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Réflexion sur les enjeux énergétiques et climatiques pour la Défense et la sécurité nationale - École de guerre Paris

Salut, j'espère que vous allez bien c'est une belle pagaille ces derniers temps. Le monde choisit donc a priori l'option du tout pour le tout technologique, je pense toujours que c'est un leurre et qu'en l'état ce paradigme est déjà mort lorsqu'on analyse les indicateurs qui se dégradent sans cesse. Après on peut continuer autant qu'on veut d'ignorer que ca dysfonctionne de plus en plus et positiver entre les crises de plus en plus fréquentes, rien n'oblige le monde a renoncer intellectuellement a l'idée de la croissance infinie dans un monde fini puisque tout repose sur cette "croyance". Il suffit par exemple de greenwasher continuellement les fameuses solutions écologiques, de mettre une puce dans un cochon et de se persuader que le cap est solide pour que la folle aventure continue sous éternelle perfusion économique. Méfiance tout de même car la casse sociale augmente/va continuer d'augmenter et les tensions aussi, pas certain que ca tienne éternellement et le léger problème c'est que si ca bascule vers un autre paradigme x brutalement, je m'attends a ce que ce soit potentiellement assez radical et que les gens ne cherchent pas trop a comprendre la situation. Shell a annonce officiellement son peak oil sinon : https://edition.cnn.com/2021/02/11/business/shell-oil-production-peak/index.html

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/coronavirus-des-soulevements-sont-a-craindre-dans-le-monde-entier-1224589?fbclid=IwAR2-ukikJ8nYd7NvEX9oV1Y1rd1Fkjy1RLAqGt9JLgX29xzun6-zr8y9fEw Le choc économique de la pandémie « va enflammer la colère publique » et entraîner des « troubles majeurs » au second semestre 2020, d'après un cabinet d'étude des risques. Une quarantaine de pays, principalement en Afrique et en Amérique latine, pourraient faire face à des manifestations de rue sans précédent. - https://www.nytimes.com/2020/07/21/climate/investors-climate-threat-regulators.html?fbclid=IwAR21aTsbeg3z2asHCfZbc8DhfJ72Nt88hTaS1nkW4_Eza-vILOWB8-re9ro Financial regulators should act to avoid economic disaster, according to a letter from pension funds and other investors representing almost $1 trillion in assets.

Tu as lu les premières pages ? Normalement j'ai posté des articles plus théoriques, il y en a sur Adrastia ect. Après pour être honnête je suis un peu moins dans la théorie maintenant, je reste très curieux mais la physique par exemple devient très difficile à suivre. Le monde "observable" lui (pour moi) se dégrade à une vitesse folle et tout ça me semble un peu dystopique/confus. Jancovici reste okay ici, sauf si il veut balancer la construction de 500 centrales avec un pib qui se contracte déjà + des crises qui émergent partout ; là ça ne me paraît pas être une excellente idée. Ce que je veux dire c'est que je fais parti des observateurs pour qui le processus d'effondrement / de déclin "inéluctable" est enclenché et accélère. Quant au réel que tu mentionnais tout à l'heure, je pense qu'il est infiniment complexe Beaucoup trop pour mon cerveau.

Je connais, FLyinTom, je connais (et j'apprécie). "L'accroissement de l'ordre à l'intérieur d'un organisme est plus que compensé par un accroissement du désordre à l'extérieur de cet organisme. Par ce mécanisme, le deuxième principe est vérifié et la vie maintient un état d'ordre élevé qu'elle entretient en entraînant un net accroissement du désordre dans l'univers" Entièrement d'accord.

"Que la Terre soit un système ouvert est vrai, mais l'adaptation de l'humain est fermée sur les ressources dont il dispose. Le soleil inonde la Terre d'énergie, mais exploiter cette énergie n'est possible qu'à partir de ressources finies (système fermé). C'est pareil pour l'agriculture. Le système est fermé sur l'humus. Les champs dégradés (entropie), le sont quasi définitivement à l'échelle de nos besoins, restaurer leur qualité demande plusieurs années et des intrants, et si le climat n'apporte plus d'eau ou trop de chaleur, le champ reste soumis à ce système climatique fermé dégradé. La dégradation du climat est donc aussi une dégradation entropique en système fermé : les infrarouges en plus restent sur Terre, et c'est tout notre problème..." (Repost d'un mp sur cette question, je ne suis pas l'auteur) Sinon tu penses vraiment que Jancovici, Meadows (ect) ne savent pas que la terre est un système ouvert ? Ils le savent évidemment : système ouvert oui mais... (la liste est dans ce thread globalement). La conférence en intro de ce thread "Etienne Klein, qu'est-ce que l'énergie" me semble très bien sur ce sujet, et comme il le rappelle (sur ta question sur les auteurs) : "les lois de l'énergétique (thermodynamique) sont connus, depuis longtemps. Nous ne croyons pas à ce que nous savons". Ce n'est pas un problème de connaissances mais d'interprétation.

Non (si je comprends bien moi-même ahah) c'est l'auteur du blog qui le dit (mais ce n'est pas la première fois que je lis cette réflexion). Ceci dit je recommande son blog, il est très bien informé sur les enjeux environnementaux et a une bonne compréhension des institutions politiques / financières en prime. - https://phys.org/news/2020-06-overconsumption-growth-economy-key-drivers.html?fbclid=IwAR2M8jEaiOEyywdsO0IZ5uuvhRiB8eKlxEA07EOFxFHDvWbA5ytrI9E2_aA Overconsumption and growth economy key drivers of environmental crises Commentaire de Jean-Marc Jancovici (via sa page fb) : "54 ans après l'article de Kenneth Boulding "The Economics of the coming spaceship Earth" (https://lnkd.in/ejMCc_A ), où l'on pouvait déjà lire que dans un système fermé la croissance de la production deviendrait un problème et non une solution, et 48 ans après The Limits to Growth (https://lnkd.in/ev4N-EA ), qui a quantifié les propos du précédent d'une certaine manière, un groupe de chercheurs publie dans Nature un article pour dire que la croissance verte, c'est comme une fourmi de dix-huit mètres avec un chapeau sur la tête, ca n'existe pas. Nos chercheurs montrent en effet que la technologie ne fait au mieux que réduire la croissance des impacts quand l'activité économique augmente, mais ne les "annule" pas. Il est intéressant de noter que l'expression de cette incompatibilité entre croissance économique et baisse des impacts vient de physiciens, chimistes (Meadows et Boulding) et ingénieurs (une partie des auteurs du papier de Nature), mais pas d'économistes "classiques", qui, une fois qu'ils comprennent que leurs raisonnements sont basés sur des prérequis qui n'existent nulle part dans la vraie vie (dont l'absence de limites physiques), deviennent "prisonniers de leurs rentes" (comme nous tous !) et sont extrêmement rarement capables d'en sortir."

https://energieetenvironnement.com/2020/06/22/vers-une-explosion-du-prix-du-petrole/ « L’analyste pétrolier américain Art Berman estime que la production pétrolière américaine va chuter de 50 % au cours de la prochaine année en raison d’une baisse marquée des forages. La production quotidienne moyenne, qui atteignait 12,3 millions de barils par jour en 2019, devrait se situer aux alentours de 7,8 millions de barils dans un an. L’idée d’une « indépendance énergétique américaine », qui était déjà un mythe en soi, devrait voler aux éclats et les États-Unis auront fort à faire pour acheter le pétrole manquant sur un marché international déjà soumis à de fortes pressions. » - https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-fmi-annonce-une-crise-mondiale-plus-severe-que-prevu-20200624 « Le FMI douche les espoirs de reprise économique rapide »

Le dernier épisode de la série "L'Effondrement". Assez réaliste d'intégrer à la fois la dimension "spectaculaire" des grands médias (et de notre société), le message de fond et le cynisme absolu des dialogues "off". - Et une belle synthèse de Jancovici.

J'ai regardé la discussion accélérée (39 minutes pour 4 invités + la présentatrice et les séquences vidéos... ), pas inintéressant mais très très restreint comme cadre de "débat" ; surtout pour aborder ces sujets.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-transition/chaud-devant « En 2070, un tiers de l'humanité pourrait vivre dans des zones avec des températures à peine supportables. C’est ce que révèle une étude publiée ce mardi par la revue scientifique américaine PNAS ( https://www.pnas.org/content/early/2020/04/28/1910114117 ) » - https://www.franceculture.fr/emissions/linvitee-des-matins-2eme-partie/la-pandemie-va-t-elle-accelerer-la-transition-energetique "Nous nous dirigeons vers un monde où nous aurons moins de moyens pour plus de problèmes." « On va opérer graduellement une transition de force car on a pas voulu faire celle qui était de gré. En ce moment la transition énergétique est une diminution de la consommation subie. En France comme dans beaucoup de pays européens, on voit la transition énergétique comme une évolution technologique dans un univers en croissance. On a des lois en France de « croissance verte ». En fait, la transition énergétique va passer par une privation du pétrole, du charbon et du gaz. Donc toute cette production va se contracter et l’économie va elle-même se contracter. Et la grande question est d'organiser un monde dans lequel il n’y a pas de plus en plus mais de moins en moins. »

Une courte analyse de Servigne de 2014 avec des arguments intéressants sur l'illusion du solutionnisme nucléaire : http://www.barricade.be/sites/default/files/publications/pdf/2014_-_pablo_servigne_-_transition_et_nucleaire_1.pdf Le risque majeur c'est peut-être qu'on soit incapable d'appréhender la complexité de la situation et qu'on fasse simplement n'importe quoi de tous les cotés. Lorsqu'on regarde la cohérence de la politique énergétique mondiale on constate surtout qu'elle n'existe pas et que c'est juste un far west qui n'a pas pas beaucoup de sens. Au total ça prolonge pour le moment nos sociétés mais ça ressemble bien à ce que peut décrire Tainter sur les dynamiques d'effondrement de civilisation. J'en profite pour mentionner Vaclav Smil qui est un auteur intéressant sur ces problématiques, j'ai pas tout lu et y'a forcément des critiques à faire j'imagine (j'anticipe) mais ça reste très riche car il essaye d'avoir une approche globale. https://www.transitionsenergies.com/vaclav-smil-les-gens-nen-ont-rien-a-faire-du-monde-reel/?fbclid=IwAR2w6uCscv-7GRUBa1Z_Nq24Y1MxWmipPC1juVZPAis4KScagV4EARMQizI

Depuis que j'explore ces questions l'humanité me semble beaucoup moins "rationnelle" ... Moi je reste toujours convaincu qu'il n'y a pas de solution à la problématique écologique, seulement des adaptations conscientes et inconscientes à un contexte environnemental de plus en plus négatif pour notre espèce.

Mea Culpa sur Janco et le nuc suite au visionnage de ce live : en fait il pense que c'est une bonne stratégie de compenser la déplétion énergétique par du nucléaire en construisant de nouveaux réacteurs. Je comprends le raisonnement mais perso je ne suis pas sur cette ligne, non pas que je sois anti-nuc fondamentalement mais ça ne semble pas crédible pour des tas de raisons. A la fin de son live par exemple il dit : "sait-on gérer le nuc avec un pib qui s'effondre. " Résumé : "Oui." Bof bof. On a pas d'exemple historique où il commence à s'effondrer partout en même temps suite aux contraintes physiques qui s'exercent de façon croissante (et donc avec des tensions systémiques de plus en plus importante sur à peu près tous les secteurs). Mais à la limite on pourrait se dire tant pis on verra bien, foutu pour foutu. Sauf que y'a quand même un arbitrage à faire entre la crédibilité d'un déploiement massif et suffisamment rapide dans un contexte qui à cet instant est déjà tendu (on en est très loin à l'heure actuelle comme il le rappelle par contre les problèmes sont déjà là). Lorsque je combine les deux je trouve que c'est un peu utopique dans un monde qui risque de se contracter partout rapidement.

Je suis plutôt d'accord mais en attendant parfois ça manque tout de même de volontarisme du coté de ceux qui auraient la possibilité de participer au débat publique sans être accusé immédiatement d'être des catastrophistes dépressifs. Donc principalement ceux avec une position/crédibilité sociale suffisamment puissante, en gros. J'ai déjà échangé avec des personnes qui disent en off : "Oui ça ne marchera pas et ça va chi** dans tous les coins, c'est certain." Une semaine après, publiquement : "Il ne faut pas sombrer dans le catastrophisme, tout est encore possible". Confortable... Dire que ça ne marche pas et qu'on va devoir s'adapter à un négatif croissant si possible c'est à mon sens un peu plus pertinent et honnête que de sans cesse alterner entre un silence intégral / des constats dantesques avec des prises de positions rassurantes que plus personne ne prend au sérieux, et c'est bien pour ça que le complotisme et la haine/confusion augmentent à mon avis. Au détriment de tous, car même si j'étais tout en haut de la pyramide sociale je ne serais pas forcément serein pour l'avenir aujourd'hui. Une pyramide reste une pyramide, si les fondations s'effondrent (socialement/structurellement) le haut finit par chuter également.