mama913
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mama913 reacted to Mr Sneeze for a blog entry, Le blues du joueur de poker, ou pourquoi il ne me touche pas
J'écris en référence au et au sujet du forum. Ca va être long, et si ça vous saoule RAF. Parfois il faut prendre le temps, la culture zapping ne permet pas vraiment d'aller loin dans la vie.
Je tiens à dire d'abord que le poker est un jeu extrêmement difficile, pesant émotionnellement et mentalement. Très peu peuvent devenir pro, encore moins peuvent le rester plus que 2-3 ans (le nombre d'étoiles filantes est impressionnant, que ce soit parce que les joueurs surestiment leur niveau ou parce que le poker finit par les drainer). Etre pro de poker implique un stress phénoménal, de profonds moments de doutes. Le fait est qu'on est absolument responsable de nos résultats, et qu'on est aussi tout seul là-dedans ; les gens qui sont les plus aptes à nous aider sont aussi nos adversaires. Il y a une compétitivité incroyable dans le poker, comparable au sport de haut niveau, et pourtant au poker plus qu'ailleurs on est seuls (on a pas une équipe de kinés et coachs derrière nous pour nous guider et encadrer, non il faut faire ça nous même).
Donc gagner sa vie au poker est difficile ; beaucoup en rêvent, peu y arrivent. Ceux qui y arrivent réalisent souvent (tel Artplay) que ça n'en vaut pas forcément la peine, que le poids du jeu est trop important.
Cette difficulté est massive. La plus grande difficulté au poker selon moi, c'est de naviguer à travers les illusions que nous créons à travers l'intermédiation du jeu. La première des illusions, fondamentale, partagée par récréatifs et pros (et la raison qu'il y a de l'argent dans le jeu), est qu'il est facile de gagner de l'argent en jouant à un jeu. Beaucoup d'argent même, et il suffit de jouer pour ça! Je vous renvoie à ?p=3406006 que j'avais déjà écrit il y a plusieurs mois. Pas de secrets, il faut travailler pour gagner au poker.
Je vais essayer d'énumérer quelques illusions que les joueurs mettent dans le poker. Pour moi, la 'désillusion' vient de la non-compréhension de l'illusion initiale, ou de la compréhension tardive. Comprendre l'illusion et s'en garder, c'est ainsi éviter la désillusion du poker.
Il est facile de fantasmer sur l'argent que gagnent certains joueurs, sur une période significative ou du fait d'un one-time. La réalité est que le succès est toujours plus visible que l'échec, et que pour un top pro qui amasse des millions (ou moins, on s'en fout), il y a 100 joueurs qui ont tenté et qui se sont cassé la gueule, ou en tout cas qui ont eu des résultats beaucoup plus modestes. Voir les 'success stories' dans le poker ne nous indique pas le nombre de 'fail stories'. L'industrie du poker, via les joueurs sponsorisés et le marketing des MTTs (notamment, mais aussi des grosses parties de cash game télévisées, ou le rail des high stakes games), alimente cette illusion de facilité, et c'est bien compréhensible puisque c'est ce qui convainc les joueurs de tous niveaux d'investir leur argent dans un jeu de carte.
L'illusion de la liberté. En réalité ce n'est pas une illusion: le poker plus qu'une infinité d'autres activités nous offre une vaste liberté d'action. Pas de boss, pas d'obligation de jouer si on ne veut pas, pas d'obligation de se réveiller le matin ; en bref on peut jouer au poker et vivre à notre convenance. Mais c'est là que ça bloque: une grande liberté implique une grande responsabilité. On ne peut pas prendre la liberté d'un côté et manquer de responsabilité de l'autre (c'est là l'illusion de beaucoup). Rien ne vient facilement dans la vie. Vu qu'on est libre de nos actions dans le poker (personne viendra nous gronder, et personne viendra nous aider non plus), on est libre de faire n'importe quoi, d'adopter des comportements malsains et destructifs. Ce que font beaucoup de joueurs: vu qu'ils n'ont plus de barrières, ils se laissent aller, mangent mal, se gèrent mal, jouent dans les pires conditions, et très vite leur winrate s'effondre, le poker devient un labeur, un grind journalier nécessaire. Le grind devient ce qui leur permet de financer leurs mauvaises habitudes!!! Et ainsi la liberté offerte par le poker devient la pire des prisons. mais ce n'est pas le poker qui emprisonne, c'est nous-mêmes.
Hier soir mon maître de méditation zen a dit, citant un moine Chinois du 7ème siècle (courant du Chan): 'Je suis libre de moi, donc libre de tout'. AD: Erreur dans ma citation, il s'agit de Shunryu Suzuki, un maître zen contemporain, aujourd'hui décédé, qui enseignait en Californie dans les années 70. La racine de la pratique reste la même cependant (elle traverse les âges, depuis 2500 ans), et l'idée a toujours sa place ici.
L'illusion des êtres humains, c'est de chercher la liberté à l'extérieur d'eux-mêmes. Dans l'argent, ou dans la reconnaissance, dans la non-contrainte en fait. Mais la contrainte existe partout, elle est corolaire de la liberté. Se contenter de peu c'est être riche. On peut avoir tout l'argent du monde et être misérable, et c'est là une forme de stupidité / cupidité avancée. Le poker nous promet la liberté, mais en fait il nous mets en face de nous-même: arriverons-nous à nous libérer de nous-mêmes dans ce jeu où toutes nos pulsions ressortent si facilement? Arriverons-nous à naviguer au milieu de nos pulsions en gardant la tête froide? Arriverons nous à nous gérer? A nous comprendre et à travailler sur nos tendances? Ce n'est pas quelque chose qui viendra sans efforts, et si on ne le comprend pas très vite, alors oui le poker enfermera, le poker nous bouffera.
L'espace de liberté qu'offre le poker laisse nos pulsions inconscientes totalement libres. Le jeu, par sa fureur et sa nervosité, peut faire de nous des addicts, des esclaves, de différentes manières.
En ce qui me concerne, cela fait un bon moment que j'ai décidé de considérer le jeu comme 'réalisation' (voir d'autres billets du blog), et donc comme une opportunité de me connaître, de me gérer et d'évoluer. Je vois la liberté comme pratique ; c'est quelque chose qui se travaille.
En tout cas ce qui se passe, c'est que les joueurs se font prendre par l'illusion. Dans la vie, l'accumulation d'argent et de reconnaissance est une illusion. Tout cela meure avec nous. Vous pouvez gagner 100k tous les ans (ou 100M), faire tous les projets que vous voulez, chercher à vous réaliser dans ces projets, ces 'rêves' ; de fait vous pouvez mourir demain, et à chaque seconde de votre vie. La vie est fragile, et elle ne nous appartient pas. S'illusionner de l'argent, vouloir s'enivrer du pouvoir que procure celui-ci, ou de la puissance ressentie dans le jeu, ce sont des attitudes de contrôle, la recherche de conjurer la mort. Je ne dis pas qu'on peut éviter ces 'désirs', mais clairement on peut choisir de ne pas les alimenter, de les laisser à leur place ; ils viennent, et ils partent, comme ils sont venus.
Quand je vois des joueurs (comme l'exprime Artplay), qui dit continuer à jouer au poker pour l'argent qu'il en tire, bien qu'il considère parfois cela comme 'un jeu de m**de', ma foi la désillusion est évidente et inévitable. On ne tire aucune liberté, aucune connaissance, aucune maîtrise, et aucune réelle fierté, dans l'accumulation d'argent en soi. L'argent c'est de la matière morte, de la matière fécale pour prendre des termes psychanalitiques. Dans notre monde, tout le monde célèbre pourtant l'argent, son pouvoir d'échange, d'usage, et son pouvoir symbolique. C'est là pour moi une illusion, et de l'illusion nait la désillusion (la médiocrité que ressent un joueur gagnant 100k / an, parce qu'il est maintenant désillusionné, et l'outrage que cela crée chez ceux qui sont pris dans l'illusion, et qui croient que s'ils gagnaient 100k il seraient forcément plus heureux).
Ce n'est pas ce que je fais. Je n'aime pas l'argent, je le méprise. Je n'aime pas la reconnaissance non plus, en tout cas j'essaie de faire attention à ce qu'elle ne me bouffe pas.
Je ne gagne pas 100K/an (cette année peut-être, mais pas les années précédentes). Et pourtant je suis riche. Très riche. La raison est que je me contente de peu, je n'alimente pas trop mes désirs, j'essaie de garder mon ego à sa place, en contrôle. Je peux aisément vivre avec 1000€ par mois et être le plus heureux des hommes. Alors quand je gagne 3 fois cette somme ou plus, qu'est-ce que je vais me casser le cul à gagner plus?
J'adore le poker. Evidemment je suis passé par toutes les sortes de doutes, le jeu m'a souvent obsédé et rendu très mal ; il a fréquemment perturbé mon sommeil et aussi l'harmonie de mes journées. Mais je n'ai jamais été désillusionné. Et d'ailleurs le jeu m'obsède beaucoup, beaucoup moins qu'avant.
Je ne joue pas au poker pour l'argent. Je joue parce qu'il me passionne.
Je joue au poker pour ce qu'il m'apprend. Pour ce qu'il révèle. Il fait sortir tellement d'états, et avec une telle intensité et profondeur, que j'en fais une pratique de connaissance de soi. En travaillant des leaks dans mon mental game, pour améliorer mon jeu, j'ai aussi déraciné des tendances à la colère et à la puissance qui s'exprimaient dans bien d'autres aspects de mon existence. Grâce au poker, j'ai appris à dompter la bête qui était en moi. Et la bête est toujours là, il faut la dompter chaque jour.
Le poker m'offre une gestion totale de mon temps. Il m'offre du temps libre, mais encore faut-il le prendre! (ce que beaucoup de gens ne peuvent faire, complètement angoissés à l'idée de ne rien faire)
De fait dans ma vie, j'ai progressivement abandonné toute volonté d'exister. Je n'ai pas de réel projet de vie, je n'ai pas envie d'accomplir quelque chose. Vivre est suffisant, sans laisser trop de traces. Ce qui me mène, c'est le 'Connais-toi toi-même', cette sagesse qui remonte à l'antiquité. Il ne s'agit pas d'être égoiste. Permettez-moi de citer Maître Dogen, un japonais du XIII ème siècle:
'Apprendre la voie du boudhisme, c'est s'étudier soi-même.
S'étudier soi-même, c'est s'oublier soi-même.
S'oublier soi-même c'est être certifié par toutes les existences du cosmos.
Etre certifié par toutes les existences du cosmos, c'est dépouiller son propre corps-esprit et celui des autres'.
C'est là la Voie que je suis. On en revient à la liberté: 'je suis libre de moi, donc libre de tout'. Se libérer de soi-même, c'est de là que vient la véritable liberté, la véritable joie, la véritable connaissance aussi (on peut avoir toutes les connaissances du monde mais être ignorant, car prisonnier de soi-même, de ses conditionnements).
Je cherche donc en premier lieu dans le poker une connaissance de moi. Une connaissance de mes états, de mes pulsions, de mes failles et de mes forces. Et une connaissance du détachement vis-à-vis de tout cela. La connaissance que ces états, ces tendances, ne sont pas figées dans le marbre. Que toute cela ne m'appartient même pas, mais est fruit des circonstances et des conditionnements passés.
Le poker apprend à laisser passer tous les attachements, parce que quand on joue, quantités d'émotions et de pensées absurdes vont nous saisir. On devient comme des singes dans le jeu. Il y a là un potentiel d'enfermement, mais du même coup un potentiel de libération, par apprentissage de la contrainte.
La plupart des joueurs voient l'adversité comme quelque chose de désagréable, quand en fait l'adversité est le meilleur maître. On apprend en tombant. Le poker nous offre une adversité illimité. Et je ne parle pas de la compétition avec les adversaires, bien que cela fasse partie du tout, mais de la lutte contre nous-même qui se déploie dès qu'on s'assoie à une table de poker. Cette adversité là n'a pas de limite. Les meilleurs joueurs le savent. Les médiocres pensent qu'ils luttent contre les autres.
Par ailleurs, le poker m'apporte argent et temps. Laissez-moi vous dire ce que je fais de mon temps, ce que j'aime à faire de ma vie. L'an dernier, à la fin de l'hiver, je suis parti seul dans un trou paumé des montagnes ardéchoises, dans une ancienne maison de berger loin d'être correctement isolée. Je suis parti seul, une semaine, avec une température nocturne intérieure de 0 à 5°C. Ma seule nourriture fut: un sac de haricots et un sac de farine, ainsi que quelques noix. Je n'ai pris aucun divertissement, pas de musique, pas de livre, si ce n'est l'oeuvre complète de Tchouang-Tseu, un penseur Chinois ayant vécu il y a 25 siècles (le genre de bouquin dont on ne peut pas lire plus de quelques pages d'un coup, tant c'est profond. On lit 3 pages, et on les laisse infuser une après-midi. Impossible à lire compulsivement).
Je devais me laver dans de l'eau glacée. Je devais marcher 25km tous les jours simplement pour maintenir ma chaleur corporelle. Le midi, je ne mangeais que quelques noix. Je m'alimentais du souffle, et des éléments de la nature. J'ai ressenti des angoisses incroyables, des sensations de vertige, de grandeur et de petitesse. J'ai observé la folie de l'esprit, sa tendance à s'accrocher à tout. Pendant une journée (entière) j'ai eu une chanson dans la tête. Indélogeable. Au milieu des arbres et du silence. Je n'ai croisé personne en une semaine, en tout cas je n'ai parlé à personne. Après ces quelques jours, après avoir traversé une myriade d'états et de peurs, mon esprit s'est apaisé. Je suis revenu à la ville un nouvel homme.
C'est ce que j'aime faire quand j'ai du temps. La semaine prochaine je vais marcher dans les Vosges, avec une tente, un de mes meilleurs amis, et pas grand chose d'autre. Je suis fondamentalement un anti-balla.
J'ai beaucoup voyagé au Maroc, mais j'y vais pas pour squatter dans un Ryad à Marrakech, non je marche dans l'Atlas, je dors à la belle étoile dans les forêts de cèdres avec les chiens sauvages qui aboient à quelques kilomètres et me font dormir d'un seul oeil.
Je me suis toujours senti mal à l'aise dans le fait d'être 'servi', ou de payer pour trop de services. Je préfère autant faire le max par moi-même, y compris me faire à manger.
Qu'est-ce que le poker me permet de faire? Il me permet d'avoir du temps de contemplation. Je ne vais pas trop développer ici parce que l'extrême majorité des gens ne comprennent pas du tout la nature de la contemplation. Ils croient qu'il s'agit d'une admiration béate devant l'univers, quelque chose d'un peu stupide et de pas très intéressant. En réalité la contemplation c'est faire silence. Quand on trouve le silence, alors on commence à entendre, et à voir. Quand on se libère de soi-même, on voit la vie qui se déploie à travers nous. On voit la vie au-delà de soi.
La contemplation, ce n'est pas la paresse. C'est un travail incessant, un travail de lâcher-prise. Quelque part, le plus confrontant des travaux, parce qu'on s'attaque directement à l'ego. C'est l'acceptation absolue de ce qui est. L'acceptation absolue de l'interdépendance, et de l'impermanence. L'acceptation que notre vie est comme une cascade, elle coule, jaillit, et très vite elle rejoint la grande rivière ; très vite on vit et très vite on meurt. S'attacher à nos possessions (l'argent, mais aussi nos diverses identités), c'est l'ego qui résiste à la réalité de l'Etre. Cette tension qui nous traverse, tous, entre ego et Etre, depuis des millénaires, c'est le mouvement de la vie humaine.
Ma vie, c'est plonger dans cette connaissance, plonger dans cette liberté. Remonter à la racine. Accepter la tension comme caractéristique de notre être, et trouver une paix dans cette tension même. Voir que l'angoisse est ce qui nous met en mouvement, plutôt que de compulsivement chercher à fuir l'angoisse (plus on fuit, plus on est poursuivi....).
Alors ma vie tourne autour de certaines pratiques. La méditation zen et le kung fu me nourrissent et me libèrent. Mais je dois pourtant toujours me forcer à pratiquer. Quelque chose résiste toujours en moi, comme chez tout le monde. C'est normal, c'est ça être Homme (plutôt qu'arbre par exemple. Bien que l'homme puisse beaucoup s'inspirer des arbres pour se réaliser!). Le poker lui-même devient une pratique de réalisation. L'argent que j'y gagne me permet surtout de continuer à jouer, donc continuer à pratiquer ce jeu qui apprend tant sur nous et sur les hommes en général. Evidemment que je ressens du stress et des difficultés dans le poker. Mais j'aime ces difficultés.
J'aime profiter de mon temps pour faire à manger. J'aime beaucoup manger, mais j'aime aussi la simplicité. Je vais ramasser des fruits quand je peux, sinon je trouve des graines et des légumes et je me fais des soupes de paysan, toutes simples, toutes bonnes, extrêmement nutritives et saines. Hier je me suis fais des falafel maison. Une seule boulette nourrit suffisamment pour aller faire une aprem de randonnée.
Je profite de mon temps pour travailler l'énergétique. Evidemment j'explore cela dans le kung fu par exemple, mais aussi dans tout. Tout tourne autour du souffle (le Chi, l'énergie vitale fondamentale), rien n'est plus important dans notre vie, et pourtant bien peu sont ceux qui connaissent ce mystère. Surtout à notre époque! Mais l'énergie c'est en fait tout ce dont on s'alimente. Donc la nourriture. Un simple bol de graines préparé en conscience nourrit plus profondément qu'un steak de boeuf servi dans la plupart des restaurants. Mais personne ne me croira là-dessus, et ça ne me pose aucun problème, je suis suffisamment heureux d'avoir pu entrer en contact avec ces 'secrets' millénaristes. Ceux qui veulent s'intéresser à cela, je peux vous en dire plus. Mais vous pouvez aussi trouver par vous-mêmes, les gens qui cherchent ne manquent pas.
L'autre jour, j'ai fait mon propre dentifrice, et mon propre déodorant. Naturels, extrêmement économiques, et écologiques. J'avais déjà mon propre produit vaisselle, non-polluant. J'aime trop la nature pour rejeter des m**des dans mes tuyaux. Mon empreinte sur le monde est minime. J'ai une machine à laver manuelle, que j'ai volontairement préférée à une machine électrique. Cela semble stupide, une perte de temps, que de devoir essorer ses habits à la main, à l'ancienne. Pour moi c'est une hygiène de vie, une gestion de moi-même. Quand je fais la lessive, ou la vaisselle, c'est un moment de pratique physique, de concentration et d'oubli de moi-même. Je prends volontairement du temps pour pratiquer, et c'est tout l'inverse de la perte de temps. C'est par la pratique, par l'usage du monde, que l'on apprend. Je parle là de la maîtrise de nous-mêmes et de notre environnement, le type de maîtrise que les arts martiaux enseignent depuis des millénaires. La maîtrise, c'est la pratique, et faire la vaisselle peut être une pratique de réalisation, de même que marcher sur du sable. On peut faire n'importe quoi et en apprendre, de fait, il suffit de mettre sa conscience en éveil sur ce qu'on fait, ici et maintenant. Faire la vaisselle, ce n'est pas 'perdre du temps de vie', c'est une occasion de pratique de conscience. Le poker en est une aussi, mais si on néglige certaines pratiques au profit d'autres, si on cherche uniquement le plaisir, le divertissement et qu'on fuit la contrainte, très vite le déséquilibre et la disharmonie s'installent.
Dans notre monde, tout le monde veut toujours gagner du temps, foutre un croque-monsieur industriellement préparé au micro-ondes, et se dépêcher de se jeter dans un divertissement quelconque. Il n'y a pas de fin dans ce mouvement, pas de répit, pas de paix. Ca ne mène à rien. Chercher à gagner du temps, c'est le plus sûr moyen de passer à côté de sa vie.
Aussi, gagner du temps a généralement un coût (par exemple s'acheter de la bouffe pré-préparée dégueu), et il faut alors travailler pour financer ce 'gain' de temps. Où est le gain au final, quand on est obligé de travailler plus? Je cherche très peu à gagner du temps, et donc j'ai très peu besoin de travailler.
Quand je vais dans un endroit nouveau, je ne prends pas les transports. Je ne prends pas de cartes, je ne visite rien de spécial. Je marche, je me laisse guider par l'intuition et les sens. Je prends le temps de vivre, même s'il n'y a pas une direction précise.
Le poker m'offre cela, parce que si je veux je peux prendre le jour off. Evidemment, je fais moins de volume que la plupart des 'pros'. Mais je m'en fous, je suis riche, et je suis assez bon et assez passionné pour continuer à gagner ma vie avec ce jeu. Je ne suis pas le meilleur, mais ma pratique est apaisée et profonde. Très loin de moi l'idée de gagner le plus possible pour arrêter et faire autre chose. Non, je veux juste continuer à vivre comme cela autant que possible, et si les circonstances changent, ma foi je changerai avec elles. C'est cela que m'apprend le poker également: l'environnement change, chaque situation est unique, il faut toujours s'adapter. La vie c'est pareil.
Je me suis laissé aller à parler librement. J'ai choisi de le faire parce que mon approche est contraire à la plupart des gens, à la plupart des pros, et pourtant je sens que j'en tire le meilleur. J'essaie de vivre ma vie avec conscience, à chaque instant, chaque inspir, chaque expir, chaque pas, chaque action, chaque pensée et émotion. Je vie le poker pareillement, et le poker est à dire vrai un excellent maître dans la connaissance de soi. Je n'ai jamais eu le blues du poker. Je ne me suis jamais questionné sur mon utilité sociale. Il faut bien voir que le monde des hommes est toujours changeant: la réussite sociale ne veut rien dire, car elle dépend des circonstances et de la chance ; les principes de réussite changent à chaque génération. Ils ne dépendent de personne, et notre réalisation n'a certainement rien à voir avec tout cela, de mon point de vue tout le moins.
Mon référentiel, c'est l'Univers. Le monde des hommes c'est une chose, et évidemment j'en fais partie. Mais la vie est partout, sous une infinité de formes, et la grandeur de l'homme c'est de pouvoir contempler la vie au-delà de lui-même (au delà de la société, mais aussi au delà de sa propre individualité, de sa propre identité, son propre ego).
Homo Sapiens Sapiens. L'homme qui 'sait qu'il sait'. Dans le mouvement du 'savoir qui se connait lui-même', il y a quelque chose d'illimité. C'est notre liberté et même notre devoir d'explorer la connaissance cyclique qui nous est ainsi offerte. S'abîmer dans l'existence en courant après les illusions, c'est malheureusement le quotidien de la majorité des hommes depuis toujours, mais la vie ne nous l'impose pas, c'est nous-même qui refusons de nous accorder avec le Réel.
A ceux qui sont allés jusqu'au bout, bravo à vous, merci d'avoir pris le temps, et à une prochaine.
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mama913 reacted to HasSassin for a blog entry, Bilan mitigé Sismix Marrakesh
Salut à tous,
Je vais essayer d'écrire un petit billet sur cette semaine de festival Sismix sur fond de zik et surtout de poker.
Arrivée sans encombre jeudi à l'hôtel, direction le casino et en selle pour une des folles parties de cash-game aux blindes 10/20 (je vais parler en € pour faciliter le truc); il est 2h du mat, donc la plupart des joeuurs à la table sont déjà bien cagoulés et en jouant tight agressif je me lève au bout de deux sessions d'1h30 à +2k. Début idéal.
Vendredi, Day 1B du main event, qualifié pour 50€ donc en plein freeroll. Table assez facile les premières heures et je double rapidement mon stack. Quelques heures plus tard, avec de nouveaux joueurs, la table devient vite sharky et chaque jeton se mérite. 60k lorsqu'on annonce les trois dernières mains de la soirée et là le coup qui me tue et que j'aurais sans doute pu jouer différemment: AK en position, relance 2,5X, BB défend. Flop T high, C bet, check call de la BB, Q Turn, je remets une bonne sacoche (11k) sachant que ça m'ouvre la quinte, que j'aie encore deux over, et que je représente quand même une main comme AQ AK, voire mieux, et sachant que j'ai une image sérieuse à la table. Là, encore, après un bon tank, il me paie. River, une brique, il y a environ 30k dans le pot. Il checke, et là, je décide jouer aggro parce que je pense pouvoir le faire folder. je sais qu'il a touché, mais il reste 50k derrière et je me dis qu'il peut fold pour garder des jetons pour le day 2. J'envoie 23k sur les 40 qu'il me reste et là c'est parti pour un tank de 5-10 minutes. il commence à parler tout seul, se dit qu'il doit fold, qu'il sait qu'il est battu, que j'aie les as ou les rois, demande à voir la taille du pot etc et après un tank infinissable il dit: ok, je paie perdant. Je montre ma main et il retourne AT. Après coup, je me dis que j'ai fait nimp mais j'aimerais quand même avoir vos avis en prenant tous les critères en compte, 3 dernières mains, tailles des stacks, image, etc.
Je finis la journée crippled avec 17k ish et bust le lendemain dès le premier niveau sur un bon 60/40.
J'enchaîne sur le highroller, à environ 1k l'inscription, sachant que c'est un rentry que je n'ai pas l'intention de recaver. Ce sera une seule et unique chance de perfer.
J'arrive à ma table et découvre à ma droite, Erwann Pecheux, Guillaume Volatile Diaz, Louis labrik Dinard et un autre jeune shark que je connais pas. Autant vous dire que le joueur occasionnel que je suis se demande bien ce qu'il fait là. Les autres table sont toutes plus ou moins similaires avec les pros de la team winamax tous présents sauf ceux qui sont encore dans le ME. Finalement, je joue comme une serrure face à ses jeunes loups, et profite de mon image pour voler quelques coups ci et là. Je finis la journée avec 83k, fier de moi, et commence à rêver d'un bel itm sachant qu'on est plus que 33.
Au day 2, j'apprends qu'on peut reentry jusqu'à 17h (il est 14h) et je vois le nombre de joueurs sans cesse augmenter, pour finalement arrêter à 121 inscriptions.
J'ai la chance d'être assis à une table où la moyenne d'âge est 60 ans, où on parle marocain et où on fait plus ou moins n'importe quoi. Seul problème: complètement card dead et je ne peux que survvire en faisant tapis de temps à autres pour voler des blindes. Il faut savoir que la plupart du temps, on était que 4 à table donc obligés de mettre des jetons au milieu. Après 3 niveaux de 8-2, J-5 et autres poubelles, je me retrouver avec 12 BB et la table casse.
Nouvelle table, avec BigRoger, Amiel, et d'autres dont je ne me souviens plus. Ah oui, j'oubliais, c'est la bulle, 15 joueurs payés et nous sommes 17. Il y a 2k pour Le 15ème et 25k à la gagne. Pas le moment de bust ! 2ème mais à ma nouvelle table où je découvre AK (oui encore) au cut-off, inutile de dire que j'ai tout envoyé. La parole vient à Roger (short également, un tout petit plus que moi) dans les blindes qui annoncent tranquillement "call" et là je comprends que je suis dans la m**de. Evidemment, il retourne les as et pas de miracle. Tout ça pour ça !
Après un petit tour à la piscine, où je me refais le film de tous les coups, je décide retourner au combat et m'inscris au dernier side event, l'irish poker (135€). Je ne connais pas du tout ce jeu et le découvre à la table. Je kiffe d'entrée. Rapidement Corentin Ropert s'asseoit à ma table (qui deviendra vite SA table, il m'a own comme il faut) et on fera un bout de chemin ensemble. A 8 left, je me retrouve shortstack après avoir encore perdu un coup contre Corentin, AA contre K9 sur flop K9x, tapis preflop. Il y a 7 itm et là je me dis que si je refais la bulle j'arrête le poker. Finalement, j'arriverais en TF, où je finirai 4ème pour 1k.
Le bilan est donc mitigé, mais dans l'ensemble je m'en tire correctement.
Kiffant de jouer contre des vrais machines, surtout en SH.
Je ferais peut-être un autre billet sur l'environnement autour de ce festival (casino, restos, pool parties, théatro, service, etc.) où là aussi il y avait beaucoup de choses à dire.
Pour les courageux qui m'ont lu jusqu'au bout, merci. Et peut-être à bientôt autour d'une table.
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mama913 reacted to M.nicolas for a blog entry, Las Vegas Trip Day 2 : Laughlin Road Trip
Lundi 17 Février 2014 : Laughlin Road Trip!
Et c'est parti pour un lundi, direction Laughlin dans le Nevada, ville casinotière longeant la rivière Colorado.
Nous avons pour une heure trente minutes de route, nous avons pris le soin de réserver de France la Ford Mustang chez Dollars, nous voulions le faire chez Hertz, mais lorsque nous avons vu l'écart de prix (200 chez Hertz et 80 chez Dollars), nôtre choix s'est vite porter sur cette agence.
9H00 direction Treasure Island pour leur bureau, nous remplissons les formalités, a savoir qu'il faut juste son permis de conduire français pour pouvoir conduire dans cet état (il faut se renseigner car dans d'autres états il est demandé le passeport international comme en Floride par exemple ou deux copines se sont rendus l'année dernière).
De même que si vous voulez rajouter un chauffeur il vous en coûtera 11$ supplémentaire. L'agent d'accueil nous propose alors la Chevrolet Camaro (https://www.chevrolet.fr/la-gamme/camaro/#content4) pour 60$ de plus, vu que mon pote Laurent à déjà tester la Mustang pour faire San Francisco Vegas deux jours avant il saute sur l'occasion.
On monte au Parking et prenons place dans cet engin de 432 chevaux (en France je roule aussi en Chevrolet, mais en Spark, lol). Le moteur vrombit (ce n'est rien de le dire), mais nous avons un petit problème, impossible de la décapoter... Rien y fait, on a beau lire le manuel, tester différentes manip impossible a retirer le toit.
Un technicien interviendra, mais rien y fera, hop on redescend au bureau pour changer de voiture et reprendre la Mustang. Entre temps le technicien réussi a trouver d'ou venait le problème, apparemment c'était une sécurité mise. Il vérifie au téléphone à l'agent d'accueil pour vérifier que nous avons l'autorisation de reprendre ce véhicule (ils ne plaisantent pas avec ca aux USA, trop peur de se prendre un procès).
Une heure après l'heure prévue nous voilà parti. Première fois que je monte dans une décapotable, cette impression de liberté est grisante.
Nous reprendrons un bout du strip de jour que nous quitterons rapidement a cause de la circulation (j'ai cru entendre dire que c'était l'artère la plus fréquentée au monde).
Une scène d'un film culte nous reviens tout le long en tête lors ce petit périple :
Sam : À l’époque, Vegas c’était un endroit où des millions de gogos se radinaient tous les ans avec leurs petites économies et laissaient un milliard de dollars derrière eux. La nuit, on voit pas le désert qui entoure Las Vegas. Mais c’est dans le désert que tout un tas de problèmes de la ville se règlent.
Nicky : Y a des tas de trous dans le désert et des tas de problèmes enterrés dans ces trous. Sauf que tu dois faire ça comme y faut : y faut que ton trou soit déjà creusé quand tu te pointes avec ton paquet dans la malle, sinon faut bien compter une demi heure ou trois quarts d’heure à trimer avec ta pelle et va savoir qui va ramener sa fraise pendant ce temps là : t’as pas le temps de dire ouf, t’es obligé de creuser d’autres trous. Tu vas te faire chi** toute la nuit avec ça!
En fait on ne s'ennuie pas lors de trajet malgré que ce soit le désert. J'ai pu apercevoir un stand de tir ou il est écrit en gros avec de grosses pierres : Gun Stand!
Ensuite un terrain ou les gens s'adonnent à leur passion : buggy, moto, petits avions, et d'autres dragsters. Nous avons traversé de petites villes, ou le casino et le McDo doivent être la seule source de distraction. De même une ville remplie de caravanes, pas celles qu'on voit en France, mais celles que l'on voit dans toutes séries américaines, celles en aluminium qui brillent sous le soleil. Certaines avaient de petits avions posés à côté (cela me ferra penser à GTA V, pensant que ce village était peuplé de Trevor prêt à te défoncer la tête à coup de battes de baseball).
A un moment nous changeons de chauffeur, petite pause toilettes, et blagues a propos d'une voiture "abandonnée" près d'un trou...
Mon pote Laurent laisse le volant à Philippe... Le temps de prendre possession de la bête, et de commencer à faire de belles pointes sur une route limitée à 75 Miles à l'heure...
Nous prenons l'embranchement pour Laughlin, ca commence à tourner dans les montagnes, la vitesse est limitée à 65 Miles... Malgré de multiples avertissements sur la limitation, Philippe se fait plaisir...
Quand tout à coup au détour d'un virage une voiture de police nous croise, elle fait rapidement demi tour, met en route ses gyrophares...
Dialogues dans la voiture :
Laurent : Tiens une voiture de Police nous suit...
Philippe : Vous croyez que c'est pour nous...
Moi (je n'avais pas vu qu'elle avait fait demi tour) : Je crois pas...
Philippe continue a avancer tout en ayant pris soin de réduire sa vitesse.
A un moment on comprend que c'est pour nous et Philippe s'arrête sur le bas côté. La voiture de Police derrière nous (c'était bien pour nous :-) )
Descente d'un policier, chapeau de cowboy, une gueule sans expression, pas un bonjour, demande de papiers sans explication, retour dans sa voiture, cela dure 15 bonnes minutes...
Photo de la voiture de Police derrière nous.
Puis il revient (on a pu s’empêcher de blaguer dans la voiture).
Le mec explique que nous roulions trop vite, il nous a prit à 85 miles (à un moment nous étions à 120 Miles à l'heure), nous retient 70 pour 65 miles de limitation de vitesse.
Pour payer, on ne peux le faire le jour même mais le lendemain à Laughlin, ou dans deux semaines sur internet...
On regarde la prune, et on se rend compte qu'il y a pleins d'erreurs, de toute façon il ne sera pas payé...
Sur le coup mon pote a un peu flipper, mais après cela fut un bon trip, on se serait cru dans Need For Speed!
Arrivée sur Lauglin, direction l'Aquarius pour aller manger : Buffet 12$ avec une vue sur le Colorado. Franchement bon pour le prix, une salle très grande vide et calme.
Puis direction le casino. Je vais vous donner le ressentis sur Laughlin en une phrase :
Laughlin est le pendant de Las Vegas en 100 fois plus petit réservé aux retraités, familles ou broke qui ont pu fuir Las Vegas!
Ici pas de bling bling, d'ambiance folle. On est au paradis du Bingo, comme une publicité a pu nous le vanter en entrant à Laughlin...
J'ai pris une photo de la Poker Room du Colorado Belle (un casino ayant pour thème les bateaux à roues) :
Le petit véhicule est le symbole de cette ville...
Franchement ce n'est pas l'éclate...
On y restera tout de même quelques heures histoire d'écluser quelques bières et de perdre quelques dollars aux slots.
Retour de nuit, moins sympa, car j'était à l'arrière et la Camaro n'a rien prévue pour les grands, et au bout d'une longue heure et demi nous revoilà de retour à Sin City.
Direction le South Point Casino, casino excentré du Strip qui a accueilli un temps les High Stakes Poker (vous savez cette émission ou des millions de dollars s'échangeaient à coups de cartes lorsque nous étions en plein boum).
C'est un casino propre grand que nous apprécions car plus calme que la plus part de ceux du strip...
Photo de nuit du South Point
Puis retour décapoté pour redescendre le Strip de nuit :
Bilan de cette journée : super fun grâce au trajet, pleins de bons souvenirs... Et je pourrais dire j'ai vu Laughlin, lol.
On a déjà prévu le prochain road trip pour l'année prochaine : le Grand Canyon!
Next Day : South Las Vegas Boulevard!
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mama913 reacted to ArtPlay for a blog entry, So long PokerStars ! (and thanks for all the f...)
So long PokerStars ! (and thanks for all the f...)
Comme
depuis ce matin je n’arbore plus le Pique Rouge réservé aux membres du Team Pro (et aux Team Online, et aux TV Stars, et aux musiciens suffisamment cools pour aimer les cartes, et aux sportifs qui s’emm**dent) de PokerStars.
L’équipe de fins limiers du ClubPoker que vous êtes en a donc logiquement déduit que je ne faisais peut-être plus partie du Team. Ding ding ding, that’s a bingo !
Mais pourquoi donc ?
Bon là c’est le moment où logiquement on doit dire « oui c’est une décision commune qui intervient d’un commun accord concerté à l’avantage des deux parties communes ». Mais pas vraiment. De fait mon profil ne collait plus réellement à la stratégie marketing de PokerStars, point de vue que je peux tout à fait comprendre du reste.
Cela tient en gros à deux facteurs. Le premier, et à mon avis le plus négligeable c’est que la politique interne de PokerStars n’est pas extrêmement friande que ses joueurs prêtent leur image à d’autres sites. En gros ça les embêtait un peu que je produise du contenu exclusif pour CarryPoker (j’avais déjà dû réclamer un avenant à mon contrat l’an dernier). Une politique qui m’étonne un peu mais qui je crois vient des patrons tout là-bas, au Costa Rica, en Israël, ou à l’Île de Man, personne sait trop de toute façon.
Le second a trait à la stratégie actuelle de PokerStars. Ca ne vous aura pas échappé ils foutent un sacré paquet sur PokerStarsLive. Et c’est un peu là que le bât blesse. Depuis maintenant deux ans je réside à Antibes, à côté de Nice, alors que le studio d’enregistrement se situe à Paris. Autant dire que ma présence lors des diverses émissions était plutôt compromise.
J’aurais en fait pu fournir pas mal de contenu vidéo réalisé à distance mais on ne m’a pas particulièrement pressurisé en ce sens : je suppose que cela tient au fait que le cœur de cible de PokerStarsLive s’intéresse davantage aux MTT qu’aux CG, et davantage aux « grosses » stars qu’à votre discret quoiqu’encombrant serviteur. Et puis PokerStarsLIVE devait bien rester du LIVE .
Tout ceci sans compter que très clairement en termes de visibilité pure je ne fais que très peu de live (et virtuellement aucun gros) et que je ne suis pas du tout une star des réseaux sociaux. La décision n'a pas grand chose de surprenant, je dois d'ailleurs dire en toute honnêteté que mon implication n'était plus totale depuis quelque temps déjà pour diverses raisons (calendrier, vie perso ...)
Et du coup tu le vis comment ?
Ben... en fait pas trop mal. D’abord mon contrat n’était pas extrêmement copieux et n'a représenté qu’à tout casser 20% de mes winnings annuels. Il était par ailleurs assorti d’une obligation de jeu exclusif sur PokerStars.fr. Clause que j’aurais aussi bien pu ne pas respecter mais en l’occurrence j’ai décidé de rester à peu près honorable.
Si je mène bien ma barque et que j’arrive à augmenter mon ev en jouant sur d’autres sites je pense que le préjudice financier a de très bonnes chances d’être inexistant. Je me fais donc assez peu de souci de ce point de vue-là, même si mes 900 premières mains sur Winamax mettent pour l’instant en évidence une constance dans la défaite tout à fait remarquable :
Winamax, des débuts prometteurs
Toutefois – et paradoxalement - je reste un peu embêté par quelque chose. Turlupiné comme on dit. En fait je ne comprends pas très bien la logique économique derrière mon « licenciement ». Sans entrer dans les détails de mon contrat je pense à la louche qu’étant donné le rake que je génère en étant client exclusif PokerStars je dois coûter à la société quelque chose comme 10-15k€ / an. Je suis un ambassadeur généralement courtois, je démarre des tonnes de tables, je joue régulièrement HU contre des regs.
Juste pour prendre l’exemple du jeu heads-up, j’ai depuis janvier 2013 disputé ~40kh HU contre des regs depuis janvier 2013, dépensant du même coup ~10k€ en rake. Ces mêmes regs n’auraient probablement pas joué ces mains-là en mon absence, payant de la même manière 10k€ en moins en rake à PokerStars.fr. Sans compter le boost au démarrage des tables qui bien que faible (car soyons réalistes une table ne démarre de toute manière que si un fish daigne s’asseoir) doit être existant.
Si on ajoute à ça le fait que mon action va sûrement se basculer vers le concurrent direct, je me dis deux choses :
Soit ils font une petite erreur en me virant (quel prétentieux ce Sylvain) Soit j’ai carrément une image et un coût de revient négatif pour la société que je représente et là m**de, ça me fait chi**
Que retires-tu de l’expérience
Version short, c’était cool. Version un peu plus longue quasiment que du positif. Les esprits chagrins pourront dire que ça m’a apporté un contrôle fiscal. C’est vrai mais ça ne suscite aucun regret chez moi. D’abord il ne faut pas être result oriented dans la vie, c’est pas parce que ça m’a un peu baisé en définitive que l’expérience était mauvaise. Ensuite et surtout ce n’est pas la faute de PokerStars mais la totale faute à pas de chance.
Puis ça reste de toute façon une expérience un contrôle fiscal, et je le dis sans humour : je suis sûr qu’à terme les compétences de gestion et de fiscalité que ça m’a fait développer me seront extrêmement utiles.
Niveau positif en revanche : Je me suis éclaté deux ans de suite à la Maison du Bluff. Découvrir le milieu de la TV a été totalement bluffant et captivant. Non, non, je mens pas. N’hésitez pas à relire mes précédents billets sur le sujet :
https://www.clubpoker.net/forum-poker/blog/208/entry-8537-maison-du-bluff-petit-bilan/
https://www.clubpoker.net/forum-poker/blog/208/entry-6121-maison-du-bluff-les-coulisses-verdun-sur-la-costa-del-sol/
https://www.clubpoker.net/forum-poker/blog/208/entry-6141-lmdb-episode-2-la-revanche-du-speak/ Cette émission est à mon avis le truc qui dynamise le plus le marché français et j'ai été ravi de pouvoir y participer. De la même manière commenter les FPS avec Alexis Laipsker était également une super expérience, que j'aurais aimé pouvoir renouveler si j'étais resté en région parisienne. De manière générale commenter du poker est quelque chose qui m'a pas mal botté pendant toute cette période. Ca m’a permis de réellement aborder l’activité professionnellementet de développer des qualités de communication et de marketing nécessaires à tout escroc professionnel. Ca m’a un peu facilité la tâche vis-à-vis des gens auxquels je parle de mon activité. Ils peuvent plus facilement identifier « contrat publicitaire » et « joueur sponsorisé » comme un gagne-pain plutôt que « je pique l’argent des addicts ». Et quand ils tombent sur cette vidéo ils découvrent en plus que je sais cuisiner. Davantage de crédibilité dans le monde réel donc, un peu plus également dans la communauté poker. De « ArtPlay le nit » je suis petit à petit devenu « ArtPlay le joueur pro sponsorisé-je-sais-pourquoi-t’es-sponso-t’es-un-chattard ». Néanmoins je regrette que pour toute une frange de la communauté poker la crédibilité ne s’acquiert qu’en outluckant 400+ personnes dans un EPT =). Mais je ne désespère pas j’ai eu deux grosses occasions, ça viendra ! Enfin ça m’a permis de rencontrer pas mal de gens qui se reconnaîtront avec qui je pense rester en contact et que j’aurai toujours plaisir à recroiser. Seul regret vous ne me verrez du coup pas dans la Maison du Bluff IV où je vais rater la bombasse de service . Mais bon je peux quand même vous mettre une photo pour vous faire plaisir, quand bien même vous les avez sûrement déjà absolument toutes looked up.
Gaelle Garcia Diaz présentera LMDB 4
Qu’est-ce que tu vas faire de ta vie maintenant ??
Eh bien je ne compte pas changer grand-chose pour l’heure. J’ai quelques projets moyen-terme hors poker. A très court terme (demain) je déboule sur Wina pour call quelques 4bets et foutre 3-4 suckouts. Oui, vous allez vous aussi pouvoir découvrir que j’ai beaucoup de cul en 4bet pot. Pour le fun mon graph lifetime filtré où j’ai call un 4bet préflop SANS {TT+, AQ+} :
Called 4b, sans TT+,AQ+
Autant dire un petit miracle de chatte puisque j'arrive à être up alors qu'en me contentant de fold toutes ces bouses j'aurais logiquement perdu à 900bb/100.
A court terme (une semaine) je compte publier une mise à jour de mon eBook. Rien de révolutionnaire, trois chapitres en plus et quelques corrections et clarifications. Ceux qui l’auront déjà acheté pourront bien entendu le recevoir gratuitement.
En tout cas je reste dans le poker pour l’instant. Et après … Je verrai bien et ne m’inquiète pas. La vie est faite d’opportunités et je compte bien les saisir.
Sylvain.
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mama913 reacted to Introl for a blog entry, Vegas, Episode VI : En mode Super-Balla ou Super-Rom ?
Let's play a game...
Pour mon sixième séjour à Las Vegas depuis mon arrivée à Vancouver il y a 4 ans, les dates sont déjà posées : ce sera du 10 au 18 novembre 2013.
Et j'ai décidé de me lancer un petit défi, afin de savoir quelle forme il prendra, en établissant 4 différents scénarios (Super-Balla, Balla, Standard, Rom), que je vais m'empresser de vous détailler :
Scenario 1 (le god mode) : Super Balla
Rien n'est trop beau ni trop cher. Il faut dire qu'avec plus de $20.000 pour 8 jours, il y a de quoi se faire plaisir !
Tout commencera donc par un vol direct Vancouver-Las Vegas en Business avec Air Canada pour la modique somme de $1867. Une fois arrive a McCarran, il sera temps de prendre le shuttle pour se rendre au Car Rental Hub, et y prendre possession pour les 8 prochains jours d'une Ford Mustang cabriolet (ou equivalent) contre une somme relativement modique, tout compte fait, de $550.
On sort du hub en mode keke, les cheveux au vent, on tourne deux fois a droite et nous voila sur Las Vegas Boulevard, plus connu sous le nom de Strip. On passe devant le panneau sud "Welcome to Fabulous Vegas", sous lequel les roms touristes font la queue pour se prendre en photo. Puis on arrive au Mandalay Bay qui marque le debut du Strip. On le remonte vers le nord en passant successivement devant la pyramide du Luxor, le chateau medieval de l'Excalibur, la facade blanche immaculee du Tropicana, La tete de lion geante du MGM Grand, Les gratte-ciels et le Rollercoaster du New York New York, le Monte Carlo, avant d'enfin arriver a destination : Le City Center Complex et le Vdara
Check-in rapide, et pas besoin de tenter le $20 trick des roms puisqu'on a reserve une Panoramic Suite, rien que ca. Et ouais mon gars ! Une vue a 270 degres sur le Strip et le desert, 80 metres carres de luxe avec cuisine amenagee, King Bed, Living room avec canape convertible (on sait jamais, si un Rom du CP a besoin d'etre heberge), des ecrans LCD 2000 pouces 3d dolby EX qui dechire sa mere, buanderie lave/seche linge, frigo americain, etc... Y'a pas a dire, pour $3512 les 8 nuits, on est bien, la !
Au niveau des frais annexes, un budget bouffe de $1200, histoire de s'offrir deux bons restos par jour, $1500 pour les loisirs (ballades en helico, spectacles, spa...) et $1500 de shopping aux Outlets.
Et enfin, car on y va aussi pour ca quand meme, un budget poker de $10.000, une dizaine de caves de 5/10, qui devraient etre bien suffisantes.
Pour ce scenario 1, on arrive donc a un total bien mega-balla de $20.129 !
Scenario 2 : BALLA
Bon, on oublie la business, de toutes facons pour 2h30 de vol on ne va pas se plaindre. Mais on garde un vol direct quand meme, histoire de pas paumer 2h a Seattle, Salt Lake ou Los Angeles.
Niveau caisse, on va se contenter d'une premium car a $360 les 8 jours. De toutes facons il fait tellement chaud dans le desert, meme en novembre, qu'on est bien mieux avec un toit sur la tete et la clim sur le poitrail.
On remonte cette fois tout le Strip, jusqu'au Encore, ou pour $2400 on s'installe dans une Resort Suite au dela du 40eme etage, avec vue sur le Strip.
Cote extras, $600 pour s'offrir un vrai bon resto par jour, $1000 pour les loisirs et autant pour le shopping.
Et enfin pour le poker on se contentera de $5000, pour jouer a la 2/5 ainsi que quelques tournois.
Total de ce scenario tout de meme bien kiffant : $10.895
Scenario 3 : Le sejour standard
Avec ce troisieme scenario, le plus probable, aucune surprise, qu'elle soit bonne ou mauvaise. On est dans l'average partout : Un vol sur Westjet avec une escale ($385), une chambre standard en centre Strip (Bally ou Flamingo - $530), une voiture full size chez Fox ($322), $40 par jour pour bouffer, deux spectacles pour se detendre ($300), $500 de shopping, et $2000 pour le poker.
Total : $4337
Scenario 4 : Le Rom
La, un seul objectif : tenir 8 jours, en s'arrangeant pour ne pas se broke au risque de ne plus rien avoir a faire de ses journees restantes. On prend donc un package sur Expedia pour un vol avec 2 escales ainsi que 8 nuits dans le Courtyard du Palace Station ($402), pas de loisirs ni de shopping, le but etant avec nos $1000 de budget poker de jouer la super serrure pour tenir le plus longtemps possible et bouffer grace a ses comps. Avec quand meme un petit budget McDo pour changer un peu de temps en temps ($80).
Total pour ce vis ma vie de pauvre a Vegas : $1582
Alors, me direz-vous, quel est donc ce challenge ? Et bien je vais grinder les 26 prochaines semaines, a raison de 2 jours par semaine, les casinos de Vancouver. Au programme, du cash game 1/2 et 2/5, un tournoi a $60 et une fois par mois celui a $200.
Je me donne 3 caves du scenario 4 au total, soit $4.500, soit a peu pres le budget pour le scenario 3, le sejour "Standard". Je vais en jouer les deux tiers, donc ma BR sera de $3.000. Si je go broke, et bien j'investirai mes $1500 restant dans le scenario 4 en novembre prochain.
Par contre si je reussis, comme je l'espere, a gratter un peu, et bien je vais pouvoir au fur et a mesure me rajouter un peu de confort, avec bien evidemment les paliers des scenarios 1, 2 et 3, mais bien sur des concessions et ajustements si je finis par me retrouver entre deux paliers. Par exemple si je finis a $7000, et bien ce sera un mix des scenarios 2 et 3...
Ah et tiens, puisque je ne risque pas grand chose, je m'engage sur l'honneur, si j'arrivais a faire peter les $20.000, a faire quelques efforts (oublier la business et rogner un peu sur le shopping) pour inviter a mes frais un membre du CP a partager le sejour avec moi (avion + hotel). C'est beau de rever hein ?
Allez, je commence demain par un petit tournoi daily a $60 suivi d'une session de CG 1/2 au Edgewater Casino. Je ne vous garantis pas un update tres regulier, mais tenterai quand meme de faire des efforts !