F**king Tilt !

Tilt state of mind
Après juste quelques billets de blog, on pourrait me prendre pour un dépressif profond. C'est en partie vrai, manque juste l'autre morceau : je suis maniaco-dépressif.
Pas genre pathologique hein, je suis même plutôt optimiste / de bonne humeur en général. Non, c'est situationnel. Jouer au poker et être maniaco-dépressif, au fond ça va ensemble.
Et puis faire un post je suis beau, je suis le plus fort... Ben ça m'amuse pas, et puis on y a droit assez souvent.
- "Alors vous avez gagné le tournoi euromilliard à 35 M de joueurs, est-ce que vous avez l'impression d'avoir eu de la chance"
- "Euh, non non, je crois vraiment pouvoir dire que j'ai été le meilleur sur les dix heures de jeu du tournoi. C'est long quand même, j'ai eu le temps de faire la différence. En tout cas, je ne pense pas avoir fait une seule erreur de tout mon tournoi"
Je me moque pas hein, c'est en partie pour cette sensation que je joue au poker. Pour ces moments où je me sens sur le toit du monde. Pour ces moments où j'ai l'impression de comprendre tout ce qui se passe. Pour ces moments où je sens mon adversaire si fort qu'il a surement les rois. Qu'il va tout pousser au milieu si je le titille un peu. Et PAF, il est là PAPA ! Je l'attrape avec les As. Quelle quiche celui-là ! C'était obvious.
Et certain jours ces situations se répètent, presque indéfiniment. Et comme on s'en tape complètement de ce que dit la statistique bayésienne. Une seule conclusion s'impose : Je suis le meilleur !
J'ai pris l'exemple d'un tournoi, parce que c'est le plus marquant, celui que l'on entend à longueur de journée, celui où les chiffres sont les plus déments. Mais en cash game c'est pareil, juste moins audible.
Wait. En fait pas complètement, Isildur1 parle pour tous les joueurs de cash. 5M day, easy game, c'est lui le meilleur.
Et puis en général Mr Bayes nous rattrape. Et vous savez ce qu'il vous dit ? Et bien vous lui dites que vous êtes exceptionnel, vous lui montrez votre sample tout pourri de deux mille mains. et il vous répond :
-"Think again"
Et là l'euphorie est terminée, c'est parti pour le coté obscur de notre pathologie de joueur de poker. La déprime, la sous-valorisation, le tilt.
Vous vous êtes déjà demandé si Mallory avait atteint le sommet de l'Everest ?
Mon avis, c'est que ce n'est pas bien important, même s'il y était arrivé, il n'a pas su gérer la descente. Au poker c'est pareil.
Grimstarr - Mallory
Y'a moyen de faire des gifs animés pas mal aussi avec les courbes d'Isildur1, ça va juste être du boulot...
En ce moment, je suis là. Tout en bas.
Mi-août, je suis rentré pour jouer, quinze jour peinard. Ohsosick était installé sur les tables. Ca me titille, je n'y vais pas.
Et puis en fait, j'arrive pas à dormir. Je me lève, il est toujours là. Je vais le jouer.
Un aparté sur le jeu en HU vs Ohsosick.
Je l'ai joué l'an dernier - même époque. Et j'ai perdu une tonne. C'était pénible, mais j'étais - et je suis toujours convaincu d'avoir mieux joué que lui ce HU. Sur cette session, il m'a pris un peu plus de dix caves en 10/20. J'étais pas loin de douze cave derrière en ev, les setups étaient pour lui, et au bon moment. C'est quelque chose qui n'arrive pas si souvent que ça, jouer quelqu'un de bon en HU et savoir qu'on a le dessus. C'était le cas.
Par contre je n'avais pas la bankroll nécessaire encaisser ces swings. Donc j'ai stop.
J'avais besoin d'une revanche.
Le premier soir je le joue. Je ne sais pas si je suis gagnant ou perdant sur ce match. Je vais me coucher légèrement gagnant après lui avoir mit quelques horreurs, pas de quoi être fier. Le lendemain, on remet le couvert.
Je me fait défoncer. Et ce qui me fait le plus ch**r : il a mieux joué que moi. Je perds autant que l'année passée. Mais cette fois je suis affecté, perdre en étant dominé ça fait une énorme différence pour moi.
Incapable de rejouer correctement au poker pendant les dix jours qui suivent. De dormir même par moment.
Go Cannes à la rentrée, avec la radio. C'est un très bon moment, content de retrouver toute l'équipe en tout cas. Ca, le soleil et quelques mojitos, je pensais avoir mis cette session derrière moi.
C'est un peu plus compliqué que ça.
Quand j'ai un downswing, je trouve que la meilleure façon de le gérer (pour moi en tout cas), c'est de jouer plus (?!!!?). Pour une raison simple, c'est que la meilleure façon de retrouver sa confiance quand on joue au poker, ben c'est de gagner.
Le problème se résume à être capable de jouer correctement dans ces moments-là. Pas forcement son A-game, simplement un jeu gagnant. En général, je pense que j'y arrive relativement bien.
Là non.
La raison en un mot : Tilt.
C'est quelque chose que l'on doit tous gérer dans les moments difficiles, c'est plus ou moins évident. Je sais que pour moi c'est aussi très lié à l'état de fatigue. Et en ce moment c'est pas le top. J'ai eu une opération avec anesthésie totale (rien de grave hein). Et j'ai énormément de mal à m'en remettre physiquement. Je suis juste crevé en ce moment.
C'est pas pour me plaindre plus que ça, la forme reviendra. C'est juste pour parler de l'état de tilt dans lequel je me trouve actuellement quand je joue au poker.
Je ne suis pas capable de perdre une main, ça me rend chèvre. Pas très pratique pour jouer correctement...
Je n'ai jamais connu ce niveau de tilt, ça en serrait presque marrant par moment : je perds dix blindes et je me retrouve à faire des bonds dans mon salon en hurlant. Après j'éteins mes tables, je remets les touches de mon clavier qui se sont malencontreusement éparpillées dans la pièce. Sans aide, je le connais par cœur, quel geek !
Et j'écris un post de blog, ça me change les idées.
Bon, va falloir que j'arrête là, je vais faire la sieste moi.
11 Comments
Recommended Comments
Create an account or sign in to comment
You need to be a member in order to leave a comment
Create an account
Sign up for a new account in our community. It's easy!
Register a new accountSign in
Already have an account? Sign in here.
Sign In Now