En 1989, dans l'un des casinos historiques de Vegas, un homme de 24 ans rêve de révolutionner le monde du poker.
- Broke
- Du snooker au poker
- Daniel Negreanu & Evelyn Ng
- La naissance de Kid Poker
- L'ascension de Daniel Negreanu
- Deux ans sur le toit du monde
- FullContact Poker et les protégés
- Une bonne plume
- Daniel Negreanu, l'aventurier de l'amour
- Plusieurs cordes à son arc
- Une belle régularité
- Daniel Negreanu est un joueur médiatique
- Une quête permanente de nouveaux challenges
- Un palmarès impressionnant pour Daniel Negreanu
- Big Swing
- Daniel Negreanu en 2010
1996. Daniel Negreanu a 22 ans. Assis devant une des machines à sous de l'aéroport de Las Vegas, il glisse mécaniquement dans la fente les quelques pièces qui lui restent. Bientôt, une hôtesse annoncera l'embarquement des passagers pour le vol à destination de Toronto.
Comme d'habitude, c'est allégé de plusieurs milliers de dollars qu'il s'apprête à quitter le Nevada. Cette scène, qu'il ne connaît que trop bien, il se dit que c'est la dernière fois qu'il la vit. Sans savoir si c'est parce qu'il ne reviendra plus, ou au contraire parce que le sort lui sera plus clément la prochaine fois.
Broke
m'a comparé à Mickaël Azoulay. Ça pouvait pas continuer."
Quelques mois plus tôt, Daniel faisait son premier pèlerinage vers Vegas. Candide et plein d'espoirs, il posait ses quelques milliers de dollars de bankroll sur une table avec blind à 40 dollars. Rapidement amputé de la plupart des gros billets qu'il avait apportés, il quittait la table pour aller prendre l'air, se rafraîchir et revenir plus tard les idées claires. Quand il revenait, la table s'était déjà vidée des joueurs vers qui ses 3 000 dollars étaient partis plus tôt.
Les mois suivants récitent sans cesse la même litanie. À 21 ans, Daniel enchaîne régulièrement les aller-retours entre le Canada et Vegas. Il y passe environ un week-end sur deux enfermé dans un casino, mais ne fait que perdre inexorablement. Les premiers tournois, c'est un peu comme un épisode de Lost ou une liste de Raymond Domenech : l'espoir prend le dessus et on se force à croire que cette fois ça ira, mais on finit toujours déçu, à tel point qu'on se sent très con d'y avoir cru.
Là où un Mickaël Azoulay aurait continué le même manège indéfiniment, il décide de remettre son jeu en question et de le travailler sérieusement.
Du snooker au poker
Ses débuts chaotiques rendent difficiles les relations avec sa mère, laquelle voit d'un mauvais œil ses pertes, mais également l'éventualité de revenus tirés du jeu.
Madame Negreanu est une femme de caractère. En 1967, elle fuyait avec son mari Arnie une Roumanie emprisonnée dans le vieux carcan communiste. Une fois arrivé au Canada, Arnie trouvait assez vite des petits boulots suffisants pour garantir à sa famille un niveau de vie convenable. Au gré des opportunités, il officiait parfois comme électricien, d'autres fois en tant que vendeur de friandises...
5 ans après la venue au monde de son grand-frère, Daniel poussait ses premiers cris le 26 juillet 1974 à Ontario. L'attendait alors une enfance simple, mais pas malheureuse, avant que ne se manifestent dès l'adolescence les premiers signes d'une attirance pour un style de vie singulier.
À 15 ans, il dispute en famille ses premières parties de poker. À 16, il traîne le jour comme la nuit dans des salles de billards enfumées, rêvant tout haut d'une carrière de pro du snooker. Dans cet environnement où jeux de cartes et paris sportifs sont légion, il n'y a qu'un pas entre le tissu des tables de billard et la feutrine des tables de poker. Alors qu'il passe progressivement des premières aux secondes, il ressent des vibrations qu'aucune autre discipline ne parvient à lui procurer.
Daniel Negreanu & Evelyn Ng
ce qui a pu se passer après ce heads-up.
À force de ramener à sa mère des carnets de notes où il ne consigne que ses statistiques de gains au poker, il finit par obtenir d'elle qu'elle tolère sa passion. Des anecdotes comme celles-ci forgent le plus souvent des melja59, mais il arrive parfois qu'en émerge un Negreanu.
À quelques semaines d'obtenir son premier diplôme, Daniel quitte définitivement l'école pour les petits casinos de quartier et les caves des alentours où se disputent des parties privées. C'est à cette époque qu'il rencontre Evelyn Ng, dont le parcours ressemble énormément au sien. Evelyn est une Canadienne d'origine chinoise. Née 2 ans après Daniel, elle a fréquenté les salles de billards vers ses 15 ans avant de s'orienter vers le poker.
Ces affinités les pousseront logiquement l'un vers l'autre. À l'occasion de leur romance, il lui enseigne les secrets d'un poker plus agressif, mais les résultats qu'elle obtiendra par la suite peinent à convaincre de leur efficacité.
De son côté, il s'est construit une bankroll et prend à 21 ans son premier vol pour Vegas. L'histoire est connue : ses espoirs de professionnalisme s'envolent aussi vite que ses jetons et il rentre à Toronto la queue entre les jambes, avant de se décider à travailler son jeu en profondeur.
La naissance de Kid Poker
La roue tourne en 1997, à force d'abnégation et de remise en question. Il remporte à Los Angeles son premier tournoi de dimension raisonnable, un 200 dollars Limit Hold'em avec 19 000 dollars à la gagne. Cette réussite n'est pas le fruit du hasard puisqu'il enchaîne avec une victoire dans deux events des World Poker Finals à Foxwoods pour 52 000 dollars au total. Des succès qu'il apprécie d'autant plus étant donné les échecs qui les ont précédés. Des succès, surtout, dans lesquels d'autres se forgeront.
Quelques mois plus tard, c'est plein de confiance qu'il fait son retour à Vegas pour les World Series Of Poker. L'histoire est écrite : il s'impose dans le 2 000 dollars Pot Limit Hold'em pour 169 460 dollars et devient le plus jeune détenteur d'un bracelet de toute l'histoire des WSOP. Alors qu'il ne sera détrôné de ce record de précocité par Eric Froelich que six ans plus tard, il gardera de cette performance historique un sobriquet : Kid Poker.
L'ascension de Daniel Negreanu
Au gré des années qui suivent, sa bankroll grimpe sans qu'il ne remporte de titre majeur. Le public découvre un joueur au profil atypique, loin des standards de débauche qui accompagnent souvent l'image du gambler dans l'inconscient collectif. Daniel est végétarien, ne fume pas et n'a jamais pris de drogue. Aux tables, c'est de la musique relaxante qu'il a tendance à écouter : le murmure incessant des vagues, le gazouillis paisible des oiseaux, le meilleur des commentaires d'Isabelle Mercier sur Orange Sport... En un mot, des disques en vente à 5 euros sur les étals du marché, juste à côté de l'intégrale de Gilles Pellegrini.
En 2002, il reprend sa marche en avant et passe tout près d'un nouveau bracelet en terminant deuxième du 5 000 dollars Omaha Hi Lo. Ce n'est que partie remise puisqu'il s'impose un an plus tard dans le 2 000 dollars SHOE, empochant par la même occasion environ 100 000 dollars.
Durant les deux années qui suivent, il se hisse au sommet de la planète poker et en représente le principal visage. Parallèlement il devient un personnage influent et de plus en plus de portes lui sont ouvertes. Comme on dit dans le milieu, il a le bras long.
Deux ans sur le toit du monde
2004 et 2005 sont sans doute les plus grandes années de sa carrière, à la faveur de résultats impressionnants sur le World Poker Tour : victoire lors du WPT Borgata pour 1,1 millions de dollars, puis sur le World Poker Tour Bellagio Five Diamond World Poker Classic pour 1,8 millions de dollars. Un doublé qui rendrait presque anecdotique sa 3e place dans le World Poker Tour Gold Strike Casino World Poker Open pour 396 000 dollars. Au passage, il se raconte que c'est en prononçant mentalement les noms de ces deux derniers WPT que Roger H. s'est retrouvé mangé par les blinds lors de l'EPT Monte-Carlo.
Tout sourit à Daniel qui est également élu WSOP Player Of The Year, notamment pour quatre tables finales alliées à une victoire dans le 2 000 dollars Limit Hold'em pour 169 000 dollars. Dans la foulée, il est désigné joueur de l'année par CardPlayer en 2004 et WPT Player Of The Year 2005.
Fort d'une série impressionnante de succès et d'une notoriété grandissante, il devient au milieu de l'année 2005 Poker Ambassador du Wynn, le prestigieux casino du Strip. Ce dernier vient tout juste d'ouvrir ses portes et voit dans le meilleur joueur du monde une vitrine idéale. À cette occasion, toujours en quête de nouveaux challenges, il défie quiconque de l'affronter dans la variante de son choix dans des heads-up à 500 000 dollars la cave.
Si plusieurs duels seront disputés (il en sortira très légèrement positif), c'est surtout l'initiative en elle-même qui marque les esprits. Jusqu'alors, les challenges de ce type avaient toujours été proposés dans une ou deux variantes déterminées. Un défi comme celui-ci, complètement ouvert, dénote incontestablement une certaine audace de la part de celui qui en est à l'origine.
FullContact Poker et les protégés
Fin 2005, sa coopération avec le Wynn prend déjà fin, à son initiative. Daniel souhaite pouvoir à nouveau jouer dans les autres casinos du Strip, sans en être empêché par sa clause d'exclusivité. La Bobby's Room du Bellagio peut donc à nouveau l'accueillir.
De son côté, il fonde sa propre poker room online : FullContact Poker. Dès les mois qui suivent, il met à profit le site pour lancer une opération visant à sélectionner un protégé. Daniel s'engage à former ce dernier et à lui verser les droits d'entrée de 4 tournois à 10 000 dollars.
C'est finalement Brian Fidler qui sera sélectionné. Celui-ci s'illustrera par une 2e place pour plus de 200 000 dollars dans un tournoi estampillé WSOP... et puis plus rien. Negreanu lancera l'année suivante la même promotion. Son nouveau protégé, Anthony Mak, brillera lui par une absence totale de résultat, preuve que les Limpers n'ont rien inventé. Un protégé qui réussit, c'est comme un clin d'oeil de Mik22 ou un ITM de Marion Nedellec, il paraît que c'est beau, mais personne n'en a jamais vu.
Quant à sa vie personnelle, elle est au beau fixe après son mariage avec Lori Lin Weber, dont il partage le quotidien à Las Vegas. Cette relation lui apporte une stabilité bénéfique et contribue à remédier à certains de ses travers récurrents : la consommation d'alcool, l'excès de solitude et le fait d'être un mauvais gestionnaire, ce dont il ne s'est jamais caché. Elle confirme également son penchant pour les femmes d'origine asiatique.
Une bonne plume
En juin 2007, il intègre la team PokerStars. FullContact Poker redevient un simple site d'information et fait office pour lui de tribune libre. Contrairement à la plupart des autres joueurs professionnels, il lui arrive fréquemment de parler de ses gains ou de ses pertes, mais également, de façon plus générale, de prendre position sur des sujets d'actualité ou de politique.
Son blog fait ainsi l'objet de mises à jour très régulières, dans lesquelles il aborde sans tabou tous les sujets. Le poker reste cependant son thème de prédilection. Daniel cherche sans cesse des moyens d'améliorer le jeu, ce qui l'amène parfois à des prises de position tranchées, comme sur la suppression des lunettes de soleil aux tables ou l'aplanissement de la structure de gains des tournois. Totalement engagé dans ces combats, il s'est d'ailleurs dit prêt à donner de sa personne pour convaincre les plus hautes instances.
Daniel Negreanu, l'aventurier de l'amour
À dire vrai, Daniel est un fan de poker au sens noble du terme. Il fait tout pour se comporter comme un véritable ambassadeur de la discipline en essayant de la faire apprécier du plus grand nombre. C'est d'ailleurs ce qui ressort le plus de ses écrits pour le magazine CardPlayer. Si les opinions qu'il défend ne sont pas toujours du goût du plus grand nombre, elles ont le mérite d'être formulées dans l'intention de rendre le poker plus attractif.
En novembre 2007, il divorce et s'en explique longuement sur son blog, comme il le fait pour tout autre sujet. Quelques mois plus tôt, il confiait que s'il avait le pouvoir de changer une chose dans le monde, ce serait le taux de divorce. Il clamait alors à qui voulait l'entendre que le mariage était un engagement sacré qui ne devait pas être pris à la légère. La suite des événements lui a finalement réservé un sort ironique.
À ce sujet, il faut dire que Daniel a toujours été réputé pour sa naïveté en amour, de nombreuses déconvenues jalonnant son parcours sentimental. Peut-être trouvera-t-il bientôt au sein du team PokerStars un ami de bon conseil en la matière...
Plusieurs cordes à son arc
Progressivement, le niveau international du poker s'élève et rend ardue la réalisation de grosses performances régulières, comme il en avait jusque là l'habitude. Il va donc profiter de son statut pour diversifier ses activités et, par la même occasion, ses sources de revenus.
Il donne par exemple fréquemment des leçons de poker à des personnalités, Tobey McGuire faisant partie de ses élèves avoués. Dans un autre registre sort en 2006 un jeu vidéo qui s'appuie directement sur sa renommée : Stacked with Daniel Negreanu.
En 2008, il crée son propre site de coaching, Poker VT, dans le but de mettre l'accent sur le jeu smallball. À la même période, il publie Power Hold'em Strategy (Power Poker en français), un livre qui compile les contributions de plusieurs joueurs : Evelyn Ng, Erick Lindgren, Paul Wasicka, Todd Brunson ou encore David Williams. Là encore, la partie du livre qui lui est dédiée présente les arcanes du jeu smallball. C'est probablement cette notion qui caractérise le plus le jeu de Negreanu à une table de poker, avec les facultés qui lui sont attribuées en matière de reads.
Une belle régularité
Réponse A : de bracelets à son actif
Réponse B : de caves perdues par épisode d'High Stakes Poker
Réponse C : de faux comptes créés par 2pac68 pour passer de -148 à +232
Réponse D : de jours durant lesquels PP le Bandit peut porter son slip porte-bonheur sans le laver
Pendant ce temps, si ses performances sont plus espacées, il continue de réaliser des résultats réguliers. Il remporte ainsi son 4e bracelet WSOP lors du 2 000 dollars Limit Hold'em (205 000 dollars de gains). Quelques mois plus tard, il atteint la table finale des World Series Europe 2008, aux côtés notamment de John Juanda. Il sortira finalement à la 5e place pour un gain d'environ 395 000 dollars.
En novembre, il s'impose lors du main event du British Columbia Poker Championship pour environ 372 000 dollars. Ce résultat serait assez anecdotique, eu égard au reste de sa carrière, s'il n'avait pas pris le dessus ce jour-là sur un field de 690 joueurs, un record personnel. La quasi-totalité des résultats majeurs de Negreanu ont en effet été réalisés dans des tournois aux fields relativement modérés. L'explosion du poker ces dernières années et l'augmentation corollaire du nombre de participants aux tournois, objectif pour lequel il s'est battu durant des années, serait plutôt nuisible à ses performances.
Daniel Negreanu est un joueur médiatique
avec Gobboboy et Michel Petrucciani."
Son talent allié à sa bonne humeur permanente en font un des joueurs les plus demandés des producteurs de télévision. Ses apparitions dans les shows poker étant extrêmement nombreuses, il y a une certaine logique à ce que la main télévisée qui a fait couler le plus d'encre lui soit pour moitié imputable. Le carré de Gus Hansen contre Negreanu fait partie de la légende du poker moderne.
Parmi toutes ses apparitions télévisées, le Million Dollar Challenge présente la particularité de le placer au centre des débats. Actuellement dans sa 2e saison, le show permet en effet à des joueurs amateurs de venir l'affronter pour tenter d'empocher un million de dollars. Dans une autre émission, Ultimate Poker Challenge, Daniel a également eu l'occasion de jouer le rôle de commentateur. Une façon de rentabiliser la loquacité qui le caractérise à la table.
Mais Negreanu se démarque surtout de ses confrères de joueurs par la diversité de ses apparitions médiatiques, qui sont loin de se limiter à l'univers du poker. En 2009, il apparaît dans le clip de Waking Up in Vegas, la chanson de Katy Perry. Plus original, il est mis à contribution dans la 2e saison de l'émission Sports Science pour tenter de bluffer un détecteur de mensonges. Il échoue en essayant de faire croire à la machine que Thomas Fougeron a déjà terminé à la 8e place d'un EPT, ce qui est pourtant vrai. Enfin, plusieurs films le voient réaliser un caméo : The Grand ou Lucky You, dans lesquels il joue son propre rôle, mais également Wolverine pour un rôle de mutant.
Une quête permanente de nouveaux challenges
Longtemps à la première place de la All Time Money List en tournois live, il a été contraint de céder la place à Phil Ivey au début de l'année. Signe d'une perte de vitesse relative, il connaît la même situation sur le tableau des gains du circuit WPT : 2e derrière Carlos Mortensen, victorieux en mars du WPT Hollywood Poker Open. Reconquérir le haut du podium dans ces deux classements devrait offrir un challenge intéressant à celui qui se définit lui-même comme un "action junkie".
En effet, Daniel Negreanu cherche en permanence de nouveaux moyens de se remettre en question et de se dépasser. Au début de l'année 2009, il cède par exemple à une mode qui a gagné de nombreux joueurs professionnels ces dernières années en se fixant l'objectif d'atteindre 100 000 dollars en trois ans à partir de 10 dollars. S'adonnant très occasionnellement à ce challenge, qui plus est en ne joue que sur une table à la fois, il n'avait atteint que 180 dollars début 2010. Il faut dire qu'il n'est pas un pur adepte du poker en ligne et doit souvent se contenter de résultats moins impressionnants qu'en live.
Un palmarès impressionnant pour Daniel Negreanu
S'il ne bénéficie plus de l'aura qui était la sienne il y a encore 5 ans, ses résultats récents ne doivent pas être minimisés. Ils ne se réduisent en tout cas pas à la perte de 4 ou 5 caves chaque année durant High Stakes Poker. Fin 2009, il atteignait d'ailleurs la table finale des WSOP Europe pour la seconde année consécutive. S'inclinant lors du heads-up face à Barry Schulman, il ajoutait 807 000 dollars à son portefeuille.
Daniel Negreanu, c'est 4 bracelets WSOP, 2 titres WPT et plus de 12 millions de dollars de gains en tournois (dont 2,5 millions aux World Series pour 43 ITM). Mais plus que tout ça, c'est l'exemple d'un enfant né de parents roumains qui, malgré tout, a réussi dans la vie, qui plus est sans passer par le trafic de drogue ou la prostitution.
Titulaire d'une Green Card depuis juillet 2009 seulement, il profite dans sa villa de Vegas d'un train de vie à la hauteur de ce que ses millions de dollars de gains peuvent lui offrir, mais sans paillettes ni excès particulier.
Big Swing
Il ne faudrait d'ailleurs pas le résumer à son palmarès ou aux sommes qu'il a remportées. Negreanu représente bien plus pour le poker qu'une simple série de succès : il en est son meilleur visage. Loin des excès, souvent souriant, agréable en toutes circonstances, il a également pour qualité de respecter l'argent et les possibilités qu'il offre.
Passionné de golf comme plusieurs autres joueurs du circuit international, il a par exemple fondé l'an dernier un événement de golf caritatif. La première édition, qui a notamment vu la participation d'Erick Lindgren et de Scotty Nguyen, a ainsi permis de rassembler des fonds importants au profit de la Lili Claire Foundation, une structure qui lui tient à coeur, au profit des enfants défavorisés.
Plus encore que le golf, Daniel est également un grand fan de NHL. Il n'est d'ailleurs pas rare de le croiser accoutré du maillot de Toronto, son équipe favorite (maillot disponible dans la nouvelle boutique Partouche pour l'équivalent de 12 000 euros).
Daniel Negreanu en 2010
2010 devrait être une année charnière pour Negreanu, qui a achevé l'année précédente sans titre et a prévu de se réorienter un peu vers le cash-game. Depuis le début de l'année, il s'asseoit ainsi régulièrement aux tables 100-200 de PokerStars, sur lesquelles ses résultats s'avèrent pour l'instant plutôt positifs.
Ce retour au cash-game online ne doit toutefois pas masquer une ambition débordante et totalement assumée en tournoi. Parmi les objectifs qu'il s'est fixés pour l'année à venir figurent pêle-mêle une victoire dans un tournoi majeur, 2 bracelets WSOP, un million de dollars de gains en tournois (ce qui correspond à peu près à sa moyenne annuelle sur les 12 dernières années), mais également retrouver la tête des tableaux des gains All Time et WPT.
Ces objectifs extrêmement ambitieux ne seront vraisemblablement pas tous atteints, mais l'important n'est pas là. Ils sont à la hauteur de celui qui les formule, un homme qui depuis plus de 12 ans se fixe des défis improbables, échoue parfois mais réussit souvent. Un joueur qui, malgré les dizaines de millions amassés, représente aujourd'hui encore le poker dans ce qu'il a de plus humain.
Phil Ivey : simply the best
En marge des World Series 2009, une rumeur se répand comme une traînée de poudre. Très vite, elle contamine le web, toujours friand d'anecdotes rocambolesques. Au cœur de cette histoire dont tout le monde se demande si elle est réelle : Phil Ivey.
Mike Matusow : sex, drugs and redemption
Michael B. Matusow sort de prison en avril 2005. Sans le sou après 6 mois au purgatoire, nul ne peut imaginer que quelques mois plus tard il sera multimillionnaire.
Daniel Negreanu : au service du jeu
1996. Daniel Negreanu a 22 ans. Assis devant une des machines à sous de l'aéroport de Las Vegas, il glisse mécaniquement dans la fente les quelques pièces qui lui restent. Bientôt, une hôtesse annoncera l'embarquement des passagers pour le vol à destination de Toronto.
Comme d'habitude, c'est allégé de plusieurs milliers de dollars qu'il s'apprête à quitter le Nevada. Cette scène, qu'il ne connaît que trop bien, il se dit que c'est la dernière fois qu'il la vit. Sans savoir si c'est parce qu'il ne reviendra plus, ou au contraire parce que le sort lui sera plus clément la prochaine fois.
Scotty Nguyen : de Nha Trang à Las Vegas
C'est l'histoire d'un enfant né dans la pauvreté avec 14 frères et sœurs et qui n'échappera à son triste sort qu'après que sa mère l'aura placé sur une frêle embarcation et poussé vers le large. Pourtant, ce n'est pas l'histoire de Moïse...
C'est l'histoire d'un jeune Vietnamien qui va s'échapper de son pays en guerre et devenir l'un des meilleurs dans son domaine d'activité, gagnant ainsi le respect de ses pairs. Pourtant, ce n'est pas l'histoire de Van Loc...
C'est l'histoire d'un homme qui, de l'Asie aux États-Unis, va vivre une improbable épopée à l'issue de laquelle il saura définitivement triompher de l'adversité et des obstacles trouvés sur sa route. Pourtant, ce n'est pas le scénario du prochain Jackie Chan...
La vie rêvée de Teddy KGB
Bien avant d'avoir entendu parler de Phil Ivey, Tom Dwan ou Daniel Negreanu, les amateurs de poker se sont passionnés pour le jeu d'un Russe, organisateur de parties illégales. De lui, on ne sait presque rien, si ce n'est qu'on ne risque pas de trouver son établissement dans les pages jaunes.
Son surnom mémorable ne pouvait demeurer plus longtemps sans vie. Voici donc le récit (presque véritable) du parcours de cet homme resté dans l'ombre de l'Histoire du poker : Teddy KGB.
24 heures avec Tom Dwan
Tom Dwan, c'est à seulement 24 ans plusieurs de millions de dollars de gains engrangés aux tables de cash-game offrant les plus hauts enjeux. Celui qui a rejoint la team FullTilt en novembre 2009 a franchi les échelons de novice à légende plus vite que n'importe quel autre joueur. En juin dernier, l'Américain se payait même le luxe de faire trembler les fondements de la planète poker en pariant des millions sur sa conquête d'un bracelet WSOP, exploit finalement raté d'un cheveu.
Doyle Brunson, la force tranquille
Ce n'est pas Jacques Séguéla qui a conseillé ce titre à SuperCaddy (qui ne possède même pas de Rolex), mais il n'est de plus juste formule qui décrive Doyle Brunson. Géant du poker, légende vivante, millionnaire, le seul joueur qu'on applaudit lorsqu'il est éliminé du main Event des WSOP a toujours le sourire aux lèvres. Récit d'un homme au parcours rocambolesque.
Perry Green, celui qu'ils ont oublié
Finaliste malheureux du Main Event des World Series en 1981 face à Stu Ungar, Perry Green repense parfois aux circonstances du duel : "Je l'ai poussé à tapis à trois reprises. Il a gagné les trois coups et a décroché le titre. Moi, je suis celui qu'ils ont oublié." Le septuagénaire n'a pourtant jamais raccroché les gants. En 2013, il s'est même hissé en table finale d'un event.
Gus Hansen, le pionnier des degens scandinaves
Gus Hansen fait partie de ces joueurs qui, lors de chacun de leurs tournois, creusent un peu plus le clivage entre leurs admirateurs et leurs détracteurs. Son style peu académique, basé sur un éventail de mains très large, a parfois tendance à énerver ses adversaires.
Tony G, la grande gueule
Le tennis avait John McEnroe, le poker a Tony G. Loin de l'image calme et posée que véhiculent souvent les joueurs, les principaux atouts de ce Lituanien sont la gouaille et la provocation.
Phil Laak, du panache et des paillettes
Épicurien dans l'âme, homme de défis, Phil Laak fait partie de ces joueurs qui doivent leur statut de star davantage à leurs facéties aux tables - et en dehors - qu'aux succès qu'ils y ont obtenus.
Une semaine après max_potter, c'est au tour de DonReg de se prêter au jeu de notre interview "Vegas et moi" riche en souvenirs et en bons tuyaux. Le pote de salette a eu la chance de remporter un tournoi dès son premier séjour dans le Nevada. Le début d'une longue histoire d'amour ponctuée de périples, de rencontres et d'amitiés.
Nouvelle rubrique sur Club Poker en collaboration avec salette ! Dans Vegas et moi, les grands animateurs de la section Destination Poker du forum partagent des souvenirs de leurs séjours sur le Strip. Au passage, ils distillent aussi quelques conseils à l'attention de tous ceux qui compteraient à leur tour traverser l'Atlantique. Pour la première, c'est Aurélien alias max_potter qui s'y colle. Ces dix dernières années, cet ingénieur commercial n'a quasiment raté aucune édition des World Series Of Poker.
Son appel aux joueuses a été entendu : Cécile Ticherfatine a reçu plus de 200 candidatures en vue de la constitution de sa Queen's Squad. 24 d'entre elles ont finalement été retenues en vue du casting prévu début janvier. Ce dernier se déroulera à partir du 2 à Gujan-Mestras, et non à Namur comme annoncé dans un premier temps.
En marge du Main Event du NAPT Las Vegas, les équipes de PokerStars ont présenté leurs deux nouveaux ambassadeurs : Caitlin Comeskey, une influenceuse qui s'est fait un nom avec ses vidéos humoristiques ; et surtout Jason Koon, qui change donc de crèmerie neuf mois après la fin de son aventure avec GGPoker.
Déjà titulaire du record féminin du nombre de bracelets WSOP, Kristen Foxen accroît son avance sur la concurrence à la faveur d'une nouvelle victoire lors des WSOP Online qui se tiennent en ce moment dans le Nevada, le New Jersey et le Michigan. Son compagnon Alex Foxen avait lui décroché son second bracelet la semaine dernière lors du même festival.