Une téléréalité d'enfermement qui réunit des candidats intelligents, c'est déjà prometteur. Mais quand les jeux imaginés par les producteurs pour les départager sont à la hauteur à la fois en terme de divertissement et de créativité, la réussite est totale. À découvrir sur Netflix sous le titre À l'épreuve du diable, avec en point d'orgue des épisodes 10 et 11 consacrés à une partie de poker d'un genre nouveau.

Vous avez aimé 100 % Physique ? Vous adorerez À l'Épreuve du Diable. C'était en substance la promesse de Netflix lorsque les premiers épisodes de cette émission sud-coréenne ont été présentés le mois dernier. Et pourtant, tout ou presque éloigne les deux shows : le premier mettait en scène des corps bodybuildés qui devaient se départager lors d'épreuves de force ou d'endurance ; le second s'appuie sur des esprits vifs réunis autour d'épreuves de réflexion ou de mémoire.
À l'Épreuve du Diable surprend le téléspectateur en trois temps. Ce qui interpelle d'abord, c'est sa mise en scène digne de Squid Game et ses moyens de production hors norme, à l'image de ce gigantesque studio éphémère dans lequel les douze candidats sont appelés à cohabiter durant une semaine. Ce qui surprend agréablement ensuite, c'est la qualité du casting avec des personnalités issues d'horizons divers et variés (cinéma, télévision, réseaux sociaux...) mais réunies par leurs capacités à assimiler des jeux aux règles parfois complexes, à manipuler leurs adversaires sans rien perdre de leur compassion, ou encore à se distinguer par des trésors d'ingéniosité face à certains casse-têtes. Parmi eux figurent d'ailleurs deux passionnés de poker, dont le Canadien Guillaume Patry dont la trajectoire a longtemps suivi celle de son ami ElkY.
Mais le plus grand point fort de l'émission réside sans aucun doute dans la créativité des épreuves proposées lors de chaque épisode : le jeu du moulin, une déclinaison du go, une version revisitée du Loup Garou... Toutes ne sont probablement pas aussi plaisantes ou immersives pour le spectateur, mais chacune permet d'apprécier les forces et faiblesses des candidats et de voir, au fil du temps, une hiérarchie se dessiner. Et dans ce registre, c'est une déclinaison du poker qui remplit le mieux son office : la partie de Equation Hi-Lo diffusée lors des épisodes 10 et 11.
Sur Reddit, le concept a tellement séduit que certains spectateurs appellent déjà de leurs vœux le développement d'une version physique du jeu. En ligne, le projet est lui bien avancé et pourrait voir le jour dans les toutes prochaines semaines. Et pourtant, sur le papier, ce poker matheux imaginé par Jung Jong-Yeon avait tout pour rebuter une frange du public.
L'un de ses points forts, contrairement à d'autres jeux de l'émission, repose sur la simplicité de ses règles. Chaque joueur se voit distribuer des cartes correspondant pour certaines à des chiffres de 0 à 10, et pour d'autres à des opérations : addition, soustraction, multiplication, division ou encore racine carrée. Les participants engagent un jeton en guise d'ante avant de recevoir une carte cachée puis une série de cartes visibles de tous. S'ensuit un tour d'enchères durant lequel chacun peut miser, suivre ou se coucher.
L'objectif final du participant ? Réaliser grâce à l'ensemble de ses cartes une opération dont le résultat se rapprochera le plus de 1 ou 20. Comme dans une partie de Omaha Hi-Lo, une moitié du pot est en effet réservée au compte approchant 1 et une autre au compte approchant 20. Il est même possible pour les protagonistes, en de rares occasions, d'enchérir avec pour objectif chacun des deux comptes. S'ils y parviennent, l'intégralité du pot peut alors leur revenir.
Vous l'avez compris, cette variante offre le même éventail de possibilités stratégiques que le poker traditionnel, mais avec un petit supplément d'âme pour tous les férus de calcul mental. Dans l'émission, la plupart des protagonistes n'en ont d'ailleurs pris conscience que très partiellement, préférant consacrer toute leur attention à leurs calculs plutôt qu'aux cartes de leurs adversaires, aux possibilités de bluff ou encore à l'inclinaison d'une majorité de joueurs pour un calcul approchant le low plutôt que le high. Résultat : le spectateur retrouvait parfois la confiance perdue devant d'autres épreuves et s'imaginait à son tour, cartes en main, martyriser les méninges de ses adversaires. Peut-être la plus grande force du concept.

Une téléréalité d'enfermement qui réunit des candidats intelligents, c'est déjà prometteur. Mais quand les jeux imaginés par les producteurs pour les départager sont à la hauteur à la fois en terme de divertissement et de créativité, la réussite est totale. À découvrir sur Netflix sous le titre À l'épreuve du diable, avec en point d'orgue des épisodes 10 et 11 consacrés à une partie de poker d'un genre nouveau.
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