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damax reacted to Mr Sneeze for a blog entry, Perceived range
J'ai beaucoup réfléchi à ce que je pourrais continuer d'écrire sur ce blog.
J'adore théoriser, penser poker, et donc écrire poker aussi, car malgré l'effort que ça demande, sur le long terme ça structure mon apprentissage et renforce mon attitude à la table. Cependant, j'ai beaucoup grandi, et il m'apparait de plus en plus évident que la vie est multiple, complexe, et certainement pas uni-dimensionnelle. Ainsi, prodiguer des conseils ou des attitudes profitables 'dans le jeu du poker' a quelque chose de potentiellement assez inutile.
Pourquoi cela? Parce que le poker est un jeu de maîtrise, et cette maîtrise est complexe, potentiellement totalisante (elle prend et incorpore beaucoup d'aspects de la vie d'une personne, au point parfois de l'engloutir) ; cette maîtrise est aussi bâtie sur l'experience, et surtout sur une pratique attentive et conscientisée.
Quels que soient les aspects de votre jeu que vous voulez travailler, le poker n'accepte pas de réponse définitive, de réponse toute faite. Je dis ça, et dans le même temps, je suis assez d'accord avec Daniel Negreanu qui disait je ne sais plus où (un podcast mental game je pense): le poker est un jeu beaucoup plus simple que tout le monde aime à le penser.
Mais il n'y a pas de recette magique, il n'y a pas 'une bonne manière'.
Ainsi de plus en plus, je réalise que ce qui fonctionne pour moi n'a pas de raison particulière de fonctionner chez les autres, car c'est lié à comment j'ai mené ma vie jusqu'à ce point précis, cet instant précis. Beaucoup de mes attitudes changent avec le temps, mes certitudes également. Beaucoup de joueurs talentueux ont d'autres approches. Ce n'est pas facile de gagner sa vie au poker, ce n'est pas facile de 'faire ça bien' (sur tous les plans, y compris un équilibre psychologique. Car de fait, on rencontre des joueurs talentueux mais malheureusement pour eux un peu perdus dans leur vie). Mais même si ce n'est pas facile, il y a beaucoup de manières différentes d'y arriver et de l'entretenir.
Facteur décisif déjà: être bon au poker n'a aucune, strictement aucune influence sur nos résultats futurs. Evidemment, ya la variance des cartes, oui ya ça. Mais c'est tellement rien en comparaison de la variance dans la qualité de jeu des joueurs, leur focus, leur attitude. Donc ouais, contrairement à beaucoup de domaines, on ne fait jamais ses preuves dans le poker, ou alors on fait ses preuves potentiellement à chaque main qu'on joue, et voilà, c'est tout.
Donc on en revient à ce point crucial: la maîtrise, ce n'est pas quelque chose qui s'obtient. Ce n'est pas 'savoir la bonne réponse'. La bonne réponse n'est jamais la même en fait.
Quelle est la bonne attitude à avoir? Cela dépend. Quelle sont les meilleures décisions possibles dans cette main particulière? Dans ce tournoi? A cette table de cash? En tant que joueurs (cherchant à gagner), nous sommes fondamentalement des décideurs, nous devons donc devenir experts en décision, et ces décisions sont à TOUS les étages. Beaucoup gagneraient à introduire plus de flexibilité dans leur decision-making. Personnellement, je gagne à renforcer ma solidité, résister à ma tendance naturelle à être 'trop' flexible. Mais clairement la tendance générale dans toute tentative de maîtrise d'un domaine, c'est de manquer de flexibilité et de s'attacher désespéremment à nos forces (mais ce qui marchait un moment.... ne va pas toujours marcher). Tant de gens ont un mal fou à questionner leurs paradigmes, visions des choses. Je suis dans la tendance opposée, mon travail est donc fondamentalement différent du travail d'un autre (et pas forcément plus facile).
Le matériau qui nous permet de décider et investir sur ces décisions, c'est nous-même. Notre corps, notre esprit. Et tout ce que ça implique en terme de fluctuance.
Le poker, ET la vie, apportent tellement de situations qui vont nous sortir de notre zone de confort. C'est en cela que la maîtrise est subtile et difficile.
Evidemment quand tout marche pour nous, on peut naviguer sans trop de problème. Un moment ou un autre cependant, personne n'est épargné par les vents de l'existence (toutes les manières sont possibles). On ne compte plus les gens abbatus par un coup de bâton de trop, dans leur vie ; dans le poker de même, ne ne compte plus les étoiles filantes (ont connu du succès, le succès temporaire a amené l'échec au final). Le facteur déterminant de sélection des bons joueurs au poker va plutôt être leur capacité à se relever de leurs propres débacles. Et des débacles, des perditions, il y en a dans le monde du poker. C'est seulement que les 'vainqueurs' d'un moment sont beaucoup plus visibles que tous ceux qui 'échouent' (vrai sur d'autres aspect, l'écriture de l'Histoire par ex).
Quelle attitude donc? Ca dépend. Mais mieux vaut être flexible, mieux vaut ne pas s'accrocher trop à ce qui ne marche plus. L'écosystème est perpétuellement changeant, personne ne joue aujourd'hui comme il y a seulement quelques années. De nouvelles stratégies deviennent populaires, plus de joueurs ont gagné en solidité et résilience mentale. C'est juste plus dur, donc il n'est plus temps pour les recettes toutes-faites.
Ainsi, la bonne question n'est pas: comment être bon au poker, comme un fait général, absolu et définitif, mais plutôt : le poker crée une infinité de situations perturbantes et nouvelles, comment les naviguer?
J'écoutais un podcast récemment sur le sujet du talent, et du travail.
L'auteur suggérait que les meilleurs niveaux de performance dans tous les domaines étaient construits sur les attitudes suivantes:
A) Se mettre autant que possible dans des situations à ' la pointe de nos compétences ', autrement dit risquer de faire des erreurs, parce que nous sommes à la limite de notre skill, là où il n'est pas encore bien intégré, bien maîtrisé. C'est ainsi que le savoir est renforcé, par la mise à l'épreuve. Il faut plonger un peu la tête dans le feu, voir ce qui se passe, et en tirer les meilleures leçons.
B) Sentir, accepter de sentir, accepter tout court, les erreurs, malgré la douleur et frustration que cela crée pour quiconque dans une approche compétitive. Il n'y a pas de réelle progression sans lutte. La sensation de 'chi**' dans un domaine qu'on investit, est extrêmement difficile à dépasser pour un être humain. Usuellement, en réaction, les humains vont principalement éviter ces situations d'inconfort. Il y a cette tendance fort naturelle à préférer faire ce qu'on sait faire plutôt qu'à s'exposer à s'humilier aux yeux des autres (si on donne de l'importance à leur regard), et juste s'exposer à se sentir mal parce qu'on a fait une erreur. On se juge, tellement facilement, et le jugement amène aussi les attentes / aspirations, la peur, et une diminution du courage global. Dans le poker, c'est extrêmement présent. Très peu de joueurs sont prêts à explorer la compexité du jeu en No-limit parce qu'ils ne veulent pas risquer de chi** lamentablement dans leurs expérimentations. Sans aucun doute une de mes plus grandes forces en tant que joueur est d'avoir donné et redonné dans l'expérimentation de ce qu'on pouvait faire avec ce jeu.
S'exposer aux erreurs, les comprendre non pas comme des erreurs justement, mais des nécessités, est difficile mais crucial. On pourrait aussi bien dire: s'exposer à des situations marginales. Le meilleur dans un domaine sera plus facilement celui qui est sorti de sa coquille pour évoluer dans des situations confrontantes. L'expérience bâtie est simplement exponentiellement plus grande.
C) Incarner notre apprentissage dans un processus conscientisé. Cela veut dire digérer notre processus de travail et de progression en le mettant constamment en perspective et en questionnement. Qu'est-ce que je pourrais faire d'autre, de mieux? Quels sont les présuposés que j'ai qui peuvent être subtilement erronés? Quelles sont les émotions qui bloquent un apprentissage libre et fluide? Il est nécessaire d'opérer des temps de recul et de contemplation, plutôt qu'être la tête dans le guidon, car c'est alors qu'on peut faire évoluer nos structures (= nos manières) mêmes d'apprentissage. A ce sujet, trouver des moyens de créer du feedback (des moyens de mesurer l'évolution de notre apprentissage), est également crucial. Il s'agit de pouvoir faire des hypothèses, les tester, et ensuite avancer vers des conclusions, qui sont aussi des nouvelles hypothèses.
Exemple simple et courant chez pas mal de joueurs gagnants au poker, symptomatique d'un processus d'apprentissage non conscientisé, sans vraie prise de recul : l'incpacacité à sortir d'un système, ou d'un format de jeu, pour s'exposer à de nouveaux apprentissages. Principalement parce que le temps de la prise de recul n'est pas pris, il n'y a pas de possibilité de réelle évolution. Ainsi, pas mal de joueurs gagnants vont gagner avec consistance pendant un moment (par exemple sur un format précis), puis le jeu les éjectera naturellement, car le point de rupture sera atteint: ils auront résisté efficacement avec leur méthode face à un écosystème changeant, mais un moment ils n'auront pas les compétences de la remise en cause et de l'adaptation profonde, réelle (on ne parle pas ici, de seulement incorporer des nouvelles manières d'accumuler des jetons, c'est plus vaste).
J'ajouterai un point très important à ce sujet: la totale intéraction, dépendance même, entre nos idées, nos émotions, et nos actions. C'est sûrement un peu cela que j'implique quand je parle d'attitude. Changer d'attitude peut passer par exemple par une gestion de nos émotions (clairement ce que j'ai le plus travaillé depuis deux ans dans ma pratique du poker), qui à son tour va créer des cycles vertueux dans les pensées que nous produisons et les actions / réactions que nous choisissons. On peut aussi changer nos actions (nos habitudes au quotidien: assez diabolique d'efficacité, mais très difficile en pratique) afin que nos 'états' changent.
=> Incarner son apprentissage, c'est prendre en compte cette multi-dimensionnalité, et ça n'implique pas du tout d'aller dans sur-complexité. C'est plutôt, se considérer et se sentir à la fois comme Un (un individu formant un tout, tout est lié) et comme Multiple ( 'je' est traversé par de multiples choses, potentiellement paradoxales ou en conflit. Comment équilibrer tout cela?).
Juste, ce fait: nous sommes humains, et basiquement un humain arrive pas à grand chose s'il ne se gère pas bien sur ces différents aspects (entremêlés).
Donc ouais, clairement, ne croyez pas aux recettes magiques si vous avez de l'ambition dans le poker. Croyez en vous, en ce que vous pouvez faire à partir du matériau qui est votre vie. Ce que vous voulez faire, aussi. Dans le même podcast, le sujet de la motivation (afin de travailler ces états de haute performance) était abordé: plutôt que quelque chose d'interne, qui viendrait du fond de nous, peut-être s'agit-il en fait de quelque chose d'externe. Par exemple observer la réussite de nos pairs: si lui peut le faire, pourquoi pas moi? Que puis-je faire pour le rejoindre?
En partant de là, l'efficacité de se visualiser dans le futur comme 'la personne qu'on veut être' est très importante. Cela crée une direction dans l'apprentissage.
Il faut bien noter aussi, qu'en adoptant cette approche du poker comme une activité athlétique, on maximise aussi nos compétences pokéristiques sur un plan plus large: on développe la capacité à se dépasser, se développer, et tout basiquement la capacité d'apprendre. Les conditions si perturbatrices du poker peuvent créer chez certains joueurs cette attitude d'exigence vis-à-vis d'eux-mêmes qui certainement leur servira dans d'autres aspects de leur vies, ou autres domaines de compétence (d'autres fields).
Je me permets de me recentrer sur ma petite personne d'1m90: j'ai énormément bossé depuis quelques mois. Et j'ai principalement bossé sans jouer, car j'ai surtout travaillé à laisser des mutations s'opérer. Ce qui marchait bien pour moi avant dans ma vie s'est mis à moins fonctionner. Nécessité de changer de paradigme, s'ouvrir au nouveau. Quelque part, arrêter de s'entêter dans les conneries.
Ce travail a été très fructueux dans le sens où j'ai mieux compris quelle forme de travail je devais fournir : il s'agit de 'faire avec' ma sensibilité (extrême), ma permabilité aux éléments qui m'entourent, et aussi me traversent. Pourquoi cela? parce que j'ai fait le choix, indépendemment du poker, d'ouvrir les portes de la perception dans mon existence, c'est ma poutre, ma structure vitale. Me sentir vivant, ressentir. (Ma technique est simple, elle tourne entièrement autour de la respiration. Je suis plus conscient qu'avant, car avant je ne me sentais pas autant inspirer et expirer. En revenant à la respiration, ma vie a pris une densité démentiellement plus importante, chaque jour est vaste.)
Fondamentalement, cela m'a posé des obstacles assez évident dans le poker, qui n'ont rien à voir avec mon niveau technique (exemple tout simple: une tendance à chercher trop, si cela est possible, les situations marginales justement. Je dois quelque part ralentir le processus que j'ai décrit au dessus, car chez moi il opère naturellement, trop facilement).
Mais ça m'a aussi ouvert des portes. Depuis facilement 2 ans, je travaille mon jeu complètement de façon auto-didacte, et mon apprentissage est totalement orienté sur mes ressentis, et sur les propres hypothèses que je formule. Et c'est bien pour cela qu'il est difficile de transmettre ce qui marche pour moi, car cela marche pour des raisons précises et définies. Je travaille (avec succès) à faire de ma sensibilité une arme. A une table de live, en tout cas c'est ce qu'on m'a dit, je parais parfois comme un 'radar', qui capte manifestement plus d'informations que la moyenne (et ainsi se retrouve parfois surchargé d'informations et d'émotions, c'est là l'inconvénient, enfin la faiblesse à gérer).
Sur un plan personnel, j'ai décidé de renoncer à des 'idéaux' que j'avais pour m'exposer beaucoup plus à la confrontation avec l'altérité: ça s'est incarné dans mon déménagement pour Amsterdam, qui a eu lieu il y a un mois.
Sans aucun doute, les conditions pokeristiques sont meilleures ici qu'en France :). Mais en vérité j'suis surtout venu ici pour avoir le plaisir de voir 50+ jolies filles par jour. Etant un peu un renard solitaire, vivre dans une capitale est évidemment confrontant. Mais j'ai réalisé que c'était exactement ce qu'il me fallait. Le ressenti est toujours là après un mois de vie dans la ville du spliff et des fietsen.
En termes de résultats, mon premier mois en Hollanderie est un des meilleurs de ma carrière, bien aidé par une perf dans un Scoop (3ème d'un 100€ du dimanche, et surtout une énorme satisfaction dans la qualité de jeu déployée tout au long du tournoi). Mais aussi cohérent avec le travail pokéristique que j'ai fait ces derniers mois, en premier lieu le réel questionnement que j'ai eu pendant mes 3 mois de break: ai-je toujours envie de jouer? ne suis-je pas en train de me perdre dans ma vie?
Bah j'me suis retrouvé.
Après le break j'ai arrêté de faire le con. J'ai pris au sérieux des stakes moisies. Pendant plusieurs mois, inspiré par un autre joueur de pokey, spécialisé en MTT depuis des années, j'ai lancé des sessions MTT small buy-in. En m'attelant à bien jouer même quand je deep runnais le classico ou la fièvre en monotable pour finalement gagner 32€. Ouais, ca change de l'intensité des high stakes. Mais quel travail massif j'ai fait sur moi pour dépasser l'addiction à l'adrénaline. Pour accepter que le jeu, c'était le jeu, qu'il fallait respecter le jeu. Respecter ses adversaires, quels qu'ils soient. Se respecter soi-même, au final. Et juste bien faire le taf', sans laisser les p'tites émotions parasites individuelles prendre le contrôle (ce qu'on veut prouver, l'ego de la domination à la table, ou peu importe ce qui s'applique pour vous).
Et, certes pas d'énorme de perf sur cette période, mais des résultats, quelque shipperies satisfaisantes. Des indices clairs que le travail avait des répercussions.
Et ici à Amsterdam des résultats sur tous les tableaux. Des deep run prometteurs (22ème du scoop 500€, 15ème du bigger 55 sur ps.com, un bon day 1 sur le highroller 1K wina bien que pas d'ITM au final), des sessions live en mode pillard viking. Un jeu fondamentalement beaucoup plus solide mais tough (enfin!) en cash game online. Ca se sent, quand on joue bien (ou juste mieux).
Je n'ai pas perdu de temps en sortant du jeu. En breakant totalement. Puis en jouant des low stakes le temps qu'il fallait. J'ai littéralement oublié la rentabilité, je suis de toute façon un hippie anti-productif et fièrement opposé à la marche de notre société, junkie à l'agitation. J'ai travaillé ma patience, toutes les variétés de patience en fait. En premier lieu, être patient avec l'animal que je suis. On a tous autant de qualités que d'obstacles (souvant naissant de ces mêmes qualités). L'inverse est aussi vrai. Les barrières que nous avons à dépasser nous transcendent. Ce que j'ai eu à dépasser, ça m'a pris du temps, mais finalement la patience (et aussi donc, bizarrement, l'obstination) paye. Je le sens, et je ne dis pas ça à cause des résultats récents. Des résultats, c'est juste des résultats, ça mesure pas grand-chose en soi. Mais je sais d'où viennent ces résultats récents, ils viennent d'un vrai renforcement dans l'application des mes skills (de mes forces) et des stratégies plus adéquates pour naviguer / gérer mes faiblesses. Deep run 3 gros tournois ne veut rien dire évidemment, mais les deep run en monotable ou quasi monotable avec un niveau de focus et d'effort, c'est déjà moins du hasard, car on peut sentir à quel point on a bien joué, ou non (avec l'expérience, et à ce niveau là, au niveau de l'expérience d'évaluer son skill à un moment T, je commence à avoir du bagage par rapport au field dans le monde du poker).
Ma motivation pokéristique est à un relatif pic (dans le même temps, le jeu m'obsède carrément moins qu'avant, je suis motivé, mais pas obsédé). Et pourtant, je joue peu. Je travaille beaucoup mais dans la préparation plutôt. Quand j'arrive, c'est pour être un viking. Et ca a l'air de marcher. J'ai bien l'intention de concentrer la motivation dans une attitude assez relachée donc, privilégiant mon bien-être (si je ne veux pas jouer, si je veux arrêter, ben c'est ok. C'est comme folder. Juste un fold.), et quand je joue, autant que possible, je joue. Je me mets en mode open dans mes perceptions, je joue avec les possibilités, je suis totalement concentré et présent (toutes choses relatives à mon potentiel du moment T, d'où tout le reste de nos actions dans notre vie, les habitudes qu'on prend, ce qu'on mange, etc).
Ca avait déjà très bien fonctionné, cette approche, à Vegas. Je crois que je tiens un truc. Le taf continue.
Dans tous les cas, je suis fondamentalement: pas pressé.
Aujourd'hui, je vois ma vie, ma carrière, en rétrospective, et je contemple. 27 ans de vie, c'est beaucoup, quand on a activé le bouton conscience (peu importe la forme que cela prend, chacun est différent). Et put**n de vraiment, j'me sens adulte, vieux parfois même, comme si j'avais vécu 12 vies, déjà. Je sens une force énorme, une résilience mentale que je n'ai jamais connu. Et j'embrasse cela parce que j'ai aussi embrassé à quel point les erreurs et les faiblesses étaient déterminantes des forces. Faut se laisser casser, faut brûler comme le phoenix et renaître tout neuf, paf.
Au fond, la vie est bien faite. Elle nous mets des bâtons dans les roues pour nous forcer à exprimer notre potentiel. Ainsi, pas besoin de parler de justice, ou qu'on mérite (ou ne mérite pas) quoi que ce soit. On a littéralement ce qu'il nous faut, et littéralement ce qu'on choisit d'avoir. Dans le même ordre d'idée, une phrase d'un maître zen : 'chaque personne a exactement la quantité de problèmes qu'elle souhaite avoir, ni plus ni moins'. Si vous comprenez cela, vous saurez ce que vous avez à faire. Et vous le ferez.
Aujourd'hui, les éléments s'alignent bien pour moi. Je suis dans une put**n de ville dans un appart balla, avec un colloc super et des renardes partout dans la ville. Le poker m'enthousiasme. Bientôt le WPT Amsterdam. Que je jouerai seulement si j'le sens, mais étant donné les excellentes sensations autant en MTT (online) qu'en live (cash), ya moyen que les éléments s'alignent bien, là. Et toute façon ya encore Vegas cette année, où je jouerai quelques trucs en plus du cash game.
Encore un article qui commence apparemment sans inspiration et qui finit à n'en plus finir! Oh well.
Doei!
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damax reacted to Sashimi for a blog entry, Lol poukair 2016
Bonjour a tous, je ne sais pas combien de lecteurs aura ce blog, mais je suis d'humeur joviale ce matin, alors je me lance .
J'ai décidé d'écrire ce blog pour relater un peu mon parcours sur le poker de l'internet .
Certains me connaissent, je suis un membre semi régulier du forum, actif dans la section la plus brillante et intéressante, le Zoo .
Pour faire bref, , j'ai découvert le poker en 2008, j'ai du cash in quelques dizaines d'euros sur les sites de jeu en ligne, j'ai grindé en étant un incompétent notoire, autant dire que je n'ai jamais gagné d'argent en ligne .
J'ai un peu plus joué en live, de 2010 a 2013, fréquentant les feux cadets et wagram, et un peu plus le cercle Clichy .
J'ai du run au dessus de l'ev comme un sagouin, car après avoir arpenté la 1-2 quelques centaines d'heures, toujours avec un niveau technique proche de celui de Castaldi, je m'en suis pas trop mal tiré, ce qui m'a laissé penser, a tord, que j'étais pas si mauvais aux jeux de cartes .
Bref, toujours est il que l'envie de jouer m'a repris fin 2015, et que, tant par défi personnel que par volonté de rammener un peu de sous (lol commencer le poker en ligne maintenant ^^), j'ai cash in 30 lardons sur pmu et leur soft de très grande qualitay .
J'ai la chance d'avoir un copain plutôt compétent en la matière, qui, en plus de me faire réaliser que j'avais des leaks et une incompréhension globale de ce jeu, m'a fourni un peu de matériel théorique pour m'occuper (j'avais acheté l'ebook de Peter "Artplay" Crouch, je ne l'ai lu que recemment).
Entre Décembre et aujourd'hui j'ai du jouer environ 60 kh, 30 k en NL 2, et bientôt 35 en NL4 .
NL 4 que je devrais normalement quitter d'ici peu pour m'installer en 10 .
Je compte jouer environ 20k h par mois, en prenant des pauses d'1 mois tous les 5 mois (je ne joue pas pendant mes partiels) .
Ah, oui, j'ai quand même un objectif, j'aimerais être en NL50 d'ici le mois d'Aout .
Ce blog, je le souhaite, m'aidera a garder la motivation, et a interragir avec des gens qui pourront je l'éspère, m'aider a améliorer mon approche du jeu .
Mais pour commencer, mes graphs : la NL2
Et la NL4, c'est un peu moins limpide :
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damax reacted to ArtPlay for a blog entry, Back to back pour un jeu de cons
Salut tout le monde,
Quelques nouvelles du bout du monde. On vient de changer d’heure, il est 20h47 et il fait 32° depuis 2 jours, je reviens de 3 jours de camping. Ça ne vous intéresse pas vraiment ? Je le conçois. Parlons plutôt de mes résultats poker de ces deux derniers mois.
Août
Si ma mémoire ne me joue pas de tours, août 2015 a officiellement été le pire mois de ma vie. Je l’ai aussi vécu très différemment de mes autres mauvais mois. Par le passé j’avais tendance à jouer beaucoup plus quand je perdais, beaucoup moins quand je gagnais. Depuis 4-5 mois j’essaie de m’astreindre à un rythme de 2kh par jour (plus ou moins).
Ainsi là où mes badruns duraient en général au maximum 3 jours de douleur absolue pendant lesquels je jouais 25kh comme un crétin, ils durent désormais les mêmes 25kh, mais étalées sur 1 mois. L’impact psychologique est probablement encore plus pénible, le sentiment d’impuissance et de frustration est permanent pendant un mois entier c’est assez lourd à vivre. Surtout pour ma gonzesse j'dois dire
A côté de ça si j’avais joué ces mains en 3 jours, nul doute que mon niveau de jeu aurait été sévèrement dégradé et que je n’aurais peut-être pas perdu 10k, mais peut-être bien 20. L’un dans l’autre je pense que ma nouvelle approche reste probablement plus saine et génère certainement une ev supérieure.
La petite main typique du mois d’août :
Poker Stars $2.50/$5 No Limit Hold'em - 4 players - View hand 2796416
DeucesCracked Poker Videos Hand History Converter
BTN: $467.25
SB: $1013.15
Hero (BB): $527.82
CO: $941.58
Pre Flop: ($7.50) Hero is BB with Q A
1 fold, BTN raises to $15, 1 fold, Hero raises to $40, BTN calls $25
Flop: ($82.50) 8 9 4(2 players)
Hero bets $40, BTN calls $40
Turn: ($162.50) 5(2 players)
Hero bets $95, BTN calls $95
River: ($352.50) 3(2 players)
Hero bets $352.82 all in, BTN calls $292.25 all in
Final Pot: $937.00
BTN shows 7 J (a flush, Jack high)
Hero shows Q A (high card Ace)
BTN wins $935.50
(Rake: $1.50)
J’avais décidé de tenter des 3bets plus petits BB vs D, afin de pouvoir tranquillement utiliser une range plus mergée. Un peu à la manière des bots qui ont récemment défrayé la chronique. Bien évidemment « je suis en train de run bad, quelle meilleure idée que de tenter d’incorporer des trucs tout nouveaux et super douteux dans mon jeu ? ».
Bref une main typique : play douteux et timing désastreux. Pendant un mois, constamment, c’est chiant. On se dit, comme à chaque badrun comme une petite fiotte « bouhouhou, je gagnerai plus jamais d’argent au poker c’est fini je vais postuler au McDo ». Et puis arriva septembre.
Septembre
Si ma mémoire ne me joue pas de tours, septembre a officiellement été le meilleur mois de ma vie. Oui c'est complètement crétin. J’ai forcément un peu mieux joué qu’en août, mais pas non plus de façon drastique, et pourtant voilà que j’enchaîne avec le meilleur mois de ma vie. Comme vous pouvez le voir sur les mains suivantes, mes plays n’ont pas été beaucoup moins borderline, mais le dieu de la chatte m’a conféré le don du timing parfait.
Poker Stars $2.50/$5 No Limit Hold'em - 6 players - View hand 2796438
DeucesCracked Poker Videos Hand History Converter
BTN: $705.21
Hero (SB): $538.19
BB: $657.87
UTG: $769.71
MP: $1251.20
CO: $562.20
Pre Flop: ($7.50) Hero is SB with 7 4
3 folds, BTN raises to $10, Hero calls $7.50, BB calls $5
Flop: ($30.00) T 3 9(3 players)
Hero checks, BB checks, BTN bets $5, Hero raises to $30, BB folds, BTN calls $25
Turn: ($90.00) K(2 players)
Hero bets $65, BTN raises to $130, Hero calls $65
River: ($350.00) 8(2 players)
Hero bets $368.19 all in, BTN calls $368.19
Final Pot: $1086.38
BTN shows Q J (a straight, Nine to King)
Hero shows 7 4 (a flush, Ten high)
Hero wins $1083.58
(Rake: $2.80)
Poker Stars $2.50/$5 No Limit Hold'em - 5 players - View hand 2796439
DeucesCracked Poker Videos Hand History Converter
BTN: $500.00
SB: $2316.18
Hero (BB): $689.70
UTG: $1521.68
CO: $931.25
Pre Flop: ($7.50) Hero is BB with 9 8
UTG raises to $13.25, CO calls $13.25, 2 folds, Hero calls $8.25
Flop: ($42.25) 6 7 2(3 players)
Hero checks, UTG checks, CO bets $26.71, Hero raises to $80, UTG folds, CO calls $53.29
Turn: ($202.25) 5(2 players)
Hero checks, CO checks
River: ($202.25) T(2 players)
Hero bets $145, CO raises to $838 all in, Hero calls $451.45 all in
Final Pot: $1395.15
Hero shows 9 8 (a straight, Six to Ten)
CO shows T T (three of a kind, Tens)
Hero wins $1392.35
(Rake: $2.80)
Bref en 4 jours de septembre j’avais récupéré toutes mes pertes d’août. Jeu de cons.
Vidéos Si ces quelques mains volontairement douteuses ne vous ont pas découragés d’écouter mes brillants conseils poker, j’ai deux bonnes nouvelles pour vous.
Tout d’abord je me suis remis à faire des vidéos à la demande sur Poker Académie. Je reste très partisan du modèle de la VOD par rapport à celui de l’abonnement : cela incite d’une part le client à être plus « intelligent » dans son approche de la consommation de contenu éducatif, cela force d’autre part le coach à produire des vidéos de qualité, sous peine de se faire incendier et de ne plus jamais en vendre.
Donc si vous voulez voir des vidéos actuelles destinées à vous faire progresser en middle stakes, ça se passe par ici : Les vidéos MidStakes d'ArtPlay sur Poker Académie
Si ça ne vous intéresse pas parce que ces limites ne vous concernent pas ou que vous trouvez ça trop cher (et soyons francs : c’est effectivement cher. Mais j’espère avec un peu de prétention que ce n’est pas trop cher pour le contenu proposé !), vous pouvez toutefois vous consoler avec 20 minutes de vidéos jouées en NL200 Zoom ici :
Je viens de réaliser que je ne savais pas insérer une vidéo avec cette nouvelle version. Comme le dirait Francis Cabrel, "c'était mieux avant" et "WebDesigner, démission"
Enfin en termes de contenu poker, je vous propose une petite main bonus, jouée en août pour le coup. Le dénouement est donc surprenant.
Poker Stars $2.50/$5 No Limit Hold'em - 6 players - View hand 2796420
DeucesCracked Poker Videos Hand History Converter
BTN: $500.00
Hero (SB): $503.47
BB: $802.88
UTG: $438.72
MP: $721.15
CO: $491.04
Pre Flop: ($7.50) Hero is SB with 8 7
4 folds, Hero calls $2.50, BB raises to $15, Hero calls $10
Flop: ($30.00) 3 J 9(2 players)
Hero checks, BB bets $15.75, Hero calls $15.75
Turn: ($61.50) A(2 players)
Hero checks, BB bets $39.34, Hero raises to $145, BB raises to $255, Hero raises to $472.72 all in, BB folds
Final Pot: $571.50
Hero mucks 8 7
Hero wins $568.70
(Rake: $2.80)
Je vous invite très chaudement à commenter les plays dans les commentaires, si vous avez des questions ou souhaitez m’insulter, c’est fait pour ça.
Nouvelles d’Australie Bon … Je ne résiste malgré tout votre désintérêt pas au plaisir de vous soumettre quelques photos de mon dernier weekend à Port Stephens, ville côtière à 200km au nord de Sydney, parce que c’était quand même bien cool.
Ma meuf et un kangourou. Bouclettes naturelles.
Un coucher de soleil à l’air complètement fake, mais 100% pas retouché
Enfant qui se fait ruiner son château de sable. Je ne suis pas un pédophile, juste un sadique
Enfin les deux photos suivantes ont été prises à Sydney même, près de Cronulla pour les connaisseurs. Ca n'a donc strictement rien à voir mais je les aime bien alors quitte à vous spam ...
Des Chinois qui font un remake de la Création
Des pêcheurs qui s’apprêtent à prendre cher
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damax reacted to ArtPlay for a blog entry, No money Zoom Poker, everyone's a bot
No money Zoom Poker, everyone’s a bot
Ces dernières semaines, un scandale de botting s’est fait jour sur PokerStars.com. Non seulement en Pot Limit Omaha, mais également en No Limit Hold’em, les tables de small et middle stakes semblent infestées de bots crushers indestructibles.
Pour de nombreux joueurs c’est sûr, cette histoire est un signe de la fin des temps du poker en ligne. C’est d’ailleurs probablement pour ça qu’on gagne tous beaucoup moins depuis quelques années.
Heureusement rassurez-vous, je suis là pour vous mettre un peu de baume au cœur. On peut toujours gagner au poker en ligne. Et je peux même vous affirmer qu’on peut carrément gagner sur les tables de Zoom poker de PokerStars.com, vous savez, celles qui sont infestées de bots invincibles (qui voient très probablement nos cartes et peuvent pirater le RNG les jours impairs).
Premier Bilan PokerStars.com
Voici mon graphe sur PokerStars.com depuis que j’y ai cash-in :
65k premières mains en Zoom 200, 35k dernières en Zoom 500
En guise de premier bilan sur ces tables par rapport à celles de PS.fr je dirais que la comparaison n’est pas simple à établir. Le ratio fish/reg y est énormément plus faible, mais j’ai l’impression que les regs sont rarement brillants.
Ils ont à mon sens quasiment tous au moins un segment de leur jeu qui va rendre beaucoup de décisions face à eux assez simples. Je ne pourrais pas détailler car ça peut pas mal varier d’un joueur à l’autre, mais c’est assez récurrent. Et de nombreux « regs » ont carrément des leaks énormes et me font me demander pendant 1000 mains s’ils sont qualifiables de « regs » ou non.
Les joueurs récréatifs, en revanche, sont moins nombreux, et souvent moins mauvais que sur PS.fr. Par ailleurs, ils sont plus difficiles à exploiter au mieux étant donné qu’en raison du format Zoom, on ne reste jamais à la même position par rapport à eux et qu’on est très loin d’apercevoir tous les showdowns comme c’est le cas sur nos tables franco-françaises où c’est de toute façon la seule chose qu’on puisse faire pour tromper l’ennui, avec 4 tables de 1/2+ qui tournent en moyenne passé minuit.
Dans l’ensemble je me suis ajusté à la différence de field en jouant globalement plus tight, en particulier au bouton, et en mettant en place une stratégie de limp de ma small blind contre les regs qui défendent suffisamment bien BB vs SB. Le rake y est par ailleurs tellement plus faible qu’on est beaucoup moins pénalisé à jouer de nombreux petits pots.
On ne peut pas, comme sur PS.fr, se permettre de raise n’importe quoi tout le temps sans faire attention parce qu’on sait pertinemment qu’il doit bien y avoir un fish quelque part sur la table qui va call moins bien quoi qu’il arrive. Paradoxalement je crois bien que je me retrouve à bien plus moduler mes ranges d’ouverture en fonction de la composition de la table que ce n’était le cas sur PS.fr, où j’ouvrais en général un peu n’importe quoi comme un robot.
Bref pour l’instant le format me satisfait pleinement. Mon jeu est plutôt bien calé, même si j’ai, ces derniers jours, commis quelques erreurs fâcheuses. Bon, je m’éclate toujours pas à jouer, mais c’est un autre problème qui est pour l’instant bien compensé par le fait de voler tout leur argent aux Russes.
Voir le verre à moitié plein
Voilà, comme lui.
Pour tous ceux d’entre vous qui s’inquièteraient des bots et de la fin du poker en ligne, je n’ai absolument aucun doute qu’on a tous devant nous encore une marge de progression énorme. A titre personnel je n’ai jamais trop cru en la théorie du « ouhlala les games sont plus dures que jamais ça devient trop chaud d’être gagnant, tout ce qui nous reste à faire c’est d’être des rakeback whores ». D’abord parce que j’ai toujours trouvé 100% de mes adversaires nuls, mais c’est mon complexe de supériorité qui parle.
Mais également parce que face à ce genre de problématique, deux types de joueurs émergent. Ceux qui jouent deux fois plus longtemps et deux fois plus mal pour gagner moitié moins, et ceux qui se sortent les doigts du cul pour réfléchir à ce qu’ils font et évoluer dans la bonne direction. Face à cette affaire de bots vous avez un choix. Soit vous estimez que le poker en ligne est mort et enterré et que de plus en plus de botters vont apparaître, et vous décidez d’embrasser une carrière d’équipier au McDo de Franconville. Soit vous réalisez que si des bots russes probablement codés par des Igor & Grichka alcooliques arrivent à gagner au poker alors que vous galérez, c’est probablement que quelque chose vous a échappé. Parce qu’ils ont beau être gagnants, ils ne sont pas géniaux pour n’importe qui doté d’une capacité d’adaptation supérieure à celle d’un poisson rouge.
Si vous parvenez à voir ces nouvelles de cette façon, il devrait vous être facile de considérer la prochaine disparition probable de quelques-uns de ces bots comme une opportunité plutôt que comme une calamité. Mais bougez-vous le cul sous peine de finir comme ce brave kangourou :
Je veux dire mort, pas sur un poteau au bord d'une route.
Cheers !
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damax reacted to DonLimit for a blog entry, La créativité au poker
Hey,
Je loge en ce moment au mandarin oriental qui doit être le meilleur hôtel que j'ai fais n'importe où dans le monde. Tout est vraiment incroyable que ca soit le personnel, le cadre, déco, services et tous les petits détails qui sont vraiment bien pensés. Les hôtels sont globalement assez cher à Macau par rapport à Vegas par exemple. Enfin si vous allez à Macau et que vous voulez les nuts en hôtel je vous conseille vivement celui-ci. http://www.mandarinoriental.fr/macau/
Je discutais avec Gohanounet et Moirhums qui vont peut-être bientôt me rejoindre et ils me demandaient l'état des parties. Je leur disais ce que je racontais dans la précédente entrée que de nouveaux joueurs américains étaient arrivés ie Andrew Robl et David Benefield. Rui me disait que Robl était vraiment très bon en live. Les deux sont d'excellents joueurs qui ont eu de très bons résultats en high stakes mais ils ont une approche du jeu et un style assez différent.
Avant de continuer, je vous encourage à regarder cette vidéo. Elle dure moins de 20min et vous devriez passer un bon moment à la regarder.
http://www.dailymotion.com/video/xsah2i_sir-ken-robinson-nous-explique-en-quoi-l-ecole-tue-la-creativite_webcam
Quel rapport avec le poker? De très bonnes vidéos ont été publiées ces dernières années en français qui ont été vues par nombre d'entre vous mais j'ai l'impression que ça a un peu tué la créativité de chacun. Vous avez vu un style de jeu gagnant en regardant ces vidéos. Certaines sont meilleures que d'autres et l'on a tous essayé de reproduire ce que l'on voyait faire par des joueurs que l'on respectait. C'est comme ça que j'ai commencé et certainement comme ça que vous avez commencé aussi. C'est un gain de temps énorme que d'écouter quelqu'un dire "tu dois faire ça, par contre tu perds de l'argent à faire ça." plutôt que de le trouver par soi-même. Mais imaginez la première personne qui a eu l'idée de faire un cbet avec rien du tout? de 2nd barrel? de 3bet light? de 4bet light? d'overbet les rivers? alors pourquoi pas les turns? Pourquoi pas ne pas miser 1/10 du pot river? Pourquoi ne pas tenter le fameux triple check raise? etc etc vous voyez l'idée.
Sur winamax par exemple il y a un joueur qui a un style de jeu à part. C'est devenu une running joke. Il va tous nous broke. Ce joueur a de grosses lacunes techniques mais il compense par justement une créativité supérieure par rapport à bon nombre de ses adversaires. Si vous avez déjà joué avec lui, vous avez déjà vu des showdowns complètement improbables ou tout du moins des choses que l'on ne voit pas dans des vidéos. Alors je ne cautionne pas son style de jeu non plus mais force est de constater que tout le monde s'attendait à ce qu'il soit broke au bout de 2semaines et 2ans après il est toujours là en train de gagner. Il doit faire quelque chose de bien et mieux s'adapter à ses adversaires qu'on lui donne crédit.
Pour en revenir à Macau, je pense que David Benefield est justement un joueur très créatif. Il n'hésite pas à sortir des sentiers battus, s'amuser avec les bets sizings, limper preflop ou prendre simplement des lines funky. Et c'est ce qui le rends si bon. Isildur est un autre exemple d'un joueur extrêmement créatif par exemple.
Ca vous viendrait pas à l'idée de limper preflop? Tout le monde vous a dit que c'est mauvais. C'est vrai dans la majorité des cas mais quelque fois ca peut valoir le coup de limper preflop ou au contraire d'open à 50bb preflop.
Je me souviens d'une main que j'avais joué sur FTP il y a 2ans. Je n'ai plus la hand history mais elle s'était passée comme ça:
Blindes 5/10, on a 150bb effectif.
Le joueur au cutoff est clairement un monstro fish qui n'aime pas folder preflop. Il limp 10$, j'iso raise à 500$ au bouton avec AA … et il call. Il a call tellement vite que j'étais déçu de pas avoir fait encore plus cher
Vous voyez la différence de winrate entre un joueur qui open à 3bb au bouton et un autre qui open a 50bb quand le résultat sera le même? ie il ne foldera pas préflop, il a pas envie de folder.
Et la bonne nouvelle c'est que je vais peut-être enfin revoir ces 500$ et le reste aussi
Un autre exemple, vous relancez au cutoff à 30$ en 5/10 un joueur qui vous avez qualifié de straighforward pas très créatif vous 3bet à 100$ au big blind. On call.
Flop (205$) monocolore. Il check.
Au lieu de bet 120$ comme vous le faites d'habitude, pourquoi ne pas bet 40$? il va faire quoi avec son de toute façon?
J'ai pas mal discuté stratégie poker avec chob sur de nombreux aspects du jeu et notamment comment exploiter certains type de joueurs.
Je me souviens d'une main qu'il avait joué contre un joueur qui pot control de trop.
Un joueur open au cutoff, tout le monde fold jusqu'à chob en BB qui call avec
flop (65$) check, vilain check back.
turn (65$) chob check, vilain mise 50$, chob check raise à 300$, vilain call
river (665$) chob shove, vilain call JJ.
Le pot control consiste à garder le pot petit avec une main marginale. Ici on peut voir que son plan n'a pas marché comme prévu ahaha.
Beaucoup de monde à sa place aurait bet turn et bet river en ayant pris genre 12bb de value? il en a pris 100.
Les meilleurs joueurs ont un excellent bagage technique mais sont aussi capable de surprendre leurs adversaires et les sortir de leur zone de confort. Vous pouvez voir que ca marche quand un joueur qui d'habitude prends toujours ses décisions très rapidement commence à tanker quand vous avez bet super petit ou très gros, que vous l'avez double check raise par exemple. Tout le monde commence à savoir gérer l'agressivité que ca soit préflop ou postflop. Vous avez été 3bet des milliers de fois, vous vous êtes fait check raise le flop autant de fois et vous savez gérer ce type de situations plus ou moins bien mais vous n'êtes pas surpris et vous n'allez pas faire de grosses erreurs. Par contre mettre son adversaire dans une situation nouvelle là ca devient beaucoup plus intéressant et fun d'ailleurs.
Je me rends compte que je suis peut-être entrain de créer une armée de spewtards mais comme le dit Sir Ken Robinson il ne faut pas avoir peur de se tromper, vous allez certainement perdre des buy in en faisant n'importe quoi mais c'est comme ca que l'on apprends et que l'on devient meilleur.
Je vous laisse, je vais aller overbet des chinois.
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damax reacted to CRAC00 for a blog entry, Suite et fin
Bonjour à tous.
Après plus de 4 ans de poker sur le .fr il est tant de faire un petit bilan comme on les aimes.
Déjà pour commencer, je voudrais juste dire quelque chose sur le rapport qu'ont beaucoup de joueurs comme moi à ce jeux. Je pense que, même quand on joue des tournois à petit buy-in (de 5 à 20 € dans mon cas) on rêve tous malgré tout de gagner gros. Si nous sommes capable de passer 6 heures ou plus derrière notre ordi, pour gagner quelques dizaines ou centaines d'euros la plupart du temps (non en fait perdre du temps et de l'argent la plupart de temps) c'est qu'on se dit que c'est qu'une étape, une étape vers plus de Bankroll, vers des tournois plus gros et donc plus de gains, plus d'argent. On se dit tous qu'on finira par gagner gros.
J'ai donc joué beaucoup de mtts pendant ces 4 années, en espérant finir par gagner gros et voilà le résultat...
D'un premier abord on peu se dire que c'est pas trop mal. Mais à y regarder de plus prêt, ça le fait pas trop...
Le temps passé.
Pour gagner cette somme, j'ai passé des centaines d'heures. Des centaines d'heures à jouer, à regarder des vidéos, des forums... Il faut se rendre compte clairement des choses. Avoir une vrai visibilité de l'argent qu'on peu gagner à ce jeu, quand on est pas un de ces génie du poker.
On se dit toujours pourquoi pas moi? J'ai cru pendant longtemps que je pouvais vraiment gagner de l'argent. Pas devenir pro (quoi que) mais en tout cas après mes premier gains, j'avais toujours le sentiment que les prochains seraient plus gros et ainsi de suite. Au final vous voyez le résultat par vous-même sur la courbe. La progression n'a pas été exponentielle comme imaginé.
Les frustrations.
Il faut être honnête, en mtt, la quasi totalité de vos sessions vous apportera de la frustration. Car comme vous le savez, seul la première place vous satisfait totalement. A la limite un top 3 pour les gros mtt vous suffira. Mais le reste du temps, c'est à dire 99% du temps, vous allez être frustré.
La malédiction des pots important qu'il ne faut pas perdre. Les pots qui vous mettent cheapleader à 12 left et que vous perdez systématiquement, vous allez voir à force, ça fatigue...
Aujourd'hui, je n'ai plus la motivation de jouer à fond. J'aime toujours énormément ce jeux, mais j'ai beaucoup de mal à rester concentré et motivé pendant des heures devant des mtts. J'ai donc décidé de tout cash out. Plus de bankroll. Je suis devenu un joueur récréatif qui cash in de temps en temps les sommes qu'il veut jouer. Bref j'ai arrêté. Beaucoup trop de temps consacrer à une activité au final peu lucrative.
Rendez-vous compte du temps que vous allez perdre si vous décidez de continuer ou de vous lancer dans "l'aventure" du grind mtt online. Juste une dernière par rapport au grinder, à ceux qui gagnent gros. Regardons manub_ pros de chez winamax. Il affiche 100K de gains en mtt depuis l'ouverture du .fr. Oui c'est beau. Mais ça fait des clopinettes ramené à un salaire mensuel sur plus de 4 ans...(je parle juste de ses gains mtt online)
Mes erreurs
Les cash-out.
La où j'ai vraiment déconner dans ma courte vie de joueur de mtt, c'est avec les cash out. J'ai trop retirer mes gains, beaucoup trop. Il y a très peu de joueur de poker dans mon entourage. Mes amis, ma copine, m'ont toujours à l'époque incités à retirer l'argent que je gagnait. Si bien que je n'ai jamais eu plus de 3 500 euros sur mon compte winamax. Le gros soucis c'est que du coup, je n'ai jamais pu m'attaquer aux mtt à 50€ ou plus (bankroll management stricte pour moi). Très grosse erreur. Car c'est a partir de ces buy-in que les field se réduissent, que les joueurs qui fond nimp sont un peu moins nombreux etc...
Le fait de n'avoir jamais vraiment jouer les "gros tournois" du online .fr sont certainement une grande cause de ma lassitude et de ma décision d'arrêter le grind.
La concentration.
Je vais pas m'étaler, mes nous avons tous spew pleins de mtts. Rester concentré sur 10 tables pendant 8 heures plusieurs jours par semaines, faut le faire... Faire du gros volume me semble indispensable pour gagner en mtt.
Dans tout les cas, je voudrais avertir les joueurs débutant qui se lance plein d'illusions dans ce jeu. L'escuse de gagner un peu d'argent nous déculpabilise d'y passer autant de temps. Mais n'y a-t-il pas mieux à faire que rester derrière sont ordi, pour ganer quoi, 1 ou 2 euro de l'heure en moyenne? ( en contant l'étude du jeu, video etc...)
Bref j'aime ce jeux, et j'y étais totalement addict pendant plusieurs années, mais aujourd'hui les illusions sont tombées. J'ai juste l'impression d'avoir consacrer beaucoup de temps, trop de temps à ce jeux. Parce que l'illusion de l'argent, le sentiment qu'on peu maîtriser un jeux, peu vous brouiller un peu la vue.
Sans rancunes
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damax reacted to Mr Sneeze for a blog entry, Le blues du joueur de poker, ou pourquoi il ne me touche pas
J'écris en référence au et au sujet du forum. Ca va être long, et si ça vous saoule RAF. Parfois il faut prendre le temps, la culture zapping ne permet pas vraiment d'aller loin dans la vie.
Je tiens à dire d'abord que le poker est un jeu extrêmement difficile, pesant émotionnellement et mentalement. Très peu peuvent devenir pro, encore moins peuvent le rester plus que 2-3 ans (le nombre d'étoiles filantes est impressionnant, que ce soit parce que les joueurs surestiment leur niveau ou parce que le poker finit par les drainer). Etre pro de poker implique un stress phénoménal, de profonds moments de doutes. Le fait est qu'on est absolument responsable de nos résultats, et qu'on est aussi tout seul là-dedans ; les gens qui sont les plus aptes à nous aider sont aussi nos adversaires. Il y a une compétitivité incroyable dans le poker, comparable au sport de haut niveau, et pourtant au poker plus qu'ailleurs on est seuls (on a pas une équipe de kinés et coachs derrière nous pour nous guider et encadrer, non il faut faire ça nous même).
Donc gagner sa vie au poker est difficile ; beaucoup en rêvent, peu y arrivent. Ceux qui y arrivent réalisent souvent (tel Artplay) que ça n'en vaut pas forcément la peine, que le poids du jeu est trop important.
Cette difficulté est massive. La plus grande difficulté au poker selon moi, c'est de naviguer à travers les illusions que nous créons à travers l'intermédiation du jeu. La première des illusions, fondamentale, partagée par récréatifs et pros (et la raison qu'il y a de l'argent dans le jeu), est qu'il est facile de gagner de l'argent en jouant à un jeu. Beaucoup d'argent même, et il suffit de jouer pour ça! Je vous renvoie à ?p=3406006 que j'avais déjà écrit il y a plusieurs mois. Pas de secrets, il faut travailler pour gagner au poker.
Je vais essayer d'énumérer quelques illusions que les joueurs mettent dans le poker. Pour moi, la 'désillusion' vient de la non-compréhension de l'illusion initiale, ou de la compréhension tardive. Comprendre l'illusion et s'en garder, c'est ainsi éviter la désillusion du poker.
Il est facile de fantasmer sur l'argent que gagnent certains joueurs, sur une période significative ou du fait d'un one-time. La réalité est que le succès est toujours plus visible que l'échec, et que pour un top pro qui amasse des millions (ou moins, on s'en fout), il y a 100 joueurs qui ont tenté et qui se sont cassé la gueule, ou en tout cas qui ont eu des résultats beaucoup plus modestes. Voir les 'success stories' dans le poker ne nous indique pas le nombre de 'fail stories'. L'industrie du poker, via les joueurs sponsorisés et le marketing des MTTs (notamment, mais aussi des grosses parties de cash game télévisées, ou le rail des high stakes games), alimente cette illusion de facilité, et c'est bien compréhensible puisque c'est ce qui convainc les joueurs de tous niveaux d'investir leur argent dans un jeu de carte.
L'illusion de la liberté. En réalité ce n'est pas une illusion: le poker plus qu'une infinité d'autres activités nous offre une vaste liberté d'action. Pas de boss, pas d'obligation de jouer si on ne veut pas, pas d'obligation de se réveiller le matin ; en bref on peut jouer au poker et vivre à notre convenance. Mais c'est là que ça bloque: une grande liberté implique une grande responsabilité. On ne peut pas prendre la liberté d'un côté et manquer de responsabilité de l'autre (c'est là l'illusion de beaucoup). Rien ne vient facilement dans la vie. Vu qu'on est libre de nos actions dans le poker (personne viendra nous gronder, et personne viendra nous aider non plus), on est libre de faire n'importe quoi, d'adopter des comportements malsains et destructifs. Ce que font beaucoup de joueurs: vu qu'ils n'ont plus de barrières, ils se laissent aller, mangent mal, se gèrent mal, jouent dans les pires conditions, et très vite leur winrate s'effondre, le poker devient un labeur, un grind journalier nécessaire. Le grind devient ce qui leur permet de financer leurs mauvaises habitudes!!! Et ainsi la liberté offerte par le poker devient la pire des prisons. mais ce n'est pas le poker qui emprisonne, c'est nous-mêmes.
Hier soir mon maître de méditation zen a dit, citant un moine Chinois du 7ème siècle (courant du Chan): 'Je suis libre de moi, donc libre de tout'. AD: Erreur dans ma citation, il s'agit de Shunryu Suzuki, un maître zen contemporain, aujourd'hui décédé, qui enseignait en Californie dans les années 70. La racine de la pratique reste la même cependant (elle traverse les âges, depuis 2500 ans), et l'idée a toujours sa place ici.
L'illusion des êtres humains, c'est de chercher la liberté à l'extérieur d'eux-mêmes. Dans l'argent, ou dans la reconnaissance, dans la non-contrainte en fait. Mais la contrainte existe partout, elle est corolaire de la liberté. Se contenter de peu c'est être riche. On peut avoir tout l'argent du monde et être misérable, et c'est là une forme de stupidité / cupidité avancée. Le poker nous promet la liberté, mais en fait il nous mets en face de nous-même: arriverons-nous à nous libérer de nous-mêmes dans ce jeu où toutes nos pulsions ressortent si facilement? Arriverons-nous à naviguer au milieu de nos pulsions en gardant la tête froide? Arriverons nous à nous gérer? A nous comprendre et à travailler sur nos tendances? Ce n'est pas quelque chose qui viendra sans efforts, et si on ne le comprend pas très vite, alors oui le poker enfermera, le poker nous bouffera.
L'espace de liberté qu'offre le poker laisse nos pulsions inconscientes totalement libres. Le jeu, par sa fureur et sa nervosité, peut faire de nous des addicts, des esclaves, de différentes manières.
En ce qui me concerne, cela fait un bon moment que j'ai décidé de considérer le jeu comme 'réalisation' (voir d'autres billets du blog), et donc comme une opportunité de me connaître, de me gérer et d'évoluer. Je vois la liberté comme pratique ; c'est quelque chose qui se travaille.
En tout cas ce qui se passe, c'est que les joueurs se font prendre par l'illusion. Dans la vie, l'accumulation d'argent et de reconnaissance est une illusion. Tout cela meure avec nous. Vous pouvez gagner 100k tous les ans (ou 100M), faire tous les projets que vous voulez, chercher à vous réaliser dans ces projets, ces 'rêves' ; de fait vous pouvez mourir demain, et à chaque seconde de votre vie. La vie est fragile, et elle ne nous appartient pas. S'illusionner de l'argent, vouloir s'enivrer du pouvoir que procure celui-ci, ou de la puissance ressentie dans le jeu, ce sont des attitudes de contrôle, la recherche de conjurer la mort. Je ne dis pas qu'on peut éviter ces 'désirs', mais clairement on peut choisir de ne pas les alimenter, de les laisser à leur place ; ils viennent, et ils partent, comme ils sont venus.
Quand je vois des joueurs (comme l'exprime Artplay), qui dit continuer à jouer au poker pour l'argent qu'il en tire, bien qu'il considère parfois cela comme 'un jeu de m**de', ma foi la désillusion est évidente et inévitable. On ne tire aucune liberté, aucune connaissance, aucune maîtrise, et aucune réelle fierté, dans l'accumulation d'argent en soi. L'argent c'est de la matière morte, de la matière fécale pour prendre des termes psychanalitiques. Dans notre monde, tout le monde célèbre pourtant l'argent, son pouvoir d'échange, d'usage, et son pouvoir symbolique. C'est là pour moi une illusion, et de l'illusion nait la désillusion (la médiocrité que ressent un joueur gagnant 100k / an, parce qu'il est maintenant désillusionné, et l'outrage que cela crée chez ceux qui sont pris dans l'illusion, et qui croient que s'ils gagnaient 100k il seraient forcément plus heureux).
Ce n'est pas ce que je fais. Je n'aime pas l'argent, je le méprise. Je n'aime pas la reconnaissance non plus, en tout cas j'essaie de faire attention à ce qu'elle ne me bouffe pas.
Je ne gagne pas 100K/an (cette année peut-être, mais pas les années précédentes). Et pourtant je suis riche. Très riche. La raison est que je me contente de peu, je n'alimente pas trop mes désirs, j'essaie de garder mon ego à sa place, en contrôle. Je peux aisément vivre avec 1000€ par mois et être le plus heureux des hommes. Alors quand je gagne 3 fois cette somme ou plus, qu'est-ce que je vais me casser le cul à gagner plus?
J'adore le poker. Evidemment je suis passé par toutes les sortes de doutes, le jeu m'a souvent obsédé et rendu très mal ; il a fréquemment perturbé mon sommeil et aussi l'harmonie de mes journées. Mais je n'ai jamais été désillusionné. Et d'ailleurs le jeu m'obsède beaucoup, beaucoup moins qu'avant.
Je ne joue pas au poker pour l'argent. Je joue parce qu'il me passionne.
Je joue au poker pour ce qu'il m'apprend. Pour ce qu'il révèle. Il fait sortir tellement d'états, et avec une telle intensité et profondeur, que j'en fais une pratique de connaissance de soi. En travaillant des leaks dans mon mental game, pour améliorer mon jeu, j'ai aussi déraciné des tendances à la colère et à la puissance qui s'exprimaient dans bien d'autres aspects de mon existence. Grâce au poker, j'ai appris à dompter la bête qui était en moi. Et la bête est toujours là, il faut la dompter chaque jour.
Le poker m'offre une gestion totale de mon temps. Il m'offre du temps libre, mais encore faut-il le prendre! (ce que beaucoup de gens ne peuvent faire, complètement angoissés à l'idée de ne rien faire)
De fait dans ma vie, j'ai progressivement abandonné toute volonté d'exister. Je n'ai pas de réel projet de vie, je n'ai pas envie d'accomplir quelque chose. Vivre est suffisant, sans laisser trop de traces. Ce qui me mène, c'est le 'Connais-toi toi-même', cette sagesse qui remonte à l'antiquité. Il ne s'agit pas d'être égoiste. Permettez-moi de citer Maître Dogen, un japonais du XIII ème siècle:
'Apprendre la voie du boudhisme, c'est s'étudier soi-même.
S'étudier soi-même, c'est s'oublier soi-même.
S'oublier soi-même c'est être certifié par toutes les existences du cosmos.
Etre certifié par toutes les existences du cosmos, c'est dépouiller son propre corps-esprit et celui des autres'.
C'est là la Voie que je suis. On en revient à la liberté: 'je suis libre de moi, donc libre de tout'. Se libérer de soi-même, c'est de là que vient la véritable liberté, la véritable joie, la véritable connaissance aussi (on peut avoir toutes les connaissances du monde mais être ignorant, car prisonnier de soi-même, de ses conditionnements).
Je cherche donc en premier lieu dans le poker une connaissance de moi. Une connaissance de mes états, de mes pulsions, de mes failles et de mes forces. Et une connaissance du détachement vis-à-vis de tout cela. La connaissance que ces états, ces tendances, ne sont pas figées dans le marbre. Que toute cela ne m'appartient même pas, mais est fruit des circonstances et des conditionnements passés.
Le poker apprend à laisser passer tous les attachements, parce que quand on joue, quantités d'émotions et de pensées absurdes vont nous saisir. On devient comme des singes dans le jeu. Il y a là un potentiel d'enfermement, mais du même coup un potentiel de libération, par apprentissage de la contrainte.
La plupart des joueurs voient l'adversité comme quelque chose de désagréable, quand en fait l'adversité est le meilleur maître. On apprend en tombant. Le poker nous offre une adversité illimité. Et je ne parle pas de la compétition avec les adversaires, bien que cela fasse partie du tout, mais de la lutte contre nous-même qui se déploie dès qu'on s'assoie à une table de poker. Cette adversité là n'a pas de limite. Les meilleurs joueurs le savent. Les médiocres pensent qu'ils luttent contre les autres.
Par ailleurs, le poker m'apporte argent et temps. Laissez-moi vous dire ce que je fais de mon temps, ce que j'aime à faire de ma vie. L'an dernier, à la fin de l'hiver, je suis parti seul dans un trou paumé des montagnes ardéchoises, dans une ancienne maison de berger loin d'être correctement isolée. Je suis parti seul, une semaine, avec une température nocturne intérieure de 0 à 5°C. Ma seule nourriture fut: un sac de haricots et un sac de farine, ainsi que quelques noix. Je n'ai pris aucun divertissement, pas de musique, pas de livre, si ce n'est l'oeuvre complète de Tchouang-Tseu, un penseur Chinois ayant vécu il y a 25 siècles (le genre de bouquin dont on ne peut pas lire plus de quelques pages d'un coup, tant c'est profond. On lit 3 pages, et on les laisse infuser une après-midi. Impossible à lire compulsivement).
Je devais me laver dans de l'eau glacée. Je devais marcher 25km tous les jours simplement pour maintenir ma chaleur corporelle. Le midi, je ne mangeais que quelques noix. Je m'alimentais du souffle, et des éléments de la nature. J'ai ressenti des angoisses incroyables, des sensations de vertige, de grandeur et de petitesse. J'ai observé la folie de l'esprit, sa tendance à s'accrocher à tout. Pendant une journée (entière) j'ai eu une chanson dans la tête. Indélogeable. Au milieu des arbres et du silence. Je n'ai croisé personne en une semaine, en tout cas je n'ai parlé à personne. Après ces quelques jours, après avoir traversé une myriade d'états et de peurs, mon esprit s'est apaisé. Je suis revenu à la ville un nouvel homme.
C'est ce que j'aime faire quand j'ai du temps. La semaine prochaine je vais marcher dans les Vosges, avec une tente, un de mes meilleurs amis, et pas grand chose d'autre. Je suis fondamentalement un anti-balla.
J'ai beaucoup voyagé au Maroc, mais j'y vais pas pour squatter dans un Ryad à Marrakech, non je marche dans l'Atlas, je dors à la belle étoile dans les forêts de cèdres avec les chiens sauvages qui aboient à quelques kilomètres et me font dormir d'un seul oeil.
Je me suis toujours senti mal à l'aise dans le fait d'être 'servi', ou de payer pour trop de services. Je préfère autant faire le max par moi-même, y compris me faire à manger.
Qu'est-ce que le poker me permet de faire? Il me permet d'avoir du temps de contemplation. Je ne vais pas trop développer ici parce que l'extrême majorité des gens ne comprennent pas du tout la nature de la contemplation. Ils croient qu'il s'agit d'une admiration béate devant l'univers, quelque chose d'un peu stupide et de pas très intéressant. En réalité la contemplation c'est faire silence. Quand on trouve le silence, alors on commence à entendre, et à voir. Quand on se libère de soi-même, on voit la vie qui se déploie à travers nous. On voit la vie au-delà de soi.
La contemplation, ce n'est pas la paresse. C'est un travail incessant, un travail de lâcher-prise. Quelque part, le plus confrontant des travaux, parce qu'on s'attaque directement à l'ego. C'est l'acceptation absolue de ce qui est. L'acceptation absolue de l'interdépendance, et de l'impermanence. L'acceptation que notre vie est comme une cascade, elle coule, jaillit, et très vite elle rejoint la grande rivière ; très vite on vit et très vite on meurt. S'attacher à nos possessions (l'argent, mais aussi nos diverses identités), c'est l'ego qui résiste à la réalité de l'Etre. Cette tension qui nous traverse, tous, entre ego et Etre, depuis des millénaires, c'est le mouvement de la vie humaine.
Ma vie, c'est plonger dans cette connaissance, plonger dans cette liberté. Remonter à la racine. Accepter la tension comme caractéristique de notre être, et trouver une paix dans cette tension même. Voir que l'angoisse est ce qui nous met en mouvement, plutôt que de compulsivement chercher à fuir l'angoisse (plus on fuit, plus on est poursuivi....).
Alors ma vie tourne autour de certaines pratiques. La méditation zen et le kung fu me nourrissent et me libèrent. Mais je dois pourtant toujours me forcer à pratiquer. Quelque chose résiste toujours en moi, comme chez tout le monde. C'est normal, c'est ça être Homme (plutôt qu'arbre par exemple. Bien que l'homme puisse beaucoup s'inspirer des arbres pour se réaliser!). Le poker lui-même devient une pratique de réalisation. L'argent que j'y gagne me permet surtout de continuer à jouer, donc continuer à pratiquer ce jeu qui apprend tant sur nous et sur les hommes en général. Evidemment que je ressens du stress et des difficultés dans le poker. Mais j'aime ces difficultés.
J'aime profiter de mon temps pour faire à manger. J'aime beaucoup manger, mais j'aime aussi la simplicité. Je vais ramasser des fruits quand je peux, sinon je trouve des graines et des légumes et je me fais des soupes de paysan, toutes simples, toutes bonnes, extrêmement nutritives et saines. Hier je me suis fais des falafel maison. Une seule boulette nourrit suffisamment pour aller faire une aprem de randonnée.
Je profite de mon temps pour travailler l'énergétique. Evidemment j'explore cela dans le kung fu par exemple, mais aussi dans tout. Tout tourne autour du souffle (le Chi, l'énergie vitale fondamentale), rien n'est plus important dans notre vie, et pourtant bien peu sont ceux qui connaissent ce mystère. Surtout à notre époque! Mais l'énergie c'est en fait tout ce dont on s'alimente. Donc la nourriture. Un simple bol de graines préparé en conscience nourrit plus profondément qu'un steak de boeuf servi dans la plupart des restaurants. Mais personne ne me croira là-dessus, et ça ne me pose aucun problème, je suis suffisamment heureux d'avoir pu entrer en contact avec ces 'secrets' millénaristes. Ceux qui veulent s'intéresser à cela, je peux vous en dire plus. Mais vous pouvez aussi trouver par vous-mêmes, les gens qui cherchent ne manquent pas.
L'autre jour, j'ai fait mon propre dentifrice, et mon propre déodorant. Naturels, extrêmement économiques, et écologiques. J'avais déjà mon propre produit vaisselle, non-polluant. J'aime trop la nature pour rejeter des m**des dans mes tuyaux. Mon empreinte sur le monde est minime. J'ai une machine à laver manuelle, que j'ai volontairement préférée à une machine électrique. Cela semble stupide, une perte de temps, que de devoir essorer ses habits à la main, à l'ancienne. Pour moi c'est une hygiène de vie, une gestion de moi-même. Quand je fais la lessive, ou la vaisselle, c'est un moment de pratique physique, de concentration et d'oubli de moi-même. Je prends volontairement du temps pour pratiquer, et c'est tout l'inverse de la perte de temps. C'est par la pratique, par l'usage du monde, que l'on apprend. Je parle là de la maîtrise de nous-mêmes et de notre environnement, le type de maîtrise que les arts martiaux enseignent depuis des millénaires. La maîtrise, c'est la pratique, et faire la vaisselle peut être une pratique de réalisation, de même que marcher sur du sable. On peut faire n'importe quoi et en apprendre, de fait, il suffit de mettre sa conscience en éveil sur ce qu'on fait, ici et maintenant. Faire la vaisselle, ce n'est pas 'perdre du temps de vie', c'est une occasion de pratique de conscience. Le poker en est une aussi, mais si on néglige certaines pratiques au profit d'autres, si on cherche uniquement le plaisir, le divertissement et qu'on fuit la contrainte, très vite le déséquilibre et la disharmonie s'installent.
Dans notre monde, tout le monde veut toujours gagner du temps, foutre un croque-monsieur industriellement préparé au micro-ondes, et se dépêcher de se jeter dans un divertissement quelconque. Il n'y a pas de fin dans ce mouvement, pas de répit, pas de paix. Ca ne mène à rien. Chercher à gagner du temps, c'est le plus sûr moyen de passer à côté de sa vie.
Aussi, gagner du temps a généralement un coût (par exemple s'acheter de la bouffe pré-préparée dégueu), et il faut alors travailler pour financer ce 'gain' de temps. Où est le gain au final, quand on est obligé de travailler plus? Je cherche très peu à gagner du temps, et donc j'ai très peu besoin de travailler.
Quand je vais dans un endroit nouveau, je ne prends pas les transports. Je ne prends pas de cartes, je ne visite rien de spécial. Je marche, je me laisse guider par l'intuition et les sens. Je prends le temps de vivre, même s'il n'y a pas une direction précise.
Le poker m'offre cela, parce que si je veux je peux prendre le jour off. Evidemment, je fais moins de volume que la plupart des 'pros'. Mais je m'en fous, je suis riche, et je suis assez bon et assez passionné pour continuer à gagner ma vie avec ce jeu. Je ne suis pas le meilleur, mais ma pratique est apaisée et profonde. Très loin de moi l'idée de gagner le plus possible pour arrêter et faire autre chose. Non, je veux juste continuer à vivre comme cela autant que possible, et si les circonstances changent, ma foi je changerai avec elles. C'est cela que m'apprend le poker également: l'environnement change, chaque situation est unique, il faut toujours s'adapter. La vie c'est pareil.
Je me suis laissé aller à parler librement. J'ai choisi de le faire parce que mon approche est contraire à la plupart des gens, à la plupart des pros, et pourtant je sens que j'en tire le meilleur. J'essaie de vivre ma vie avec conscience, à chaque instant, chaque inspir, chaque expir, chaque pas, chaque action, chaque pensée et émotion. Je vie le poker pareillement, et le poker est à dire vrai un excellent maître dans la connaissance de soi. Je n'ai jamais eu le blues du poker. Je ne me suis jamais questionné sur mon utilité sociale. Il faut bien voir que le monde des hommes est toujours changeant: la réussite sociale ne veut rien dire, car elle dépend des circonstances et de la chance ; les principes de réussite changent à chaque génération. Ils ne dépendent de personne, et notre réalisation n'a certainement rien à voir avec tout cela, de mon point de vue tout le moins.
Mon référentiel, c'est l'Univers. Le monde des hommes c'est une chose, et évidemment j'en fais partie. Mais la vie est partout, sous une infinité de formes, et la grandeur de l'homme c'est de pouvoir contempler la vie au-delà de lui-même (au delà de la société, mais aussi au delà de sa propre individualité, de sa propre identité, son propre ego).
Homo Sapiens Sapiens. L'homme qui 'sait qu'il sait'. Dans le mouvement du 'savoir qui se connait lui-même', il y a quelque chose d'illimité. C'est notre liberté et même notre devoir d'explorer la connaissance cyclique qui nous est ainsi offerte. S'abîmer dans l'existence en courant après les illusions, c'est malheureusement le quotidien de la majorité des hommes depuis toujours, mais la vie ne nous l'impose pas, c'est nous-même qui refusons de nous accorder avec le Réel.
A ceux qui sont allés jusqu'au bout, bravo à vous, merci d'avoir pris le temps, et à une prochaine.
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Poker, morale et liberté
Disclaimer !
Je ne prétends pas que mon ressenti soit universel. Je le communique à titre strictement personnel, mais je vais pas m’emm**der à exprimer à chaque fois « à titre personnel gnagnagna »
Je n’ai jamais réellement adoré jouer au poker. En 2007 ce n’était encore qu’un prétexte pour me saouler la gueule autour d’une table avec quelques amis. Et si depuis 2008 je m’y suis pleinement investi, ça a toujours été avant tout pour une question d’argent. L’étude du jeu me fascine, mais le jeu de la carte en tant que tel m’a toujours blasé : trop de hasard, trop d’injustice, trop de frustrations.
C’est faute d’une orientation de carrière dont la perspective ne me rendît pas totalement dépressif que je me suis tourné vers le poker en quête d’argent facile et d’une grande liberté d’action et d’organisation.
Il semblerait bien que ces objectifs soient atteints sans problème. De janvier à juillet j’ai joué en tout et pour tout 400h, soit environ 2 fois moins qu’un salarié français, avec une flexibilité totale et en gagnant très bien ma vie.
Pourtant aujourd’hui et depuis plus d’un mois j’ai totalement arrêté de jouer. On pourrait s’attendre à ce que ce soit à la suite d’un tilt ou d’un gros bad run. Bien que j’aie vaguement breakeven en juin ce n’est pas le cas. J’ai simplement été frappé par la réalisation que ma soi-disant liberté était en fait illusoire, et que passer mes journées à faire quelque chose qui ne me plait pas n’était pas le moyen le plus épanouissant d’avancer dans ma vie.
Une liberté illusoire
Tout ceci pourrait fort bien ressembler à un caprice d’enfant gâté. Je pense que ce n’est pas le cas, et plus je réfléchis à mes désirs et à ma situation ces années passées, plus je m’en convaincs.
Moi j'voulais des pâtes, ils sont dégueulasses tes haricots
Oui j’ai bénéficié d’une grande liberté. Chaque jour où je souhaitais glander en slip au lieu de grind je pouvais le faire. Je faisais même généralement les deux à la fois. Chaque soir où j’ai voulu sortir m’abrutir d’alcool sans réfléchir à arriver au bureau entier le lendemain j’ai pu le faire. Chaque fois que ma copine a trouvé un job dans un nouvel endroit j’ai pu la pousser à accepter et déménager sans souci.
Si toutefois je me penche en détail sur ce que j’ai pu accomplir grâce à cette liberté le bilan est assez maigre. Je me suis toujours fixé des objectifs en termes de développement personnel (apprentissage de nouvelles choses, investissement, réalisation de projets), et ai toujours été le premier à dire « le poker oui, mais il faut songer à une reconversion ».
A bien y réfléchir pendant ces années je n’ai jamais réussi à profiter de la liberté accordée par le poker pour m’atteler à tout ça. J’ai appris des bribes dans de nombreux domaines sans jamais avoir le courage de creuser en profondeur (je me suis inscrit à de nombreux nombreux MOOC sans jamais aller au bout d’un seul). J’ai lancé un projet de site de coaching vidéo qui m’aura certes beaucoup appris en gestion mais qui restera un échec parce que je n’ai pas su suffisamment m’y investir. J’ai eu des tonnes d’idées d’écriture sans jamais jeter la première ligne d’un roman ou d’un essai.
De manière plus étonnante encore, même lorsque j’étais sous contrat avec PokerStars, je n’ai jamais été réellement proactif pour leur proposer des challenges, promos ou autres qui auraient pu tourner autour de ma personne. Alors que j’aurais eu tout le temps du monde pour en designer, et tout intérêt à le faire.
Mon unique accomplissement au cours de ces années reste finalement l’écriture du Poker Apprivoisé. Paradoxalement je ne l’ai absolument pas rédigé lorsque je jouais au poker, mais à 90% lors mes trajets quotidien de RER durant les trois petits mois de ma vie où j’ai exercé un emploi salarié en 2010.
Pourquoi donc, alors que le poker m’a offert l’argent et la liberté nécessaires à monter et à mener n’importe quel projet à bien n’ai-je jamais réussi à accrocher le train de la motivation ?
Raisons
Mon sentiment est que le poker professionnel n’offre finalement, si on n’y prend pas garde, qu’une illusion de liberté. Il y a encore trois mois je disais à un ami suite à une après-midi de grind difficile « pff, quel jeu de mer*de ». Lorsqu’il me répondit « arrête. » je me surpris à ânonner « impossible, je gagne trop d’argent ».
La vérité est que la pression et l’incertitude fiscale, ainsi la perspective de ne peut-être plus pouvoir gagner sous 2 ou 3 ans, m’ont tout simplement fait abandonner l’idée d'entreprendre d’autres projets que celui de jouer au poker pour gagner le plus d’argent possible, le plus rapidement possible. Ceci alors même que ma situation en l’état ne le nécessite absolument pas, et qu’il est sûrement bien plus judicieux à l’heure actuelle de me concentrer sur mon développement personnel.
On pourrait par ailleurs imaginer que j’organise mon quotidien de sorte de mener le poker et d’autres projets de front. Mais cela m’a également été rendu psychologiquement extrêmement difficile. En effet les jours où je perdais j’étais extrêmement motivé par le poker et par la volonté de redresser la barre. Les jours où je gagnais, généralement des sommes de l’ordre de 1000 à 2000€, il m’était aussi extrêmement difficile de me motiver : essayez de vous bouger le cul à vous lancer dans un cours en ligne ou dans l’écriture d’un début de roman (vraisemblablement voué à l’échec) alors que vous pouvez tranquillement filer à la plage et siroter un mojito en vous reposant sur les lauriers d’une journée productive. Ou jouer à Hearthstone ouais …
De manière générale que je gagne ou que je perde le poker est de toute façon une activité mentalement épuisante et je n’ai que rarement eu la volonté d’engager davantage de travail, même d’une autre nature, à la fin d’une session. Toutes ces raisons m’ont finalement rendu esclave d’un job qui semble pourtant fort ressembler à un des plus beaux du monde
Les meufs menottées à poil se sentent étonnamment esclaves elles aussi
Morale
Eh oui ce billet n’a pas fini d’être long et chiant c'est le quart d'heure introspectif. Dans la même période de temps où j’ai commencé à prendre conscience de mon absence de liberté j’ai également eu une révélation tout à fait troublante pour moi qui me suis toujours considéré comme le pire des misanthropes : j’apprécie les gens et leur compagnie.
Alors rassurez-vous, pas celle de n’importe qui, je continue d’être emm*erdé par un solide 90% de la population. Mais j’ai réalisé que je ne pouvais pas réellement vivre seul, et plus important (et dérangeant pour quelqu’un qui s’est toujours considéré comme un enc*ulé solitaire) je ne peux pas non plus vivre sans une certaine reconnaissance des gens. C’est probablement une des raisons pour lesquelles j’ai démarré ce blog. Enfin, ne nous mentons pas, la raison principale était « je deviens connu et je me fais sponsoriser, » (Antho, tu me dois 1000 balles que tu as sûrement intégralement fumés en beuh).
De manière tout à fait coïncidente, probablement en raison de la récete sortie de Daniel Colman, c’est également le moment qu’ont choisi plusieurs personnes pour me poser ces questions particulièrement chiantes que j’avais étonnamment rarement entendues en tant que poker pro : Ça te gêne pas de prendre l’argent de mecs qui se ruinent au jeu ? Ça te gêne pas d’être une grosse mer*de qui contribue pas à la société ? T’en as pas marre de passer tes journées à te gratter les cou*illes en calbar tout seul devant ton PC comme un geek ?
La dernière n’a rien à voir avec notre problématique mais elle m’a souvent été posée, quoi qu’en des termes moins triviaux. Sur les deux premières je ne m'étais jamais vraiment interrogé parce que, non, ça ne me gênait absolument pas. Mais puisque ces questions intéressent au moins trois personnes distinctes, je vais donner et étayer un peu mon avis.
Pouiller les misérables addicts
En préambule, j'ai souvent lu l'argument suivant : "les fishs veulent se divertir, les pros ont un rôle d'accélérateur de trafic". C'est ça. On est les joyeux-gentils clowns d'une industrie aussi rose que celle de la barbe-à-papa. Cet argument est à mon avis d'une hypocrisie totale, le brandir c'est se voiler la face et ne considérer que les joueurs récréatifs au comportement totalement sain. Ceci étant écarté, passons aux choses sérieuses.
Bien sûr la perspective de contribuer à la ruine de personnes ayant potentiellement un gros problème avec le jeu ne m’a jamais particulièrement enchanté. Pour autant, à part lors des rares occasions où je me suis retrouvé face à mes « victimes » autour d’une table de casino, je n’ai jamais ressenti le moindre malaise non plus.
J’ai essayé de rationaliser le pourquoi de mon désintérêt émotionnel. De manière très claire je pense que c’est parce que je ne m’identifie absolument pas à ces personnes et à leur malheur. Je déteste les jeux d’argent (oui, oui), j’ai un cerveau jusqu’à maintenant très résistant à toutes les addictions, bref sur le plan émotionnel l’addiction au jeu m’est aussi étrangère que pourrait l’être un arc-en-ciel à un aveugle de naissance.
Comme j’ai quand même un cœur (oui, oui) j’ai tenté de réfléchir à la question de l’impact que peut avoir mon activité sur le volume des pertes d’un joueur récréatif. Ma conclusion, simple mais réaliste, a été de me dire « si ce n’est pas moi qui lui prends son fric, ce sera un autre. Autant que ce soit moi ». J’applique très régulièrement et très volontiers ce genre de raisonnement, mais j’admets que d’un point de vue philosophique ce n’est pas très malin. Je me fais régulièrement rattraper par la brigade de la bien-pensance quand j’essaie notamment d’expliquer que le fait que je vote ou non a une utilité strictement nulle.
Pour éviter ce problème je vais ici généraliser l’hypothèse : quel est l’impact de l’activité de tous les regs « éduqués » sur les comportements addictifs ? En d’autres termes si on supprime les joueurs « éduqués » qui tentent de générer un profit en jouant au poker, améliore-t-on le quotidien des addicts ?
Il n’est malheureusement pas possible de répondre de façon totalement tranchée à cette question, mais j’ai malgré tout mon opinion. On pourrait se dire que la disparition des gagnants réguliers diminuerait l’attrait du jeu et que parmi le pool de perdants certains deviendraient gagnants et les autres perdraient moins vite : tout benef pour les perdants. Mais ce serait oublier que l’attractivité du poker n’est pas du tout constituée des regs online, mais bien par premières places des gros tournois et par les joueurs sponsorisés mis en avant par les rooms.
J’aurais donc personnellement tendance à penser que le marché engloutirait toujours des sommes d’argent comparables : oui certains perdants du passé deviendraient gagnants. Oui certains perdraient moins et moins vite. Mais à un jeu si facile où des amateurs complets parviendraient à sortir durablement gagnants on verrait peut-être alors apparaître une nouvelle frange de joueurs, des « super-fishs » qui n’auraient pas forcément été attirés par le poker technico-rébarbatif pratiqué actuellement sur les tables de poker online.
Bref disons qu’à tout le moins la question, même en partant sur une hypothèse générale finalement absurde, n’a rien d’évident. Donc non, que ce soit rationnellement ou émotionnellement, je ne me sens pas mal de prendre l’argent des addicts.
Je manque officiellement d'idées pour aérer mon texte
Inutilité sociale
Cette question-là m’a également fait réfléchir à plus d’un titre.
D’abord parce que c’est une question extrêmement désagréable à poser à quelqu’un et qu’on aimerait bien avoir une réponse cinglante toute prête à donner qui commencerait par « pauvre fils de pute » et qui s’achèverait par « , conn**d ». Mais je ne vis malheureusement pas dans un sketch de Jean-Marie Bigard et je me contente donc généralement de répondre :
« c’est vrai, mais tu sais y’a plein de métiers qui servent à rien socialement voire qui sont néfastes, le mec qui t’appelle pour te vendre des options binaires, le mec qui se pointe chez toi pour te vendre un aspirateur foireux, ton conseiller bancaire … Est-ce que tu demandes à ton conseiller bancaire si ça le fait chi** de faire un job de con inutile quand tu vas le voir et qu’il essaie de te fourguer une assurance vie avec 1.5% de frais de gestion ? Non tu lui fous la paix …. » … je m’égare.
Donc pour répondre à la question : oui je réalise pleinement ma totale inutilité sociale. Mais j’ai un problème avec la façon qu’ont les gens de formuler cette question. Ils semblent bien souvent partir du principe qu’embrasser un job inutile est un comportement d’égoïste. Ils oublient en revanche totalement qu’un certain nombre de métiers sont inutiles, et que par ailleurs et indépendamment de cela, 90% des gens qui exercent un métier utile ne le font de toute façon pas pour leur utilité intrinsèque mais bien pour gagner du fric.
Personne ne va aller casser les couilles à la caissière de Carrefour parce qu’elle ne réalise pas que son boulot est utile socialement. Il l’est, mais elle ne le fait que parce qu’il lui apporte un salaire pas pour remplir un besoin de la société de consommation. Même chose pour un taxi, un éboueur ou un tourneur-fraiseur. Malheureusement il semble que pour beaucoup de gens gagner de l’argent doive nécessairement s’accompagner de culpabilisation et d’une nécessité de faire amende honorable. Lâchez-moi la grappe.
Malgré cette diatribe je ne suis pas entièrement un fils de pute égoïste. Car si cette question de l’utilité sociale me gêne, c’est bien souvent davantage par sa forme généralement culpabilisatrice et moralisatrice que par son fond. Couplée à ma récente réalisation que j’avais besoin pour m’épanouir des gens et de leur reconnaissance, j’ai également pris conscience du fait qu'avoir une utilité sociale me manquait. Je veux pouvoir collaborer à une société, je veux pouvoir faire profiter les gens de mes compétences.
Si la forme de cette question n’était pas culpabilisatrice mais au contraire constructive voire pleine de pitié (n’exagérons rien, OK, mais je ne trouve pas comment le formuler là, de suite, et après 2440 mots j’en ai marre de chercher) elle serait beaucoup plus acceptable. La caissière, le taximan, l’éboueur (!!) qui ne réalisent pas que ce qu’ils font est utile sont à plaindre – au-delà de leurs conditions salariales j’entends. Votre conseiller bancaire qui vous ouvre un compte-titre à la con, le mec qui vous appelle pour essayer de vous escroquer avec des options binaires, le joueur de poker, ça ne sert à rien de les faire culpabiliser et de les critiquer, ils s’en branlent. Ça ne devrait pas vous empêcher d’essayer de leur faire réaliser que peut-être ils peuvent obtenir plus de satisfaction personnelle autre part ou en ajoutant une autre composante à leurs activités quotidiennes. Mais par pitié de façon intelligente et raisonnée.
Pour ma part vous l’aurez compris j’ai résolu de changer un peu d’activité. J’ai plusieurs choses que je souhaite réaliser dans un futur proche, en particulier redonner un peu de coaching et écrire un second bouquin de poker, destiné aux joueurs avancés celui-ci, non plus aux débutants. Cela me permettra de conjuguer à nouveau deux passions, l’enseignement et l’écriture. J’ai par la suite d’autres projets plus ambitieux et hasardeux, hors poker, dont je vous toucherai peut-être un mot dans le futur. Je n’exclus absolument pas de reprendre le grind quand les circonstances seront plus favorables (l’accès au .com et au format Zoom me ferait le plus grand bien)
J’ai terminé d’échafauder des plans pour « l’après-poker » : je m’y mets tout de suite. -
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So long PokerStars ! (and thanks for all the f...)
Comme
depuis ce matin je n’arbore plus le Pique Rouge réservé aux membres du Team Pro (et aux Team Online, et aux TV Stars, et aux musiciens suffisamment cools pour aimer les cartes, et aux sportifs qui s’emm**dent) de PokerStars.
L’équipe de fins limiers du ClubPoker que vous êtes en a donc logiquement déduit que je ne faisais peut-être plus partie du Team. Ding ding ding, that’s a bingo !
Mais pourquoi donc ?
Bon là c’est le moment où logiquement on doit dire « oui c’est une décision commune qui intervient d’un commun accord concerté à l’avantage des deux parties communes ». Mais pas vraiment. De fait mon profil ne collait plus réellement à la stratégie marketing de PokerStars, point de vue que je peux tout à fait comprendre du reste.
Cela tient en gros à deux facteurs. Le premier, et à mon avis le plus négligeable c’est que la politique interne de PokerStars n’est pas extrêmement friande que ses joueurs prêtent leur image à d’autres sites. En gros ça les embêtait un peu que je produise du contenu exclusif pour CarryPoker (j’avais déjà dû réclamer un avenant à mon contrat l’an dernier). Une politique qui m’étonne un peu mais qui je crois vient des patrons tout là-bas, au Costa Rica, en Israël, ou à l’Île de Man, personne sait trop de toute façon.
Le second a trait à la stratégie actuelle de PokerStars. Ca ne vous aura pas échappé ils foutent un sacré paquet sur PokerStarsLive. Et c’est un peu là que le bât blesse. Depuis maintenant deux ans je réside à Antibes, à côté de Nice, alors que le studio d’enregistrement se situe à Paris. Autant dire que ma présence lors des diverses émissions était plutôt compromise.
J’aurais en fait pu fournir pas mal de contenu vidéo réalisé à distance mais on ne m’a pas particulièrement pressurisé en ce sens : je suppose que cela tient au fait que le cœur de cible de PokerStarsLive s’intéresse davantage aux MTT qu’aux CG, et davantage aux « grosses » stars qu’à votre discret quoiqu’encombrant serviteur. Et puis PokerStarsLIVE devait bien rester du LIVE .
Tout ceci sans compter que très clairement en termes de visibilité pure je ne fais que très peu de live (et virtuellement aucun gros) et que je ne suis pas du tout une star des réseaux sociaux. La décision n'a pas grand chose de surprenant, je dois d'ailleurs dire en toute honnêteté que mon implication n'était plus totale depuis quelque temps déjà pour diverses raisons (calendrier, vie perso ...)
Et du coup tu le vis comment ?
Ben... en fait pas trop mal. D’abord mon contrat n’était pas extrêmement copieux et n'a représenté qu’à tout casser 20% de mes winnings annuels. Il était par ailleurs assorti d’une obligation de jeu exclusif sur PokerStars.fr. Clause que j’aurais aussi bien pu ne pas respecter mais en l’occurrence j’ai décidé de rester à peu près honorable.
Si je mène bien ma barque et que j’arrive à augmenter mon ev en jouant sur d’autres sites je pense que le préjudice financier a de très bonnes chances d’être inexistant. Je me fais donc assez peu de souci de ce point de vue-là, même si mes 900 premières mains sur Winamax mettent pour l’instant en évidence une constance dans la défaite tout à fait remarquable :
Winamax, des débuts prometteurs
Toutefois – et paradoxalement - je reste un peu embêté par quelque chose. Turlupiné comme on dit. En fait je ne comprends pas très bien la logique économique derrière mon « licenciement ». Sans entrer dans les détails de mon contrat je pense à la louche qu’étant donné le rake que je génère en étant client exclusif PokerStars je dois coûter à la société quelque chose comme 10-15k€ / an. Je suis un ambassadeur généralement courtois, je démarre des tonnes de tables, je joue régulièrement HU contre des regs.
Juste pour prendre l’exemple du jeu heads-up, j’ai depuis janvier 2013 disputé ~40kh HU contre des regs depuis janvier 2013, dépensant du même coup ~10k€ en rake. Ces mêmes regs n’auraient probablement pas joué ces mains-là en mon absence, payant de la même manière 10k€ en moins en rake à PokerStars.fr. Sans compter le boost au démarrage des tables qui bien que faible (car soyons réalistes une table ne démarre de toute manière que si un fish daigne s’asseoir) doit être existant.
Si on ajoute à ça le fait que mon action va sûrement se basculer vers le concurrent direct, je me dis deux choses :
Soit ils font une petite erreur en me virant (quel prétentieux ce Sylvain) Soit j’ai carrément une image et un coût de revient négatif pour la société que je représente et là m**de, ça me fait chi**
Que retires-tu de l’expérience
Version short, c’était cool. Version un peu plus longue quasiment que du positif. Les esprits chagrins pourront dire que ça m’a apporté un contrôle fiscal. C’est vrai mais ça ne suscite aucun regret chez moi. D’abord il ne faut pas être result oriented dans la vie, c’est pas parce que ça m’a un peu baisé en définitive que l’expérience était mauvaise. Ensuite et surtout ce n’est pas la faute de PokerStars mais la totale faute à pas de chance.
Puis ça reste de toute façon une expérience un contrôle fiscal, et je le dis sans humour : je suis sûr qu’à terme les compétences de gestion et de fiscalité que ça m’a fait développer me seront extrêmement utiles.
Niveau positif en revanche : Je me suis éclaté deux ans de suite à la Maison du Bluff. Découvrir le milieu de la TV a été totalement bluffant et captivant. Non, non, je mens pas. N’hésitez pas à relire mes précédents billets sur le sujet :
https://www.clubpoker.net/forum-poker/blog/208/entry-8537-maison-du-bluff-petit-bilan/
https://www.clubpoker.net/forum-poker/blog/208/entry-6121-maison-du-bluff-les-coulisses-verdun-sur-la-costa-del-sol/
https://www.clubpoker.net/forum-poker/blog/208/entry-6141-lmdb-episode-2-la-revanche-du-speak/ Cette émission est à mon avis le truc qui dynamise le plus le marché français et j'ai été ravi de pouvoir y participer. De la même manière commenter les FPS avec Alexis Laipsker était également une super expérience, que j'aurais aimé pouvoir renouveler si j'étais resté en région parisienne. De manière générale commenter du poker est quelque chose qui m'a pas mal botté pendant toute cette période. Ca m’a permis de réellement aborder l’activité professionnellementet de développer des qualités de communication et de marketing nécessaires à tout escroc professionnel. Ca m’a un peu facilité la tâche vis-à-vis des gens auxquels je parle de mon activité. Ils peuvent plus facilement identifier « contrat publicitaire » et « joueur sponsorisé » comme un gagne-pain plutôt que « je pique l’argent des addicts ». Et quand ils tombent sur cette vidéo ils découvrent en plus que je sais cuisiner. Davantage de crédibilité dans le monde réel donc, un peu plus également dans la communauté poker. De « ArtPlay le nit » je suis petit à petit devenu « ArtPlay le joueur pro sponsorisé-je-sais-pourquoi-t’es-sponso-t’es-un-chattard ». Néanmoins je regrette que pour toute une frange de la communauté poker la crédibilité ne s’acquiert qu’en outluckant 400+ personnes dans un EPT =). Mais je ne désespère pas j’ai eu deux grosses occasions, ça viendra ! Enfin ça m’a permis de rencontrer pas mal de gens qui se reconnaîtront avec qui je pense rester en contact et que j’aurai toujours plaisir à recroiser. Seul regret vous ne me verrez du coup pas dans la Maison du Bluff IV où je vais rater la bombasse de service . Mais bon je peux quand même vous mettre une photo pour vous faire plaisir, quand bien même vous les avez sûrement déjà absolument toutes looked up.
Gaelle Garcia Diaz présentera LMDB 4
Qu’est-ce que tu vas faire de ta vie maintenant ??
Eh bien je ne compte pas changer grand-chose pour l’heure. J’ai quelques projets moyen-terme hors poker. A très court terme (demain) je déboule sur Wina pour call quelques 4bets et foutre 3-4 suckouts. Oui, vous allez vous aussi pouvoir découvrir que j’ai beaucoup de cul en 4bet pot. Pour le fun mon graph lifetime filtré où j’ai call un 4bet préflop SANS {TT+, AQ+} :
Called 4b, sans TT+,AQ+
Autant dire un petit miracle de chatte puisque j'arrive à être up alors qu'en me contentant de fold toutes ces bouses j'aurais logiquement perdu à 900bb/100.
A court terme (une semaine) je compte publier une mise à jour de mon eBook. Rien de révolutionnaire, trois chapitres en plus et quelques corrections et clarifications. Ceux qui l’auront déjà acheté pourront bien entendu le recevoir gratuitement.
En tout cas je reste dans le poker pour l’instant. Et après … Je verrai bien et ne m’inquiète pas. La vie est faite d’opportunités et je compte bien les saisir.
Sylvain.
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damax reacted to RunButter for a blog entry, Compte-rendu de session et notions relatives au Agame.
KdePaivä
Compte-rendu de la session du 23 janvier 2014 et notions relatives au Agame:
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Bonjour à tous,
Voici le premier compte-rendu de session.
Contexte:
Fatigué ce soir, j'ai décidé de réduire mon nombre de table afin de jouer au mieux mon AGame. Depuis maintenant trois mois, j'essaye de travailler sur mon jeu plus intensivement. Pour cela, il est nécessaire que je puisse appliquer la théorie sur laquelle je travaille en amont de mes sessions. Généralement, je passe 1/3 de mon temps consacré au poker afin de lire, de travailler sur des mains et de pratiquer des review's fréquentes de mes sessions. J'ai compris rapidement qu'il était inconcevable de jouer 12 tables au mieux et de pouvoir progresser en même temps. Au maximum de notre concentration c'est à dire les bons jours, on est en capacité de jouer un A-game. Toutefois, il ne faut pas compter être en mesure d'avoir une réflexion approfondie lorsque vous jouez plus de 10 tables en SH. Au maximum, on est en mesure d'appliquer nos compétences inconscientes.
Qu'est ce que sont les compétences inconscientes ?
Comme l'explique Jared Tendler:
Il existe quatre degrés de compréhension selon l'auteur:
Incompétence inconsciente: Le sujet n'est pas conscient de ses erreurs car il ne connait pas le modèle qui l'entoure et n'a aucune possibilité d'avoir un jugement sur ses actions car il n'a pas de référentiel lui permettant d'avoir un avis éclairé sur ce qu'il fait. En somme, il est inconscient de son erreur.
Incompétence consciente: Le sujet est conscient qu'il ne pratique pas la discipline à la perfection. Son jeu présente de nombreux leaks et il est en mesure de les déterminer. Toutefois, il est dans l'incapacité de résoudre la problématique car d'une part il a du mal à les cibler et d'autre part il ne sait comment y mettre un terme.
Compétence consciente: Il s'agit de la compétence que vous exercer lorsque vous êtes pleinement concentré et notamment lorsque vous jouez votre Agame. Vous avez trouvé les moyens de combler vos leak. Pour autant, il ne s'agit pas d'un automatisme et l'exercice nécessite une concentration importante.
Compétence inconsciente: Dernière étape de votre assimilation. Il s'agit de l'aboutissement de la compréhension d'un mécanisme. Votre cortex cérébral qui traite la donnée et réagit en fonction des facteurs ne nécessite plus aucun effort de concentration. Il s'agit en sorte d'un traitement en tâche de fond. En lien avec votre jeux, on peut considérer que l'ensemble de ce que vous mettez en oeuvre lorsque vous êtes en auto pilote correspond à un Bgame et par la même majoritairement à des compétences inconscientes.
Pourquoi vous expliquer cela:
Tout simplement car le Agame, Bgame, et Cgame sont liés directement avec ces notions d'in/compétence in/consciente.
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Au préalable, il s'agit de comprendre que lorsque vous allez progresser, vous allez tirer votre Cgame vers le haut. L'ensemble de la courbe va alors se décaler vers la droite, vers un niveau de jeu accru. Ainsi votre Agame étant plus optimal, votre pire Cgame équivaudra surement à votre B-Game de l'époque. Ainsi de suite, vous progressez petit à petit.
Rappelez vous, lorsque vous débutiez le poker: Votre Cgame en plein tilt n'est plus votre Cgame d'aujourd'hui. Ainsi, prenons l'exemple d'un coup joué affecté par votre Cgame à l'heure actuelle alors que vous êtes joueur de NL25 -Reg, l'on supposera que vous disposez de bonnes bases au poker-. Vous allez être tenté de faire un call trop loose hors de position lorsque vilain au BTN vient de 3bet pour la 4eme fois en 5 orbites votre open au CO. Exaspéré qu'il ait chaté le précédent flip, vous savez pourtant que votre 78s va être difficilement EV+ face à ce type de vilain. Il est le profil aggro qui ne va pas hésiter à exploiter votre range capée et 3barrel.
Hors de vous, vous décidez quand même de “peel” histoire de bien lui montrer que vous pouvez aussi chatter votre tirage, votre double paire ou bien tout simplement les nuts, histoire de lui infliger un bon petit suckout. Qui de vous n'a pas déjà effectué ce genre de play EV- ?
Pourtant admettons qu'il s'agisse de votre Cgame à l'heure actuelle, rappellez vous de votre Cgame quand vous avez débuté. Aujourd'hui vous trouverez surement un fold turn sur un board KQ74 lors de son 2ème barrel. Peut être qu'à l'époque, il en aurait été autrement et vous auriez été tenté de bluffcatch avec votre bottom pair au flop.
Par ailleurs lorsque vous commenciez seulement à avoir un hand selection PF, sujet au tilt vous auriez pas simplement défendu le 3bet litigueux OOP mais vous auriez surement relancé 80% de vos mains PF et callé 3 street avec 3ème paire. On sait jamais, peut être que l'on peut toucher notre 2outer river.
Tout cela, pour vous expliquer que votre jeu est un ensemble. Votre plus mauvais jeu progresse à la même vitesse que votre meilleur jeu. Votre Cgame est définitivement remplacé par votre Bgame de l'époque et votre Agame correspond dorénavant à votre ancien A++Game.
Ressenti sur la session:
Constat fait que mon jeu nécessitait d'être moins automatique, j'ai diminué mon nombre de table pour le moment. Quand mon BGame et A-Game auront progressé, je reprendrais un rythme plus soutenu quant à mon volume de jeu. Session de 2 heures sans trop de difficulté, 2 set up Préflop à noter. Mes bluffs sont bien passés.
Quelques mains importantes:
Voici quelque une des mains jouée dans la session et qui mérite que l'on s'attarde dessus.
Main n°1
5661768
Vilain avait
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Mains n°1:
Open au btn d'un joueur faible, reggish mais avec pas mal de leak. 3bet car le reg en BB va squeeze 100% de sa range. Btn fold bcp au 3Bet et notamment avec sa range d'open loose au btn.
Quand il Call il a une range polarisée sur T9S+ AJs+ AQo+ et de PP.
Cbet plutôt discutable sur ce genre de board qui touche bcp la range de vilain mais bon c'est un Cbet/fold. Je fais fold toute les PP 22+/77. Pas de pb de fold sur un Cbet vu mon équité.
De plus vilain est straight forward donc j'ai pas véritablement de crainte à me faire exploiter sur ce genre de board par cet adversaire.
Quand call il a pas mal de draw (Broadway KJ+).
Turn je check ma faible SDvalue pour give up sur un bet de vilain. Vilain CheckBehind et montre une range assez faible.
River le 6h ne fait que rentrer une flush BDoor et 87. Toutefois il y a peu de combo dans la range de vilain PF qui call un 3Bet et qui hit le board river.
KhQh AhJh QhJh et il y a bcp de FD et de SD qui hit pas.
Son bet sizing pot me convaint de trouver un call dans ce spot.
Main n°2
5661770
Main 2:
9c7c: flat Onegapper suited avec un joueur récréatif en BB.
Player10 est un reg qui a une range plutôt loose dans ce spot car il veut jouer une majorité de mains en position. Je trouve un 3bet avec une main un peu plus faible notamment une main avec un blocker qui est dominée afin de le faire fold. Ici le flat est EV+ avec la position sur les 3 joueurs et la côte que me laisse le fish avec 100% de flat dans ce spot.
Flop: call avec un FD+ BDStraight pas d'intérêt de raise ici avec le fish dans le coup.
Turn: meme chose.
River: Hit 2nd paire. Pour autant dans ce spot apres avoir 2 barrel en 3way pot, la range de vilain est majoritairement polarisée sur Qx car je bloque la majorité des draws. Je bet proche du pot pour lui faire give up tous les KQ et QJ que contiennent sa range.
Main n°3
5661771
Vilain avait
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Main n°4
5661776
Vilain avait
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Clairement je pense que je dois être en mesure de trouver un fold dans ce spot river.
Flop: Vilain raise le donkbet 1bb du joueur récréatif. En 3way pot, le raise du reg indique assez de force sur un board qui touche nos ranges respectives.
Turn: Le check back du reg indique que sa range est principalement cappée à TP Toutefois, sa range comprend des AQ et de KQ avec lesquelles il considère ne pas avoir de value dans un spot où j'ai coldcall. Après réflexion, j'aurai pu 2 barrel turn et river afin de bluff le reg et de value le fish qui a souvent un tirage dans ce spot après avoir donk/call. Toutefois, je sais pas si j'arriverai à faire fold sur un overbet river TPTK. En NL100, certains reg sont assez CS alors que le spot de bluff est pas particulièrement évident.
Je décide seulement de jouer ABC l'équité de ma main et je checkback.
River: Son sizing sent la value à plein nez. Considérant qu'il value pas mois bien que QJ dans ce spot et que sa range ne contient 0 Bluff j'aurais du trouver un fold.
Voici pour ce premier CR de session. Hésitez pas à commenter/critiquer dans vos commentaires.
A très vite.
KdePaivä
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damax reacted to RunButter for a blog entry, Présentation de KdePaivä, membre de Run Butter.
KdePaivä, membre de Run Butter. “Runbutter, no good runs, only god runs”
“Résultat Novembre et décembre NL100-NL1K”
Ch-èr(e)s Lecteur, Lectrice. Amis grinder, je me présente. Pour l'intérêt de ce blog et afin de me différencier de mes acolytes grinder, je me surnommerai KdePaiva et je posterai avec cet aka. Présent sur le CP depuis quelques années et connus par certains d'entre vous sous un autre nom, je suis un régulier de CG de small stackes (NL100 à NL1000) depuis maintenant plus de 2 ans sur le .fr et sur le .com. Volontairement, je ne dévoilerai pas pour le moment mon compte régulier sur le CP.
Mes débuts : Afin de mieux vous préciser le contexte, je vous propose un petit flash back sur mes début dans le poker:
J'ai débuté le poker, il y a de ça maintenant trois ans. Contrairement à beaucoup d'entre vous, ce n'est pas le célébrissime PatPat qui avec ses coverages a fait naître en moi cette passion pour le jeu. En effet d'une nature assez compulsive et obsessionnelle, il me fallait trouver à la fin de mes études une activité ludique qui puisse combler les heures de creux que j'avais pendant mon Master2. C'est ainsi que par goût du défi et de la difficulté que je me suis lancé dans le NLHE avec un groupe d'ami IRL. Pour tout vous dire, débarquer seul en tant que débutant du poker notamment en fin 2010 n'était pas chose facile. S’entremêlait difficulté de trouver des sources correctement coordonnées, et multitude d'informations notamment sur cette mine d'or qu'est le Club Poker.
Première bataille: Après avoir joué en club associatif pendant plusieurs soirées, j'ai décidé de déposer 40e sur une room bien connue du réseau poker. Ayant compris qu'un BRM était nécessaire comme tout placement à risque, je ne suis cantonné à la NL2 (NON, je plaisante bien entendu). Enfin au départ, j'ai en effet grindé la NL2 avec un sérieux à toute épreuve.
Si on peut résumer cette période par une couleur, je choisirai le noir. Ma perception du jeu était complètement plongée dans l'obscurité. Normal me direz vous, c'est un ressenti fréquent lorsque l'on aborde une matière nouvelle. On a souvent l'impression d'être confronté à une montagne d'information et on ne sait pas par quel pan commencer. Rassurez-vous dans toute ma progression au poker et ce malgré le bagage que j'ai derrière moi en terme d'information, de travail sur mon jeu, il m'arrive encore à l'heure actuelle de ne pas savoir par quoi commencer pour améliorer mon jeu.
A l'époque, j'ai donc regretté ne pas trouver cette échelle qui allait me guider vers le sommet en me synthétisant facilement les phases de mon apprentissage. Je ne comprenais à vrai dire pas grand chose. Je me demandais comment on pouvait faire du profit dans ce jeu, non pas pour le caractère aléatoire, mais ce qui pouvait bien différencier les joueurs entre eux. J'avais du mal à percevoir la variance, à en différencier les composantes (AllinEV, Rungood en terme de premium, Setup) et je me focalisais majoritairement sur mes set que je flopais avec lesquels je gagnais des gros pots. Bon résumons rapidement, j'étais un fish et comme tout bon fish qui se respecte, je cliquais sur des boutons.
Mon premier broke … et dernier. Après avoir tenu surement 2000 mains avec ma Bankroll de 20 caves, j'ai du me broke en faisant un ultime shot en NL10 lorsqu'il me restait plus rien. J'ai décidé de rationaliser la chose et de ne plus déposer avant même d'avoir suffisamment assimilé d'information pour au moins battre la NL2. J'ai donc bouquiné la bibliographie des Harrington qui malgré tout ce qu'on peut en dire sur son aspect désuet, reste un bon moyen de chopper le premier barreau de l'échelle. On y apprend les moves Pflop, ainsi qu'un début de sélection des mains. Enfin bref, on y apprend la base du jeu.
Pour autant, je n'avais toujours aucune visibilité sur mon jeu, sur les perspectives d'un grinder de NL2 et notamment ma capacité à monter une bankroll pour jouer plus haut. Car ne nous voilons pas la face, même si je n'avais pas de goût particulier pour l'argent, le but ultime du grinder de CashGame est de jouer plus haut et d'atteindre les limites auxquelles il a peur de sit en tant que spectateur. Je regardais d'un air impressionné presque admiratif les “sacoches” que les joueurs de NL400 s'envoyait à travers la table. Du haut de mes quelques centimes, j'étais loin d'imaginer ce qui allait m'attendre.
Objectif monter une BankRoll.
Mon année 2011 a donc été consacrée à la création d'une bankroll à partir de la même somme qu'au préalable, c'est à dire 40e. Après deux mois, j'ai réussi à monter de limite jusqu'à la NL10 où je me rappelle avoir été confronté une limite extrêmement reggish qui avait eu raison de ma motivation après avoir vécu mon premier badrun.
[*]AH le premier downswing, on en rigole tous. Il nous a tous marqué. Plus ou moins violent, il modifie substantiellement notre jeu notamment quand nos bases ne sont pas assez solides. Il provoque chez nous colère et désespoir. Et pourtant, il n'est simplement que l'esquisse bien minime de ce qui nous attend sur le long terme. Perdre 20 caves en NL10 m'avait semblé être la fin du monde, la fin de tout ce que j'avais pu investir en temps. L'anéantissement d'un capital que j'avais monté avec difficulté. Aujourd'hui, la somme mais plus encore le nombre de cave semble être dérisoire. Combien de fois j'ai pu subir un sample de 60 000 mains breakeven lorsque je shotais des limites où mon niveau devait surement être insuffisant, sans compter les downswing de 30 caves+. Aujourd'hui, certaines choses paraissent standard mais cela était loin d'être le cas à l'époque.
[*]Après 9 mois, passé la période de lamentation, j'atteignais la NL50 puis la NL100 au bout d'une petite année. Autant vous dire, que j'ai du good run en 50 car il m'a fallut à peine 1 mois et 50000 mains pour passer la vitesse supérieure et m'installer en NL100. La NL100 représentait pour moi un accomplissement. L'accomplissement d'une année de labeur, de 500 000 mains et plus. Issus de la NL2 avec 40e, j'arrivais avec mes 40 BuyIn de NL100 un an plus tard. Il s'agissait pour moi d'un but que j'avais considéré pour beaucoup comme étant inaccessible. Un rêve, et un défi à la fois que je venais de réaliser. A vrai dire, cela pouvait sembler ridicule pour beaucoup et j'ai tendance parfois à minimiser le trajet parcourus, mais en 2011 il s'agissait pas d'une chose facile. La période 2006-2009 était largement passée. Le poker n'était plus aussi abordable qu'à l'époque. Il ne suffisait plus de pratiquer un simple continuation bet au flop pour être gagnant en NL50. Je rigolais d'ailleurs intérieurement de tous les pro sponsorisés aux nombreux défis imposés par la room qui consistaient à descendre de limite et à monter une bankroll à partir de la NL5 avec un BRM imposé. Face à la difficulté, ils se rendaient compte de l'adversité que représentait la création d'une bankroll.
[*]Toutefois au lieu d’accélérer afin de prospérer dans la peau d'un joueur professionnel, j'ai stoppé de jouer six mois plus tard, arrivant aux portes de la NL200. Que vous dire, un manque de motivation pour continuer, une certaine lassitude après 1 an intensif. La NL100 comme achèvement de mon défi personnel avait agit comme un élément démotivant plus que d'un tremplin. Milieu 2012, je décidais d'arrêter afin de me lancer dans une activité en lien avec la finance. Cette période n'ayant pas de rapport avec l'objectif du blog, je vous en passe les détails.
Retour au grind: [*]Après une période d'un an où je n'ai pas touché une seule table de poker online, je décidai de reprendre le poker. Toutefois, alors que j'avais fais fructifié mon capital par 2,5x, je me sentais pas la capacité de reprendre directement en NL200 sans savoir si après 100k hand, j'allais être un joueur gagnant ou perdant. Le jeu avait évolué et les joueurs de poker d'il y a 6 mois n'étaient plus les même et ils avaient largement progressé surtout à ces limites. J'ai décidé donc de remonter une bankroll pour le fun et d'abandonner l'idée EV- s'il s'avérait que je mettais trop de temps. Je suis partis de 40e en NL4 et j'ai atteint la NL100 en 3 mois et demi. Depuis un an et demi, je grind la NL100+.
Les apports du poker et le juste retour des choses. [*]Le poker m'a appris beaucoup de chose sur moi même et m'a permis d'acquérir certaines compétences que je n'avais pas. Connaissance de moi-même, combattre le renoncement, appréhender une violente baisse de moral, prise en compte du facteur chance, apprendre à subir, relativiser, rationaliser, travailler sur la compréhension de soi. Tout ceci sera au cœur de ce blog. Nous aborderons nos sessions, des mains compliquées, intéressantes ou simplement amusantes. Je tenais par ce blog apporter le juste retour de ce que le Club Poker m'a apporté. Donner envie à des nouveaux joueurs de s'intéresser au poker. Et pourquoi pas relancer ce qui n'existe malheureusement plus sur le CP a contrario de 2+2, un communauté qui n'a pas peur de l'entraide entre reg.
Au plaisir de lire vos commentaires, à très vite pour la première partie de ce blog.
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damax reacted to M€LJA for a blog entry, Et toi Melja, qu'est-ce tu deviens ?
Salut chers lecteurs même si je doute que vous soyez encore nombreux après plus d'un an sans publier .
Je dois l'avouer,si tout irait bien et que j'aurais 4 tables qui tournent en ce moment , je n'aurais probablement pas pris le temps de revenir poster sur ce blog .
Vous l'aurez remarqué, je ne suis pas une lumière en orthographe mais je vais essayer de faire du mieux possible pour vous raconter ma vie pokéristique et la vie du poker en général durant cette année passée .
Commençons par le commencement , mon BAN des casinos français et des sites ARJEL suite à une altercation dans un casino .
La plupart d'entre vous connaissent déjà l'histoire donc je vais éviter de revenir dessus même si il faut bien dire que cette sanction m'a quand même mis un gros frein dans ma vie de joueur de poker .
Juillet 2012 : Suite à l'altercation du mois de mars , Je suis convoqué à la PJ de Lille où l'on me signifie l'arrêté ministériel qui m'interdit d'entrer dans tous les casinos de France et surtout de jouer sur tous les sites français agréer par l'ARJEL pour une durée de 2ans .
La nouvelle est dure à accepter même si je m'y attendais après avoir eu des échos par des gens du milieu . Je décide dans un premier temps de m'expatrier en Belgique pour jouer sur le .com mais ma gestion de bankroll désastreuse va vite me résoudre à rentrer en France au bout de deux mois sans vraiment avoir pu m'installer sur le .COM.
De retour chez moi complètement broke , je décide d'ouvrir des comptes sur les sites de poker français sur le nom d'amis qui ne sont pas joueurs .
Winamax détecte assez vite la supercherie et me clôture mon compte . Aucun recours à faire, passons .
J'ouvre ensuite trois autres comptes sur d'autres rooms qui me permettent encore à l'heure actuelle de jouer .
Mais le soucis quand on joue sur le compte d'un autre, c'est qu'il faut être très discret ce qui veut dire ne pas parler de ses perfs publiquement, (assez chiant pour un bragueur comme moi) mais aussi faire très attention avec les cash out pour ne pas "déranger" trop souvent l'ami qui me sert de prête nom ni sa banque qui n'aime pas forcémment le poker ...
Même si je réaliserais un gros hiver sur Barrière (+20k€) et quelques coups d'éclats en MTT (notamment la win d'un SCOOP et d'un HR sur pokerstars), mes sessions sont souvent dominées par le sentiment de ne pas être moi et surtout par ce tilt récurrent depuis des années qui m'empêche d'avoir une bankroll stable . Je me suis fait à l'idée qu'il ne me quittera d'ailleurs jamais .
Pour ce qui est des tournois live, j'en ai disputé qu'un, le WPT Bruxelles à 1650€ en Février ou j'ai spew comme un cochon et bust au bout d'une heure . Pas de quoi raviver ma flemme pour le live !
[idea=Et maintenant, on fait quoi ?][/idea]
Je suis dans une période ou je me demande combien de temps vais-je encore avoir l'envie de jouer au poker ...
Oui, j'ai gagné beaucoup d'argent ces dernières années (environ 150k€) mais tellement irrégulièrement qu'il m'arrive de rouler dans une belle Audi 6 mois et de prendre le métro les 6 mois d'après ...
Croyez moi ou non, Il m'est arrivé cet hiver de dépenser en une après midi 10 000€ en liquide dans un café sur des courses PMU à coup de 1500€ gagnant par cheval . C'etait un samedi . Je me souviens que tout le monde me regardait échanger mes billets violets contre un vulgaire récépissé .
Mes amis présents ce jour là et qui sont pour la plupart en galère avaient envie de gerber ...
Et bien pas moi .
L'idée que j'ai eu pour me refaire ? Miser le lendemain les 5000€ qui me restait sur un match de tennis féminin dont j'ai oublié le nom de la joueuse, je sais qu'elle avait un nom de russe qui m'avait inspiré confiance et qu'elle avait une cote de 1,75 . ma joueuse a facilement gagnée le 1er set 6-1 mais quand elle a perdue le second , je savais déjà au fond de moi que mes derniers 5000€ ne m'appartenaient déjà plus .
S'en suivra quelques mois de galère où j'ai même du faire de l'intérim pour pouvoir payer mes factures .
Comme beaucoup de joueurs donc, je suis un flambeur/spewtard dans l'âme et les rooms de poker l'ont bien compris : avec la mise en place depuis 2 ans des hyper turbo et déglingos, je suis tout simplement break even en HU, j'ai eu la chance de trouver une certaine réussite en MTT qui m'a permis de pouvoir encore gagner .
C'est donc très difficile mentalement de toujours repartir jouer au poker et d'ouvrir des heads up à 10 balles ou pire encore bosser pour 70€ par jour à l'usine quand on a claqué 15k€ le mois d'avant ...
C'est la principale raison qui me pousse à réfléchir à mon avenir car je me dis que finalement, l'argent du jeu n'appartiendrais t'il pas au jeu ?
Mais ce n'est pas la seule raison qui me fait me poser des questions sur l'utilité de continuer au poker ...
Le niveau des joueurs sur le .FR augmente de plus en plus , le FISC guette, mais surtout la lassitude du jeu et la fatigue mentale devient de plus en plus dure à gérer , je m'en expliquais sur un thread sur le CP qui parlait du blues du grinder il y a quelques mois :
"Je ne parlerais pas des périodes de bads run car je pense que l'on vit tous à peu près la même chose dans ce cas, mais plutôt du mal être du joueur de poker même quand tout va bien :
C'est vrai que je me sens privilégié face à mes amis qui galèrent à se lever à 6h du mat tous les jours pour un smic mais parfois , j'échangerais bien les rôles une petite semaine par mois . Je m'explique : Ne rien faire d'autre que jouer au poker sur son PC tous les soirs , parfois même le jour est vraiment lassant au bout d'un moment . Parfois j'ai vraiment envie d'avoir une vraie vie professionnelle avec des rapports humains etc (sauf à France Telecom
) ... Comme beaucoup l'ont dit , être joueur de poker nuit aussi à une bonne hygiène de vie (repas avalés à la hâte etc ..) et créer un décalage avec la vraie vie comme le fait de terminer une session à l'heure où d'autres se lèvent pour aller au travail .
Il m'est arrivé de me sentir mal en rentrant d'un cash game live en casino à 6h du matin en croisant les enfants qui partent à l'école , même en ayant gagner un SMIC en 5 heures de session . Il m'est aussi arrivé de ne pas avoir envie de commencer ma session du soir mais de me sentir obligé de la faire , comme par manque ou par appât du gain .
Pour être un joueur de poker épanoui , il faut être un bon gestionnaire (ce que je ne suis pas du tout) , et avoir un mental à toute épreuve . Il faut apprendre à aller se coucher à l'aube en ayant perdu 1K contre un mongolien qui comprend rien au jeu alors qu'on sait qu'en principe on aurait du lui prendre 2k ou encore perdre en 1 soir le bénéfice qu'on a mis 1 semaine à gagner , parfois plus . A part l'expérience rien d'autre ne peut apprendre à accepter ce genre de trucs .
Ce que je trouve dur aussi c'est qu'il faut constamment apprendre à repartir de rien ou presque , nous jouons au poker pour gagner de l'argent . On part d'un petit dépot puis on grind pendant des mois jusqu'à atteindre une certaine somme et là on a l'envie de s'acheter quelque chose (ou de simplement payer ses factures pour ceux qui jouent à des limites plus basses) et on cash out et devons repartir de plus bas . Cet éternel recommencement est fatigant mentalement et c'est encore plus vrai en cas de brokage . Ce problème ne concerne pas ceux qui ont une gestion de bankroll parfaite mais je pense que l'on est très peu dans ce cas .
On parle aussi beaucoup de la liberté de ce mode de vie mais je me souviens avoir refusé plusieurs fois des sorties avec des amis car "ce soir c'est dimanche et c'est jour de tournoi" ou " non ce soir j'ai 500€ à rattraper" sans parler des évènements de plus en plus fréquents ( FCOOP,SCOOP,WS etc...) qu'on a pas envie de louper et qu'il faut financer . On a beau être libre sur les horaires , ce jeu est notre gagne pain si on ne joue pas on ne gagne pas . ça demande énormément de temps et un joueur de poker travaille beaucoup plus qu'un salarié aux 35h et souvent 7 jours sur 7 .
Pas de soucis donc avec le fait de gagner beaucoup plus d'argent que Mr Tout le monde car comme tout métier qui paie , il faut non seulement bosser beaucoup mais surtout avoir les compétences , voire un talent , ce qui n'est pas donné à tout le monde .
Malgré tout ces inconvénients , Je suis d'accord avec ceux qui disent que réussir à gagner sa vie grâce au poker est une véritable chance mais il y a un dicton que j'ai entendu qui est on ne peut plus vrai : " Le poker est l'argent facile le plus difficile à gagner " . Cette phrase résume à peu près tout ."
Et oui , ce n'est pas tous les jours facile et Chaque jour, on apprend la retraite prématurée d'un joueur et on sent dans le discours de tous que l'augmentation du niveau, la menace du FISC et surtout la pénibilité mentale du "métier" pèsent de plus en plus dans les esprits .
[learn=Le poker, une perte de temps ?][/learn]
Cette photo de moi à côté d'Arnaud Matern pendant l'EPT Deauville il y a déjà 4 ans illustre vraiment bien ce que j'exprime dans ce billet . Pourquoi ?
Rappelons nous . à l'époque, je suis un jeune ramdom qui prend plaisir à jouer l'attention whore sur un forum de poker et qui rêve de faire une grande carrière de joueur de poker sponsorisé .
Arnaud Matern est lui l'un des joueurs les plus reconnus dans le poker français partageant l'affiche de Pokerstars avec Elky .
Ou en est-on aujourd'hui ? Pour moi on vient d'en faire le tour et rien de bien folichon .
Mais pour Arnaud Matern, c'est encore plus terrible puisqu'il a perdu son sponsor et que çela fait maintenant 17 mois qu'il n'a pas fait ITM alors qu'il dispute encore de nombreux EPT .
C'est donc ça la vie de rêve ?
Et Elky il est encore là me direz vous ?
En effet , il continue à parcourir le monde sous les couleurs de Pokerstars mais si Hendon mob lui retirerait les buy in de tous les tournois qu'ils disputent sans faire ITM, je pense qu'il ne lui resterait que la moitié de ses 10 millions de gains en live . et oui ça va vite quand on fait des one drop à 1M$ ou des super high rollers à 100k$ .
Mais bon, tout le monde n'est pas Elky et nombreux sont les joueurs qui ont disparu du circuit soit parce qu'ils se sont broke même en ayant gagné des tonnes auparavant, (je pense à Kzouls qu'on ne voit plus sur aucun tournoi depuis plus d'an même si je ne sais pas si il est broke mais c'est fort probable) ou d'autres comme Tristan Clémençon .
Rappelez vous il y a 6 ou 7 ans , le petit prodige malmenait ses adversaires sur les tables de Poker770, aujourd'hui, celui qu'on surnommait le PDG quand il était chez Winamax a finit par vraiment le devenir en investissant ses gains pendant son sponsoring dans la création d'une entreprise . Peut être le plus malin de nous tous ?
J'ai donc l'impression que par les temps qui courent, la tendance est au déclin .
Mais paradoxalement, les chiffres en terme d'affluence sur les tournois live sont très bons . On vient de battre le nombre de participants du circuit WPT à Marrakech et les WSOP-E d'Enghien sont dans la même lignée que l'année dernière malgré la perte du glamour de la Côte d'azur .
Mon discours n'est-il alors pas trop alarmiste ou trop personnel ?
Peut être est-ce juste la fin d'une génération de joueurs dont je fais partie que la routine et les frustrations des 80/20 décisifs perdus ont finit par lasser ? Réponse dans quelques années .
Mais quand on regarde ce que sont devenus les précurseurs en la matière, il y a de quoi penser que le poker ne fût pour eux, comme pour beaucoup, qu'une brève illusion ... Rappelez vous : Pascal Perrault, Thomas Fougeron, que je me souviens avoir croisé il y a 2 ans à St Amand, cherchant désespérément un stacking pour jouer le 500 deepstack .
Je ne cherche pas à me moquer de ses joueurs mais ils représentent pour moi le début du poker Français et je ne peux m'empêcher de les citer .
Mais pas de panique, Il y aura toujours de nombreux candidats prêts à se lancer et à rêver de gagner sa vie au poker pour, pourquoi pas un jour, ship un gros tournoi live qui changerait leurs vies.
Car, si les années passent, emportant avec elles les exploits et les souvenirs d'anciennes gloires , il y en aura toujours de nouvelles pour faire rêver le joueur comme Quentin Lecomte, qui du haut de ses 20 ans, ferait mourir d'envie tout ramdom qui bosse pour le SMIC toute l'année et qui vient de découvrir le poker .
Le petit 2balla n'a jamais aussi bien porté son nom : en 2013, il a déjà encaissé 200 000€ et, cerise sur le gâteau, vient de trouver un sponsor à l'heure ou la majorité des joueurs perdent le leur . Mais le plus dur reste à faire : rester positif sur le très long terme .
En fait, ce que je veux résumer de tout ce billet c'est que peu importe votre niveau, le poker, c'est des gains , des pertes puis des gains puis des pertes .
Au final , tout cela commence à ressembler à une perte de temps pour moi et pour les stars mondiales de ce jeu, c'est la même chose comme le
montre cet article datant d'aujourd'hui .
Et
Gus Hansen, ce "Dieu" du poker qui semblait maîtriser les cartes, comment se passe sa vie de joueur pro ?
Je vous laisse chacun réfléchir à votre sort, quand à moi, je n'ai aucune idée de ce que demain sera fait . Peut être vais-je tenter de me faire stacker un petit montant pour jouer online car il est possible que jouer avec l'argent des autres me responsabilise dans ma gestion du tilt et de ma bankroll .
Ah oui, au fait ... comme Gus, je viens de me broke . Contre ce fameux mec décrit plus haut, celui qui comprend rien au jeu, mais qui utilise la part de hasard à merveille . Cette même part de hasard qui finira un jour par lasser les meilleurs d'entre nous ...
EDIT : La lassitude, Roger Hairabedian en faisait justement part lors d'une
interview à Live poker hier :
" """Mais j'avoue ressentir aujourd’hui une grande fatigue car toute une saison de tournois est très difficile et les jeunes sont plus affûtés physiquement que moi. Douze mois de poker en live à une cadence intense est très fatigant surtout vu mon âge et mon poids. il faut voyager toute l’année et cela peux coûter physiquement. Il faut aller au charbon. Je ressens aujourd’hui une lassitude après neuf mois de tournois. Quand les cartes vont bien tout est plus facile, mais quand elles se ternissent il est très difficile de tenir mentalement"
Quelques heures plus tard , il remportait le second bracelet WSOP-E de sa carrière et les 150 000€ qui vont avec .
De quoi relativiser et se dire qu'avec du talent, on finit toujours pas être récompensé un moment ou un autre et terminer ce post un brun nostalgique par une note d'espoir .
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damax reacted to Skip for a blog entry, UP
Well, well, well ...
Pratiquement un an que j'ai raccroché les gants, et entre et la description de je dois bien dire que j'ai moi aussi l'envie de reprendre ma plume...
What's up, donc ?
Et bien mon année fut bien chargée, ayant depuis l'été dernier un nouveau poste dans ma boite, entraînant des responsabilités accrues, et les horaires qui vont avec...
Peu de temps pour le poker donc, mais je conserve un attachement certain pour ce milieu, et continue à squatter allègrement la cuisine de la radio le mardi soir tout en côtoyant fréquemment les regs du CP, autour d'une table, d'un verre ou même d'une balle de basket.
Je vous avais d'ailleurs laissé l'an passé sur ce petit clin d'oeil présageant que Deauville serait mon prochain grand rendez-vous poker:
Et bien je n'ai pas été déçu, et je vais donc me permettre un petit aparté pour mieux remettre les choses dans leur contexte ... Deauville, c'est un grand festival de poker, avec la finale des FPS et l'EPT qui s'enchaînent, avec tout un tas de sides supplémentaires. Tous les ans, c'est LE rassemblement du poker français, mais cette année était particulière puisque je m'y rendais pour la première fois
Enfin pu mettre une tête sur tous les regulars de PS.fr que je ne connaissais pas encore, et je dois dire qu'on a vraiment passé de bons moments, tout le monde (ou presque, ) s'entendant très bien malgré les tensions inévitables rencontrées aux tables par le passé.
Arrivé en voiture avec G2T6R, nous retrouvons ainsi la veille du day1(b) une joyeuse bande de SNE en train de diner au Drakar, qui deviendra rapidement notre repère : Bilou, Plato, Popi, Tof, Quintinio, Niko44, Nodix ... que du beau monde. Ca parle inéxorablement de poker, mais pas que. L'ambiance est très bonne, et on a rapidement l'impression de se connaître depuis plusieurs années, ce qui n'est au final ... pas tout à fait faux.
Nous sortons du resto vers 1h, et le tournoi commençant à midi le lendemain, nous avons plein de temps pour discuter avec tous ces ballas ... autour d'une table au Seven ... Et oui, nous ne couperons pas à cette boite de renomée mondiale, que nous saignerons chaque soir avec entrain, à coup de tournées de vodka malgré la cruelle absence d'autres clubbers.
Bon, je suis mauvaise langue. Sur le coup de 3h débarquent quelques TV stars PS et bien entendu Poloker et ses acolytes, dont la dernière soirée sans commander de bouteille de Dompé ou de Greygoose doit remonter à l'année 2010. La soirée bat donc son plein, et c'est sans réelle surprise que je me retrouverais à faire la fermeture, comme un con, alors que j'ai un tournoi à jouer 6h plus tard.
Réveil pépouze à l'hôtel du Golf 10 minutes avant le début du tournoi, transport express jusqu'à une boulangerie du coin pour éponger un peu tout ça, et on retrouve une demi heure plus tard (bah oui, ils nous ont foutu dans un hôtel à 5kms du casino, standard ) Virus Zubz, Shishi, NTZ, Zozo et surtout Horn33t devant le casino. Pourquoi surtout Horn33t ? Vous allez comprendre très vite.
Quelques semaines avant ce FPS, petite session MTT chez Bilou avec Horn33t, Utopik, Zozo et Virus, au cours de laquelle nous mettons en place un side bet sympathique : le premier qui bust du sunday special devra jouer le FPS dans le déguisement choisi par les autres participants. Sautant sur l'occasion, Horn33t shove quelques minutes plus tard avec 4ème pair contre nut flush, impatient de connaître son déguisement...
Après avoir pensé dans un premier temps à un déguisement de Fish + une pancarte "ça m'apprendra à slowroll" (sa spécialité), nous tomberons finalement sur un déguisement lui allant à la perfection, celui de DONKEY. Nutsé. Il me fallait donc impérativement lui remettre le déguisement avant le début du tournoi, et le temps qu'il l'enfile, nous négocions non sans mal son entrée dans le casino (C'est Deauville qu'han même) avant de prendre nos bracelets*. Ship it !
*d'entrée
Bon nous finirons par rentrer en jeu avec une petite heure de late reg, et toujours 2g dans chaque bras. Difficile dans ces conditions de monter du jeton ? Tu parles ... jamais aussi bien grind un donkament Probablement relancé plus d'une main sur trois, pour passer rapidement de 30 à 55k et me placer parmis les chipleaders au premier break.
Malheureusement l'alcool finit par redescendre un peu, et la gueule de bois est sévère. Je me souviens pas bien des coups, mais je finis par faire un call litigieux sur le shove de Patrick Braga - Spoiler : le vainqueur de l'épreuve - avec alors qu'il cold 4bet shove 23bb suite à mon 3bet à 6bb façe au spot de la table (contre qui je 3bettais mergé 1 main sur deux)
Il avait et, oh, surprise, je perds le flip, me retrouvant à mon tour dans une situation délicate et perdant, toujours contre le même joueur, mes jetons sur un random combo draw vs trips qui ne passe pas.
Toute ma vie toussa, il est temps de retourner à l'O2, bar du casino et rendez vous incontournable tant que le seven n'est pas ouvert. NTZ à bust rapidement aussi, Olivier (qui nous a rejoint au passage) est à l'average, Horn33t, qui fait les gros titres de la presse spécialisée avec son costume, est plutôt bien, et Popini est énorme. Bon CSB, mais il est temps de retourner se la coller.
Rapide diner au Drakar, rencontre mouvementée entre Junkyboy et Bilou au Seven, et je ne tarderais pas à rendre les armes, sur le coup de 3h, me préservant pour le lendemain.
Le lendemain, donc, réveil tardif, remise en forme avec un rapide passage sur la plage, puis retour au casino vers 15h pour faire l'ouverture des tables de cash game avec Zozo. Que de la 5/10 qui tourne, on décide ainsi de swap 50% avec ce dernier pour réduire la variance. Bon, il perd sa cave en 10 minutes de tilt, et je me retrouve dans une situation délicate. Heureusement Papa est là et réussit à remonter la pente, avec un petit bonus pour la soirée.
Cette dernière arrive d'ailleurs très vite puisque le day2 du FPS s'achève et que tandis que Horn33et et Olivier ont bust, le chipleader n'est autre que Niko44, ce balla, qui a au passage chopé le numéro de Vanessa Rousseau parce qu'elle voulait une part de son action, et plus si affinités. eZ.
Bon, le day3 est demain matin (enfin midi) et il y'a un beau billet à la clé, mais on ne va pas s'asseoir sur une si belle occasion de célébrer tout de même. Petit tour au Royal où Bendo a organisé un bel apéro pour les SNE & consorts au frais de la princesse ; belle tablée au Drakar puisque nous sommes ce soir une petite vingtaine, et débarquage massif en boite, une autre que le Seven, mais dont j'ai oublié le nom
Les bouteilles sont de sorties, Niko est ivre saoul et tente d'apeller Vanessa pour lui demander de nous rejoindre, mais ce balla n'a plus de crédit sur son portable. LoL. Bon, il est 3h, l'heure où débarque tout le monde au Seven, ne manquons pas au rendez vous. Finement joué, il y'a pour une fois pas mal de monde, et nous y retrouvons Farfalla, LTH Corp, MerciFish et d'autres encore probablement mais je suis moi aussi dans un état d'ébriété avancé.
Refusant finalement de quitter la salle lors de la fermeture, la sortie n'en sera que plus violente, mais de retour à l'hotel, et après avoir couché Niko dans un état proche du coma alors qu'il joue le tournoi de sa vie quelques heures plus tard, nous partons en after avec Bilou, son pote Pierrick, Plato, Quintinio et Popini dans la chambre de Bilou.
Un minibar et une télécommande dans le jardin plus tard, on a faim. Popi essaye bien de commander une entrecôte, saignante, au room service, mais ces enfoirés lui raccrochent à la gueule en lui faisant remarquer qu'il n'est pas dans son état normal. Well, il est 8h, le petit déj est servi, let's go !
Et LA ... ce qui devait arriver arriva. Le roi du trashtalk et du trashplay, le grand, l'unique n0testin, est le seul client attablé, en compagnie de sa nana. La rencontre est pleine d'émotions, notamment pour Quintinio, autre grande figure du trashtalk .fr, qui ne se privera pas de lui rappeler tout au long du petit déjeuner que ça reste lui le patron en trashtalk live.
L'ambiance est tendue, le maître d'hôtel excédé, et tandis que Plato mange littéralement l'intégralité du saumon du buffet, il nous refuse à plusieurs dizaines de reprises le whisky demandé, ce qui n'est, vous en conviendrez, pas digne d'un hôtel à plusieurs centaines d'euros.
Nous finirons par quitter les lieux à son grand soulagement, non sans avoir croisé un Dominik Nitsche enchanté de trouver tant d'animation avant son footing matinal, mais se coucher ne semble toujours pas être une option. Nous décidons ainsi de repartir au casino, et attendons plusieurs dizaines de minutes la navette censée venir nous chercher, avant de nous rendre compte que cette dernière ne passait pas avant 10h.
Embettés mais pas découragés pour autant, nous embarquerons rapidement sur une voiturette de golf. Les clés ne sont pas disponibles, mais qu'à cela ne tienne, la route est en descente jusqu'au casino après tout. C'est dans un buisson que le maître d'hôtel viendra rechercher l'engin, fort heureusement en parfait état puisqu'il remontera sans problème jusqu'à son emplacement initial.
C'est lorsque Popi à décidé de remonter en scelle que j'ai compris qu'il était peut être temps d'aller se coucher. Mieux vaut tard que jamais ..
Bon la soirée était assez epic mais le réveil n'en a été que plus difficile. Je trouverais tout de même la force d'aller déjeuner vers 14h avant d'aller rail un peu Niko, qui somnole à sa table à l'approche de la TF. Il finira par bust 14ème me semble t-il, sur un beau spew, on peut désormais le dire je pense : Niko, c'était terriblement spewy
Pour cette dernière soirée, PS organise une petite sauterie ou tout le monde devrait se retrouver, à la veille de la TF du FPS et à l'aube de l'EPT itself. On y fait donc un tour, mais ça sera rapidement un fold, entre ceux qui ne se sont pas remis de la veille et celui qui n'en revient toujours pas d'avoir bust si près du graal.
Désormais traditionnel diner au Drakar, puis petit tour au Seven pour la forme, mais nous finirons bien tôt après un dernier verre bien appuyé et la promesse que l'on se reverra tous bientôt.
Retour sur Paris le lendemain après un petit détour par la charmante Honfleur, et il est temps de revenir à des réalités bien moins sexy ...
Bref, tout ça pour dire (oui, je sais, c'était un long aparté) que nous avions envie de remettre ça.
Et quoi de mieux pour cela que ... Las Vegas ?
ET OUAIS on y est, il est là le UP, bien caché sous une danette à la vanille : Las Vegas, episode II, bitches !
BOOM.
Longue préparation donc, au moins un mois à l'avance, pour décider des circonstances de cette nouvelle réunion. Pensant être entre 6 et 8, on a longuement hésité à louer une villa, notamment celle ci : https://www.airbnb.com/rooms/810977
Mais bon, loin du strip toussa, pour un court séjour finalement, c'est peut être mieux de rester dans un hôtel. Du coup Zozo à eu une idée bien sympa, de prendre une suite bien balla + des rooms standard, et de partager les frais. C'est donc tout naturellement que nous nous sommes tournés vers cette merveille au Mirage :
110m2, deux chambres, 3 lits, un énorme living room, c'était parfait.
Mais bon comme on est des branleurs, on s'y est pris trop tard (elles sont toutes book 3 mois à l'avance), et il faudra attendre l'année prochaine pour ce kiff.
Nous nous retrouverons au final dans des suites bella (à une lettre près on était bon) au Venetian, avec notamment Zozo, BVRPS et Horn33t. C'est un cran en dessous mais ça reste bien sympa, et put**n que j'ai hâte de retrouver cette ville de degens.
Bon au passage vu que j'allais à Vegas j'ai joué quelques sats, et obv j'ai ship, à la fois l'event #60 (un 1500$) et le main event, les deux sur Barrière. On prend les même et on recommence, donc ! Sauf que cette fois c'est tout bonus, pas de pression, on va juste essayer d'apprendre un peu de nos erreurs, et attendre un peu dans le main avant de jouer trop aggro
Du coup mon planning est assez MTT oriented, dans l'idée ça donne ça :
Programme des festivités
Arrivée le 28 juin -> repos / unjetlaggage
29 juin à 12h au Venetian : DSE 600$ day 1A pour bien se mettre dans le bain
30 juin au Bellagio: grosse session CG 5-10 / 10-20 tant qu'on a quelques $ en poche
1er juillet à 12h au Venetian : DSE 600$ day 2 ou sats pour WSOP #57
2 juillet à 12h au Rio : WSOP event #57 - 5000$ NLHE si qualifié, ou 235$ donkament à 15h (jusque 2000 joueurs + et 100k + à la gagne)
3 juillet à 15h au Rio : 235$ donkament
4 juillet à 14h au Marquee : Pool party day
5 juillet à 12h au Rio : WSOP event #60 - 1500$ 3days event
6 juillet à 12h au Rio : day 2 event #60 ou SPA
7 juillet à 12h au Rio : WSOP event #62 - 10k$ main event
8 juillet : retour Paris (Jinx Jinx Jinx)
Tout ça entrecoupé avec parcimonie de CG (on va essayer de shot assez haut) et de clubbing, on devrait se mettre assez bien
ONE TIME !
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damax reacted to olivierp for a blog entry, High stakes poker
High stakes poker à la française
Vous avez déjà dû le remarquer, je parle assez peu des sessions online dans ce blog, la raison principale est que je prend beaucoup plus de plaisir à écrire (et à lire quand j'en ai l'occasion) un CR sur du jeu live que sur du online. C'est en grande partie dû à l'ambiance autour de l'événement je pense.
Aujourd'hui je ne dérogerais pas vraiment à cette règle, je viens vous voir pour faire un compte rendu d'une session live exceptionnelle.
En effet, j'ai récemment eu la chance d'être invité à une partie privée live, avec pour les coup des enjeux financiers importants. Forcement le gratin du poker français était présent, seuls manquaient Timus prétextant une maladie quelconque au dernier moment et Horn3t bredouillant quelques mots incompréhensibles au téléphone.
La partie se déroula finalement à sept joueurs : Skip, Tof, Uto, Popi, Moi, Zozo, et Sylvain.
Le gratin du poker français
Je passe l'oubli des bières à la maison et l'apéro précédant la partie. A 22h tapantes, tout le monde est installé et prêt à en découdre. Les Paulsons (pharaoh svp) sont sortis, sept piles de mille jeton, la cave est à 10 € : ça joue high stakes !!!
On tire les places avant de s'installer. le but du jeu : ne pas être à la droite de Skip. En plus il a l'air chaud ce soir. Je chatte mon tirage avec Uto et Zozo à ma gauche :
Le tirage
On s'installe, je propose de jouer en "win the button", tout le monde est d'accord, sauf Uto qui râle, qu'est-ce que ça va être quand on va arriver aux variantes... Pour en rajouter encore un peu, le perdant distribue la main suivante et chaque personne qui recave doit prendre un shot de jus de pomme.
On tire le bouton, Skip gagne, ça va être un peu le thème de la soirée... Je commence à distribuer les cartes et là Tof se réveille "put**n, je vais être de blindes toute la soirée..." . C'est un malin ce Tof ! Il a tout de suite compris ce qui allait se passer.
Je suis UTG (ma position favorite ce soir là, la seule pour ainsi dire...), j'ouvre , c'est pas trop mal, je minraise pour avoir de l'action. Payé par Uto, Zozo et Popi, Skip 3-bet cher. Tof et Sylvain qui sont des gens raisonnables foldent, moi aussi, tout comme Uto et Zozo. Popi paye.
Flop : , là je suis dégouté, j'avais top paire... Ca m'apprendra à fold.
Je ne sais pas bien comment, mais ça part à tapis, les cartes : Skip : , Popi . Skip remporte brillamment la première cave de sa soirée, Popi prend une double recave et un shot simple et la partie est lancé.
Des problèmes de mémoire monsieur ?
Bon un petit aparté quand même avant de continuer : je ne suis pas bien sûr que cette main ai eu lieu à ce moment dans la partie, ni qu'elle ai eu lieu exactement de la façon dont je la raconte... D'habitude quand je joue en live j'ai une très bonne mémoire des événements, mais allez savoir pourquoi, c'est un peu plus flou dans ce cas. Donc je brode, j'inverse etc... Ce qui est sûr c'est que c'est toujours Skip qui 3-bet et Popi qui call, et aussi que Skip à doublé en premier...
On instaure un side bet avec : si quelqu'un gagne un pot avec , c'est tournée générale de jus de pomme (sauf pour le vainqueur). J'ai bien proposé que ce soit le gagnant de la main qui décide qui buvait pour donner une dynamique plus personnelle à tout ça, mais Sip à refusé net après avoir regardé son stack de jetons : beaucoup trop dangereux comme règle quand on est chipleader. En plus d'être grand, il est finaud !
Pour ce qui est des mains que je joue pendant la partie NLHE :
J'ouvre 95 % des UTG (c'est ma position favorite), parfois je call les 3-bet, parfois je fold, parfois je reshove mes 100-200 bb dans 10bb... Ca me permet de prendre un tapis avec > , de split contre skip avec = (chattard !) et de perdre une cave avec quelque chose comme < < (j'avais ).
Popi (UTG) open shove pendant qu'on distribue les cartes, Skip instacall. Petite pause, on attend nous de pouvoir voir nos cartes. Tof tank en nous disant qu'il a avant de call, Sylvain fold et j'ouvre . Je tank 5 bonnes minutes avant de call en disant que de toute façon je dois avoir les cotes. Board : .
Tof et Popi font la gueule, je suis bien là !!! Reste seulement Skip qui n'a pas encore regardé ses cartes. Il nous annonce qu'on va les regarder ensemble. Il retourne sa première carte : , je rage muck, il vient de me casser mon effet le monsieur !La main que j'ai le plus mal joué, et je m'en veut encore :
Je suis au bouton (oui oui, c'est quand même arrivé de temps en temps...), tout le monde fold jusqu'à Sylvain (non, ça c'est arrivé qu'une seule fois...), il ouvre. Je regarde mes cartes, j'ai , je suis beau ! Je call. Inutile de préciser qu'Uto et Zozo foldent...
Flop : (j'ai nut air, je me sens confiant, jamais je fold any street).
Sylvain mise, je call.
Turn : 5d
Sylvain check, je me sens toujours vraiment bien, mais faut quand même avouer que ça va être compliqué de se faire payer par moins bien.... Je check
River : , pas dégueu...
Sylvain fait mine de réfléchir à miser, je lui dit que s'il mise je fais tapis... Et il fait tapis après m'avoir demandé confirmation.
Et là, je fais l'énorme erreur de la soirée : j'instacall pour lui claquer les nuts au milieu de la table... Quelle erreur !!! C'est le genre de spot de slowroll qui ne se présente qu'une fois l'an et je n'ai pas eu la présence d'esprit de le saisir : quand je lui dit que je le paye s'il mise, il sait que c'est vrai. Donc quand il mise il se sent monstrueux, il se sent beau, il plane au dessus de nous tous.
Bon j'ai call, il a montré tout fier pour la suite, et on a quand même tous bien rigolé parce qu'on avait tous suivi l'action et qu'il a voulu faire le malin à la turn... Un shot pour Sylvain un !
On a bien sûr joué d'autres mains en NLHE, en tout cas je crois... pas tout à fait sûr. En tout cas c'est l'heure de passer aux variantes. La règle est simple, c'est du vrai dealer choice : le gagnant prend le bouton et décide de la variante que l'on joue qu'elle existe ou non. Pour donner une idée on a joué entre autre à : Omaha
Omaha 5
Omaha high low
Omaha 5 high low
Hold'em à 1 carte (c'est nul)
Hold'em à 3 cartes (en en jettant une au flop, ou pas)
Poker fermé, comme papyé, en single draw NL
Cartes sur la tête
Kalachnikov
Omaha 4 à 2 boards
Courchevel
Hold'em à 3 cartes où on s'échange une carte au hasard à la river
Surement autre chose...
Je ne détaillerais que deux mains, parce que c'était quand même bien le bordel à ce moment là dans ma tête. Et qu'en plus vu qu'il faut expliquer la variante avant à chaque fois avant la main, ça devient bien long à écrire.
[*]Omaha 4 à deux boards, je suis au bouton (oui c'était mon idée...), et je call un raise avec , toute la famille est au flop.
Flop :
Uto check, Zozo pot, Popi repot, Tof Skip et Sylvain foldent, je repot, Zozo repot (!!!!), Popi fold, je call parce que faut pas déconner quand même, j'ai full, mais je me sens pas super bien...
Zozo : . Je suis effectivement pas beau du tout mais on split quand même....
[*]Cartes sur la tête. La règle est simple, c'est du hold'em classique sauf qu'on a nos cartes sur le front et que tout le monde peut les voir... Sauf nous. Au niveau de ce qui va se passer à table, on sait déjà que Skip va faire tapis et Popi va le payer, qu'Uto va fold 100 % du temps, et que tous les autres, moi y compris, on va fold une grande partie du temps.
Bon, on distribue les cartes, et là !!! Popi retourne , va falloir y aller alors...
Je ne sais plus bien comment on se retrouve au flop sans que ça parte pré-flop, mais je suis avec Skip et Popi dans le coup sur un board : .
Popi à nut low, je me sens pas trop mal contre lui... Skip lui a . Je tente un check raise sur les deux larrons en espérant le faire folder.
Il tank, tank, tank, tank, tank tellement que je me dis qu'il va peut-être jeter sa main... Et puis non, il call, grrrrr....
Je retourne , Yes ! tout pour papa !!! Ah, en fait non, on split avec Skip les jetons de Popi.
Pas bien longtemps après, je laisse les jeunes continuer à jouer, ils ont pas de gosses qui se réveille à 7h du matin eux... Et puis il est déjà 2h.
En tout cas, j'ai pu repartir la tête haute, fier de moi d'avoir ch***er juste ce qu'il faut pour me payer les sushis de la soirée !