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Poker, morale et liberté

ArtPlay

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Poker, morale et liberté

Disclaimer !

Je ne prétends pas que mon ressenti soit universel. Je le communique à titre strictement personnel, mais je vais pas m’emm**der à exprimer à chaque fois « à titre personnel gnagnagna »


Je n’ai jamais réellement adoré jouer au poker. En 2007 ce n’était encore qu’un prétexte pour me saouler la gueule autour d’une table avec quelques amis. Et si depuis 2008 je m’y suis pleinement investi, ça a toujours été avant tout pour une question d’argent. L’étude du jeu me fascine, mais le jeu de la carte en tant que tel m’a toujours blasé : trop de hasard, trop d’injustice, trop de frustrations.

C’est faute d’une orientation de carrière dont la perspective ne me rendît pas totalement dépressif que je me suis tourné vers le poker en quête d’argent facile et d’une grande liberté d’action et d’organisation.

Il semblerait bien que ces objectifs soient atteints sans problème. De janvier à juillet j’ai joué en tout et pour tout 400h, soit environ 2 fois moins qu’un salarié français, avec une flexibilité totale et en gagnant très bien ma vie.

Pourtant aujourd’hui et depuis plus d’un mois j’ai totalement arrêté de jouer. On pourrait s’attendre à ce que ce soit à la suite d’un tilt ou d’un gros bad run. Bien que j’aie vaguement breakeven en juin ce n’est pas le cas. J’ai simplement été frappé par la réalisation que ma soi-disant liberté était en fait illusoire, et que passer mes journées à faire quelque chose qui ne me plait pas n’était pas le moyen le plus épanouissant d’avancer dans ma vie.

Une liberté illusoire

Tout ceci pourrait fort bien ressembler à un caprice d’enfant gâté. Je pense que ce n’est pas le cas, et plus je réfléchis à mes désirs et à ma situation ces années passées, plus je m’en convaincs.

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Moi j'voulais des pâtes, ils sont dégueulasses tes haricots



Oui j’ai bénéficié d’une grande liberté. Chaque jour où je souhaitais glander en slip au lieu de grind je pouvais le faire. Je faisais même généralement les deux à la fois. Chaque soir où j’ai voulu sortir m’abrutir d’alcool sans réfléchir à arriver au bureau entier le lendemain j’ai pu le faire. Chaque fois que ma copine a trouvé un job dans un nouvel endroit j’ai pu la pousser à accepter et déménager sans souci.

Si toutefois je me penche en détail sur ce que j’ai pu accomplir grâce à cette liberté le bilan est assez maigre. Je me suis toujours fixé des objectifs en termes de développement personnel (apprentissage de nouvelles choses, investissement, réalisation de projets), et ai toujours été le premier à dire « le poker oui, mais il faut songer à une reconversion ».

A bien y réfléchir pendant ces années je n’ai jamais réussi à profiter de la liberté accordée par le poker pour m’atteler à tout ça. J’ai appris des bribes dans de nombreux domaines sans jamais avoir le courage de creuser en profondeur (je me suis inscrit à de nombreux nombreux MOOC sans jamais aller au bout d’un seul). J’ai lancé un projet de site de coaching vidéo qui m’aura certes beaucoup appris en gestion mais qui restera un échec parce que je n’ai pas su suffisamment m’y investir. J’ai eu des tonnes d’idées d’écriture sans jamais jeter la première ligne d’un roman ou d’un essai.

De manière plus étonnante encore, même lorsque j’étais sous contrat avec PokerStars, je n’ai jamais été réellement proactif pour leur proposer des challenges, promos ou autres qui auraient pu tourner autour de ma personne. Alors que j’aurais eu tout le temps du monde pour en designer, et tout intérêt à le faire.

Mon unique accomplissement au cours de ces années reste finalement l’écriture du Poker Apprivoisé. Paradoxalement je ne l’ai absolument pas rédigé lorsque je jouais au poker, mais à 90% lors mes trajets quotidien de RER durant les trois petits mois de ma vie où j’ai exercé un emploi salarié en 2010.

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Pourquoi donc, alors que le poker m’a offert l’argent et la liberté nécessaires à monter et à mener n’importe quel projet à bien n’ai-je jamais réussi à accrocher le train de la motivation ?

Raisons

Mon sentiment est que le poker professionnel n’offre finalement, si on n’y prend pas garde, qu’une illusion de liberté. Il y a encore trois mois je disais à un ami suite à une après-midi de grind difficile « pff, quel jeu de mer*de ». Lorsqu’il me répondit « arrête. » je me surpris à ânonner « impossible, je gagne trop d’argent ».

La vérité est que la pression et l’incertitude fiscale, ainsi la perspective de ne peut-être plus pouvoir gagner sous 2 ou 3 ans, m’ont tout simplement fait abandonner l’idée d'entreprendre d’autres projets que celui de jouer au poker pour gagner le plus d’argent possible, le plus rapidement possible. Ceci alors même que ma situation en l’état ne le nécessite absolument pas, et qu’il est sûrement bien plus judicieux à l’heure actuelle de me concentrer sur mon développement personnel.

On pourrait par ailleurs imaginer que j’organise mon quotidien de sorte de mener le poker et d’autres projets de front. Mais cela m’a également été rendu psychologiquement extrêmement difficile. En effet les jours où je perdais j’étais extrêmement motivé par le poker et par la volonté de redresser la barre. Les jours où je gagnais, généralement des sommes de l’ordre de 1000 à 2000€, il m’était aussi extrêmement difficile de me motiver : essayez de vous bouger le cul à vous lancer dans un cours en ligne ou dans l’écriture d’un début de roman (vraisemblablement voué à l’échec) alors que vous pouvez tranquillement filer à la plage et siroter un mojito en vous reposant sur les lauriers d’une journée productive. Ou jouer à Hearthstone ouais …

De manière générale que je gagne ou que je perde le poker est de toute façon une activité mentalement épuisante et je n’ai que rarement eu la volonté d’engager davantage de travail, même d’une autre nature, à la fin d’une session. Toutes ces raisons m’ont finalement rendu esclave d’un job qui semble pourtant fort ressembler à un des plus beaux du monde :)

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Morale

Eh oui ce billet n’a pas fini d’être long et chiant c'est le quart d'heure introspectif. Dans la même période de temps où j’ai commencé à prendre conscience de mon absence de liberté j’ai également eu une révélation tout à fait troublante pour moi qui me suis toujours considéré comme le pire des misanthropes : j’apprécie les gens et leur compagnie.

Alors rassurez-vous, pas celle de n’importe qui, je continue d’être emm*erdé par un solide 90% de la population. Mais j’ai réalisé que je ne pouvais pas réellement vivre seul, et plus important (et dérangeant pour quelqu’un qui s’est toujours considéré comme un enc*ulé solitaire) je ne peux pas non plus vivre sans une certaine reconnaissance des gens. C’est probablement une des raisons pour lesquelles j’ai démarré ce blog. Enfin, ne nous mentons pas, la raison principale était « je deviens connu et je me fais sponsoriser, » (Antho, tu me dois 1000 balles que tu as sûrement intégralement fumés en beuh).

De manière tout à fait coïncidente, probablement en raison de la récete sortie de Daniel Colman, c’est également le moment qu’ont choisi plusieurs personnes pour me poser ces questions particulièrement chiantes que j’avais étonnamment rarement entendues en tant que poker pro :
  • Ça te gêne pas de prendre l’argent de mecs qui se ruinent au jeu ?
  • Ça te gêne pas d’être une grosse mer*de qui contribue pas à la société ?
  • T’en as pas marre de passer tes journées à te gratter les cou*illes en calbar tout seul devant ton PC comme un geek ?


La dernière n’a rien à voir avec notre problématique mais elle m’a souvent été posée, quoi qu’en des termes moins triviaux. Sur les deux premières je ne m'étais jamais vraiment interrogé parce que, non, ça ne me gênait absolument pas. Mais puisque ces questions intéressent au moins trois personnes distinctes, je vais donner et étayer un peu mon avis.

Pouiller les misérables addicts


En préambule, j'ai souvent lu l'argument suivant : "les fishs veulent se divertir, les pros ont un rôle d'accélérateur de trafic". C'est ça. On est les joyeux-gentils clowns d'une industrie aussi rose que celle de la barbe-à-papa. Cet argument est à mon avis d'une hypocrisie totale, le brandir c'est se voiler la face et ne considérer que les joueurs récréatifs au comportement totalement sain. Ceci étant écarté, passons aux choses sérieuses.

Bien sûr la perspective de contribuer à la ruine de personnes ayant potentiellement un gros problème avec le jeu ne m’a jamais particulièrement enchanté. Pour autant, à part lors des rares occasions où je me suis retrouvé face à mes « victimes » autour d’une table de casino, je n’ai jamais ressenti le moindre malaise non plus.

J’ai essayé de rationaliser le pourquoi de mon désintérêt émotionnel. De manière très claire je pense que c’est parce que je ne m’identifie absolument pas à ces personnes et à leur malheur. Je déteste les jeux d’argent (oui, oui), j’ai un cerveau jusqu’à maintenant très résistant à toutes les addictions, bref sur le plan émotionnel l’addiction au jeu m’est aussi étrangère que pourrait l’être un arc-en-ciel à un aveugle de naissance.

Comme j’ai quand même un cœur (oui, oui) j’ai tenté de réfléchir à la question de l’impact que peut avoir mon activité sur le volume des pertes d’un joueur récréatif. Ma conclusion, simple mais réaliste, a été de me dire « si ce n’est pas moi qui lui prends son fric, ce sera un autre. Autant que ce soit moi ». J’applique très régulièrement et très volontiers ce genre de raisonnement, mais j’admets que d’un point de vue philosophique ce n’est pas très malin. Je me fais régulièrement rattraper par la brigade de la bien-pensance quand j’essaie notamment d’expliquer que le fait que je vote ou non a une utilité strictement nulle.

Pour éviter ce problème je vais ici généraliser l’hypothèse : quel est l’impact de l’activité de tous les regs « éduqués » sur les comportements addictifs ? En d’autres termes si on supprime les joueurs « éduqués » qui tentent de générer un profit en jouant au poker, améliore-t-on le quotidien des addicts ?

Il n’est malheureusement pas possible de répondre de façon totalement tranchée à cette question, mais j’ai malgré tout mon opinion. On pourrait se dire que la disparition des gagnants réguliers diminuerait l’attrait du jeu et que parmi le pool de perdants certains deviendraient gagnants et les autres perdraient moins vite : tout benef pour les perdants. Mais ce serait oublier que l’attractivité du poker n’est pas du tout constituée des regs online, mais bien par premières places des gros tournois et par les joueurs sponsorisés mis en avant par les rooms.

J’aurais donc personnellement tendance à penser que le marché engloutirait toujours des sommes d’argent comparables : oui certains perdants du passé deviendraient gagnants. Oui certains perdraient moins et moins vite. Mais à un jeu si facile où des amateurs complets parviendraient à sortir durablement gagnants on verrait peut-être alors apparaître une nouvelle frange de joueurs, des « super-fishs » qui n’auraient pas forcément été attirés par le poker technico-rébarbatif pratiqué actuellement sur les tables de poker online.

Bref disons qu’à tout le moins la question, même en partant sur une hypothèse générale finalement absurde, n’a rien d’évident. Donc non, que ce soit rationnellement ou émotionnellement, je ne me sens pas mal de prendre l’argent des addicts.

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Je manque officiellement d'idées pour aérer mon texte



Inutilité sociale

Cette question-là m’a également fait réfléchir à plus d’un titre.

D’abord parce que c’est une question extrêmement désagréable à poser à quelqu’un et qu’on aimerait bien avoir une réponse cinglante toute prête à donner qui commencerait par « pauvre fils de pute » et qui s’achèverait par « , conn**d ». Mais je ne vis malheureusement pas dans un sketch de Jean-Marie Bigard et je me contente donc généralement de répondre :

« c’est vrai, mais tu sais y’a plein de métiers qui servent à rien socialement voire qui sont néfastes, le mec qui t’appelle pour te vendre des options binaires, le mec qui se pointe chez toi pour te vendre un aspirateur foireux, ton conseiller bancaire … Est-ce que tu demandes à ton conseiller bancaire si ça le fait chi** de faire un job de con inutile quand tu vas le voir et qu’il essaie de te fourguer une assurance vie avec 1.5% de frais de gestion ? Non tu lui fous la paix …. » … je m’égare.

Donc pour répondre à la question : oui je réalise pleinement ma totale inutilité sociale. Mais j’ai un problème avec la façon qu’ont les gens de formuler cette question. Ils semblent bien souvent partir du principe qu’embrasser un job inutile est un comportement d’égoïste. Ils oublient en revanche totalement qu’un certain nombre de métiers sont inutiles, et que par ailleurs et indépendamment de cela, 90% des gens qui exercent un métier utile ne le font de toute façon pas pour leur utilité intrinsèque mais bien pour gagner du fric.

Personne ne va aller casser les couilles à la caissière de Carrefour parce qu’elle ne réalise pas que son boulot est utile socialement. Il l’est, mais elle ne le fait que parce qu’il lui apporte un salaire pas pour remplir un besoin de la société de consommation. Même chose pour un taxi, un éboueur ou un tourneur-fraiseur. Malheureusement il semble que pour beaucoup de gens gagner de l’argent doive nécessairement s’accompagner de culpabilisation et d’une nécessité de faire amende honorable. Lâchez-moi la grappe.

Malgré cette diatribe je ne suis pas entièrement un fils de pute égoïste. Car si cette question de l’utilité sociale me gêne, c’est bien souvent davantage par sa forme généralement culpabilisatrice et moralisatrice que par son fond. Couplée à ma récente réalisation que j’avais besoin pour m’épanouir des gens et de leur reconnaissance, j’ai également pris conscience du fait qu'avoir une utilité sociale me manquait. Je veux pouvoir collaborer à une société, je veux pouvoir faire profiter les gens de mes compétences.

Si la forme de cette question n’était pas culpabilisatrice mais au contraire constructive voire pleine de pitié (n’exagérons rien, OK, mais je ne trouve pas comment le formuler là, de suite, et après 2440 mots j’en ai marre de chercher) elle serait beaucoup plus acceptable. La caissière, le taximan, l’éboueur (!!) qui ne réalisent pas que ce qu’ils font est utile sont à plaindre – au-delà de leurs conditions salariales j’entends. Votre conseiller bancaire qui vous ouvre un compte-titre à la con, le mec qui vous appelle pour essayer de vous escroquer avec des options binaires, le joueur de poker, ça ne sert à rien de les faire culpabiliser et de les critiquer, ils s’en branlent. Ça ne devrait pas vous empêcher d’essayer de leur faire réaliser que peut-être ils peuvent obtenir plus de satisfaction personnelle autre part ou en ajoutant une autre composante à leurs activités quotidiennes. Mais par pitié de façon intelligente et raisonnée.

Pour ma part vous l’aurez compris j’ai résolu de changer un peu d’activité. J’ai plusieurs choses que je souhaite réaliser dans un futur proche, en particulier redonner un peu de coaching et écrire un second bouquin de poker, destiné aux joueurs avancés celui-ci, non plus aux débutants. Cela me permettra de conjuguer à nouveau deux passions, l’enseignement et l’écriture. J’ai par la suite d’autres projets plus ambitieux et hasardeux, hors poker, dont je vous toucherai peut-être un mot dans le futur. Je n’exclus absolument pas de reprendre le grind quand les circonstances seront plus favorables (l’accès au .com et au format Zoom me ferait le plus grand bien)

J’ai terminé d’échafauder des plans pour « l’après-poker » : je m’y mets tout de suite.


60 Comments




Recommended Comments

Salut, 

J'aime beaucoup ton analyse ... Et, je te conseil de trouver "une activité professionelle" à côté du poker ... Tu verras, ça permet de relativiser ...

 

Par contre, le paragraphe sur l'addiction m'a fait sourire. Ne chercherais tu pas a t'auto persuader de ne jouer aucun rôle dans l'addiction des autres ? 

J'ai réelement l'impression que tu penses le contraire mais que tu adoptes la posture du bureau tabac : "je vends du tabac, je sais que ça tue, mais c'est pas moi qui l'ai fabriqué. Et si c'est pas moi qui le vend, ce sera un autre. Et si on vendait pas de tabac, les gens trouveraient autre chose pour se bouisiller la santé".

 

Rassures toi, l'état LUI, n'a pas ce genre d'état d'ame, et s'engraisse sur le dos de la misère ...

 

En tout cas joli billet, et rien que le fait que tu te poses ttes ces questions prouve que t'es quelqu'un qui sait ce qu'il fait ... reste a savoir où tu vas aller

 

Bonne continuation ! 

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Ca ressemble malgré tout à un moyen de se déculpabiliser, quoi que t'en dises. :)
Pour autant je suis complétement d'accord avec toi pour la réponse à ces trois questions.
Dans n'importe quel métier il est difficile de s'épanouir pleinement, et de se réaliser autant qu'on le souhaiterait. Cependant je pense que le poker, de manière professionnelle, est incomparable avec tout autre profession : trop de frustrations et d'injustices comme tu dis.

Très bon billet :)

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Bon billet. Même si j'ai du mal à saisir le passage de cet excellent constat, à un arrêt si brutal. Je veux dire, je ne vois rien ici d'incompatible à être conscient de tout ce que tu exposes tout en continuant à se poser aux tables. En tout cas, rien ne transparait dans tes écrits. Et même si grind consomne beaucoup d'énergie mentale et nécéssité de penser poker même hors des tables, tu dois bien avoir le temps de caller d'autres activités dans tes journées!

 

(je n'ai peut-être pas tout compris et/ou su ni voulu voir le plus important, c'est une possibilité)

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Concernant les éboueurs, je suis pas sur qu'ils soient si inutile socialement que ça... Suffit de voir le bordel dans les rues après une semaine de grève. On se souvient notamment de la grève en Italie qui avait transformé les rues en décharge géante.

 

Si vraiment tu sais pas quoi faire, tu peux toujours me coach for free hein. Je reste dispo pour désapprendre à limp.

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C'est marrant comme on peut croire être clair sur certains points et en fait ne pas l'être du tout :D

 

Non je ne cherche pas à me déculpabiliser : je ne ressens strictement aucune culpabilité et j'essaie dans ce post d'exposer les possibles raisons pour lesquelles je ne la ressens pas. Il se trouve par ailleurs et de façon indépendant, même quand j'y réfléchis bien au travers de ce post je ne vois pas de raison objective d'en ressentir. 

 

 

Bon billet. Même si j'ai du mal à saisir le passage de cet excellent constat, à un arrêt si brutal. Je veux dire, je ne vois rien ici d'incompatible à être conscient de tout ce que tu exposes tout en continuant à se poser aux tables. En tout cas, rien ne transparait dans tes écrits. Et même si grind consomne beaucoup d'énergie mentale et nécéssité de penser poker même hors des tables, tu dois bien avoir le temps de caller d'autres activités dans tes journées!

Grind ne m'amuse pas, me déplaisait même ces derniers temps, et m'a d'expérience toujours énormément retenu pour la réalisation de tous mes projets. 

 

Je n'ai pas besoin d'argent => j'arrête pour une durée indéterminée. Pareil j'aurais dit que j'avais été plus explicite :D. Grind "un peu" (genre 2 jours / semaine) n'a jamais été pour moi une option viable avec la façon dont fonctionne ma tête.

 

 

 

Concernant les éboueurs, je suis pas sur qu'ils soient si inutile socialement que ça... Suffit de voir le bordel dans les rues après une semaine de grève. On se souvient notamment de la grève en Italie qui avait transformé les rues en décharge géante.

 

Relis. Je ne dis pas qu'ils sont inutiles, bien au contraire ils sont extrêmement utiles mais n'en ont pas forcément conscience et surtout ils s'en branlent. S'ils sont éboueurs ce n'est pas pour être utile mais pour gagner de quoi vivre. 
 
Mon point est qu'il est débile de reprocher aux joueurs d'être inutiles dans une société où 90% des gens se moquent éperdument de leur utilité ou inutilité sociale.
 

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Salut sympa cet article, j'avoue que je me remet en question aussi en ce moment, j'essaye de faire du sport en extérieur pour ne pas tout le temps resté renfermé dans mon appart et me donner des objectifs mais pour l'instant ça reste un sport assez individuel du coup je ne fais pas trop de rencontres, je pense que je vais rechercher une activité où je serais en contact avec d'autres personnes.

http://hpics.li/f8416bd (Desmond dans Lost)

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Dans un "pays en faillite", être utile socialement c'est aussi payer des impôts. Entre les prélèvements sur les mises et l'imposition sur les revenus générés par cette activité, tu contribues à payer routes et écoles. (non je déconne, juste à rembourser la dette..)

 

Alors, si ce n'est pas la même utilité sociale que d'être bénévole, ça n'en reste pas moins utile "socialement".

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ArtPlay, Merci pour ce témoignage. 

 

Que je n'ai pas pu lire attentivement faute de temps, mais que je relirais... 

 

La liberté est ce qu'il y'a de plus beau au Monde. Des gens meurent tous les jours malheureusement pour cela. 

L'utilité sociale; sans Joueurs, pas de room, pas de room; pas d'employé....... 

 

Tu crées de l'emploi, c'est formidable, et je t'en félicite... 

 

Je me pose une question depuis quand même des années, à priori tu vis en France. 

Mutuelle ? Retraite ? demain tu es malade et ne peux plus jouer que ce passe t-il ? 

 

Tu n'es pas obligé de répondre aux questions si tu les trouves trop intrusives. Evidemment. 

 

Merci Bon week end. 

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Un bien joli billet, très agréable à lire et très intéressant.

 

Tu as des compétences (hors poker) alors mets-les à profit et fais simplement ce que tu aimes. Tu découvriras une autre forme de liberté, bien + épanouissante. Bravo pour ton début de prise de conscience.

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Indépendement du contenu de tes propos et de ta pensée du moment la seule question qui compte vraiment est : "Ce que je fais me rend t-il heureux ?" a priori la réponse aujourd'hui n'est pas "oui totalement". Tu as l'immense chance (grace au poker) à la différence de nombreux concitoyens (éboueurs, caissieres...) de pouvoir choisir de faire autre chôse. Profites en !

Si je peux me permettre d'exprimer le fond de ma pensée (en ne connaissant de toi que ce que tu rends public) je crois  en dehors de toute notion éthique que tu te situes à une période de ta vie ou tu as besoin non pas d'être (qu'est ce que ça veut dire au fond) mais de te sentir socialement utile.

A mes yeux c'est plutot sain

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Wooooooooooow...C'est pleins de bons sens ce que tu écris Sylvain.

Je me reconnais dans pas mal de propos même si évidemment on a pas le même parcours/profil/expériences etc....

Heureusement que dans ton grand "solitairisme" tu arrives malgré tout a partager tes points de vues...!!

Ty.....

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Merci pour ton post, est-ce que tu connais chiren40 alias athenewins ? C'est un gamer, Il a passé un grosse année à grind et puis il a retiré ses sous pour faire quelque chose avec son amis de longue date. Maintenant, il fait du streaming live et des vidéos avec lequelles il lève des fond pour la charité (projet en afrique construction d'école surtout).

 

Je me reconnais beaucoup dans ton état d'esprit. J'ai souvent ressentis la même chose quand j'étais développeur d'applications. J'aime l'exercice intellectuelle, me balader avec un cahier réfléchir et noter des idées mais arrivé à un moment, la motivation part et les questions existentiel viennent...

 

Je n'ai jamais eu la même motivation pour travailler sur des projets personnelle que quand j'étais salarié. Quand la motivation intellectuel part et l'ennuie s'install, c'est pour mon salaire uniquement que je travaillais. Arrivé à un moment et un certains confort, le salaire n'est plus un motivation suffisante pour supporter les mauvais côté du boulot.

J'ai pas eu la chance d'être successfull dans mes projets personnels pour être au point où on l'a fait et la motivation est partie et on n'a pas de patron qui en demande toujours plus mais je crois comprendre

 

Personnellement je pense qu'on a besoin d'un équilibre entre activité intellectuelle, physique et relation sociale. Et qu'il est quasi impossible de s'épaniouir dans son travail.

 

J'aime les travaux physique où on n'utilise pas ma tête et je rentre chez moi libre de tous soucis jusqu'au moment je veux utiliser ma tête et la fatigue physique me parasite.

Il me faut aussi passer du temps avec des gens à discuter, rigoler faire des choses ensemble. Mais là aussi, à un moment il me faut retrouver la solitude et me reconcentré sur mes projets.

L'activité intellectuelle j'ai du mal à la poursuivre longtemps, il me faut voir des gens me changer les idées et faire de l'exercie pour éviter l'insomnie ou retrouver l'inspiration.

 

Des idées, sur quoi faire d'autre que ce que j'ai actuellement, j'en ai. Et c'est les moyens qu'il manque.

 

Sinon il y a une grande utilité sociale au poker que tous le monde oublie, c'est le divertissement. Et c'est surtout vrai quand tu fais du live. Animer la tables, discuter avec les gens, détendre les amateurs pour qu'il passe un bon moment c'est important. En ligne si tu joue bien, tu rend le jeu plus intérressant et donc plus distrayant.

Je vois ça comme le boulot du barman. Il vend de l'alcool a des alcooliques d'accord, mais son vrai boulot c'est de discuter avec les gens et c'est très important. C'est pas la meilleurs des solutions mais c'est déjà un 1er pas et c'est ça à son importance.

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L'analyse des motivations des professionnnels socialement utiles voire indispensables est peut être un peu abrupte. On peut faire un métier pour plusieurs raisons, bien vivre et participer au bien commun.

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Dans un "pays en faillite", être utile socialement c'est aussi payer des impôts. Entre les prélèvements sur les mises et l'imposition sur les revenus générés par cette activité, tu contribues à payer routes et écoles. (non je déconne, juste à rembourser la dette..)

 

Alors, si ce n'est pas la même utilité sociale que d'être bénévole, ça n'en reste pas moins utile "socialement".

On rentre dans une discussion économique potentiellement complexe et dans laquelle je ne suis pas forcément super compétent, mais je ne pense pas que prendre l'argent au peuple pour le transmettre à l'état soit quelque chose de constructif, bien au contraire. 
 
D'abord l'état quand il gère l'argent a une efficience à mon avis bien plus faible que celle que peut avoir la personne a qui j'ai directement pris l'argent.
 
Ensuite si je prends de X€ à quelqu'un, et que l'état doit en conséquence repayer à cette personne une somme similaire (parce qu'elle s'est endettée, se retrouve en faillite personnelle, bref coûte de l'argent à la société d'une quelconque manière), ça aura en fait eu une utilité négative parce que payer des fonctionnaires pour rendre l'argent que j'aurai pris est une pure destruction de valeur.

 

Enfin c'est mon côté libéral qui parle =)

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Ca me rappelle un article de Phil Galfond sur ce qu'il appelle les "balances".

http://www.philgalfond.com/it-always-comes-back-to-balance-doesnt-it/

 

C'est une activité harassante le poker ^^ et c'est facile de rester isoler ou de s'enfermer dans une mauvaise routine, donc bon courage pour trouver des activités qui te permette de t'évader, ou d'être créatif voire productif ! ^^

Yep Galfond a toujours très bien compris ces problématiques. Mon souci actuellement est que le poker vampirise toutes mes autres activités et m'empêche d'atteindre cet équilibre, même en m'y efforçant.

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ArtPlay, Merci pour ce témoignage. 

 

Que je n'ai pas pu lire attentivement faute de temps, mais que je relirais... 

 

La liberté est ce qu'il y'a de plus beau au Monde. Des gens meurent tous les jours malheureusement pour cela. 

L'utilité sociale; sans Joueurs, pas de room, pas de room; pas d'employé....... 

 

Tu crées de l'emploi, c'est formidable, et je t'en félicite... 

 

Je me pose une question depuis quand même des années, à priori tu vis en France. 

Mutuelle ? Retraite ? demain tu es malade et ne peux plus jouer que ce passe t-il ? 

 

Tu n'es pas obligé de répondre aux questions si tu les trouves trop intrusives. Evidemment. 

 

Merci Bon week end. 

Les rooms n'ont pas besoin des regs qui cashout pour vivre, elles ont besoin des récréatifs qui cash-in. Ensuite on pourrait s'interroger sur la valeur d'existence des rooms de poker, la plupart des gens ne se porteraient-ils finalement pas mieux sans elles ? 

 

Mais c'est encore une autre question.

Pour le reste je cotise à l'URSSAF.

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