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Day 5 : 11/12/2015 | 100% cheap gambling

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Day 5 : Aucun souvenir de ce j’ai bien pu faire en début de matinée. Mon ami Lucky aura peut-être finalement assaisonné mon nème gin tonic d’une pincée de crystal meth.  Je check out vers 10h et je fais un dernier tour là-haut. La grisaille de la ville et les avions qui se posent toutes les minutes sur Mc Carran donnent un aspect très industriel à la ville.

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Je n’ai pas un long chemin pour arriver Downtown dans ce qui sera mon dernier hôtel de ce séjour flash: le California.

La réceptionniste répond au nom de Françoise. Elle m'apprend être arrivée de Nice il y a 35 ans et bosse depuis ici... Je tente de sympathiser un peu, histoire de récupérer un hypothétique upgrade. Le fait qu'elle cesse de causer français pour me faire signer la paperasse est mauvais signe. De toute façon, l'hôtel est complet... Je laisse ma valoche au vestiaire et $3 au bellman.

Direction le Golden Nugget, histoire de me faire la main sur le $65 du matin. Il faut une carte de membre pour s’inscrire. Je ne pense pas que leur base de données ait conservé mon identité, vu que j'ai pas mis les pieds ici depuis 2001. Mais le floor m'accueille d'un « Welcome back Jean, it has been a while ». Il m’édite une nouvelle carte et m’indique l’une des 5 tables du tournoi. Sont forts ces Ricains.

Je suis assez nettement le plus jeune à table et le seul étranger. L’ambiance est gentillette, ça vanne un peu, notamment le mec qui me fait face, sorte de sosie de Joe Pesci avec un accent new-yorkais nasillard à couper au couteau. J’enchaine quelques coups de maîtres, pas mal de suck-outs et, bien qu’il ne soit pas encore midi, une succession de buds.

Je reste à peu près dans la moyenne pendant 2 ou 3 heures, la structure est très lente, ce qui permet d’avoir un jeu plaisant et "créatif".

Les heures passent et je me retrouve en TF. On s’accorde à donner le buy-in au bubble boy sur les gains du vainqueur.

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Il doit être 15 heures environ quand les 3 joueurs restants me proposent de partager le prize pool à 4. No way, je ne viens pas ici tous les siècles pour passer à côté d’une victoire, même sur un tournoi à 20 francs. Et voilà, j’ai encore réussi à liguer tout ce petit monde contre moi : une nana de 30 berges, plutôt bonne (aux cartes), qui sautera la première sur une de mes horreurs, un nobody dont je n'ai pas de souvenir précis et surtout en HU, un ancêtre Hawaiien qui passe de ce que j’ai compris sa (fin de) vie dans la poker room du GN.

Je terrasserai vers 16h00 « Uncle Fred », 93 ans, avec un peu de scrupule et je sors de là-dedans quelque peu honteux, mais plus riche de 500 euros que le matin.

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Il fait faim et je décide d’aller me rassasier au « Golden Gate » voisin, au comptoir de ce qui s’appelle désormais le Du-Parr pour bouffer un gros morceau de viande.

Une fois mon quatre heures aux hormones ingurgité, je décide d'aller le digérer dans le casino. Dans mon esprit, un lieu tranquille, où je vais pouvoir passer un moment agréable, en compagnie de personnes bienveillantes, bercé par le son des Carpenters ou d'un quelconque standard pour ménagère ménopausée.

A peine la porte du casino ouverte, je suis littéralement happé par les infrabasses d'une sale techno de gogo bar thailandais. Tiens ça a un peu changé ici...

Les mamies ont été remplacées par une clientèle principalement masculine et libidineuse.

Après avoir brulé quelques jacksons dans des machines sans intérêt, je rentre dans la salle principale pour me venger au black jack.

Le personnel, exclusivement féminin, est à moitié à poil. Lorsqu'elles ne dealent pas, les gonzesses ont pour ordre de se trémousser pour attirer le chaland. Le tout sous la surveillance de créatures asiatiques austères moitié pitboss - moitié mères maquerelles , portant des grands chapeaux ronds façon Mme de Fontenay. Surréaliste.

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Ca et là, quelques gogo danseuses au rabais gigotent leur corps flasque sans suivre le rythme de la musique, claquant les talons de leurs bottes comme pour envoyer des messages à leur hiérarchie... Tout ce petit monde a le regard bien vide et semble se faire chi** comme jamais. Tout particulièrement ma croupière, qui va je l'espère pour elle, prendre un peu de plaisir à me plumer. Alors que je joue une basic strategy qui m'assure à chaque coup une chance proche d'un pile-ou-face, je ne vais pas gagner UN coup sur la cinquantaine que je vais jouer, au mieux je pusherai quelques mains.

Bouffer mon bénéfice du matin plus vite que mon steak, qui plus est dans cette ambiance grotesque est une sacrée performance.

Je rentre au California la queue entre les jambes et les poches quasi vides.

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La chambre est très basique, mais confortable. Le casino ne prend pas de resort fees. Ce qui fait que quand on paye 35€... ben, c'est 35€.

L'hôtel étant principalement fréquenté par la communauté hawaïenne, les lits doivent être assez solides. 

Bon, il ne me reste plus que 200$ en poches, va falloir assurer si je ne veux pas perdre mon objectif du séjour à moins de 2000$.

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Je me tâte à lancer quelques dés aux tables de craps, la grande spécialité du California, mais je préfère prendre la direction du Binion's pour jouer au poker.

Ce soir est le HU des November 9 et je me dis qu'il y aura un peu d'ambiance dans l'ancien lieu de l'événement.

Une table est ouverte, avec 3 types assis, attendant d'être au moins 6 ou 7 pour jouer. C'est tout. Le reste de la salle est désespérément vide...

Je décide de m'asseoir et d'attendre un peu.

Après 20 minutes, je vois que ça ne va pas le faire... C'est un peu triste que je quitte cet endroit mythique et retourne sur les lieux de mes exploits matinaux.

Uncle Fred est bien sûr toujours là, sur un autre tournoi du soir.

Je pose mes 200 derniers dollars sur une 1/2 full ring. Tout le monde est très deep, entre 400 et 4000 $. Les piles de jetons côtoient les liasses de 100...

Le shark à ma droite me fait folder tous les coups sur lesquels je m'engage en me balançant des all-in à la tronche... Il me reste à peine 100 $.

Jusqu'au moment où un des mecs va essayer de reproduire ça en m'isolant en HU et en pushant une liasse de billets de 100$.

Il va tenter de le faire trois fois. A chaque fois en ma faveur. Je vous épargne les mains, mais disons que c'était pas très bien joué de sa part...

Après quelques ups et downs, je finis ma soirée autour de $750. Mon avion part de bonne heure demain matin et je dois voir du monde... au paddock



7 Comments


Recommended Comments

Un plaisir de te lire.

Par contre, je viens de me faire les deux derniers billets à la suite, et j'ai une sensation particulière qui me tient tout le long de ma lecture. T'es heureux d'être la-bas? Ça donne sérieusement l'impression que tu te fais chi**, que tout est nulle et que cette ville n'est que pour toi une montagne d'immondices. On dirait que t'es obligé de le faire, un peu comme le parcours du combattant mais que ça te casse les couilles plus qu'autre chose.

Est-ce que j'ai mal compris?

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Bien que riche en souvenirs, le bilan ce séjour flash à Las Vegas est nuancé.

En premier lieu, quelques éléments extérieurs à la ville ont influencé mon ressenti.

Ma santé : Plus que la douleur, c'est surtout l'inquiétude qui m'envahit. J'ai fait la connerie d'aller trainer sur des forums du genre doctissimo (que je fréquente habituellement sur d’autres sections). Le diagnostic est clair : ce que j'ai est très grave. J’ai beau enchainer les drinks, j’ai bien du mal à chasser de mon esprit cette évidence : Uncle Fred pourra assister à mes obsèques (si on pense à l’inviter). Au final, l'ORL que je verrai 10 minutes à mon retour sur Paris se contentera de pulvériser dans mon oreille une poudre de perlimpinpin et me demandera de revenir le voir dans 10 ans.

Le timing : Je n'ai pas d'autres choix que de faire mon voyage sur une période très courte. J'ai donc consacré à Las Vegas le prorata de jours que j'aurais appliqué sur un voyage plus long (ex : 3-4 jours sur un voyage de 2 semaines / 1 semaine sur 1 mois). Du coup, je suis frustré de ne pas avoir plus de temps pour découvrir de nouvelles choses, d'aller un peu aux alentours, de faire une dans l'Utah, de prendre un peu mon temps. Là, je suis à fond, façon kodak spot - touriste japonais.

Mon état d’esprit : Je ne me sens pas en vacances, d’ailleurs, le suis-je vraiment ? Je continue d’être sollicité sur des emm**des pro, et j’ai ce rencard à venir. Pour kiffer cette ville, mieux vaut vraiment lâcher au préalable tout le reste et avoir l’esprit totalement libre.

Bref, la prochaine fois, je viendrai un plus longtemps, en mode décontracté du g, et si possible en bonne santé. Mais bon, ça...

 

Quant à la ville en elle-même, j'ai pu vérifier ce que pressentais : je n'aime pas trop la direction dans laquelle elle évolue.

Lors de mes premiers séjours dans la ville, il y a une vingtaine d'années, j'avais surtout été séduit par l'ambiance festive et foutraque de la ville. Que cela soit le clinquant un peu ringard du Caesars Palace de l’époque, l'ambiance "far west" d'un Barbary Coast ou de la plupart des casinos de Downtown, le posh / swang seventies de cet endroit incroyable qu’était le Desert Inn, sans oublier bien sûr le côté cheapo-trash de trucs comme le Western ou le Gold Spike, je me sentais bien partout. L'ambiance était bon enfant, voire même chaleureuse, les gens venaient dans l'optique de passer du bon temps et s'amuser.

Désormais, l'ambiance de la ville suit celle de "l'air du temps", basée sur l'esbroufe,  le design glacial des spots ballas du south strip, l’arrogance de certains employés. Même downtown s’est mis à la page et est devenu salace et inhospitalier. Où que tu ailles, tu te retrouve baigné dans des ambiances de musiques lourdes et agressives, les slot machines t’irradient la gueule et les tympans avec des effets sonores et visuels hypnotiques. Et quand tu croises un type qui ne fait pas la gueule, il y a fort à parier qu’il a dû dépasser les 2 grammes dans chaque poche. Bref, j'ai l'impression que les gens viennent davantage là pour se défoncer et avoir des sensations extrêmes.

Après tout, il fort est probable qu'un type se baladant dans une ville qu'il a connu jadis, à la recherche des sensations de son passé, ressente systématiquement cela. Et ce quelque soit la ville, quelque soit l'époque. Mais Las Vegas étant une ville qui a été construite autour du mot excès, la claque est d'autant plus violente.

Finalement, les poker-rooms restent à mes yeux les derniers endroits les plus proches de ce que j'attends d'un casino. C’est-à-dire qu'il est encore possible de s'y poser, de dialoguer et d'échanger avec les autres joueurs, de ressentir des émotions purement liées au jeu, sans artifice particulier. Et au final de répondre à ce que l’on attend de cette ville : passer pendant quelques heures un bon moment de jeu, en faisant abstraction du reste. Coktails ?

Edited by Burne d'or

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Ok je comprends.

Je n'aime pas vraiment ce qu'est entrain de devenir cette ville moi non plus mais un peu comme le monde en général en fin de compte.

Tu as eu la chance de la visiter il y a 20ans. J'aurais tellement aimé trainer au Horseshoe, au Stardust ou au Dunes. Je suis nostalgique d'une époque que je n'ai malheureusement pas connu. Par contre j'arrive quand même à prendre ma dose du Old Vegas quand j'y vais.

C'est indescriptible mais cette ville m'appelle.

 

Est ce que tu penses pas qu'il n'était pas optimum de rester dans le même hôtel pour un séjour aussi court?

Sinon le California c'était comment? D'ailleurs je savais qu'il était le QG de la communauté hawaïenne, mais en fait pourquoi? Je me suis  toujours posé la question lol.

Le Hard Rock est loin du strip? C'est un des seuls ou je suis jamais allé, mais il a l'air plutôt cool. J'ai toujours été un peu freiné par les pool party etc...

Edited by Shawn Michaels

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Sincèrement, je m'en fous un peu de ce que deviens Las Vegas. Si les types qui investissent des milliards dans cette ville pensent que c'est un bon calcul de ne plus donner priorité au jeu mais d'en faire une capitale de l'entertainement, du shopping et du clubbing, à tendance haut de gamme, c'est leur souci.

Ayant toujours été dans cette ville pour le jeu et pour rien d'autre, je m'en fiche un peu. Mais du coup, voir en conséquence le prix des chambres, des restos, des outlets... monter en flèche, ça me gave.

Après ça, la douzaine d'heures que j'ai passé aux tables de poker ont été intenses et de très bons moments. Je ne le traduits peut être pas assez dans ce récit.

Bon, sinon pour faire un bilan plus détaillé du California, la raison pour laquelle c'est un spot favori des Hawaiiens est expliqué ici :

 http://lasvegassun.com/news/2012/feb/16/island-desert-how-hawaii-arrived-las-vegas/

et au niveau de l'hôtel lui-même, le fait qu'il ne demande pas de resort fees fait qu'il est complet la plupart du temps, ce qui donne une ambiance sympa au regard d'autres établissements dont je ne parle pas dans mon récit mais qui étaient incroyablement déserts lors de mes visites, le recort étant pour le SLS, où il n'y avait pas un chat ! 

Le Hard rock n'est pas très loin du strip et propose des super tarifs, hélas plombés par les resort fees. L'ambiance est plutôt "classic rock", ce qui est plutôt agréable pour les portugaises. 

En novembre les pool parties, on oublie.

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Bravo, et merci pour ces articles.

Très agréable à lire, on sent le "recul" par rapport à d'autres threads qui donnent plus dans le balla.

J'aime le coté old school.

C'est bien d'avoir les deux visions.

 

GG

Edited by luca35

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