Depuis trois jours, les articles se multiplient sur la Toile à propos d'une petite phrase prononcée par le nouveau président de l'ARJEL dans le cadre d'une interview avec le journal Les Échos : "L'effet de mode [du poker] est passé". Une tempête dans un verre d'eau ?
Pas verni, Charles Coppolani ! Contacté par Club Poker dans la foulée de sa nomination afin d'organiser une interview, le successeur de Jean-François avait en réponse fait savoir qu'il souhaitait "dans un premier temps rencontrer l'ensemble des acteurs du secteur ainsi que les institutionnels" et qu'il "répondrait ensuite aux sollicitations médias". Une précaution légitime compte tenu de la complexité des dossiers à traiter et du caractère encore récent de son arrivée à la tête de l'ARJEL. Malheureusement, cette prudence ne l'a pas privé d'une volée de bois vert sur les réseaux sociaux au sortir de son premier entretien public.
C'est le journal Les Échos qui a eu la primeur, le 16 avril dernier, de la première interview officielle du nouvel homme fort de l'ARJEL. Sans surprise, l'exercice est convenu, l'entretien court et les quatre petites questions balayées avec des réponses que n'aurait pas reniées son prédécesseur dans les premières années de son mandat : "le marché du poker en ligne est peut-être arrivé à maturité", "il n'est pas au rendez-vous des espérances des opérateurs", "l'objectif de faire basculer l'offre illégale vers l'offre légale est en revanche atteint", "la protection des joueurs est une priorité permanente"... Rien de nouveau sous le soleil donc : un simple "changement dans la continuité" se cachait, comme attendu, derrière la révision d'organigramme induite par la démission de Jean-François Vilotte.
D'ailleurs, comme pour confirmer son caractère banal, cette interview est restée relativement inaperçue durant près d'une semaine. Il a en effet fallu que Pokerfuse la reprenne six jours plus tard (soit le 22 avril), et surtout la présente sous un jour nouveau avec un titre un brin provocateur ("Nouveau président de l'ARJEL : la mode du poker en ligne est terminée"), pour que l'entretien connaisse une seconde vie des deux côtés de l'Atlantique. Dès le lendemain, les médias spécialisés francophones s'en emparaient à leur tour, en usant au passage du même artifice : l'extraction en guise de titre de la petite phrase prétendument polémique. Le milieu du poker est ainsi fait : il s'arc-boute lorsque l'un des siens est dans l'œil du cyclone — c'est parfois tout à son honneur — mais il a la gâchette facile envers celui qui comme dirait Philippe Noiret "n'a pas la carte"*.
Que nul ne s'y trompe : la carte ou pas, Charles Coppolani n'a pas besoin que l'on vienne à son secours. Ca tombe bien, il ne trouvera ici qu'un soutien très partiel bien qu'à contre-courant. Avant d'examiner le sujet plus en profondeur, voici in extenso les propos tenus par le régulateur (en réponse à une question sur les mauvais résultats du poker et des paris hippiques) et dont est extraite la fameuse phrase : "C'est effectivement un sujet de préoccupation, et il faut s'interroger sur cette situation. Il y a des éléments communs et des éléments spécifiques qui l'expliquent. L'impact de la crise est le premier élément commun. Le pari hippique et le poker en ligne sont des activités de loisirs même s'il existe des joueurs professionnels. Autre élément commun : l'un et l'autre de ces deux jeux ont une difficulté à renouveler leur population de joueurs. S'agissant du pari hippique, le sujet est le vieillissement de la population de joueurs et le caractère un peu technique du jeu. La question est tout autre pour le poker pratiqué par un public plutôt jeune. L'effet de mode est passé. Au fond, le marché du poker en ligne est peut-être arrivé à maturité".
Cette déclaration justifiait-elle à elle seule un tel déferlement médiatique ? L'argument de l'effet de mode est en réalité un vieux serpent de mer. Il revient dans les discussions de la plupart des acteurs du marché depuis plusieurs années déjà, qu'il s'agisse des joueurs, des responsables de rooms ou des médias eux-mêmes. Fin 2013, il a par exemple été remis au goût du jour par le député socialiste Razzy Hammadi : "On peut se borner à constater qu'après des investissements faramineux en publicité et en développement, la mode du poker, après tout, est un peu passée." Mieux, il faisait partie de l'arsenal rhétorique de Jean-François Vilotte lui-même. Interrogé en octobre 2012 par Club Poker à propos de la santé déclinante du marché français, celui qui était encore à la tête de l'autorité avait entre autres arguments évoqué "un phénomène de mode". Puis quelques mois plus tard, dans les colonnes de Challenges, il s'était montré plus explicite : "Les causes sont multiples. Si l'on excepte la conjoncture et l'effet de mode, deux sujets doivent être réglés : premièrement, il faut davantage de variantes de jeu de poker qui soient ouvertes en lignes, deuxièmement il faut réfléchir à l'ouverture des liquidités à des opérateurs étrangers". Inutile de préciser que ces deux exemples, sélectionnés parmi d'autres, n'avaient suscité ni levée de boucliers ni cris d'orfraie.
D'aucuns objecteront que Jean-François Vilotte évoquait, parallèlement à la fin de l'effet de mode, quelques autres causes profondes de la désaffection subie par les salles de poker en ligne. L'argument serait recevable si les situations étaient comparables. Dans ses deux entretiens avec Club Poker, mais également sur d'autres supports, l'ancien président de l'ARJEL avait eu tout loisir de détailler son point de vue et de déplier sa feuille de route. Pour sa première sortie publique, Charles Coppolani a quant à lui préféré la discussion informelle à l'interview de fond, seule susceptible de permettre un traitement des sujets en profondeur. Le choix est cohérent compte tenu de son degré de préparation moins élevé que celui de son prédécesseur, lequel avait pour rappel traîné comme un boulet une déclaration au micro de RTL en début de mandat ("Il est impossible de gagner sa vie en jouant sur internet, pas plus en paris hippiques ou sportifs qu'au poker. [L'hypothèse d'une forme de professionnalisme] est une idée fausse"), avant de faire montre d'une belle capacité d'adaptation et de formuler des propositions accueillies favorablement par les joueurs.
Faut-il alors déduire de cette petite phrase que M. Coppolani considère la fin de l'effet de mode comme seule et unique cause — ou à tout le moins la principale — de la mauvaise santé du marché ? Fallait-il attendre de lui qu'il développe des questions plus pointues, comme le modèle de taxation ou l'ouverture des liquidités, dans un entretien de quatre questions avec un média généraliste ? Faut-il dès à présent lui tomber dessus à bras raccourcis ou au contraire lui accorder le bénéfice du doute en attendant un cadre de discussion plus propice aux détails et au débat ? À dire vrai, la réponse importe peu. Quelle que soit l'opinion que chacun peut avoir sur cette question, il est possible de s'accorder sur un constat : Charles Coppolani n'a strictement aucune responsabilité dans les défaillances du marché régulé franco-français. Pire, il est aisé d'imaginer que ses responsabilités ne lui permettront pas d'avoir un impact significatif sur la trajectoire de l'industrie dans les prochains mois.
En fin d'année dernière, suite aux débats législatifs qui avaient amené l'Assemblée Nationale à remettre aux calendes grecques la perspective d'un partage des liquidités à l'échelle européenne, Benjo s'était fendu de cette phrase très juste : "On ne pourra s'empêcher de penser que l'empêcheur de tourner en rond dans cette histoire n'est pas à chercher du côté de l'ARJEL, contrairement à une opinion régulièrement exprimée parmi les joueurs français". L'ARJEL et son président offrent il est vrai une cible facile pour les joueurs, qui l'accusent régulièrement d'être la cause de tous leurs maux. Nul doute que l'autorité tend parfois le bâton pour se faire battre, à l'image de ses campagnes de publicités inadéquates ou de sa gestion légère de certains dossiers. Mais on ne peut pas à la fois pointer du doigt son incapacité à se faire entendre du gouvernement sur des problématiques comme l'ouverture de nouvelles variantes ou les liquidités, et à la fois se montrer très inquiet de propos laissant entrevoir une analyse tronquée voire erronée.
Oui, on peut peut-être estimer que le président de l'ARJEL a tort lorsqu'il présente la fin d'un effet de mode comme l'une des causes principales de la chute libre du cash game. Peut-être. On peut peut-être voir dans ses propos une erreur de jugement ou de communication. Peut-être. Mais on ne peut certainement pas y voir une menace pour l'avenir compte tenu du peu d'écho dont bénéficie l'autorité dans les couloirs de l'Assemblée ou de la place Beauvau. Durant des mois, Jean-François Vilotte s'est révélé un homme de dialogue, un pédagogue et un interlocuteur attentif aux préoccupations des joueurs et des opérateurs. Sans lui faire injure, pour quels résultats ? Où sont les nouvelles variantes ? Où est l'assouplissement du modèle de taxation ? Où est l'ouverture des liquidités avec nos voisins italien et espagnol ? Si l'apathie des pouvoirs publics sur ces sujets prouve quelque chose, c'est que l'ARJEL est impuissante ou presque. Pas forcément sur tous les sujets, mais sans le moindre doute lorsqu'il est question de faire bouger les lignes sur le plan législatif ou réglementaire. Il est d'ailleurs permis d'imaginer que Jean-François Vilotte a, lui-même, tiré les enseignements de ce constat en rendant sa panoplie. Insigne de shérif et pistolet à eau compris.
On ne le dira jamais assez : cette régulation bancale n'est donc pas un problème de personne. Elle n'est pas le fruit de la défaillance d'un homme, mais un symptôme parmi d'autres de la faillite d'un système. Où est la clause de revoyure brandie en 2010 pour faire avaler plus facilement les imperfections de la loi, qui de facto ne devaient être que temporaires ? Où est l'Europe, construite entre autres sur un traité d'Amsterdam qui en 1997 fixait pour principal objectif la constitution d'un espace de liberté, de sécurité et de justice ? La porte fermée à nos voisins italien et espagnol ne va-t-elle pas à contre-sens de l'Histoire ? Comment des considérations politiques, voire idéologiques, peuvent aujourd'hui entraver la quête du mieux pour les joueurs mais aussi l'État à travers ses ponctions fiscales ? Eh oui, moins de mises pour les salles de poker en ligne c'est aussi moins de recettes pour l'État...
Alors on ergotera peut-être ici ou là sur les errements des acteurs même de l'industrie pour justifier la démarche titubante de la France du poker en ligne. Certes les pouvoirs publics ne sont pas seuls responsables et il incombe à chacun de faire son autocritique : les opérateurs à propos de leurs stratégies de développement et leurs choix de communication, les médias spécialisés (Club Poker au premier chef) dans leur traitement de l'information, les joueurs eux-mêmes à travers leur attitude aux tables en live comme en ligne... Mais tout ce petit monde aura beau faire amende honorable — c'est parfois déjà le cas — l'environnement global dans lequel chacun évolue n'en restera pas moins déséquilibré. Difficile par exemple de prospérer quand, comme le soulignent nos amis transalpins d'Assopoker, le modèle de taxation est en moyenne 50 % plus lourd dans l'Hexagone que chez nos voisins.
Si la petite phrase de Charles Coppolani peut interpeller aujourd'hui, ce n'est donc pas en raison du caractère imaginaire de la fin de l'effet de mode. D'une certaine manière, l'intérêt du grand public pour le poker s'est un peu tassé après une succession de booms qui, il est vrai, n'avaient pas la même onde de choc que la victoire de Chris Moneymaker aux États-Unis. La sortie du film Rounders, les retransmissions du World Poker Tour sur Canal+ ou l'énergie de Patrick Bruel ont tour à tour contribué à créer "un effet de mode". En 2010, l'ouverture du marché a eu elle aussi, l'espace de quelques mois, un impact en ce sens. Mais en dépit du récent retour en force de notre meilleur ambassadeur, peu d'événements ont depuis eu un impact comparable sur la capacité des acteurs de l'industrie du poker à séduire de nouveaux adeptes.
Dire que l'effet de mode est terminé revient donc tacitement à mettre en exergue divers phénomènes : des émissions TV de plus en plus tardives ; des reportages de plus en plus clairsemés ; des articles de presse qui, à quelques exceptions notables (la finale du Winamax Poker Tour, les blogs poker du Point et de l'Express...), ne présentent pas le poker sous son meilleur jour... Mais dire cela ne revient pas nécessairement à remettre en cause la passion de milliers de joueurs qui, jusqu'à preuve du contraire, demeure intacte et n'est en aucune façon menacée. Le poker en a vu d'autres. Dans dix ou vingt ans, ce jeu continuera de vivre comme il le fait depuis des décennies : dans les maisons ou dans les clubs, entre amis ou en famille, dans les casinos et les cercles et — espérons-le — via d'autres vecteurs comme Internet.
Non, si la petite phrase de Charles Coppolani peut interpeller aujourd'hui, c'est parce qu'elle s'apparente dans l'esprit du lecteur à la consécration du fortuit. Empreinte de fatalisme, elle sous-entend qu'il n'y a rien d'autre à faire qu'à espérer un événement extérieur qui, comme le couronnement du petit comptable du Tennessee, remettra un peu d'essence dans le moteur. "On a tout essayé", susurre en quelque sorte le président de l'ARJEL à l'oreille de l'inconscient collectif avec des accents mitterrandiens de 1993. Eh bien non, monsieur Coppolani, tout n'a pas été fait. Comme votre prédécesseur, vous découvrirez bientôt que les leviers d'action ne manquent pas et que le marché ne souffre finalement que d'un manque de souffle politique.
Les gouvernements qui se sont succédé depuis 2010 ont tour à tour péché par méconnaissance, par rigidité, par désintérêt, par surdité et par manque de dialogue. Ces errements politico-administratifs ne sont pas une fatalité. Avec vos moyens, aussi limités fussent-ils, aidez les joueurs et les opérateurs à réunir les conditions d'un nouvel effet de mode ! Reprenez à votre compte les propositions de votre prédécesseur en matière de variantes et de liquidités ! Redoublez d'énergie et de conviction dans vos échanges avec le gouvernement ! Engagez-vous dans la voie d'un dialogue concerté par les joueurs et les opérateurs ! Il en va de l'avenir d'une industrie et d'une communauté de passionnés, mais également vous en conviendrez d'une manne financière non négligeable pour les caisses de l'État.
Il semblerait que les Echos n'aient pas eu l'exclusivité de l'entretien du 16 avril.
Trouvé par hasard sur Iga-Magazine (Résurgence de Igaming France porté disparu depuis un moment ?) :
http://www.igamagazine.com/interview-dans-les-domaines-ou-larjel-peut-agir-elle-le-fera-charles-coppolani-president-de-larjel
Concernant le Poker les réponses sont un peu plus développées.
On retrouve la fameuse phrase placée dans un autre contexte ...
On y apprend entre autres que lors des rencontres avec les opérateurs ceux-ci ont confirmé la tendance rencontrée partout dans le monde ... depuis deux bonnes années :
"Ce qui m’a frappé par ailleurs, c’est le souci de la plupart des opérateurs de développer un modèle de jeu responsable fondé sur le divertissement et sur la prévention du jeu excessif. Favoriser un modèle de jeu extensif et respectueux du joueur, c’est sans doute un facteur de croissance à ne pas négliger."
En effet, si on regarde les résultats d'exploitation de 2012, les opérateurs dépensent pas moins de 136M€ en marketing soit 46% du PBJ (source Arjel : http://www.arjel.fr/IMG/pdf/20130731.pdf)
Et sur ces 136M€, pas loin de la moitié soit 61M€ partent en bonus.
Ce serait intéressant de savoir qui "profite de ce bonus" et se demander si mieux employé, il ne permettrait pas de faire en sorte que les récréatifs lessivés ne se retirent dès le 11 du mois, pour attendre de revenir une petite dizaine de jours le mois suivant.
On parle toujours de rake généré, c'est vrai, cela a permis déjà de tuer la concurrence et se retrouver gentiment à 4 survivants. Mais qui donnera enfin l'info ? Rake généré par les gros volumes - restitué en programmes de fidélité.
On serait très surpris je pense, mais tout le système repose là dessus, alors c'est la loi de l'omerta.
Dinoseb, comme ManuB qq posts en arrière, parlent de respect :
Mais le respect passe aussi par ne pas monter une promo comme les Expresso qui, par le plus grand des hasards, et sans que celui-ci ne soit en cause, permet à un pro de la room de tirer deux gros lots en quelques parties. Un stagiaire voulait sans doute le consoler d'être sorti aux WSOP.
Le respect passe aussi par ne pas organiser une promo dite "milliardième main" sans tenir compte des antécédents de PS.com datant de 2011 et donnant une nouvelle fois une image lamentable du Poker.
Dans les deux cas, la chute de fréquentation qui s'en est suivie montre que la cible concernée, à savoir les récréatifs, en a tiré la conclusion qu'il se faisait avoir comme toujours.
Fin mars, on était sur les chiffres les plus horribles de Juillet-Aout de l'an dernier !
Dépenser près de la moitié de son PBJ en marketing pour organiser des trucs aussi foireux en termes d'image est plus que contre-productif.
Des propositions existent, bizarrement elles reçoivent très peu d'écho dans des milieux nourris par l'affiliation et les publis reportages.
Le monde entier débat de cela depuis facilement deux ans ; chez nous zéro débat, sujet tabou :
- De vrais service clients qui ne se contentent pas de réponse standard ou copier/coller ... quand ils daignent répondre.
- Avant d'ouvrir de nouvelles variantes, développer celles qui existent cf Omaha pour lequel il a fallu se battre comme des chiens pour dépasser les quatre tournois/jours qu'on avait encore début 2012. On est encore très très très loin du compte.
- Publier les résultats de la lutte contre la fraude et la collusion, sans laisser penser que sans dénonciation sur les forums, les opérateurs ne font absolument rien.
- Même si l'Arjel annonce faire des contrôles (cf entretien de 2012 de JF Vilotte sur le CP), les rooms doivent publier et laisser accès aux données pour vérifier l'équité des tirages. Une certification par des organismes indépendants serait la moindre des choses.
- Interdiction de choisir ses tables et sa place pour lutter contre le bumhunting : on s'inscrit sur du nl..., c'est l'opérateur qui fixe aléatoirement la table.
- Interdiction des sit-outs prolongés.
- Montant minimal de mains à jouer sur une table avant de s'envoler dans la nature.
Et bien d'autres dont je suis las de fournir les liens
On touche à des intérêts et des positions acquises --> chuuuuuuuuut
Bref, à quand l'ouverture d'un débat qui ne tournerait pas à la chasse aux joueurs à gros volume, mais sur un rééquilibrage nécessaire pour la survie de cette industrie ?
Et la poursuite de notre plaisir de jouer, bien sûr.
Edited by Fronk13Share this post
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