Alexis Laipsker est un homme aux multiples casquettes. C'est en tant que Directeur de la Communication Halfords Media pour PokerStars qu'il répond aujourd'hui aux questions de Club Poker. L'occasion de revenir en détail sur l'actualité de la room : du lancement de Zoom aux projets de PokerStars Live, en passant par Full Tilt ou encore La Maison du Bluff.

Club Poker : Bonjour Alexis et merci d'avoir accepté de répondre à cette interview. PokerStars a perdu en début d'année ses galons de leader du marché français. Il s'agit d'une situation inédite sur le plan mondial. Au-delà du seul épisode de janvier, la stratégie de communication développée par l'opérateur en France est-elle en cause ?
Il faut tout de suite apporter une précision : PokerStars n'a jamais cessé d'être leader sur les tournois.
Et si l'on parle de stratégie de communication, il faut parler de budget : les investissements doivent être proportionnés à la taille du marché, ce que PokerStars a fait. Dépenser plus - voire beaucoup plus – que le potentiel du marché, cela n'a pas beaucoup de sens. PokerStars a dépensé 2,5 fois moins en marketing que le principal concurrent ! À cela il faut ajouter les clubs de foot... En outre, l'un des actionnaires est une figure bien connue du show business, ce qui ouvre incontestablement quelques portes.
Malgré cela, l'écart se limite à 130 joueurs de cash game. Autant d'argent dépensé pour une si petite différence, je ne sais pas qui doit parler d'échec.
La baisse de nombre de joueurs de cash game concerne toutes les rooms du marché, mais PokerStars y a été très sensible. Selon les données de Pokerscout, la room aurait perdu près d'un tiers de ses joueurs de cash game sur un an. Quelles sont aujourd'hui les atouts qui manquent à PokerStars pour que ces joueurs reviennent ?
Puisque tu cites Pokerscout – qui ne recense que les joueurs de cash-game - tu n'as pas manqué de constater que l'écart se resserre considérablement. Tu as aussi remarqué que PokerStars est repassé devant à plusieurs reprises. Et si l'on prend les chiffres de l'ARJEL, tu constates que PokerStars augmente ses parts de marché et progresse dans un marché qui régresse. Il semble donc que nous ne manquons pas d'atouts.
Pour la troisième fois, PokerStars engage un prize pool garanti d'un million d'euros (le 9 septembre, pour le Sunday Million). La meilleure offre de la concurrence à ce jour, c'est la moitié ! À Deauville et à Monaco, PokerStars organise deux des plus beaux tournois d'Europe et du monde, en plus des France Poker Series qui, en deux saisons seulement, bénéficient d'une très belle popularité. Combien de rooms peuvent en dire autant ?
Mais tu as absolument raison sur un point : nous devons proposer d'autres choses. C'est le rôle d'un leader, c'est ce que l'on attend de lui. C'est la raison pour laquelle PokerStars va mettre en place de grandes innovations. Il s'agit d'un programme complet que je ne peux pas encore dévoiler mais beaucoup de choses vont démarrer dans les prochains jours, et cela va s'accélérer.
Nous lançons Zoom, qui est une expérience incroyable permettant de jouer en moyenne 2,5 fois plus de mains, n'importe où depuis votre mobile. Ce n'est qu'un début.
À la différence de Winamax, qui se focalise pour l'instant sur le seul marché français, PokerStars est une véritable machine de guerre sur le plan international. Cette situation constitue-t-elle un avantage ou un inconvénient en termes de communication ? Bien souvent, les spots publicitaires se présentent par exemple sous la forme de simples déclinaisons des campagnes développées à l'international, sans intégration des caractéristiques propres au marché hexagonal...
C'est faux. La plus grande campagne de pub à ce jour impliquait Sébastien Chabal et Gaël Monfils, et je crois que tout le monde s'en souvient encore.
Pour répondre à ta question, faire partie d'un grand groupe international est clairement un avantage. Sur tous les niveaux : PokerStars bénéficie d'une expérience, d'un savoir-faire et d'une puissance que d'autres n'ont pas. Autre point essentiel, qui est la préoccupation légitime de nombreux joueurs : la sécurité. PokerStars s'appuie sur des années d'expérience, dans une multitude de pays. Le logiciel a été éprouvé par des millions d'internautes, c'est très rassurant.
Le piège, comme tu le soulignes, est d'avoir trop de distance avec le marché français. Mais ce n'est pas notre cas, puisque PokerStars s'appuie sur une équipe française, basée en France, ayant de solides connaissances du marché du poker, pour conseiller et mettre en œuvre les stratégies.
Pour être honnête, je pense que PokerStars n'a pas assez fait peser sa puissance par le passé. Cela va changer...
Au rayon des satisfactions, le lancement de l'appli mobile a fait l'unanimité chez les joueurs. Elle a également fourni l'occasion d'organiser plusieurs opérations promotionnelles, comme la PokerStars Mobile Cup qui a rencontré un succès encourageant. Quel jugement portes-tu à froid sur cet événement ? Des opérations en plein air de ce type ont-elles vocation à être pérennisées, ou s'agit-il de "one shot" ?
Effectivement, l'appli est un beau succès. Mais surtout elle est plébiscitée par les joueurs, ce qui est une véritable satisfaction.
En ce qui concerne la Mobile Cup, il s'agissait d'un one shot, mais nous avons constaté un engouement et un enthousiasme qui nous poussent à nous poser des questions sur une éventuelle suite.
Quoi qu'il en soit, il y aura des opérations autours du mobile et de Zoom en particulier.
Autre satisfaction : PokerStars Live semble avoir trouvé son public depuis son lancement en janvier. Quel est l'objectif de cette plateforme ? S'intègre-t-elle dans une stratégie de séduction des joueurs récréatifs ?
PokerStars Live est une grande aventure. Et, comme pour toutes les grandes aventures, nous ne savons pas ce que nous allons trouver ! Mais nous le faisons avec cœur et je pense que cette passion, cette énergie, cette sincérité séduit les amateurs de poker. Je ne pense pas qu'elle s'adresse uniquement aux joueurs récréatifs, au contraire, on a régulièrement de très gros grinders dans le chat et à l'antenne. Et nous veillons à proposer des programmes ayant des visages différents.
Là encore, il fallait oser. Et c'est PokerStars qui l'a fait. A l'antenne on trouve un ton très libre, très proche de ce que l'on entend autour des tables, dans les discussions entre joueurs. Par ailleurs, nous n'hésitons pas à parler des concurrents, à inviter des membres d'autres Teams... Qui d'autre oserait faire cela ?
Pour toutes les équipes qui participent à son développement, PokerStars Live constitue sans aucun doute un projet très enthousiasmant. La marque PokerStars, toutefois, ne s'éloigne-t-elle pas de son coeur de métier : permettre de jouer au poker dans les meilleures conditions possibles ? La question sous-jacente est simple : le retour sur investissement de PokerStars Live est-il suffisamment intéressant pour justifier les moyens investis, aussi modérés soient-ils ?
Nous manquons encore de recul pour pouvoir déterminer la rentabilité d'un tel projet.
Je pense que PokerStars Live offre un média supplémentaire permettant au joueur de se distraire tout en jouant. On propose une nouvelle expérience de jeu. Cela permet aussi aux joueurs de PokerStars, quelles que soient leurs limites de jeu, d'avoir l'opportunité d'être commentés.
Je reviens sur ta première question : pour moi, être le leader, ça ne veut pas dire avoir 120 ou 140 joueurs de plus sur Pokerscout, c'est être capable de proposer des choses nouvelles, des expériences inédites, de donner du plaisir. Il faut oser, prendre des risques.
Autre élément s'intégrant à la stratégie de communication de PokerStars : La Maison du Bluff. L'émission a connu un grand succès l'an dernier. Peux-tu d'ores et déjà nous dire quelques mots sur la prochaine édition ?
Pour le moment, la troisième saison n'est pas au programme. Tu t'en doutes, La Maison du Bluff est un projet qui me tient particulièrement à cœur. Je m'y suis beaucoup investi et ce qu'on voit à l'écran n'est qu'une infime partie de mon engagement. C'est pourquoi je ne suis pas favorable à ce que l'on refasse une saison supplémentaire si nous ne sommes pas capables d'inventer un concept qui aille plus loin, qui dépasse encore nos limites. Il faudra être créatif, être capable de surprendre. S'il doit y avoir une nouvelle saison un jour, ce sera à ces conditions.
Refermons ce volet dédié à PokerStars en disant un mot sur le rachat de Full Tilt par PokerStars. En dehors du remboursement des joueurs, l'impact de cette transaction sera-t-il nul sur le marché hexagonal ? Par ailleurs, un hypothétique retour de FullTiltPoker.fr serait-il foncièrement en contradiction avec les intérêts de PokerStars.fr ?
Le retour de FullTiltPoker.fr n'est pas prévu pour le moment. L'impact ne sera pas nul puisque PokerStars libère l'argent des joueurs. Une somme qui a été bloquée pendant longtemps va être reversée sur le marché, et en priorité sur PokerStars. Pour les joueurs de Full Tilt, c'est un miracle.
Enfin, à titre personnel, tu as récemment publié un ebook : La Machine à Gagner. Quelle est sa valeur ajoutée par rapport aux nombreux autres ouvrages dédiés aux aspects stratégiques du poker ?
C'est parti d'une constatation : j'ai croisé un nombre incroyable de joueurs familiers des notions techniques avancées mais qui, finalement, n'avaient pas compris grand-chose. C'est assez paradoxal : ils ont des connaissances, mais passent à côté de l'essentiel. Du coup, ils perdent alors qu'ils pensent bien jouer. J'ai décidé de leur proposer de reprendre les fondamentaux. Mon but est d'inciter les gens à se poser les bonnes questions. J'espère y être parvenu.
Je n'ai évidemment pas la prétention d'apprendre à battre la NL1000 mais, soyons honnêtes, je ne pense pas que cela s'apprenne dans les bouquins. Je pense être plutôt bon pédagogue. Les retours sont bons, je reçois beaucoup de messages encourageants. Que demander de plus ?
Contrairement à ton précédent livre, Les Clés du Poker Gagnant, tu as cette fois opté pour un format ebook. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?
Je voulais mener ce projet seul, sans contrainte, sans impliquer un partenaire en cas d'échec. J'avais peut-être un peu peur de me planter ! Quand tu lances un projet, tu ne sais jamais si ça va marcher, comment ça va être accueilli. Aujourd'hui les choses sont différentes. Cet été, j'ai été contacté par deux éditeurs (Fantaisium et MA) qui souhaitent tous deux m'éditer. C'est très flatteur, et je pense que cela va se faire en 2013.
Merci beaucoup Alexis et bonne chance dans la réalisation de tous ces nouveaux projets !
@fronk13 Le seul problème c'est que dans ton post, au final, même si tu précises que, visiblement, c'est la faute du CP qui lui aussi est dans le "système", tu accuses pokerstars de ne pas répondre aux questions posées ...
Bizarre comme démarche, je ne suis pas si sûr que ça que les réponses seraient celles que tu supposes être, mais encore une fois, facile d'imaginer des réponses quand elle ne'ont pas été posées.
Quant à l'action de Pokerstars pour le .com et tout ce qui touche a FullTilt je crois que tu n'as pas bien suivi, c'est un deal clairement gagnant-gagnant (sur le long terme pour PS) mais qui implique bien plus que la simple concurrence potentielle de FT.
Dans tout les cas, les 1er gagnants seront les joueurs que ce soit les "US residents" ou les "worldwide players".
Il y a des médias (surtout anglophone) qui traitent du sujet correctement. Renseignes-toi avant de faire des allégations incorrectes.
Enfin, sur le côté commercial d'eventuellement répondre à côté à certaines questions pour ne pas y répondre, je ne sais pas si c'est le cas de Pokerstars, mais c'est le cas d'à peu près 90% de nos politiciens, par exemple, et ce ne sont pas les seuls.
C'est facile de taper sur le gros qui gagne bien et qui est au dessus tout le monde. C'est le sport favori de beaucoup de français, le problème c'est que beaucoup oublient combien de personnes ont travaillé pour en arriver là. Mais bien sûr il est facile de tout mettre sur le dos du grand friqué, ça plait au plus grand nombre, dans pas mal de cas.
Mais bon je m'égare. Pour revenir à ton post, la première question est la seule qui demande réellement une réponse, celle sur les MTT, que tu trouve trop turbo. Il y a des interlocuteurs qui existent pour cela, après ce n'est pas parce qu'ils ne changent pas selon les desideratas de certains qu'ils ne prennent pas conscience de la demande.
Je ne sais absolument rien sur le sujet hein, mais s'il laissent certaines chose en l'état, c'est peut-être que ça marche ainsi.
On entend toujours plus 1 mécontent parmi 9 satisfaits.
Edited by TarymShare this post
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