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badtrip

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  1. Formidable papier (qui date d'une dizaine de jours) de Vanessa Schneider dans Le Monde sur le parricide au sein du groupe. En avril, Alexandre Barrière, 36 ans, fils de Dominique Desseigne, 78 ans, et de Diane Barrière, morte en 2001, a évincé son père de la direction d’un empire de casinos, d’hôtels de luxe et de restaurants. Un putsch aux allures de « parricide » pour certains collaborateurs du groupe. Cette maison située Villa Montmorency, une enclave pour riches située dans le 16e arrondissement de Paris, Dominique Desseigne l’avait spécialement choisie et fait aménager avec lit médicalisé et accessibilité pour les besoins de son épouse, Diane, atrocement blessée dans un accident d’avion en 1995. C’est là qu’elle a passé les dernières années de sa vie en fauteuil roulant, entrecoupées de dizaines de séjours à l’hôpital. Là, aussi, que ses deux enfants, Alexandre et Joy, ont grandi. C’est sous ce même toit, enfin, que l’aîné, âgé de 36 ans, a décidé d’éjecter brutalement son père de son poste de PDG du groupe Barrière, qu’il occupait depuis plus de vingt ans. Un groupe ? Un empire, plutôt : 32 casinos, 19 hôtels de luxe, quelque 150 restaurants et près de 7 000 employés. Que s’est-il noué de si douloureux dans cette spacieuse demeure pour que la relation entre le père et son fils vire soudainement au cauchemar ? Le petit monde des affaires a été saisi d’effroi en apprenant, en avril, la brutale mise à l’écart de M. Desseigne, 78 ans, de toutes ses fonctions exécutives. Quand son fils Alexandre a fait savoir qu’il avait officiellement rayé le patronyme de son père de son état civil pour se faire rebaptiser Barrière, du nom de sa mère défunte, les mêmes observateurs ont compris qu’il n’était pas question là d’une banale histoire de succession. Changer de nom, comment mieux signifier, en effet, sa détestation d’un géniteur ? Personne, dans l’entourage de la famille, n’avait mesuré qu’une telle haine s’était tapie dans les salons douillets de la Villa Montmorency. Certes, on ne voyait pas beaucoup le père et son fils ensemble. Quand il ne travaille pas, le premier, crinière au vent, aime arpenter les festivals de cinéma, bronzer dans les contrées chaudes et jouer au tennis ; son fils, cheveux coupés à ras, sourcils toujours froncés, fuit les mondanités et ne semble se plaire que dans les pays froids. <img src="https://img.lemde.fr/2022/09/05/0/0/5000/3333/630/0/75/0/2941116_1662390979944-girette-salledejeux-27juillet22-26015.JPG" alt="La salle de punto banco du Club Barrière, sur les Champs-Elysées, à Paris, le 27 juillet 2022. "> La salle de punto banco du Club Barrière, sur les Champs-Elysées, à Paris, le 27 juillet 2022. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE » Même à Deauville (Calvados), le fief historique de la fortune de la famille, qui y possède trois palaces, un casino et plusieurs restaurants, ils ne font que se croiser. Le père passe régulièrement ses week-ends d’hiver au Normandy, sur le front de mer, où il peaufine son revers au tennis quand le fils s’installe une poignée de jours, l’été, à l’Hôtel du Golf, dans les terres, le temps du tournoi de polo et de la remise du Trophée Diane-Barrière. Malgré tout, de l’extérieur, l’entente pouvait paraître bonne. Les deux hommes ne travaillaient-ils pas ensemble au sein du groupe depuis 2014 ? Le fils n’avait-il pas pris régulièrement du galon depuis, jusqu’à devenir directeur de la stratégie et du développement ? Et, surtout, Alexandre n’a-t-il pas habité avec son père dans la fameuse maison de la Villa Montmorency jusqu’à l’âge de 35 ans ? Plutôt rare à cet âge quand on a les moyens de vivre où l’on veut. Il ne devait pas s’y sentir trop mal. C’est, en tout cas, ce qu’a voulu croire Dominique Desseigne, que ses amis décrivent comme « le roi du déni ». Malgré son âge et une légère maladie de Parkinson qu’il soigne et ne dissimule plus, il porte encore beau, mais c’est un homme profondément attristé et en état de sidération que ses proches ne cessent, depuis, de réconforter. Une éducation à la dure Longtemps, le père a sous-estimé son aîné, un jeune homme réputé timide et renfermé, quand lui a toujours affiché un charisme et un entregent prisés dans le secteur des loisirs et du luxe. En avril 2015, dans un entretien au Parisien, le leader français des casinos avait pourtant fait part, tout feu tout flamme, de sa vision dynastique : « Mon fils, Alexandre, a toutes les cartes en main pour prendre un jour la direction du groupe », assurait-il. Il ajoutait même : « Nous sommes très satisfaits de son travail, et il s’est parfaitement bien adapté. Il a l’intelligence de sa mère, la pugnacité de son père, et c’est le bonheur tous les jours de travailler avec mon fils. » Langue de bois ou le doute s’est-il installé au fil du temps ? Toujours est-il que très vite, en privé, Dominique Desseigne ne fait guère mystère de sa déception, jugeant son fils pas assez solide pour diriger une affaire de cette ampleur. Plus embêtant, il ne se gêne pas pour le critiquer devant les cadres de l’entreprise quand ce dernier ose émettre une idée divergente des siennes. Rien de grave dans son esprit, une éducation à l’ancienne, à la dure, qu’Alexandre a néanmoins vécue comme humiliante. De l’avis de ceux qui l’ont vu grandir, le fils a toujours affiché un air inquiet, dont l’origine remonte sans doute à une enfance marquée par le drame et la solitude. La légende familiale démarre pourtant dans les paillettes et les bulles de champagne. Quand, en 1980, Dominique Desseigne rencontre en boîte de nuit Diane Barrière, jeune et fière beauté blonde, ce notaire de province est surtout connu pour son goût de la fête, des jolies filles et des parties de tennis. Sa grande taille (1,91 mètre), son allure de play-boy et son bronzage insolent lui assurent un franc succès. Avec ses copains Thierry Roussel et Philippe Junot, on les surnomme « la bande des castors » : « Ils avaient fait le pari de se marier avec les filles les plus riches du monde », se souvient un de leurs amis. Le premier épousera Christina Onassis, fille du richissime armateur grec Aristote Onassis, le deuxième Caroline de Monaco. Dominique Desseigne, lui, tombera amoureux de Diane, fille adoptive de Lucien Barrière. Dans les années 1980, le groupe Barrière est déjà très florissant. Tout a démarré en 1912 par la construction d’un casino privé à Deauville par un certain Eugène Cornudet, qui meurt sans héritier en 1926. C’est son associé, issu de la paysannerie ardéchoise, François André, qui se retrouve à la tête de la société et décide de la faire prospérer en investissant à Biarritz, Cannes et La Baule. Il a l’intuition de créer des hôtels à côté des casinos et comprend que l’avènement de l’automobile est une occasion incroyable pour développer Deauville. La station balnéaire devient alors le refuge de stars invitées de façon quasi permanente pour promouvoir la destination, comme Maurice Chevalier ou, plus tard, Régine. Joseph Kessel y a ses habitudes, comme de nombreux politiques. La transformation d’un play-boy « Au début des années 1960, François André était beaucoup plus puissant que le maire de Deauville, raconte Philippe Normand, spécialiste de l’histoire deauvillaise. Par la suite, le groupe a été un grand financier des campagnes électorales des candidats de droite. C’était du donnant-donnant. Barrière a ainsi obtenu de Charles Pasqua, ministre de l’intérieur, l’autorisation d’installer les premières machines à sous. » Les liens entre l’empire des casinos et la droite française perdureront longtemps, puisque, en 2007, Nicolas Sarkozy fêtera son élection à la présidence de la République au Fouquet’s, établissement phare du groupe Barrière sur les Champs-Elysées. Quelques mois plus tard, en 2008, il imposera la tenue du G8 à Deauville, une aubaine pour les infrastructures hôtelières de la marque. Quand François André meurt à son tour, en 1962, il n’a pas non plus d’héritier direct, et c’est son neveu Lucien Barrière, né en 1923, qui hérite du petit empire. Celui-ci s’est marié avec une artiste de cirque hongroise, mère célibataire d’une fille appelée Diane. C’est cette blonde altière au caractère bien trempé, qui n’a aucun lien de sang avec les fondateurs des casinotiers, que Dominique Desseigne épouse en 1984. Leurs deux enfants, Alexandre et Joy, naissent en 1987 et 1990. Lorsque, quinze ans après leur rencontre, survient l’accident tragique, le couple traverse une mauvaise passe, Dominique Desseigne lui-même n’en a jamais fait mystère. Diane a rencontré un homme qu’elle s’apprête à retrouver à Las Vegas, une simple passade, se convainc le mari. Le jour de l’accident, son épouse est censée atterrir à l’aérodrome de La Baule, de retour de Saint-Tropez. Le petit bimoteur n’arrivera jamais : il s’est écrasé en Vendée, le plein de carburant n’ayant pas été fait. Diane, devenue PDG du groupe à la mort de son père adoptif, en 1990, sort miraculeusement vivante de la carcasse en feu, mais des années de cauchemar commencent. Son corps est totalement disloqué, brûlé au troisième degré sur un quart de sa surface, elle subira plus de 80 opérations et restera tétraplégique jusqu’à son décès, en 2001. Jusqu’alors considéré par certains comme un charmant coureur de dot, Dominique Desseigne impressionne l’entourage du couple par son dévouement envers sa femme. Il se transforme en infirmier, sollicite les meilleurs spécialistes, dîne quasiment tous les soirs avec son épouse, tente de lui organiser un semblant de vie sociale en conviant des amis ou en l’emmenant à des réceptions, organise des réunions de direction à son chevet afin de la tenir informée de la gestion du groupe. Alexandre et Joy, eux, vivent une enfance étrange, dans une maison transformée en hôpital, entre une mère défigurée, en grande souffrance, dans la crainte permanente de la mort, et un père absorbé par les soins et la conduite des affaires. Car il a bien fallu qu’il s’y mette d’arrache-pied, avec l’aide des cadres de l’entreprise, lui qui ne connaissait rien au secteur. Matériellement, les enfants ne manquent de rien. Scolarisés dans les meilleures écoles privées, ils grandissent Villa Montmorency, partent en vacances dans les hôtels de luxe de la famille, ont de l’argent de poche, accès à tous les loisirs, mais qui s’occupe vraiment d’eux ? Règne sans partage Plusieurs fois, les médecins annoncent à la famille que Diane la miraculée va mourir d’un instant à l’autre ; à chaque fois, elle s’en sort de justesse. Lucide, elle sait qu’il faut préparer la suite. A plusieurs reprises, elle a fait venir les hommes de loi de son père, avocat et notaire, pour tenter de préserver au mieux la pérennité du groupe, qui a déjà contracté un prêt pour régler l’impôt sur la succession de l’héritage de Lucien. Un an avant sa mort, elle signe une série de donations de la nue-propriété des différentes sociétés à ses enfants, une disposition légale très couramment utilisée pour alléger la charge successorale. Un changement de régime matrimonial (de la séparation à la communauté de biens) est également acté le même jour dans le but de faire passer l’usufruit du groupe au dernier vivant des époux, là encore, une pratique notariale courante à l’époque pour permettre une exonération de droits fiscaux entre conjoints. Depuis le décès de leur mère, les enfants possèdent donc la nue-propriété des entreprises et le père en a l’usufruit. C’est ce dispositif qui a été, bien plus tard, contesté par Alexandre, qui reproche notamment à son père d’avoir indûment touché les dividendes engrangés. C’est qu’entre-temps le petit notaire natif de la Meuse s’est mué en redoutable homme d’affaires, pragmatique et plein de bon sens. Non seulement il n’a pas coulé le groupe, comme certains observateurs inquiets le prédisaient à la mort de Diane, mais il l’a fait prospérer en le développant à l’international, en donnant de l’ampleur à la marque Fouquet’s à laquelle sa femme était attachée, et, surtout, en gagnant le bras de fer contre le principal concurrent dans l’univers des casinos, le groupe Partouche. En vingt ans, celui que certains appelaient avec un peu de mépris « le prince consort » a multiplié par six le chiffre d’affaires de l’empire. Un indéniable succès. <img src="https://img.lemde.fr/2022/09/05/0/0/5000/3333/630/0/75/0/3db18fc_1662390974839-girette-salledejeux-27juillet22-26004.JPG" alt="La salle de poker du Club Barrière, sur les Champs-Elysées, à Paris, le 27 juillet 2022. "> La salle de poker du Club Barrière, sur les Champs-Elysées, à Paris, le 27 juillet 2022. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE » Pendant toutes ces années de règne sans partage, Dominique Desseigne n’a cessé de répéter qu’il n’avait qu’un seul but : préserver et faire grandir l’héritage de ses enfants. N’avait-il pas écrit en dédicace du récit qu’il a consacré en 2004 à son histoire d’amour avec Diane et au terrible accident qui l’a frappée, Tout pour être heureux (Plon) : « A Alexandre et Joy, A Joy et Alexandre, mes deux merveilles ». Il savait néanmoins que gâter sa progéniture, même de façon déraisonnable, ne suffit pas à créer les conditions d’une bonne entente. « Nous n’avons jamais été une famille », a-t-il un jour confié, lucide, à un ami. Manière de dire que, malgré toutes ces années passées sous le même toit, le père et ses enfants n’ont jamais appris à se connaître, ni à se parler. Après le décès de Diane, le père ne fait que travailler. Et quand il ne travaille pas, il voyage aux bras de femmes riches et influentes comme Corinne Bouygues ou la femme d’affaires et jet-setteuse libanaise Mouna Ayoub. Quel enfant apprécie d’avoir un père volage ? Le coup de grâce vient avec l’obligation judiciaire faite à Dominique Desseigne, en 2016, de reconnaître la paternité de Zohra, la fille de l’ancienne garde des sceaux Rachida Dati. Alexandre et Joy devront partager l’héritage des biens personnels de leur père avec une nouvelle « petite sœur »… Une première alerte dans la relation père fils a lieu un peu après l’épidémie de Covid-19, en 2021. Alexandre demande un jour sèchement à son père quand il compte prendre sa retraite. Ce dernier manque de tomber de sa chaise. La retraite ? Il n’y a jamais pensé ! Il se sent en pleine forme, il a fait entrer ses deux enfants dans l’entreprise familiale, mais il ne les estime pas encore prêts à lui succéder. Il juge la question de son fils déplacée, voire hostile, surtout au moment où le groupe sort fragilisé de la crise sanitaire. Les grands moyens Par la suite, Alexandre ne reparle plus de rien, mais l’ambiance devient détestable entre le père et le fils, qui ne font même plus semblant d’être aimables l’un envers l’autre lorsqu’ils se croisent à leur domicile ou au siège du groupe, au 33, rue d’Artois, dans le 8e arrondissement de Paris. Le père pense avoir clos le sujet. D’autant que l’empire se redresse de façon spectaculaire, avec des résultats exceptionnellement bons (1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2022). Dominique Desseigne l’ignore alors, mais son sort est déjà scellé. Son fils, qui occupe le poste-clé de la stratégie et du développement, n’en peut plus d’attendre pour diriger des entreprises qui lui appartiennent ainsi qu’à sa sœur. Une petite phrase du patriarche, dans l’édition des Echos Week-End du 25 mars 2022, le fait bondir de rage : « Vu l’impact durable de la crise, la sagesse veut que je continue », lâche Dominique Desseigne. « Une chose est sûre, le passage de relais n’est plus à l’ordre du jour », conclut le journaliste. Alexandre a compris le message : son père ne le jugera jamais apte à lui succéder. Il est décidé : puisque son père n’a pas compris la manière douce, il va devoir employer les grands moyens. La guerre est déclarée. L’aîné essaye d’entraîner sa sœur cadette, Joy, dans son combat. Celle-ci refuse d’abord : cette jeune fille blonde et discrète, qui a commencé à travailler à Londres chez Publicis avant de rejoindre le groupe familial en 2020, partage les griefs de son frère, mais conserve de l’affection pour son père. Qu’importe, Alexandre dispose d’un autre allié. En 2019, il a fait entrer au conseil d’administration David Layani, entrepreneur à succès et fondateur de la société Onepoint. Ce spécialiste en conseil dans le domaine du numérique, un autodidacte de 44 ans, malin, souriant et charmeur, l’a pris sous son aile et a placé ses pions. Il a commencé par proposer de faire appel à la société de traiteur haut de gamme tenue par sa mère et ses sœurs pour organiser les « pince-fesses » du groupe. Puis il a facturé à tour de bras ses rapports d’expertise numérique aux différentes sociétés : « Il y avait du Onepoint partout », se souvient un cadre de Barrière. David Layani a également conseillé Alexandre sur ses recrutements, si bien que, sans même qu’il s’en aperçoive, de nombreux postes importants ont progressivement échappé à l’influence de Dominique Desseigne. Enfin, le brillant entrepreneur, qui inaugurait en juin ses nouveaux locaux en compagnie du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et annonçait 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, a convaincu Alexandre, qu’il appelle « mon petit frère », de « montrer ses muscles » face à un père à la vision jugée poussiéreuse et dépassée. « Layani, le loup dans la bergerie », se dira plus tard Dominique Desseigne, lorsqu’il recevra, le 22 juillet 2022, une assignation à comparaître par huissier de justice de la part de son propre fils. Ce jour-là, Alexandre déclenche donc le feu nucléaire. Il dénie à son père le titre d’usufruitier, l’accuse d’avoir profité de l’état de faiblesse de sa mère après l’accident de 1995 pour lui faire signer des documents en sa faveur et réclame 75 millions d’euros pour les dividendes qu’il estime abusivement perçus. En outre, il le somme d’abandonner ses fonctions illico. Le PDG est sous le choc. Qu’a-t-il bien pu rater pour que sa famille en arrive là ? Discussions « mesquines » Il se tourne vers son ami Nicolas Sarkozy, celui-là même qu’il a hébergé plusieurs semaines Villa Montmorency lorsque son épouse Cécilia (une amie d’enfance de Diane) l’avait quitté, en 2007, et qu’il a fait entrer au conseil d’administration du groupe en 2019. Il demande également de l’aide à Marc Ladreit de Lacharrière, dirigeant de Fimalac (alors actionnaire à 40 % du groupe Barrière). Les deux hommes tentent de rabibocher père et fils. Ils comprennent vite que la mission est impossible. Ils convainquent donc M. Desseigne d’opter pour un accord à l’amiable. Une querelle familiale aussi féroce ne peut rester longtemps secrète et sa publicité précoce mettre en danger le groupe, font-ils valoir. D’autant plus que Joy, qui habite également dans la maison familiale, décide finalement de se ménager un avenir aux côtés de son frère et de se joindre à son attaque. Après plusieurs mois de discussions au couteau et « souvent mesquines », selon plusieurs proches du dossier, un accord est enfin trouvé. Dominique Desseigne reste légalement usufruitier, mais ses dividendes sont limités aux deux premiers millions annuels et il renonce à son pouvoir de nomination au conseil d’administration. Surtout, il accepte de lâcher le poste de PDG au profit de ses deux enfants. En échange, ces derniers lui garantissent un train de vie très conséquent : jusqu’à ses 85 ans, la jouissance de son bureau au siège parisien du groupe, d’un chauffeur, d’une secrétaire, de notes de frais, ainsi que le droit de continuer à disposer d’une suite dans les hôtels qu’il ne dirige plus. En revanche, il a été contraint de céder à Alexandre et Joy par une donation la fameuse maison de la Villa Montmorency, à condition de pouvoir y résider jusqu’à sa mort. Cet accord, fixé dans le cadre d’un protocole secret qui interdit à chacun des protagonistes de s’exprimer publiquement, a évité le déballage judiciaire, mais il n’a cautérisé aucune plaie. Père et fils ne se parlent plus, mais se sont-ils réellement parlé un jour ? Quand ils se croisent dans les couloirs du 33, rue d’Artois ou au conseil d’administration, où Dominique Desseigne occupe (après une âpre bataille) un siège au titre honorifique de président d’honneur, leurs échanges se résument à de glaciaux « Bonjour » et « Bonsoir ». Quant à Joy, elle déjeune de temps à autre avec son père, soucieuse de ne pas totalement couper les ponts. Derrière la façade aux pierres de taille cohabite, au milieu des collaborateurs encore traumatisés par ce qu’on appelle ici en chuchotant le « parricide », une famille en lambeaux. Dominique Desseigne ne fait pas mystère de son scepticisme quant à la stratégie de son fils, qu’il pense dictée par son « gourou » Layani, à commencer par le rachat, fin juillet pour 325 millions d’euros des parts détenues par Lacharrière, pressé de sortir de cet imbroglio. Alexandre et Joy sont depuis un mois considérablement endettés, mais désormais propriétaires du groupe à 100 %. Avec l’obligation de faire rapidement leurs preuves et de montrer qu’ils n’ont pas « tué » leur père pour rien. Vanessa Schneider
  2. Peut-on réserver sa place ? Quand et comment ?
  3. 8 - L'Hippodrome (2/2)

    Et oui jouer son tournoi avec 40 BB et AQ en mains, c'est du suicide. Qu'ajouter d'autres ?
  4. Au LCL, pas mal d'agences (du moins dans Paris) sont dotées d'un DAB acceptant les dépôts en liquide. Et, jusqu'à ce jour, je n'ai jamais eu de difficulté pour des dépôts sur mon compte courant. Je n'ai pas de compte pro.
  5. Il paraît qu'ils ont oublié de renouveler leur agrément. Si ce n'est que cela, c'est de l'amateurisme mais ils devraient rouvrir rapidement.
  6. Club Circus Paris

    Bonjour Julien, Impossible de s'inscrire au Monday Circus 150 + 20). Seul le 1 000 € est ouvert à l'inscription sur le site.
  7. À lire ne serait-ce que pour connaître les affres à table de Daniel Riolo et les projets cinéma d’Arsène Mosca. https://fr.calameo.com/read/006257520ee915f451240?fbclid=IwAR1zdwCRnhOSxXo31XbD3eAOKfvgPzlmvig1IrQQHiXXM30X3ltxsUHNgMo
  8. Si le casino n'est pas exclusivement consacré au poker (il n'y en a pas en France), le fisc comme le casino sont incapables d'estimer si tu as gagné l'argent au poker ou à un jeu de pur hasard (roulette, black jack, Ultimate, etc. Donc tu peux ne rien déclarer sans risque apparent. C'est pour cela qu'en cashgame, les regs parisiens que je connais ne déclarent rien et que personne n'a été redressé pour l'instant. C'est le seul trou dans la raquette que je connaisse.
  9. Culte ! "Tricheurs" de Barbet Schroeder

    Qui est un film à ne pas louper également !
  10. J'ai rêvé ou Yoh Viral s'est bien assagi, parlant posément et laissant de côté sa panoplie de bourrin bling bling ? Pourtant, jusque-là je le trouvais imbuvable !
  11. Pour les amateurs de casino et de roulette, à ne pas louper en ce moment sur Arte : "Tricheurs" de Barbet Schroeder avec Jacques Dutronc en flambeur. Film impossible à trouver en streaming ou en VOD habituellement. Ma réplique préférée (dédicace spéciale à Jean-Paul Pasqualini et à la direction des jeux du casino de Cannes) : - Je suis joueur, je ne suis pas tricheur. - La triche est la continuation du jeu par d'autres moyens.
  12. [Las Vegas] Little news

    Pour qui veut aller se dépuceler à Las Vegas dès que Oncle Joe nous autorisera à investir la ville du vice, 6 pages d'infos pratiques dans le numéro de septembre de "Poker52". Bonne lecture ! https://fr.calameo.com/books/006257520d9b7d675edb6
  13. Pour qui s'intéresse au livre sur les tells au poker de Zachary Elwood traduit par Salette, 4 pages d'interview dans le "Poker52" de septembre. Bonne lecture. https://fr.calameo.com/books/006257520d9b7d675edb6
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