Après plusieurs années de progression de son Produit Brut des Jeux (PBJ), le marché français du poker en ligne a marqué le pas en 2024. Comme le note l'Autorité Nationale des Jeux (ANJ), la croissance du secteur des jeux d'argent lors de l'exercice fut "quasi-exclusivement générée par le pari sportif", en particulier grâce à l'Euro de football et les JO de Paris.
Les années se suivent et se ressemblent pour les opérateurs de paris sportifs. En 2024, la conjonction d'un calendrier favorable et de la popularité constante du segment de jeu ont contribué à porter la croissance de leur PBJ à hauteur de 19 %. Les paris hippiques (+1 %) et surtout le poker en ligne (- 2,1 %) ne sont pas aussi bien lotis.
Le secteur bénéficie pourtant des stratégies de ventes croisées déployées par les opérateurs durant les grands événements sportifs de l'été : le nombre de comptes joueurs actifs aux tables de poker en ligne (+11 %) a ainsi augmenté sur un rythme presque comparable à celui des parieurs sportifs (+13 %). Cette dynamique est particulièrement soutenue au sein de la population la plus jeune, avec une croissance de 16 % chez les 18-24 ans.
Comment expliquer alors cette décorrélation entre le nombre de comptes joueurs actifs (en nette hausse) et le PBJ (en légère baisse) ? Tout simplement par la chute de 11,5 % du panier moyen du joueur de poker en ligne, qui passe entre 2023 et 2024 de 263 à 233 € par compte joueur. En clair, les nouveaux arrivants (dont certains sont d'ailleurs des joueurs déjà présents mais qui ouvrent un compte chez un autre opérateur) ont tendance à dépenser moins que les anciens. Leur pratique du poker en ligne est plus ponctuelle, a fortiori lorsqu'il s'agit en premier lieu de parieurs sportifs. Un constat qui transpire aussi de la part toujours croissante des formats rapides, à l'instar de la progression des Sit&Go Turbo qui représentent désormais 90 % du PBJ généré par les Sit&Go (contre 70 % en 2023).
Faut-il s'inquiéter de ces chiffres ? La réponse ne sera pas tout à fait la même selon que l'on se tourne vers le passé ou l'avenir. Un coup d'œil dans le rétroviseur confirme ainsi que le PBJ du poker en ligne a progressé de manière significative ces dernières années (12,5 % par an entre 2019 et 2024) et qu'il se maintient donc aujourd'hui à un niveau élevé. S'agissant de l'avenir toutefois, l'ANJ ne manque pas de rappeler l'entrée en vigueur au 1er juillet des évolutions de la fiscalité des jeux d'argent décidées dans le cadre du PLFSS, et en particulier la taxe à hauteur de 15 % des dépenses de communications commerciales des opérateurs de paris sportifs en ligne. Un nouveau cadre qui engendre forcément des incertitudes, tant au niveau de leur impact direct que des adaptations que consentiront les acteurs du marché.
Et les clubs de jeux dans tout ça ?
Pour les sept clubs de jeux parisiens, la météo fut plutôt au beau fixe en 2024 avec un chiffre d'affaires global en croissance de 3,7 % et un nombre d'entrées lui aussi en hausse de 4,5 %. Le secteur ne rééditera cependant pas cette performance en 2024, plombé par la fermeture contrainte de l'ensemble des établissements lors des deux premiers mois de l'année.
Après plusieurs années de progression de son Produit Brut des Jeux (PBJ), le marché français du poker en ligne a marqué le pas en 2024. Comme le note l'Autorité Nationale des Jeux (ANJ), la croissance du secteur des jeux d'argent lors de l'exercice fut "quasi-exclusivement générée par le pari sportif", en particulier grâce à l'Euro de football et les JO de Paris.
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