En 1989, dans l'un des casinos historiques de Vegas, un homme de 24 ans rêve de révolutionner le monde du poker.
- Apologie de l'excès, par Mike Matusow
- Born to be wild
- Son, you'll be a gambler soon
- Mike Matusow apprend le hold'em
- Mike Matusow, Omaha specialist
- Le staking d'Nguyen en 1998
- Les marches de la gloire
- Plus dure sera la chute
- La case prison
- Le coup de pouce d'Hellmuth
- FullTilt Poker Pro
- Mike Matusow, alias The Mouth
- Le roi du trashtalking
- Mike Matusow reste un grand enfant
- Check-raising the Devil, par Mike Matusow
Michael B. Matusow sort de prison en avril 2005. Sans le sou après 6 mois au purgatoire, nul ne peut imaginer que quelques mois plus tard il sera multimillionnaire.
Apologie de l'excès, par Mike Matusow
du circuit, un individu insultant envers ses adversaires, un ancien taulard
qui prend des mauvaises décisions à la table comme dans la vie, un..."
"Merci Jim, ça va aller."
Il est des hommes dont la destinée est façonnée dès l'enfance. Il est des hommes dont les tares ont accouché d'exploits fantasques, d'accomplissements mémorables.
La singularité se creuse dans les aspérités, pas dans les tempéraments lisses. Au poker comme dans toute discipline, le constat se vérifie. Les joueurs qui font l'Histoire, ceux qui marquent les esprits, ce sont les Ungar, les Nguyen, les Fougeron...
Des individus dont chaque pore transpire l'erreur, la douleur, mais aussi le génie. Des vies dessinées comme des montagnes russes, des travers exposés à la vue de tous, des excès, des erreurs, des tragédies parfois. Pas toujours les plus talentueux, mais ceux que l'on oublie pas une fois qu'ils ont quitté la table.
S'il ne devait y en avoir qu'un de cette trempe aujourd'hui, ce serait sans aucun doute Mike Matusow.
Born to be wild
Ironiquement, c'est dans la Cité des Anges que débute la vie de Mike Matusow en 1968. 10 ans plus tard, la destinée frappe à la porte. La vie de Mike connaît en effet un tournant qui s'avérera décisif : ses parents quittent la Californie pour la banlieue de Las Vegas.
Là-bas, il connaît une adolescence plutôt difficile. Son tempérament tumultueux et sa tendance à l'hyperactivité, qui ne sera diagnostiquée que bien plus tard, lui causent des difficultés scolaires importantes. Régulièrement victime de racket, il développe par ailleurs une attitude agressive envers ceux qui l'entourent. Pour faire court, le jeune Matusow a tout d'un enfant du Zoo du Club Poker.
Son, you'll be a gambler soon
Parfois même, on nous forçait à lire des articles de personne."
Quelques années plus tard, à l'approche de sa majorité, il entame sa carrière professionnelle dans le magasin de meubles de ses parents. Parallèlement, il développe un goût certain pour le jeu. Dès ses 18 ans, il s'asseoit aux tables de video poker du Sam's Town, un petit casino local. Il y gagne un jour 85 dollars et devient totalement accro, au point que la pratique répétée des mêmes mouvements l'obligera occasionnellement à soigner des douleurs au bras et à l'épaule. Ses gains demeurent toutefois plus que négligeables, au point qu'il en vient à voler un peu d'argent à sa mère de temps en temps.
À 20 ans, un Mike Matusow sans le sou vit dans une caravane. À cette époque loin d'être rose, des rumeurs font même état de l'intérêt d'Eric Larchevêque à son égard pour monter une team de joueurs sans domicile fixe. Le projet n'aboutira pas mais refera surface en 2008.
Mike travaille pour ses parents le jour et dilapide sa paie au casino le soir. Dans les rares moments où il lui arrive de gagner un peu, c'est pour mieux perdre son pécule dans d'autres jeux encore plus hasardeux. Cette situation lui vaudra d'ailleurs de suivre un programme contre l'addiction au jeu.
Mike Matusow apprend le hold'em
Après deux réunions des Gambleurs Anonymes, il fait machine arrière et choisit de s'investir totalement dans le poker. Il devient alors croupier, mais continue de jouer en parallèle sans grand succès jusqu'à ce qu'il rencontre Steve Samaroff, un petit joueur professionnel. Il a alors 23 ans et ce dernier lui propose une recette censée lui permettre de ne plus jamais devoir travailler.
Samaroff lui enseigne les rudiments du Limit Hold'em. La réussite aidant, Matusow devient très vite un joueur régulier des petits tournois, puis des tables de cash-game Omaha Hi-Lo. Il se met à gagner gros, mais est aussi capable de perdre des dizaines de milliers de dollars en s'adonnant aux paris sportifs.
Les bookmakers ne s'y trompent d'ailleurs pas. Ils l'appellent chaque année pour le lancement de la saison de football. Annuellement, ses pertes peuvent alors atteindre entre 200 000 et 500 000 dollars. Il faut dire que Mike n'est pas l'homme le plus éclairé du monde en matière de pronostics sportifs.
Mike Matusow, Omaha specialist
en faisant comme ça…euh, non attends comme ça…euh… »
Comme pour tout bon gambler qui se respecte, toutes les situations sont prétextes à parier. Régulièrement sujet à des problèmes de surpoids, Matusow sera par exemple amené à parier avec Erick Lindgren sur une perte de poids importante. Il parviendra à s'alléger d'environ 8 kilos, mais ne remportera pas la mise pour autant.
A cette époque, The Mouth n'est pas encore un grand joueur. Ses performances notables sont aussi rares qu'un reportage sur le poker sans Isabelle Mercier. Victime de son penchant néfaste pour les paris en tous genres, il a régulièrement recours au staking. Plusieurs amis lui avancent régulièrement de l'argent, en contrepartie de quoi il s'engage à ne plus parier sur les matchs de football. Ce soutien sera déterminant pour la suite de sa carrière. Mike aura d'ailleurs tendance à reproduire ce comportement plus tard en tendant la main à des amis en difficulté.
A partir de ce moment, il va enchaîner les performances. En 1997, Mike réalise pour la première fois un parcours d'envergure dans un tournoi des World Series Of Poker. Il passe alors tout près d'un bracelet et termine runner-up du 2 000 $ Omaha Hi-Lo des WSOP. Son adversaire victorieux se nomme Scotty Nguyen. L'Histoire se montrera facétieuse puisque les deux joueurs se retrouveront dès l'année suivante dans un contexte des plus particuliers.
Quoi qu'il en soit, cette deuxième place sera la première d'une longue série de performances dans la variante aux 4 cartes fermées. Encore aujourd'hui, Mike Matusow est souvent catégorisé comme un grand joueur d'Omaha Hi-Lo, et ce alors même que la plus grosse partie de ses gains proviennent du Hold'em. Sur son propre site internet, il se présente d'ailleurs modestement comme « le meilleur joueur d'Omaha du monde ».
Le staking d'Nguyen en 1998
En 1998, le main event des World Series va le voir indirectement s'illustrer. À l'époque, Scotty Nguyen et Mike partageaient le même staker, un certain Neil. Scotty était positif d'environ 65 000 dollars sur l'ensemble des WSOP, mais Neil ne voulait pas lui payer les droits d'entrée pour le main event.
Matusow va alors connaître une expérience quasi-mystique puisqu'après une nuit sans doute arrosée et passée dans les bras d'une call-girl, il rêve d'une victoire d'Nguyen lors du main event. Confiant à son réveil, il paie le buy-in de 4 satellites à son ami, lequel les perdra pourtant tous avant de supplier Mike de remettre le couvert pour un dernier.
Matusow lui en financera finalement le tiers, le reste étant apporté par deux autres joueurs. Après la victoire d'Nguyen dans ce satellite puis sur le main event, Mike empochera plus de 300 000 dollars.
Les marches de la gloire
Mike fera bon usage de l'argent gagné grâce à Scotty Nguyen. Il en profitera en effet pour quitter définitivement sa caravane et emménager dans une vraie maison.
L'année suivante, il prend les choses en main et ne laisse à personne d'autre le soin d'alimenter son compte en banque. Mike remporte son premier bracelet sur le 3 500 $ NLHE, avec 265 000 dollars à la clé. Deux ans plus tard, en 2001, il termine à la 6e place du main event. De ce tournoi il regrettera amèrement d'avoir cédé à un bluff improbable du futur vainqueur, Carlos Mortensen. Se couchant après avoir engagé la moitié de son stack sur un 4-bet, il ne se remettra jamais du o révélé par son adversaire.
De façon plus générale, ses mésaventures régulières à la table le conduisent à se considérer comme le joueur le plus malchanceux du monde, un titre revendiqué par des millions de joueurs. Cependant, il faut bien reconnaître que la carrière de Matusow brille par de nombreuses places d'honneur, ainsi que des participations infructueuses à la table finale du main event des WSOP. Souvent 2e, il a tout d'un Raymond Poulidor du poker, d'un Eric Haïk américain.
En 2002, il brise temporairement la malédiction en remportant son 2e bracelet. Il s'impose face à Daniel Negreanu sur le 5 000 $ Omaha Hi-Lo. La série de résultats est superbe, mais la suite le sera moins.
Plus dure sera la chute
Le succès monte à la tête de Mike qui se laisse aller à une vie de débauche. La consommation régulière d'ecstasy, puis de méthamphétamines, altère son jugement et le rend particulièrement influençable. Au cours de cette même année 2002, qui l'a vu obtenir son 2e bracelet, Mike Matusow organise un tournoi au Palm Resort. Il est alors la cible d'accusations selon lesquelles il aurait fourni de l'ecstasy à certains des participants. Il s'en sort sans dommages, mais se fera berner plus tard par un agent de police sous couverture. Arrêté pour possession de cocaïne, les délais de procédure lui permettront de participer aux WSOP en 2004 avant de passer par la case prison.
La case prison
"Mon Dieu, il est déjà là !"
Ses tourments judiciaires ont pour vertu de l'assagir en partie. Diagnostiqué maniaco-dépressif et hyperactif à déficit d'attention, il se résout même progressivement à renoncer aux drogues.
En 2004, il est le joueur le plus filmé des WSOP par ESPN. Un incident l'opposant à Greg Raymer, futur vainqueur du tournoi, restera d'ailleurs dans les mémoires. Sa popularité est alors boostée. Malheureusement, la réalité va vite le rattraper. Au terme de son procès et après des négociations avec le procureur, il est condamné à passer 6 mois en prison. Matusow confessera plus tard que cette condamnation l'aura sans doute empêché de finir comme Stu Ungar ou Manuel Bevand.
Un passage difficile, mais qui contribue à sa légende. La vie de Mike Matusow est un roman, elle le deviendra d'ailleurs plus tard.
Le coup de pouce d'Hellmuth
qu'il avait pas de couilles devant des millions de personnes."
Matusow parvient à continuer à jouer en prison. En six mois, il y aurait perdu environ 200 000 dollars. Occasionnellement, il reçoit la visite d'autres joueurs du circuit, dont notamment John Juanda. À sa sortie, c'est d'ailleurs son meilleur ami dans le milieu, Phil Hellmuth, qui lui prête de l'argent pour se refaire.
En moins de temps qu'il n'en faut à Marion Nedellec pour sortir d'un tournoi, la bankroll de Mike est déjà remontée à 750 000 dollars. Matusow va alors réaliser un exploit unique : remporter deux fois un million de dollars la même année. C'est à l'occasion du main event des WSOP, duquel il termine 9e, qu'il remporte le premier de ces deux gains.
Le second interviendra avec sa victoire lors du Tournament of Champions. Mike démontrera d'ailleurs à l'occasion de la table finale qu'il n'y a pas d'amitié à une table de poker. Alors que c'est son argent qui lui permet de se trouver à la table, il n'aura aucune pitié pour faire de Phil Hellmuth sa cible numéro un en matière de trashtalking.
FullTilt Poker Pro
"chercher ses quintes par le ventre"
Ces deux résultats sonnent le glas de sa période noire et il relève définitivement la tête. Membre du Team FullTilt Poker au même titre que d'autres illustres représentants, comme Pascal Perrault aujourd'hui, Mike est désormais un joueur reconnu.
Certains traits de caractère ne disparaîtront toutefois jamais. Depuis sa sortie de prison, Matusow se laisse aller à une alimentation déséquilibrée et passe beaucoup de temps devant son écran d'ordinateur. Toujours en proie à des problèmes de surpoids, il parie 100 000 dollars lors des WSOP 2007 avec Ted Forrest sur sa capacité à descendre sous les 83 kilos avant le 3 juin 2008, soit une perte de plus de 25 kilos. Le jour J, il affiche 82 sur la balance et remporte la mise.
Mike Matusow, alias The Mouth
Je lui dis qu'il pue des pieds ou qu'il a la gueule de Gobboboy ?"
Toujours en 2008, il remporte un 3e bracelet, celui du 5 000 $ NL 2-7 draw rebuy. En dominant une table finale prestigieuse composée entre autres de Jeff Lisandro, de Barry Greenstein et d'Erick Lindgren, il empoche 537 000 dollars.
Depuis sa libération, son style de jeu agressif lui a également permis d'atteindre quatre tables finales sur le circuit WPT. Ses différents trophées ne suffisent toutefois pas à faire de lui un joueur universellement apprécié. Adoré ou haï, il fait invariablement réagir, tant son tempérament ne peut laisser indifférent. Surnommé The Mouth pour ses aptitudes en matière de trashtalking, certains le qualifient également de Mister Blow Up en raison de sa tendance à gâcher des heures de jeu solide par une décision inexcusable.
Le roi du trashtalking
Sa tendance à parler énormément à la table, Mike la justifie par la nécessité pour lui de rester impliqué mentalement dans la partie. L'excitation verbale aurait en ce qui le concerne des vertus EV+. Ses troubles chroniques de l'attention lui sont en effet particulièrement préjudiciables dans les derniers niveaux d'un tournoi.
Un coup d'œil à une partie autobiographique de son site indique toutefois que ce comportement est inné chez The Mouth : « Même enfant, Mike n'a jamais eu peur d'exprimer ses opinions, même s'il devait pour cela s'opposer aux gamins les plus durs et costauds du voisinage. Il a pu rentrer chez lui parfois abîmé, mais jamais défait ». Il faut dire qu'à force de passer autant de temps à parler, il arrive à Matusow de se montrer maladroit.
Mike Matusow reste un grand enfant
Ce site est par ailleurs révélateur de certains traits de caractère de Matusow. Se présentant comme un compétiteur né, il n'hésite pas à illustrer son propos par des exemples précis, comme son expérience de mécano sur des voitures de course ou ses passions pour le tir ou le bowling : « Mike a souvent atteint des scores supérieurs à 290, et même une fois le score de 300 ».
Qui, en ayant remporté 3 bracelets WSOP, songe encore à se vanter de ses scores de bowling réalisés 20 ans auparavant ? Mike Matusow est un enfant. De l'aveu de tous ceux qui le connaissent, c'est quelqu'un de timide, vulnérable et surtout atteint d'un besoin maladif de reconnaissance. Toutes les étapes de sa vie et tous les moments passés aux tables illustrent son immaturité. Les femmes ne s'y trompent d'ailleurs pas quand il lui arrive de s'adonner à des rendez-vous galants.
Si sa vie devait faire l'objet d'une adaptation au cinéma, Robin Williams serait sans doute le mieux placé pour jouer son rôle. Il lui suffirait d'ailleurs de ressortir le répertoire du film Jack, dans lequel il campe un enfant dans un corps d'adulte, pour coller au personnage.
Check-raising the Devil, par Mike Matusow
Quand tu essaieras d'écouler ça sur le marché français,
merci de choisir un autre titre que Poker Diablotin.
Affectueusement, ton Mickey
Malgré tous ses travers, Mike Matusow affiche plus de 8 millions de dollars de gains en tournois. Loin de la caravane de son adolescence, il vit aujourd'hui dans une immense et luxueuse propriété à Las Vegas.
En 2009, il a signé un contrat avec Deepstacks.com, un site de coaching interactif. Il est la figure de proue d'une équipe de coachs, aux côtés de TJ Cloutier et Liv Boeree, ce qui en fait à peu près l'équivalent d'une équipe de coachs vocaux où figureraient Freddie Mercury, Barry White et Cindy Sander.
Cette même année 2009, il a publié son premier livre, une autobiographie dans laquelle il se dévoile totalement. Il y livre sans pudeur son propre regard sur chaque moment d'une vie qui a tout d'un roman. Son titre : Check raising the Devil.
Phil Ivey : simply the best
En marge des World Series 2009, une rumeur se répand comme une traînée de poudre. Très vite, elle contamine le web, toujours friand d'anecdotes rocambolesques. Au cœur de cette histoire dont tout le monde se demande si elle est réelle : Phil Ivey.
Mike Matusow : sex, drugs and redemption
Michael B. Matusow sort de prison en avril 2005. Sans le sou après 6 mois au purgatoire, nul ne peut imaginer que quelques mois plus tard il sera multimillionnaire.
Daniel Negreanu : au service du jeu
1996. Daniel Negreanu a 22 ans. Assis devant une des machines à sous de l'aéroport de Las Vegas, il glisse mécaniquement dans la fente les quelques pièces qui lui restent. Bientôt, une hôtesse annoncera l'embarquement des passagers pour le vol à destination de Toronto.
Comme d'habitude, c'est allégé de plusieurs milliers de dollars qu'il s'apprête à quitter le Nevada. Cette scène, qu'il ne connaît que trop bien, il se dit que c'est la dernière fois qu'il la vit. Sans savoir si c'est parce qu'il ne reviendra plus, ou au contraire parce que le sort lui sera plus clément la prochaine fois.
Scotty Nguyen : de Nha Trang à Las Vegas
C'est l'histoire d'un enfant né dans la pauvreté avec 14 frères et sœurs et qui n'échappera à son triste sort qu'après que sa mère l'aura placé sur une frêle embarcation et poussé vers le large. Pourtant, ce n'est pas l'histoire de Moïse...
C'est l'histoire d'un jeune Vietnamien qui va s'échapper de son pays en guerre et devenir l'un des meilleurs dans son domaine d'activité, gagnant ainsi le respect de ses pairs. Pourtant, ce n'est pas l'histoire de Van Loc...
C'est l'histoire d'un homme qui, de l'Asie aux États-Unis, va vivre une improbable épopée à l'issue de laquelle il saura définitivement triompher de l'adversité et des obstacles trouvés sur sa route. Pourtant, ce n'est pas le scénario du prochain Jackie Chan...
La vie rêvée de Teddy KGB
Bien avant d'avoir entendu parler de Phil Ivey, Tom Dwan ou Daniel Negreanu, les amateurs de poker se sont passionnés pour le jeu d'un Russe, organisateur de parties illégales. De lui, on ne sait presque rien, si ce n'est qu'on ne risque pas de trouver son établissement dans les pages jaunes.
Son surnom mémorable ne pouvait demeurer plus longtemps sans vie. Voici donc le récit (presque véritable) du parcours de cet homme resté dans l'ombre de l'Histoire du poker : Teddy KGB.
24 heures avec Tom Dwan
Tom Dwan, c'est à seulement 24 ans plusieurs de millions de dollars de gains engrangés aux tables de cash-game offrant les plus hauts enjeux. Celui qui a rejoint la team FullTilt en novembre 2009 a franchi les échelons de novice à légende plus vite que n'importe quel autre joueur. En juin dernier, l'Américain se payait même le luxe de faire trembler les fondements de la planète poker en pariant des millions sur sa conquête d'un bracelet WSOP, exploit finalement raté d'un cheveu.
Doyle Brunson, la force tranquille
Ce n'est pas Jacques Séguéla qui a conseillé ce titre à SuperCaddy (qui ne possède même pas de Rolex), mais il n'est de plus juste formule qui décrive Doyle Brunson. Géant du poker, légende vivante, millionnaire, le seul joueur qu'on applaudit lorsqu'il est éliminé du main Event des WSOP a toujours le sourire aux lèvres. Récit d'un homme au parcours rocambolesque.
Perry Green, celui qu'ils ont oublié
Finaliste malheureux du Main Event des World Series en 1981 face à Stu Ungar, Perry Green repense parfois aux circonstances du duel : "Je l'ai poussé à tapis à trois reprises. Il a gagné les trois coups et a décroché le titre. Moi, je suis celui qu'ils ont oublié." Le septuagénaire n'a pourtant jamais raccroché les gants. En 2013, il s'est même hissé en table finale d'un event.
Gus Hansen, le pionnier des degens scandinaves
Gus Hansen fait partie de ces joueurs qui, lors de chacun de leurs tournois, creusent un peu plus le clivage entre leurs admirateurs et leurs détracteurs. Son style peu académique, basé sur un éventail de mains très large, a parfois tendance à énerver ses adversaires.
Tony G, la grande gueule
Le tennis avait John McEnroe, le poker a Tony G. Loin de l'image calme et posée que véhiculent souvent les joueurs, les principaux atouts de ce Lituanien sont la gouaille et la provocation.
Phil Laak, du panache et des paillettes
Épicurien dans l'âme, homme de défis, Phil Laak fait partie de ces joueurs qui doivent leur statut de star davantage à leurs facéties aux tables - et en dehors - qu'aux succès qu'ils y ont obtenus.
Simon Wiciak avait donné l'exemple quelques semaines plus tôt : en 2024, la voie la plus courte pour intégrer le Team PokerStars est de remporter une étape de l'European Poker Tour. Bien sûr, d'autres qualités sont nécessaires et dans le cas de Barny Boatman elles sont indéniables : expérience, humour ou encore contribution à l'essor du poker outre-Manche.
Malgré une réputation ternie par ses contentieux avec plusieurs compères du circuit, Tom Dwan a été choisi par ACR Poker pour devenir le nouvel ambassadeur de la marque au côté de Chris Moneymaker, Chris Moorman ou encore Nacho Barbero. Le principal intéressé a profité de cette étape importante dans sa carrière pour contre-attaquer vis-à-vis de tous ceux qui l'accusent de ne pas honorer de vieilles dettes.
C'est un gros pari qui fera office de fil rouge durant la prochaine édition des World Series Of Poker : d'un côté Landon Tice, protégé de Matt Berkey et spécialiste du jeu GTO ; de l'autre Jeremy Becker, poulain de Daniel Negreanu et apôtre du jeu exploitant. Les deux joueurs s'affronteront à distance sur la base d'au moins 25 tournois lors des WSOP.
Vainqueur hier soir du Super High Roller de l'EPT Paris pour un gain de 889 480 €, Thomas Santerne est revenu auprès de veunstyle et ses collègues reporters sur les circonstances de cette performance. Un entretien à découvrir sur le coverage de l'EPT, avec notamment cette confidence : "Je ne veux pas m'arrêter là ! Il y a les Triton Series qui arrivent bientôt en plus. Je serai in dans tous les tournois à 50 000 $ et moins... et même plus si ça se passe bien."
Fin septembre, il faisait vibrer toute la France du poker en remportant le Main Event de l'EPT Barcelone. Six mois plus tard, Simon Wiciak décroche une récompense d'un tout autre style : il devient l'ambassadeur de PokerStars dont il intègre le Team Pro, avec à la clé une carrière appelée à prendre une autre dimension.
Très assidu sur le circuit live depuis plusieurs années, l'ancien footballeur a accepté de répondre aux questions du Figaro à l'occasion de l'EPT Paris. Un entretien presque exclusivement dédié à sa passion du poker, avec au passage quelques anecdotes sympas sur son expérience de joueur ou ses débuts compliqués face à ses collègues du PSG.