte, il accepte une offre de 1.000.000 de $ de Harry Rothberg.
 
Si vous ne connaissez pas Harry Rothberg, peut-être les noms de 2 de ses amis vous permettront de deviner sa fonction...Meyer Lansky, surnommé par les médias “Le cerveau de la Mafia”, et Benjamin Siegel dit “Bugsy” signifiant dingue, faisant référence à son tempérament sanguin. Tous issus du milieu New Yorkais.
 
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Siegel lors d'un de ses passages en prison (pour l'anecdote, vous pouvez voir cette photo à l'entrée des toilettes du Flamingo du côté de l'entrée qui donne sur le nouveau quartier The Linq)
 
Il faut savoir que Siegel et Wilkerson furent amis dans les années 30. Siegel fréquentait souvent le Ciro’s, à cette époque il voulait percer dans le monde du cinéma et fréquenter cet établissement, mais surtout sa clientèle de stars était un bon tremplin.
 
Obtenant donc la somme requise, le chantier du Flamingo débute en novembre 1945 sous la houlette de Billy mais également de “Bugsy” (meiux fallait éviter de l’appeler ainsi à l’époque…). Puis Siegel pris rapidement les reines du projet, c’est à ce moment que la tension monte entre les deux hommes. Avec l’appui de Lansky, Siegel force alors Wilkerson à lâcher la direction de l’établissement en le laissant uniquement actionnaire minoritaire (48% des actions). En 1946, Siegel créait la “Nevada Projects Corporation” et se nomme tout simplement président.
 
Le début des déboires.
 
Dans la période de l’après-guerre, l’Amérique connaît une crise du logement et les matériaux de construction deviennent aussi rares que les aveux donnés par les gars du milieu aux cops. 
Au lieu d’investir dans des usines ou des mines comme ses concurrents du Frontier, Siegel décide d’allonger la monnaie pour obtenir à prix d’or les matériaux, quitte à corrompre quelques dirigeants… Ce qui ne manque pas d'intéresser les fédéraux. Le FBI décide alors de surveiller discrètement ses agissements… 
 
Plus les travaux avancent, plus la note déjà salée du Flamingo augmente. Il faut dire que “Bugsy” n’en fait qu’à sa tête et personne n’ose lui dire quelque chose… Non satisfait des plans, il n’hésite pas à faire des changements de dernière minute alors que le projet est en pleine construction. Il fait détruire et reconstruire entièrement le système de chaufferie et la cuisine, sous prétexte que les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances.
Il revoit également le nombre de chambres à la baisse avec 93 par rapport aux 250 prévues sur le projet initial de Wilkerson. En fait tout le monde se demande si ce projet sera un jour viable. 
Pour continuer son projet pharaonique, il lui faut de l’argent, toujours plus d’argent. Il met donc en vente 1 Million de $ sous formes d’actions sa société Nevada Corporation et ratisse large dans le milieu, se rendant de plus en plus dépendant de ses investisseurs.
C’est aussi le moment ou la rumeur court comme quoi “Bugsy” organise des vols sur son propre chantier pour pouvoir le racheter le lendemain à prix d’or et ainsi se mettre une colossale marge dans sa poche. En bref il est suspecté de voler l’argent de la mafia. 
 
Siegel finit par faire sortir complètement Wilkerson du projet, bien que ce dernier ait résisté jusqu’au bout.
 
La Première grande ouverture.
 
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Le Flamingo ouvre ses portes le 26 Décembre 1946. Tout le gratin de Los Angeles et Las Vegas est invité. Pour le côté spectacle, on a fait appel à des pointures, en la personne de l’humoriste Jimmy Durante, Xavier Cugat “le Roi de la Rumba” et son orchestre, ainsi que l’actrice Rose-Marie.
Une fois terminé, l’établissement compte entre autres un terrain de golf à 9 trous et un stand de tir. L’aménagement paysager est somptueux pour cette époque. Le personnel masculin chargé d’ouvrir les portes porte un smoking. Le Flamingo est l’hôtel de luxe de Las Vegas, son credo : “Même si on perd, on en a pour son argent!”, et c’est donc tout naturel que tout le monde veut fouler le tapis rouge pour cette ouverture en grande pompe en ce froid jeudi de décembre.
 
C’est sans compter l’hiver rigoureux 1946. Dehors une forte tempête de neige mêlée à la pluie ainsi que du tonnerre et des éclairs s’est déclarée, obligeant la plupart des invités à excuser leur absence. Seuls de courageux invités participent à la cérémonie. C’est un flop total.
 
Pour aggraver la chose, lors des deux premières semaines d’exploitation, l’hôtel connaît d’autres problèmes : Les locaux ne sont pas attirés, trouvant l’hôtel trop guindé, le dress-code est en effet assez strict : costume cravate ou smoking pour les hommes, robe de soirée pour leurs… accompagnatrices. Les joueurs High-Roller qui se sont déplacés ont la main chanceuse à l’ouverture du casino et ont fait perdre 300.000$ à l’établissement. Les coûts de fonctionnement sont exorbitants (la rumeur veut que rien que pour finir le casino, les coûts ont été dépassés de 4 Millions de $ alors que certaines chambres ne sont même pas finies). 
Wilkerson avec rancœur décide de publier dans les colonnes de son journal, le “Hollywood Reporter”, un article dénonçant le comportement irresponsable de Siegel et les dépassements de coûts démentiels.
 
Siegel s’endette de plus en plus.
Tout cela entraîne la fermeture temporaire de l’établissement.
 
La seconde grande ouverture et la fin de Siegel...
 
Siegel planifie une seconde ouverture en mars 1947. Cette fois, toutes les chambres sont achevées et le tout Hollywood se presse pour admirer le palais de “Ben”. C’est enfin le succès.
Des jeux de ploucs comme le Bingo sont organisés afin d’attirer les locaux. La nouvelle recette prend et en moins de 2 mois l’établissement devient enfin bénéficiaire… 
 
Trop tard cependant pour permettre de rembourser les investisseurs qui commencent à s’agacer du comportement de Bugsy et de son gouffre financier (6 Millions de $ de dettes). Sa petite amie Virginia Hill est par ailleurs surprise à faire des aller-retour incessants vers la Suisse, les valises pleines de billets. 
 
Une réunion extraordinaire est organisée à La Havane par Charles “Lucky” Luciano. Le thème étant “Régler le problème Siegel”. La majorité s’entend alors pour le liquider : il a causé trop de dégâts pour l’organisation criminelle. Une seule voix s’y oppose, Meyer Lansky avec lequel il a fondé son gang de rue “The Bugs, and Meyer Mob” à New York lorsqu’ils étaient jeunes.
 
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Charles "Lucky" Luciano
 
Beverly Hills, Los Angeles, le 20 Juin 1947, Bugsy est assis dans le canapé du salon chez Virginia Hill, une belle villa. En face Al Smiley, ami de Siegel. Les deux compères ne voient pas le tireur caché dans les rosiers. Il sort alors un revolver et tire 9 balles sur Siegel l’atteignant à plusieurs reprises, dont une balle viendra percer l’orbite d’un des yeux bleus. Son ami ne fut pas blessé. Son assassin court toujours (quoi que, avec le temps… cela devient peu probable).
 
Au même moment, à Las Vegas, un témoin raconte que les hommes de Meyer Lansky prennent le contrôle du Flamingo.
 
L’annonce de la mort du célèbre patron de casino fait alors la Une des presses. Siegel entre alors dans la légende, Vegas dans une nouvelle ère. La publicité qui en découle, permet à Las Vegas d’engranger d’énormes bénéfices dans les années qui suivirent. 
 
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Une du New-York World - Telegram
 
Pour finaliser l’opération, Rosen,  pose alors 3.9 Millions de $ pour le rachat de la Nevada’s Project’s Corporation qui permet de racheter complètement le Flamingo. Le casino change de nom et devient le Fabuleux Flamingo. Une licence de jeu est accordée à un homme venant du El Rancho, Sanford Adler qui devient le nouveau PDG et l’homme public du casino.
Puis Greenbaum un proche associé de Lansky reprend le flambeau en 1948, faisant faire au passage un joli bénéfice de 4 Millions de $ au casino.
 
Cependant, Siegel ne tombe pas dans l’oubli et de nos jours, il est considéré comme “L’homme qui a construit Las Vegas”, celui qui a transformé cette bourgade poussiéreuse en capitale mondiale du divertissement. Plusieurs livres, journaux et magazines ont créé cette légende.
 
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Le monument en mémoire de Siegel dans le jardin exotique du Flamingo.
 
Fin de la première partie.
 
Pour continuer :
 
Sur Bugsy Siegel :
"Bugsy" : le film
 
Sur Billy Wilkerson :
"The Man who invented Las Vegas" Livre en anglais de W.R. Wilkerson III
Edited by M.nicolas

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Thanks a lot, you've done a tremendous job.

 

J'ai hâte de lire la suite...

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Merci messieurs, n'oublions pas mon relecteur, arrangeur Burne d'or, alias Gold Member!

Merci à toi pour ce super travail et pour ton enthousiasme de légende ! 

 

Bon, et maintenant, fini le cirage et les amicalités, on veut la suite ;-). Il y a des choses déjà prévues ?

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La véritable histoire du Flamingo : Partie 2 : 1950 à nos jours!
 
Traduction : M.Nicolas
Correction et ré-arrangement : Burne D'Or
 
 
Années 50
 
Dans les années 50, Las Vegas est devenu un endroit mythique. Les Thunderbird, Desert Inn et autre Sands éclairent désormais le Strip de leurs néons clinquants. Hollywood lorgne désormais pas mal sur Vegas et toutes les stars se produisent dans les salles de concerts. En quelques années, on est clairement passé d’un repaire de bandits à « the place to be ». Faire une première à Sin City, c’est s'assurer la meilleure renommée, auprès d’un public très « jet set ». Il n’est pas habituel de voir les stars du moment Kirk Douglas, Yul Brynner ou Elisabeth Taylor assis aux premiers rangs des salles de spectacle.
 
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Flamingo dans les années 50
 
Immanquablement, les profits colossaux de ces établissements attirent une faune pas spécialement recommandable : en Juin 1951, deux gangsters rompus aux casses d’établissements, Tony Brancato et Tony Trombino alias « les deux Tony », braquent à main armée la sport room du Flamingo. L’opération se passe parfaitement, et c’est avec un butin de 3.500$, très confortable pour l’époque, qu’ils regagnent Hollywood. Ca se passe un peu moins bien là-bas, puisqu’ils se retrouvent criblés de balles dans leur véhicule… Il semble que ce soit Jimmy Fratianno, célèbre gangster du milieu de Los Angeles, qui soit à l’origine du règlement de compte. Jimmy avait accessoirement quelques liens avec les propriétaires du Flamingo, ceci explique cela. Les preuves manquant bien évidemment aux enquêteurs, l’affaire finira sans suite. Le message est clair : on ne vole pas l’argent de la mafia.
 
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Les Deux Tony retrouvés mort a Hollywood
 

Sous la direction de Greenbaum, le Flamingo fait d’énormes profits. Mais l’ouverture du Sands en 1953 oblige le casino à investir 1 Million de $ en rénovations ou innovations. Ainsi l’entrée initiale est détruite et remplacée par une nouvelle avec un toit bombé, ainsi qu’une nouvelle enseigne. On construit également la « Champagne Tower » avec à son sommet un flamand rose.

 

En 1955, Tommy Hull le fondateur du El Rancho, décide avec un groupement d'investisseurs d’Hollywood de faire une offre de 7 Millions de $ pour reprendre le Flamingo. Les anciens propriétaires acceptent et le célèbre établissement n’a plus de lien avec le milieu New Yorkais.

 

La concurrence des différents établissements sur le Strip est rude, et il faut s’aligner sans cesse pour capter une clientèle qui est sollicitée par pléthore divertissements. Le Flamingo n’a plus l’exclusivité du luxe. Pire, l’établissement qui était à l’origine de bon nombre de tendances pour l’industrie de la ville devient désormais un suiveur : le Stage Bar du Flamingo créé à la fin des années 50 n’est qu’une pâle copie du lounge bar du Sahara qui avait désormais la cote auprès du gratin local.

 

Bon, enfin, les affaires marchent pas mal tout de même… Le Flamingo est considéré comme une villes dans la ville, au même titre que ses plus gros rivaux. Chaque hôtel dispose de ses propres équipements lui assurant une indépendance vis-à-vis de l’extérieur. Ainsi le Flamingo possède pas moins de 3 puits artésiens afin de fournir ses clients en eau potable et une centrale pour traiter les eaux usées. En cas de Blackout, le casino peut compter sur sa propre centrale électrique pour prendre le relais…

 

A cette époque l’hôtel accueille 2.000 clients, offre un repas complet pour 4$ (à l’époque c’était un record pour la qualité proposée). Concernant le jeu, ce n’est pas moins de 116 machines à sous, 7 tables de craps, 6 tables de Blackjack et trois roulettes qui aspirent les économies des vacanciers de passage.

 

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La salle des jeux du Flamingo dans les années 50

 

En 1957, Las Vegas connaît l’un de ses plus gros coups de pub. Lors de la Calgary Stampede (une fête annuelle du rodéo au Canada), Abe Schiller (embauché par Greenbaum pour s’occuper de la communication du Flamingo, personnage haut en couleur s’habillant de chemise rose en soie style western), Stan Irwin du Sahara et Al Freeman du Sands, se retrouvent en tête de la parade d’ouverture en train de lancer des dollars en argent à la foule, qui vous vous imaginez bien devint hystérique. Les journaux relaient alors l’info avec la photo des trois (surtout de Abe et sa tenue extravagante) distribuant de l’argent. La retombée médiatique de cet évènement est un succès aux quatre coins du monde, et permet de faire un retour sur investissement énorme.

 

A la fin des années 50, Abe Schiller est promu vice-président exécutif du Flamingo. L’office du tourisme, ainsi que les casinos ont effectués un travail colossal pour transformer la bourgade qui autrefois représentait le vieil ouest dans toute sa splendeur, en lieu de villégiature chic ou les clients sont invités à boire, manger, passer un bon moment et surtout jouer. Chaque nuit tout ce beau petit monde est tiré à quatre épingles. C’est devenu un lieu incontournable pour de plus en plus d’Américains.

 
Années 60
 

En 1960, l’établissement change de nouveaux de mains, et cette fois ci c’est un groupe d’investisseurs de Miami qui met la main à la poche pour s’offrir ce joyau du Strip. A sa tête, Morris Landsburgh, ami de Meyer Lansky. De nouveau l’ombre du milieu plane sur le Flamingo. Ce dernier reçoit 200.000 $ pour avoir « apporté » l’affaire.

 

1962, l’hôtel propose 600 chambres, dans 4 styles différents, ce qui démarque avec ce qui se fait à l’époque où les hôtels ne proposent en général qu’un seul style pour toutes ses chambres.

 

Au niveau artistique les années 60 est une période prolifique pour la ville. A l’été 1963, le Flamingo sert de lieu de tournage pour le célèbre film d’Elvis Presley ayant pour thème cette ville démentielle : “Viva Las Vegas”, ce qui permet d’immortaliser ce lieux dans le temps.

Fats Domino rejoint l’équipe du Flamingo pour se produire au sein de son Bar Lounge. Elvis fait régulièrement partie du public …

De nombreux albums live sont enregistrés dans les salles de concert du Strip et deviennent des Best Sellers. Ainsi Tom Jones enregistre au Flamingo son fameux “Tom Jones Live in Vegas”, l’un de ses albums les plus vendu.

 
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Tom Jones, Priscilla Presley, Elvis Presley au Flamingo
 

Dans le milieu des années 60, le Flamingo est sous le coup d’une enquête de la très sérieuse Nevada Gaming Control Board. La raison, des financements de l’opération de rachats en provenance du Japon. La loi stipule à l’époque que pour obtenir une licence de jeu, il faut être citoyen américain. Or, il se trouve que par une habille opération financière, 3 millions de $ proviennent d’un certain Kenjo Osana, un industriel Japonais. Dès lors le groupe d’investisseur essaie de revendre, surtout que leur liaison avec Lansky commence à sentir mauvais, depuis que ce dernier est sous le coup d’une enquête du gouvernement fédéral.

 

En 1967, les enchères montent pour reprendre le flambeau de cette cash machine. Mais Kirk Kerkorian et son offre de 13 Millions de $ coiffe tout le monde au poteau. Il a fait fortune en montant sa compagnie aérienne qui emmenait des joueurs riches dépenser leurs fortunes a Sin City et en achetant des terrains sur le Strip et en les louant pour construire des nouveaux casinos (notamment le Caesars qui ouvre ses portes en 62).

 
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Kirk signant la vente
 

Kerkorian a une idée en tête en faisant cette acquisition, il a dans l’intention de construire son propre casino (ce qui sera le cas en 1969 avec le International qui avec ses 1500 chambres deviendra le plus grand hôtel du monde). Il injecte 2.5 Millions de $ pour rénover le Flamingo. Il détruit la mythique Champagne  Tower, ajoute un théâtre de 300 places, élargit le casino, ajoute une porte cochère sur deux étages, un restaurant avec une baie vitrée à l’étage supérieur et une vue donnant sur le Strip. Le Flamingo est le premier établissement à avancer sa construction jusqu'à rogner sur le trottoir réservé aux piétons. C’est aussi un nouveau néon qui est créé à l’occasion coûtant la bagatelle de 50.000 $ à lui tout seul. Le premier à être contrôlé par ordinateur. Ressemblant aux “plumes de flamants roses flottant dans la brise”, il est placé pratiquement au-dessus du trottoir et empli le ciel de rose et de blanc.

 

En 1969, bien que n’étant plus les propriétaires du casino, Meyer Lansky, Landsburgh et leurs acolytes sont accusés par les fédéraux d’avoir escroquer 36.000.000$ à l’hôtel entre 1960 et 1967.

 
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Meyer Lansky devant le futur Flamingo, 1945
 
Années 70
 

En 1970, Kerkorian décide que son personnel est prêt à ouvrir son propre hôtel. Il signe un accord avec le baron Hilton à la fois pour le Flamingo mais également pour l’International. La rumeur court que l’accord de la vente du Flamingo chiffre de 15 à 37 Millions de $, le tout en cash. Kerkorian reste le principal actionnaire de l’International, mais il rêve déjà de beaucoup plus grand.

 

En 1971, l’hôtel devient le Flamingo Hilton. L’ombre de Siegel plane encore sur cet établissement. Pour l’inauguration du restaurant Speakeasy (anciennement Sky Room), les invitations pour les VIP sont envoyées “par” Siegel.

En parlant de Bugsy, son coffre-fort fut découvert dans une suite de l’hôtel. Il fut décidé de l’ouvrir en présence des médias. A l’image de l’ouverture du coffre d’Al Capone, il y avait beaucoup de monde présent pour l’événement, et pas grand-chose à l’intérieur…

 

En 1973, le juge local Roger Foley décide que Meyer Lansky doit être jugé séparément pour les faits qui lui sont reprochés. Landsburgh a plaidé coupable pour les deux chefs d’accusations. Les autres ont également assistés a leurs propre procès. Seul Lansky ne s’est pas présenté à son procès.

 

 En 1974, un terrible orage s’abat sur la vallée de Las Vegas. En un court laps de temps, une pluviométrie record se transforme en une crue éclair. A cette époque, aucune disposition n’est prise pour parer à ce type de problèmes. La zone sud-ouest étant peu développée, l’eau dévale alors jusqu’au Caesars et le Flamingo. Le parking du Caesars est submergé. Dans les casinos, des annonces ont été faites pour que les clients déplacent leurs véhicules, les joueurs trop absorbés par leurs parties en cours ont préférés ignorer l’annonce. Au Flamingo on a même pu voire des joueurs avec de l’eau jusqu’aux chevilles continuer à jouer.

 
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Parking du Caesars
 

En 1975, la Hilton Corporation remodèle le Flamingo. Ajoutent une tour, construisent une nouvelle porte cochère, celle-ci donnant directement sur le trottoir, ajoutent également un nouveau néon. Celui que l’on peut observer actuellement, une fleur en 3 dimensions faite d’ampoules roses et blanches ondulant dans la brise.

Les derniers vestiges de l’ère Siegel hantent toujours l’hôtel, la suite Oregon borde toujours l’arrière de  la piscine de l’établissement.

 
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La piscine du Flamingo et la suite Oregon
 
De nos jours
 

Cependant en 1993, sentant la nécessité de rester compétitif sur le Strip, les propriétaires décident de la détruire et d’y construire un ensemble de 489 chambres du style original du casino. Les “Garden Rooms”.

 

Aujourd’hui, le Flamingo occupe 27 hectares, compte 3626 chambres réparties en 30 étages, 7.150 mètres carré réservés au jeu (2.100 machines à sous), 10 restaurants.

 
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Le Flamingo aujourd'hui
 
Il est aujourd'hui détenu par le groupe Harrah’s
 
En entrant dans ce casino, on peut encore sentir l’âme de Bugsy Siegel, laissant un côté nostalgique au touriste de passage dans cet hôtel mythique.
 
Pour continuer :
 
Meyer Lansky :
 
Elvis Presley :
 
Kirk Kerkorian : 
Edited by M.nicolas

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